Giuseppe Conte | [La beauté est le polythéisme]


[LA BEAUTÉ EST LE POLYTHÉISME]




La beauté délivre de la violence et de l’angoisse ; elle rénove la vie et le savoir. Elle n’est pas superflue. Elle est le don, la forme, la grâce, la lumière, le plaisir, le mouvement même de la vie en acte. Elle n’est la propriété d’aucune classe sociale. Nul ne pourra jamais la réquisitionner : le vieux docker qui soulève amoureusement avec son treuil le filet de la pêcherie, ou qui regarde amoureusement à contre-jour la rouge splendeur de son verre de bordeaux le sait : il sait encore parler avec le dieu de la mer et avec celui de l’ivresse.

La beauté est le polythéisme : des choses qui exhalent, venu de loin, un souffle divin.






[LA BELLEZZA E IL POLITEISMO]




La bellezza redime dalla violenza e dall’angoscia : rinnova la vita e il sapere. Non è superflua. È il dono, la forma, la grazia, la luce, il piacere, il movimento stesso della vita vivente. Non appartiene a nessuna classe sociale. Nessuno la potrà mai requisire : il vecchio dockers che con l’argano solleva amorosamente la rete della pêcherie, o che amorosamente guarda controluce il rosso splendente del suo bicchiere di bordeaux lo sa : sa ancora parlare con il dio del mare e con quello dell’ebbrezza.

E la bellezza è il politeismo : cose che soffiano un lontano soffio divino.



Giuseppe Conte, Le Manuscrit de Saint-Nazaire, M.E.E.T, Arcane 17, Saint-Nazaire, 1989, pp. 30, 63. Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para. En appendice, un entretien de l’auteur avec Bernard Bretonnière.






Giuseppe Conte  Le Manuscrit de Saint-Nazaire




GIUSEPPE  CONTE


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Source




■ Giuseppe Conte
sur Terres de femmes


Alle origini (poème extrait de Dialogo del poeta e del messaggero)
Mer qui chante comme les cigales (poème extrait de Non finirò di scrivere sul mare)
[Archéologue de mes jours] (poème extrait de L’Océan et l’Enfant)
Je retourne où déjà j’ai été (autre poème extrait de L’Océan et l’Enfant)
[Sur les coquelicots] (autre poème extrait de L’Océan et l’Enfant)
Il poeta [poème extrait des Saisons] (+ notice bio-bibliographique)
Proserpine (autre poème extrait des Saisons)




■ Voir aussi ▼


→ (sur le site de la MEET, Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs)
un autre extrait du Manuscrit de Saint-Nazaire
→ (sur Pangea, rivista avventuriera di cultura & idee)
Giuseppe Conte, il Walt Whitman della nostra letteratura (marzo 25, 2020)





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