Sylvie Fabre G. | Piero, l’arbre

« Poésie d’un jour




Anne Slacik Piero  l'arbre
Portrait d’Anne Slacik, devant la toile Piero 7
Huile sur toile, 200 x 169 cm, 2008
(exposition inaugurale de la galerie Pascal Adoue de Nabias, Nîmes)
Source







PIERO, L’ARBRE
(extrait)



Variations sur la série Piero,
d’Anne Slacik



Tu vis comme vit l’arbre de Piero,
dans l’au-dehors
qui n’a pas d’âge,
qui ne connaît pas le monde
mais est possédé par sa lumière.
Elle est si vaste qu’on l’appelle le ciel.

L’arbre prononce son nom et
il neige du feuillage,
des souffles et des branches qui disparaissent
dans la voix bleue,
sûrement le paradis
le jour où tout est vrai.

L’apparition est fugace,
ô douceur amère de la solitude,
personne ne crie
quand sur la colline passe la couleur,
tu dis : c’est un signe.
Il y a assez de vert et tu attends.

Peut-être l’arbre vole, où est-ce toi
qui rêves son envol et sens ses racines ?
un peu de terre,
de l’eau et beaucoup d’air,
dans l’irréel
brûle le feu de la présence.

Le nuage pleut, le tronc se dresse
et avec lui tout le perdu,
rochers et grotte, fleuve et forêts,
bêtes et homme en détresse
droits dans la langue
de la vision qui t’emporte.

Mots et regard font du silence
avec un geste, qui tout efface
pour faire surgir de la blancheur,
de l’abandon, de la mémoire,
L’arbre parle en toi
de l’au-dehors,

tu es dedans
un paysage avec arbre de Piero.
Le monde est loin, la vie est là,
un nulle part dans l’espace de la couleur
où vibre le temps
qui l’inspire et nous expire.




Sylvie Fabre G., « Piero, l’arbre (I) », « La Maison sans vitres (Poèmes) », in La Maison sans vitres, Éditions La Passe du vent, 2018, pp. 147-148. Postface d’Angèle Paoli.






Anne Slacik  Piero 7
Anne Slacik, Piero 7
Huile sur toile, 200 x 169 cm, 2008
Source






Sylvie Fabre G.  La Maison sans vitres 2






SYLVIE FABRE G.


Sylvie Fabre G.
Source



■ Sylvie Fabre G.
sur Terres de femmes


Lettre des neiges éternelles (autre extrait de La Maison sans vitres)
Retournement du chant [hommage à Maurice Benhamou] (autre extrait de La Maison sans vitres)
Le rêveur d’espace [hommage à Claude Margat] (autre extrait de La Maison sans vitres)
[À l’orée] (poème issu du recueil L’Intouchable)
L’Approche infinie (note de lecture d’AP)
Sylvie Fabre G. par Sylvie Fabre G. (auto-anthologie poétique comprenant plusieurs extraits de L’Approche infinie)
[C’est un matin doux et amer](poème issu du recueil L’Autre Lumière)
Trouver le mot (autre poème issu du recueil L’Autre Lumière)
Dans l’attente d’un prolongement qui se meurt (note de lecture d’AP sur Corps subtil)
Corps subtil (poème issu du recueil Corps subtil)
La demande profonde
Frère humain (note de lecture d’AP)
Frère humain (note de lecture d’Isabelle Raviolo)
[La pensée va, et vient à ce qui revient] (poème issu du recueil Frère humain)
Celle qui n’était pas à sa fenêtre (extrait issu du recueil Le Génie des rencontres)
L’Intouchable (note de lecture d’Isabelle Raviolo)
Quelque chose, quelqu’un (note de lecture d’AP)
Tombées des lèvres (note de lecture d’AP)
Tombées des lèvres (note de lecture d’Isabelle Raviolo)
[Plus forte que la forêt] (poème issu du recueil Tombées des lèvres)
[Bien sûr le chant s’apaise dans le soir] (poème issu du recueil La Vie secrète)
Maison en quête d’orient (poème issu du recueil Les Yeux levés)
Jean-Pierre Chambon, Le Petit Livre amer, par Sylvie Fabre G.
Jean-Pierre Chambon, Tout venant, par Sylvie Fabre G.
Patricia Cottron-Daubigné, Visage roman, par Sylvie Fabre G.
Alain Freixe, Vers les riveraines, par Sylvie Fabre G.
Emmanuel Merle, Ici en exil, par Sylvie Fabre G.
Emmanuel Merle & Thierry Renard, La Chance d’un autre jour, Conversation (lecture de Sylvie Fabre G.)
Pierre Péju, Enfance obscure, par Sylvie Fabre G.
Pierre Péju, L’État du ciel, par Sylvie Fabre G.
Fabrice Rebeyrolle, un peintre gardien du feu, par Sylvie Fabre G.
Erwann Rougé, Passerelle, Carnet de mer, par Sylvie Fabre G.
Jean-Marie de Crozals & Sylvie Fabre G. | [La montagne bascule]
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
L’au-dehors
→ (dans les Chroniques de femmes)
L’Amourier | Le Jardin de l’éditeur par Sylvie Fabre G.
→ (dans les Chroniques de femmes)
Anne Slacik par Sylvie Fabre G. : Anne, la sourcière
→ (dans les Chroniques de femmes)
Ludovic Degroote | Retisser la trame déchirée, par Sylvie Fabre G.
→ (dans la galerie Visages de femmes)
le Portrait de Sylvie Fabre G. (+ poème issu du recueil L’Approche infinie)



■ Voir aussi ▼


→ (sur le site des éditions La passe du vent)
la fiche de l’éditeur sur La Maison sans vitres de Sylvie Fabre G.
→ (sur Terres de femmes)
Anne Slacik par Sylvie Fabre G. : Anne, la sourcière







Retour au répertoire du numéro d’octobre 2018
Retour à l’ index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *