Claude Albarède | [Tu fouilles dans la haie]

« Poésie d’un jour


[TU FOUILLES DANS LA HAIE]



Tu fouilles dans la haie
et tu arraches des fruits sauvages

Ils ont une âpreté qui mord
il leur fallait l’attente mûrissante
d’un jour d’hiver

Mais toi, tu t’es jeté sans attendre
dans les verbiages du buisson



Angles des pierres pleines
où s’étale au soleil
la rivière épuisée

Pour mourir et renaître
et s’en aller mourir
au fil de sa paresse

S’arrête et se contemple
d’elle-même éperdue
en souvenir du temps
où, source, elle était bue.



Être assis devant
ce qui ressemble
à soi-même :

La vieille grange
le tas de paille
l’outil blessé

Et regarder là-bas
la déité rupestre
d’un vieux berger

debout dans le soleil.




Claude Albarède, Buissonnières (L’espace et la brisure), Poèmes, éditions L’herbe qui tremble, 64140 Billère, 2020, pp. 37-39. Aquarelles de Joseph Orsolini.






Albarede-buissonnieres




CLAUDE ALBARÈDE


Claude Albarède





■ Claude Albarède
sur Terres de femmes


[Nouée au chemin par le vent] (extrait du Dehors intime)




■ Voir aussi ▼

→ (sur le site du Printemps des poètes)
une fiche bio-bibliographique sur Claude Albarède
→ (sur le site des éditions L’herbe qui tremble)
la fiche de l’éditeur sur Buissonnières de Claude Albarède





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