Albertine Benedetto | [Si calme le piano]

« Poésie d’un jour



PIANO
Ph., G.AdC





[SI CALME LE PIANO]




Si calme le piano
s’ouvre à la vie nocturne
de bois rêvés où se perd
un rossignol

une plainte lancine au cœur
des arpèges qui s’affolent
une dissonance plombée
d’un accord lourd

mais la nuit mélodieuse
suit son chant étoilé
le pas lent des amants
s’y glisse en rêvant

Le rossignol éperdu, Reynaldo Hahn

L’espoir d’Orphée
se fit rossignol
pour lui ouvrir la nuit compacte de la mort

ce soir encore
le chant
cartographie l’espace
desserre l’ombre
ouvre des chemins

les oiseaux
apprivoisent le silence
qui se met à briller

autour
la nuit reflue prairie d’avril
où ruisselle le chant

des hommes migrateurs
ont cherché ailleurs
des routes marines

leurs ailes trouées
d’un espoir trop lourd
leur bouche désertée
muette sous la mer




Albertine Benedetto, Sous le signe des oiseaux, éditions L’Ail des ours/n°8, Collection Grand ours, 2021, pp. 34-36. Œuvres de l’artiste Renaud Allirand.





Benedetto couv3




ALBERTINE BENEDETTO


Albertine Benedetto.
Source




■ Albertine Benedetto
sur Terres de femmes


[Ordinaire] (extrait du Présent des bêtes)
Glottes (extrait de Glossolalies)
Vider les lieux (lecture d’AP)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
Baltique




■ Voir aussi ▼


→ (sur Recours au Poème)
une notice bio-bibliographique sur Albertine Benedetto





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