Abdallah Zrika | Ivresse de l’effacement, 3

« Poésie d’un jour


IVRESSE DE L’EFFACEMENT, 3





Et toi Al Gharabli,

L’anéantissement vogue doucement
dans la prairie d’une joue

La chute commence par le haut
d’un grain de beauté
jusqu’à la douceur d’une lèvre

La mort déambule entre le beurre
frais d’un visage et le rouge d’une terre

Le chant autour de toi ne peut être
arrêté par la douceur de son cou

L’amertume ne vient
qu’après la soie d’une blancheur
et l’or d’une main

La lamentation quand elle s’élève
ne se guérit pas par l’ivresse
d’un œil et la bougie d’un front

Tu montes les échelles d’un visage
et tu tombes dans le fond
d’un poème

Tu montes l’arbre de l’énoncé
et tu dors sous l’orange
d’une poitrine

Mais que doit-il rester de toi
pour que quelque chose reste de toi ?

Les conteurs eux-mêmes fuient
ta tombe

Les oiseaux emportent les cheveux
des filles de tes mots

Même la terre
n’est pas attirée
par la pâleur de ton visage

Quand le bois de ton nom
se tord
sous le froid d’un automne




Abdallah Zrika, Ivresse de l’effacement, éditions Méridianes, Collection Liber N° 22, 34000 Montpellier, 2020, pp. 16-17. Gravures originales de Rachid Koraïchi. Texte traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec James Sacré et Pierre Manuel.






Abdallah Zrika  Ivresse de l'effacement




ABDALLAH ZRIKA


Zrika portrait
Ph. : Sanda Voïca
Source





■ Voir aussi ▼


→ (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
une notice bio-bibliographique sur Abdallah Zrika
→ (sur le site du cipM, centre international de poésie Marseille)
une notice bio-bibliographique sur Abdallah Zrika
→ (sur le site des éditions Méridianes)
la fiche de l’éditeur sur Ivresse de l’effacement





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