Vénus Khoury-Ghata | [Pénurie de vie]

« Poésie d’un jour


[PÉNURIE DE VIE]


à Ernest Pignon-Ernest



Pénurie de vie à mesure que les vitres devenaient opaques
et qu’un rameau trop vert étranglait le feu
la neige parlait pour nous
les boucs dans l’enclos se battaient pour une femelle
pour une fane de maïs
échauffourées quotidiennes sans vainqueur ni vaincu
l’aïeul face à l’âtre voyait son âme sortir de sa poitrine cogner le plafond
lui revenir

hivers longs comme le fleuve du ravin
les femmes hibernaient dans leur robe
le miroir se perdait de vue
intempéries et sang menstruel liés aux colères des hommes

c’est du moins ce qui se disait




Vénus Khoury-Ghata, « Des hommes et des loups », Demande à l’obscurité, Mercure de France, 2020, page 52.





Venus Khoury-Ghata  Demande à l'obscurité




VÉNUS KHOURY-GHATA


Venus Khoury-Ghata
Image, G.AdC




■ Vénus Khoury-Ghata
sur Terres de femmes


[Bras tendus vers le haut] (poème extrait d’Où vont les arbres ?)
C’était novembre (poème extrait d’Où vont les arbres ?)
Compter les poteaux (poème extrait des Obscurcis)
Ils sont deux figuiers (poème extrait de Quelle est la nuit parmi les nuits)
Le caillou dans la main (poème extrait de Quelle est la nuit parmi les nuits)
[Les pluies ont dilué le pays] (poème extrait du Livre des suppliques)
31 août 1941 | Vénus Khoury-Ghata, Marina Tsvétaïeva, mourir à Elabouga
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Les cheveux rouges de la mère
→ (dans la galerie Visages de femmes)
le Portrait de Vénus Khoury-Ghata (+ un poème extrait de Quelle est la nuit parmi les nuits)






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