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[ENNÅ REGNET I BUENOS AIRES] (extrait) Bortenfor tilstanden av tid som all- tid er lik, fines ennå regnet i Buenos Aires, fint yr som ble hengende i luften over et gårdsrom, gjorde en blind mann seende, åpnet også rosens svarte blikk, gjorde seg om til gårsdagens regn, døde ut I et lys, en lettelse. Du tid, genetiske babbel, en smerte uten henvendelse. Her med utsikt til en asfaltvei mellom store trær, speil- blank av mildvær, forgangen frost; tid, bablende gud, stemmen som dør i oss, stilner. En fjern port smeller, smekker i, uforståelig. [IL RESTE LA PLUIE À BUENOS AIRES] (extrait) Par-delà l’état du temps, tout le temps le même, il reste la pluie à Buenos Aires, crachin suspendu entre des immeubles, qui rendit la vue à un aveugle, ouvrit aussi le regard noir de la rose, revint à la pluie de la veille, s’éteignit dans une clarté, un soulagement. Temps, jactance génétique, douleur sans destination. Avec ici la vue sur un chemin d’asphalte entre de hauts arbres, miroitant de tiédeur et de gel fondu ; temps, dieu babillard, voix qui meurt en nous, se tait. Un vantail claque au loin, se referme, inexplicablement. Hanne Bramness, La Pluie à Buenos Aires | Regnet i Buenos Aires, 2002, in Le Poids de la lumière, poèmes 1983-2017, éditions Érès, collection po&psy in extenso, 2018, pp. 320-321-322-323. Traduit du norvégien et présenté par Anne-Marie Soulier. Eaux-fortes de Florence Barbéris. HANNE BRAMNESS Source ■ Hanne Bramness sur Terres de femmes ▼ → Skogen (extrait de Vekta av lyset) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site PO&PSY | érès) une bio-bibliographie d’Hanne Bramness → (sur le site PO&PSY | érès) la page de l’éditeur sur Le Poids de la lumière → (sur Le Pan poétique des muses) Promenade poétique dans les jardins d’Hanne Bramness, par Anne-Marie Soulier |
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