Élisabeth Chabuel | [on ne pense pas au présent]

« Poésie d’un jour



[ON NE PENSE PAS AU PRÉSENT]





on ne pense pas au présent
au train qui lie la ville
et nous lie
nous
à l’inconnu en chair et en os qui nous côtoie

et nous
à nous-mêmes

on vit ailleurs dans nos paroles
on a nos liens
on se retrouve par-delà les murs
ou par-delà les ruines

on se parle la langue

momentanément
la distance n’existe plus
l’éloignement
l’exil
la prison





on tente d’appréhender le passé
pour étayer le présent
envisager peut-être
un futur

les barres défilent tristement
des lignes sombres cinglent l’espace urbain derrière la vitre

lignes de fuite

on glisse sur nos phrases
pieds-nus dans un lavis ruisselant

les montagnes s’effacent
les hauteurs perdent leurs têtes
des litres de brume pèsent sur les barres

seule notre voix
transperce ce qui nous ceint





Élisabeth Chabuel, Les Passagers, Voix d’encre, 2019, s.f. Aquarelles d’Emmanuel Mergault.





Elisabeth Chabuel  Les Passagers






ÉLISABETH  CHABUEL


Chabuel portrait
Source





■ Élisabeth Chabuel
sur Terres de femmes

Et ils sont (extrait)
Intime violence
Veilleur (lecture d’AP)
Je (extrait du Veilleur)
17 juillet 1944 | Élisabeth Chabuel, 7 44
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Le Moment




■ Voir aussi ▼

→ (sur le site des éditions Voix d’encre)
la fiche de l’éditeur sur Les Passagers





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