Éliane Vernay | La douleur se taisait…

« Poésie d’un jour



LA DOULEUR SE TAISAIT…
(extrait)





Tes doigts cherchent furtifs
à reconnaître un sentier de pierres

feux follets
à la limite des vents,




et tu penses qu’il suffirait

d’écarter un peu le ciel pour entrevoir, intouchée

— la source.




La nuit bouge un peu
elle tient chaud.

Peu à peu l’écart s’amenuise,
raccourcit les pas, confond les heures —

et les arbres s’inclinent.
Un accord se prépare



(mots gravés dans le vent, silence

enfoui sous les ailes de l’oiseau).




Longtemps la nuit remue
autour des corps
allégés
du poids de l’âge.
Un souffle éclaire les regards
dénouant au plus profond, là
où ils se ressemblent
braises

fissurant le roc.

Et toi tu tentes de rassembler,
ce qui a échappé aux heures —
mince bruissement de feuilles,
hommage sans voix
aux enfants sans mémoire.




Éliane Vernay, « La douleur se taisait… » in La rive s’éloigne…, éditions La tête à l’envers, 58330 Crux-la-Ville, 2019, pp. 54, 56, 57. Encres de Liliane-Ève Brendel.






Eliane Vernay  La rive s'éloigne...





ÉLIANE  VERNAY


Eliane Vernay
Source




■ Voir aussi ▼

→ (sur le site des éditions La tête à l’envers)
la page de l’éditeur sur La rive s’éloigne…
→ (sur La Cause Littéraire)
une lecture de La rive s’éloigne… par Philippe Leuckx





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