Marlène Tissot | L’envergure d’un insecte

« Poésie d’un jour




Draps
« les draps me retenaient coincée là »
Ph., G.AdC





L’ENVERGURE D’UN INSECTE



Un jour, j’ai pas dormi de la nuit
il y avait des volets clos
et les craquements de vinyle du Disque-monde rayé
j’aurais pu me lever, ouvrir grand,
participer un peu au présent
mais les draps me retenaient coincée là
comme le Chat de Schrödinger dans sa boîte
vivante et morte à la fois

Parfois, j’ai peur de devenir aveugle du cœur
le jour, c’est plus facile
quand tout ce qui brille est dehors
je cache mon amour dans la lumière

Un jour, j’ai pas dormi de la nuit
pas évident de se faire à l’idée d’être soi
la vie, ce n’est pas que ça, il faut savoir fermer les yeux
dessiner l’aube sous nos paupières
on dirait que les nuages accélèrent
je passe en pilote automatique
faut savoir rester prudent quand on a
l’envergure d’un insecte




Marlène Tissot, Un jour, j’ai pas dormi de la nuit, éditions La Boucherie littéraire, Collection Sur le billot, dirigée par Antoine Gallardo, 2018, s.f.






Marlene Tissot  Un jour  j'ai pas dormi de la nuit






MARLÈNE TISSOT


Marlène Tissot Rhône-Alpes





■ Marlène Tissot
sur Terres de femmes

L’art oublié du silence
[La maison, froide et vide] (extrait de Lame de fond)




■ Voir aussi ▼

mon nuage,le site officiel de Marlène Tissot
(sur Terre à ciel) une page sur Marlène Tissot





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