Silvaine Arabo | [L’ombre et la lumière]

« Poésie d’un jour





Arabo OMBRE ET LUMIERE
« l’ ombre et la lumière acheminent peu à peu
vers d’autres cieux »
Ph., G.AdC







[L’OMBRE ET LA LUMIÈRE]





L’ombre et la lumière acheminent peu à peu
vers d’autres cieux
vers d’autres soirs     Tes yeux
me redisent – chemins neigeux –
de très anciennes mélodies
ensevelies
au fond de la mémoire
au fond de la mer

Un feuillage
roucoulait d’oiseaux
sous la persévérance de nos mains.




Les rues aujourd’hui
sont couleur de grillage
et la marche vaine de l’esprit
dans les roses
fait souvenir
d’anciennes villes martyrisées.

Il y a je ne sais quelle odeur de nous-mêmes
dans les rues du petit matin     les cafés
se gonflent d’importance
devant le parking des voitures

O les chants tristes et calmes sur les eaux verticales !




À l’heure où les choses créées s’abandonnent au néant
à l’heure où de minces poèmes s’inventent
à grandes ruses de désespoir
à l’heure qui n’en est pas une
où d’antiques solitudes
nous bousculaient

il fallut bien vivre

et proclamer
que rien
n’était plus beau
que le rire.



Silvaine Arabo, Au fil du labyrinthe in Au fil du labyrinthe suivi de Marines résiliences, Éditions Rafael de Surtis, Collection Pour une Terre interdite, 81170 Cordes-sur-Ciel, 2019, pp. 29-31. Photographie de couverture : Silvaine Arabo.






Silvaine Arabo





SILVAINE ARABO


Silvaine Arabo  par Jacques Basse
Silvaine Arabo par Jacques Basse




■ Voir aussi ▼

→ (sur Traversées, revue littéraire)
une lecture d’Au fil du labyrinthe par Rome Deguergue
→ (sur Terre à ciel)
une page sur Silvaine Arabo





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Commentaires

  1. Avatar de Anwen

    On sent beaucoup de nostalgie dans ces mots, comme si tout le bonheur du monde était définitivement perdu.
    Mais rien ne finit, tout recommence.
    Ainsi sera réalisé ce que Victor Hugo, ce grand poète, a annoncé quand il a dit :
    Temps futurs ! Vision sublime !
    Les peuples sont hors de l’abîme.
    Le désert morne est traversé,
    Après les sables la pelouse ;
    Et la terre est comme une épouse,
    Et L’homme est comme un fiancé.
    Dès à présent l’œil qui s’élève
    Voit distinctement ce beau rêve
    Qui sera le réel un jour,
    Car la femme dénouera toute chaîne,
    Car le passé se nomme haine
    Et l’avenir s’appelle amour
    Cordialement.

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