Edmond Jabès | [Dans le miroir de ma salle de bain]

« Poésie d’un jour



Claude Garache
Claude Garache, gravure de l’édition originale
de Edmond Jabès, Désir d’un commencement, Angoisse d’une seule fin,
Fata Morgana, 1991.
Source







[DANS LE MIROIR DE MA SALLE DE BAIN]



Dans le miroir de ma salle de bain, je vis apparaître un visage qui aurait pu être le mien mais dont il me semblait découvrir, pour la première fois, les traits.

Visage d’un autre et, cependant, si familier.

Groupant mes souvenirs, je retrouvais, à travers lui, l’homme avec lequel on me confond mais dont je suis seul à savoir que, de tout temps, il fut, pour moi, un étranger.

Brusquement, le visage disparut et le miroir,
ayant perdu sa raison d’être, ne refléta plus que le pan de mur, lisse et blanc, qui lui faisait face.

Page de verre et page de pierre, dialoguant entre elles, solitaires et complices.

Le livre n’a point d’origine.



Jeune est le monde au regard de l’éternité et si vieux au regard de l’instant.



Edmond Jabès, « Angoisse d’une seule fin » in Désir d’un commencement, Angoisse d’une seule fin, Fata Morgana, 1991, pp. 32-33. Eaux-fortes de Claude Garache.





Edmond Jabès 2



EDMOND JABÈS


Edmond Jabès portrait
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■ Edmond Jabès
sur Terres de femmes


La jeune fille qui marche (un poème extrait de Je bâtis ma demeure)
La soif de la mer (autre poème extrait de Je bâtis ma demeure)




■ Voir | écouter aussi ▼


→ (sur YouTube)
Au seuil du livre d’Edmond Jabès, dit par Michel Bouquet et Roger Blin






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