Marianne Auricoste / Lettre au vivant / Le quotidien du chant

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Toile de  →  Christiane Bricka

 

 

 

Surgir encore. Brasser le vif.
Amour tournesol en terre lourde soleil
à guérir ton arrière-saison
je murmure à bâton rompu le corps mûri
de graines lentes j’incurve la lumière
la courbe de ton rire amoureux.
Tes pas brûlent une moisson
tu es ce plein flamboiement de ténèbres.

J’assiège tes labyrinthes.

Je te parle d’un été de fruits et d’impatience.

 

Nuit. Nuit. Nuit
Or et touffeur.
La plaine est fauve j’ai marché haché les blés
l’avoine.
Les tournesols ont pris le ciel. La Beauce
brûle son cuivre sa paille et la lumière.
Il pleut du soleil comme tout un été.

 

Ce soir
les mots sont trop petits pour tenir l’horizon.

Marianne Auricoste, Lettre au vivant /Le quotidien du chant, dessin de Christiane Bricka, Cahiers du Loup bleu,
Les Lieux-Dits 2024, pp.14,15,16.

 

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