Auteur/autrice : Angele Paoli

  • Guillaume Decourt / Un temps de fête

        <<Poésie d'un jour

                                   
                

     

     

     

     

    Blessure-narcissique

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Blessure narcissique, Photographie de →  G.AdC 

     

     

     

     

    CHEMISE HAWAÏENNE

    Je suis quelqu’un d’autre lorsque je porte ma chemise
    hawaïenne. Quelqu’un de réfléchi, qui prend de la hauteur,
    quoi qu’il advienne. On pourrait me dire que les troupes
    russes ont envahi la capitale, cela ne me ferait rien. Je laisse
    s’ouvrir sur ma toison pectorale de superbes fleurs exotiques.
    Je me sens bien. Ma chemise hawaïenne et moi, nous ne
    faisons pas de politique.

     

    À LA RIVIERE

    Vous ne savez rien de moi. Je ne vous ai pas tout dit. Ni
    comment je tuais l’ours armé d’un couteau et d’une raga-
    tina, ni comment je trainais sa fourrure sur plusieurs verstes
    dans la neige, ni comment je caressais le saumon dont le
    ventre se froissait comme de la soie grège. Mes yeux bleus
    sont devenus gris avant de passer au beige. Voilà. Je suis
    toujours le même. Je ne vous ai pas menti.

    SAMEDI MATIN

    Il n’est pas si grave de passer à côté des choses. La plupart
    du temps, elles ne s’en aperçoivent pas. Sinon, elles ne nous
    en tiennent pas rigueur. Notes pour un samedi matin : « Se
    désintéresser un peu de soi. Ne pas poser la question du
    bonheur. Apposer sur tout le bonjour et l’adieu d’un
    regard. » Je garde toujours un morceau de pemmican sur
    moi pour le grand jour du départ.

     

     

    Decourt

     

     

     

     

     

     

     

     

    Guillaume Decourt, Un temps de fête – poésie –, Éditions La Table ronde, 2024, pp. 18, 40, 47.

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    GUILLAUME  DECOURT

    Guillaume Decourt .jpg

    Source

    ■ Guillaume Decourt
    sur Terres de femmes ▼

    Les Heures grecques, L'île, Lanskine 2015,
    Les Heures grecques, Lanskine 2015 (lecture de Sanda Voïca)
    Le Cargo de Rébétika, Lanskine 2017 (lecture d’AP)
    → « L’endroit », extrait d’À 80 km de Monterey, Æthalidès, 2021
    Le bonjour de Christopher Graham, Éditions Æthalidès, 2023 (Lecture d'AP)
    Lundi propre– La table ronde, Poésie, 2023
    Lundi propre – La Table ronde, 2023 (lecture de Gérard Cartier)

    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions LansKine) la fiche de l'éditeur sur Les Heures grecques
    → (sur lelitteraire.com) un entretien avec Guillaume Decourt
    → (sur lelitteraire.com) une lecture des Heures grecques par Jean-Paul Gavard-Perret
    → (sur Recours au Poèmeune notice bio-bibliographique sur Guillaume Decourt
    → (sur Recours au Poèmesept poèmes de Guillaume Decourt
    → (sur le site de la mél, Maison des écrivains et de la littérature) une notice bio-bibliographique sur Guillaume Decourt

     

  • Nohad Salameh / Jardin sans terre

    << Poésie d'un jour

     

     

     

    SALAMEH

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dessin de Jean-Marc Brunet

     

     

     

     

     

    Quelques fois elle s’endort
    -chair solaire-
    dans une chambre flottante
    où l’on respire une odeur d’encre
    et d’agneaux heureux
    tombés d’une mémoire inconnaissable

    Quelqu’un la pense et la revit
    prenant mesure
    de la lente respiration des années ultérieures
    qui ordonneront le feu nourricier
    invariable dans la balance du cœur.

    Ainsi rejoindra-t-elle l’Étendue,
    l’île lyrique où se creuse l’imaginaire.

                                  *

    Corps de femme
    intrépide et vulnérable
    annulé par la peur
    en perpétuelle dissolution /défection
    occupé à te défendre :
    tu portes à ton cou l’effritement
    collier de granit que nul poing
    aucune lame ne pourrait rompre.

    Hier tu avais mille ans de félicité
    des enfants de velours venaient te rejoindre
    en ton manoir de romances.
    tu appartenais à toutes les soifs du monde
    et tes sommeils se dilataient de plusieurs folies.

                                     *

    Femme : profil du temps amarré
    à une barque en partance,
    deux fleuves- clos/ouvert
    traversent tes eaux
    s’assèchent puis se renouvellent
    le jour d’avant ta naissance.

    Quel prophète te retient
    en ce jardin sans terre
    que tu arpentes appuyée à la rampe de l’infini
    survolée par des mouettes
    plus prestes que maraudeurs de sommeils ?

    Il n’est nul repos pour toi
    femme aux mille bruits de papillon
    lorsque tes rêveries abandonnent leurs rayons
    sur les territoires de l’automne.

     

     

    Couv-Jardin-sans-terre

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nohad Salameh, « La dormeuse de plein jour » in Jardin sans terre, dessins de Jean-Marc Brunet, Al Manar 2024, pp.59, 63, 64.

     

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    NOHAD SALAMEH

    Nohad Salameh

     

     

     

     

     

     

     

    Source 

     

    ■ Nohad Salameh
    sur Terres de femmes ▼

    → L’écoute intérieure
    → L’envol immobile
    → L’intervalle (+ notice bio-bibliographique)
    → Les nudités premières
    → Plus neuve que la mort (poème extrait du Livre de Lilith)

    ■ Voir aussi ▼

    → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Nohad Salameh
    → (sur exhibitionsinternational.org) « Le féminin singulier », avant-propos de Marcheuses au bord du gouffre de Nohad Salameh [PDF]

  • Marie Alloy / La ligne d’ombre

    <<Poésie d'un jour

     

     

     

    Marie_alloy_1

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Portrait de Marie Alloy par © Camille Moreau 

     Voir l'ouvrage  →  La ligne d'ombre

     

     

     

     

    L’oiseau furtif vient-il de loin ?

    Sous nos yeux   soudain   un visage
    Le chemin monte   un homme descend en courant
    Nous longeons les murs des vieilles villas abandonnées
    Le soleil fait briller la poussière des volets
    Des herbes ont poussé sur le seuil
    Les pierres dessinent encore un sentier
    derrière les grilles

    Le ciel est pur de souvenirs
    Le fleuve poursuit le miroir des années
    Des branches sont emportées
    Le flux danse avec les feux du soir
    La voûte des nuages retient son fardeau gris

    Nous sommes dans l’ombre des rumeurs
    un peu de nuit à l’entour de nos mots
    une fumée dans la voix un poème funambule
    le corps dansant face aux étoiles
    d’une faim d’enfance

     

    Ligne 'ombre

     

     

     

     

     

     

     

     

    Marie Alloy, « IV, EN PARTANCE, Le temps du fleuve » in La Ligne d’ombre, Poèmes et peintures, Éditions Al Manar 2024, p.102

     

     

    Marie-Alloy-atelier-20131

    © Ph. JP Vidal
    Source

     

    ■ Marie Alloy
    sur Terres de femmes ▼

    → Cette lumière qui peint le monde (lecture d’Isabelle Lévesque)

    → « Avec et sans les mots » in L’Empreinte du visible, Éditions Al Manar, Collection “La Parole peinte”, 2017

    ■ Voir aussi ▼

    → le site de Marie Alloy
    → (sur le site de Marie Alloy) une page sur L’Empreinte du visible

     

     

     

     

     

  • James Sacré / Par des langues et des paysages

    Poésie d'un jour

     

     

                                   

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    Oakley où a vécu Audubon

    Source : Fnac 

     

     

     

     

     

    À Frédéric Jacques Temple

     

     

    Les oiseaux noirs tête grise, autour d’une charogne
    Sur la route en allant
    À la plantation Oakley où a vécu Audubon, quatre mois
    Pas longtemps, mais le temps
    De commencer à dessiner sa première série d’oiseaux
    grandeur nature
    32 tableaux je crois, un assistant
    Faisait les fonds d’herbe ou de branchages
    Et mettait la couleur sur les planches d’estampes.
    Comment dessiner avec un poème
    Ces mouvements d’arrachée forte qu’avaient le bec et le cou
    De ces plusieurs oiseaux ce matin,
    D’arrachée hardie et de méfiance et tardant à partir ?
    Un poème, et quelqu’un d’autre viendrait dire par exemple
    le nom de ces rapaces
    Et celui des arbres et des buissons très poussant
    Dans les couleurs de vert et d’eau pas loin, avec le ciel
    Comme un bleu silencieux sous la torture du temps.

     

    To Frédéric Jacques Temple

     

    The black birds with gray heads, around a carcass
    On the road going
    From Oakley plantation where Audubon lived, four months
    Not for a long time, but time
    To begin drawing his first series of birds life-size
    32 paintings I think, an assistant
    Doing the background of grass or branches
    And putting color on the printed plates.

    How can I draw
    Those strong ripping-out movements of the beak and neck
    Of those several birds this morning
    With a poem,
    With bold rips distrustful and putting off going away ?
    A poem, and someone else would come
    and maybe tell the name of this birds oe prey
    And the name of the trees and fast-growing shrubs
    In the colors of green and of water nearby, with the sky
    Like a silent blue under the torture of time.

     

    Sacré fnac

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    James Sacré, « Va pas croire que le monde attendait tes mots » (America solitude, André Dimanche éditeur, 2010, traduction par David Ball, in Par des langues et des paysages (1965-2022) Poèmes, APIC Éditions, Alger 2024, Collection Poèmes du Monde, Sous la direction d’Habib Tengour, pp.33, 34.

     

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    J A M E S   S A C R É 

    Sacre-james2

    Ph. © olivier roller
    Source

    ■ James Sacré
    sur Terres de femmes ▼

    → Le paysage est sans légende (lecture de Tristan Hordé)
    → Dans le format de la page (extrait de Le paysage est sans légende)
    → Figure 42 (poème extrait de Figures qui bougent un peu)
    → Le désir échappe à mon poème
     Une fin d’après-midi continuée, Trois livres « marocains », Postface de Serge Martin, Tarabuste Éditeur
    → Brouettes, Dessins d’Yvon Vey, Le Carré des lombes, Obsidiane, 2022.
    → Une brouette de mots, lecture d'Angèle Paoli
    Des animaux sont avec toi, depuis toujours, Peintures de Guy Calamusa, Voix de chants, ÆNCRAGES&CO, 2023

     

    →■ Voir aussi ▼

    → (sur remue.net) James Sacré/Un paradis de poussières (article de Jacques Josse)
    → (sur Loxias) une bio-bibliographie de James Sacré
    → (sur le site de Jean-Michel Maulpoix) un article de James Sacré (« Une boulange de lyrisme critique »), texte paru dans la revue Le Nouveau Recueil (éditions Champ Vallon)
    → (sur Terres de femmes) | rouge | (Angèle Paoli)

     

     

     


  • 24 juin 1935 | Mort de Carlos Gardel

    Éphéméride culturelle à rebours




        Le 24 juin 1935, mort de Carlos Gardel (de son vrai nom Charles Gardes), près de Medellín (Colombie), dans un accident d’avion. D’après son [?] testament olographe *, il est né à Toulouse le 11 décembre 1890. Selon plusieurs sources, Carlos Gardel serait plutôt né à Tacuarembó (Uruguay), soit le 21 novembre 1881, soit le 11 décembre 1887.





    Gardel_mano
    SOURCE





        Lorsque Carlos Gardel trouve la mort dans un accident d’avion, il est alors au sommet de sa gloire. Auteur-compositeur, Charles Gardel est aussi le plus célèbre interprète du « tango canciόn ». Par son talent, Carlos Gardel a largement contribué à faire du tango, l’une des plus belles danses au monde. Sa « voz azul » (« voix bleue ») chargée d’une émotion mélancolique a fait vibrer la terre entière, de l’Amérique du Sud à l’Europe en passant par les États-Unis. Mano a mano, La cumparsita, Me da pena confesarlo, Tomo y obligo, Volver figurent parmi les titres les plus connus. Sans oublier des films comme : Luces de Buenos Aires (Aldequi Millar, 1931), Melodía de Arrabal (Louis Gasnier, 1932), El tango en Broadway (Louis Gasnier, 1934), Tango Bar, son dernier film, tourné à New York en février 1935, avec pour partenaires Rosita Moreno et Tito Lusiardo (John Reinhardt, 1935).

        La chanson Volver (enregistrée par Carlos Gardel à New York le 19 mars 1935) a inspiré à Pedro Almodóvar le titre de son dernier film.





    MANO A MANO


    « Rechiflao en mi tristeza hoy te evoco y veo que has sido
    en mi pobre vida paria sólo una buena mujer,
    tu presencia de bacana puso calor en mi nido
    fuiste buena, consecuente y yo sé que me has querido
    como no quisiste a nadie, como no podrás querer.

    Se dio el juego del remanye cuando vos, pobre percanta,
    gambeteabas la pobreza en la casa de pensión,
    hoy sos toda una bacana, la vida te ríe y canta,
    los morlacos del otario los tirás a la marchanta
    como juega el gato maula con el mísero ratón.

    Hoy tenés el mate lleno de infelices ilusiones,
    te engrupieron los otarios, las amigas, el gavión,
    la milonga entre magnates con sus locas tentaciones
    donde triunfan y claudican milongueras pretensiones,
    se te ha entrado muy adentro, en el pobre corazón.

    Nada debo agradecerte, mano a mano hemos quedado,
    no me importa lo que has hecho, lo que hacés, ni lo que harás,
    los favores recibidos creo habértelos pagado
    y si alguna deuda chica sin querer se me ha olvidado
    en la cuenta del otario que tenés se la cargás.

    Mientras tanto que tus triunfos, pobres triunfos pasajeros
    sean una larga fila de riquezas y placer,
    que el bacán que te acamala tenga pesos duraderos,
    que te abrás en las paradas con cafhisios milongueros
    y que digan los muchachos: es una buena mujer.

    Y mañana, cuando seas descolado mueble viejo
    y no tengas esperanzas en el pobre corazón,
    si precisás una ayuda, si te hace falta un consejo,
    acordate de este amigo que ha de jugarse el pellejo
    « pa » ayudarte en lo que pueda cuando llegue la ocasión.  »


    Paroles de Celedonio Esteban Flores (1896-1947)
    Musique de Carlos Gardel et de José Razzano
    Composé en 1918 et enregistré par Carlos Gardel en 1923






    MAIN DANS LA MAIN


    « Perdu au fond de ma tristesse, je t’évoque sans cesse et me dis
    Que dans ma sale vie de paria, une seule femme m’a aidé
    Ta présence protectrice mit de la chaleur dans mon nid
    Tu fus bonne, tendre, fidèle, et je sais que tu m’as chéri
    Comme tu n’as aimé personne, comme tu n’aimeras plus jamais.

    T’as peut-être pas oublié l’temps où tu n’étais qu’une midinette
    Comptant trois sous pour faire un franc dans ta petite chambre meublée
    Maintenant la vie te sourit, t’es devenue cocotte et coquette
    A ton gros friqué amoureux tu sais soutirer les pépettes
    Comme le chat rusé qui s’amuse avec le pauvre rat traqué.

    Aujourd’hui ta coupe est pleine de malheureuses illusions
    Les copines et les loulous ont bien monté ta jolie tête
    Les milongas chez les richards avec leurs folles tentations
    Où triomphent et vacillent les tangos de la prétention
    Ont envahi ton pauvre coeur des relents de leur triste fête

    Main dans la main nous cheminions, je n’ai pas à t’en remercier
    Peu m’importe ce que tu fis ou ce que tu feras demain
    Les faveurs que tu m’as accordées, je les ai chèrement payées
    Mais s’il subsistait, par mégarde, une petite dette oubliée
    Ajoute-la donc sur le compte du gros corniaud qui t’entretient

    Aujourd’hui tous tes triomphes, pauvres triomphes éphémères
    Défilent en une longue marche de plaisirs, richesses et succès
    Le gros plein d’sous qui t’a louée a un compte en banque bien prospère
    Les petits gars se disent entre eux  »ça, c’est vraiment une fille super »
    Et tu t’pavannes dans les bals avec des beaux macs bien montés

    Mais demain, quand tu ne s’ras plus qu’un vieux meuble bon pour la poubelle
    Que l’espoir aura disparu dedans ton pauvre coeur blessé
    Si tu avais besoin d’un conseil ou voulais quérir un peu d’aide
    Rappelle-toi le vieil ami prêt à se saigner aux quatre veines
    Pour t’aider comme il le pourra si l’occasion se présentait. »




    * Dans l’ouvrage Carlos Gardel d’Edmundo Eichelbaum (Denoël, 1984), on trouve bien (en hors-texte) une copie littérale d’un Acte de naissance (extrait du Registre d’état civil) de Charles Romuald Gardes, né à Toulouse le 11 décembre 1890. Mais d’aucuns contestent que Charles Romuald Gardes puisse être Carlos Gardel.





    ■ Pour écouter Carlos Gardel ▼

    → dans Mano a mano, cliquer
    ICI pour voir une vidéo de Carlos Gardel chantant Mano a mano, court métrage filmé au début du parlant, en octobre/novembre 1930. Les guitaristes qui accompagnent Carlos Gardel sont Barbieri, Riverol et Aguilar (Source)
    → écouter aussi Carlos Gardel dans
    La Cumparsita (enregistrée à Barcelone le 17 décembre 1927) sur le site todotango. Consulter le répertoire alphabétique des chansons de Carlos Gardel [écoute en WMA].



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site Tango libre)
    les pages Carlos Gardel
    → (sur le site Tacuarembó-Uruguay)
    les pages Carlos Gardel (une enquête autour de la véritable identité de Carlos Gardel)
    → (sur Nuevo Ciclo) l’hommage de Cátulo Castillo (un des plus grands poètes du tango) à Carlos Gardel : « 
    Palabras para Carlos Gardel »
    → (sur Terres de femmes)
    Volver
    → (sur Terres de femmes)
    Horacio Ferrer | Je mourrai à Buenos-Aires




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  • Angèle Paoli et Marie Hercberg / Voix sous les voix / Signature

     

     

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    Signature au Marché de la Poésie 2024

    Vendredi 21 juin à 16h

    stand éditions Al Manar 

  • « Voix sous les voix » Angèle Paoli et Marie Hercberg / éditions Al Manar

     

     

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    "Voix sous les voix"

     

    Angèle Paoli et Marie Hercberg 

    Signature le 21 juin 2024 à 16h

    Marché de la Poésie  /  Stand éditions Al Manar


  • Terres d’encres / Angèle Paoli

    ( précédemment mis en ligne le 20 juin 2006 )


    Dpartance_docres
    Ph, G.AdC





    Terres d’encres     noyées d’ocres et de bruns
    étirements     filandreux     d’arbres et de traits flèches
    en mouvance dense

    vers le ciel

    Noyées d’ocres et de bruns     terres d’encres     trempées diluées
    fuselage sombre et lignes     d’arbres élancés     faisceaux réticulaires
    de signes en départance

    vers l’au-delà du ciel

    Paysages d’ocres et de sienne brûlée     terres d’encres diluées détrempées
    filaments délavés     noires veinules      étirées     filochées     résilles
    d’encres en latence

    vers l’en-deçà du ciel


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli



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  • 19 juin 1992 | Mort de Margherita Guidacci

    ( précédemment mis en ligne le 19 juin 2005)

    Éphéméride culturelle à rebours



    Mort à Rome, le 19 juin 1992, de Margherita Guidacci.







    Guidacci
    Margherita Guidacci et L’Horloge de Bologne
    Image, G.AdC






    GUADO


    L’anno contiene quest’unico guado
    verso di te. Ogni volta
    lo trovo un poco più sommerso, l’onda
    più gonfia, la corrente
    più minacciosa. Eppure
    io t’ho raggiunto ancora, ed ogni breve
    istante che trascorro accanto a te
    diviene un  » sempre  » e se ne nutrirà
    anche il tempo deserto. Se una dura
    legge c’imporrà un  » mai « , noi condannati
    ed immobili sulle opposte rive
    intrecceremo tuttavia i richiami
    di un desiderio tramutato in splendore.
    Così la Tessitrice ed il Pastore
    si rispondono: Vega ed Altair
    tra cui si snoda l’alto
    stellato fiume.



    Margherita Guidacci, Anelli del tempo, Edizioni Città di Vita, Firenze, 1993 ; Le poesie, Le Lettere, Firenze, 1999, p. 476. A cura di Maura Del Serra.





    GUÉ



    L’an ne contient qu’un seul gué
    qui me conduit vers toi. À chaque fois
    je le retrouve submergé davantage, les eaux
    plus gonflées, le courant
    plus menaçant. Et pourtant
    pourtant je t’ai rejoint encore, et le moindre instant
    passé à tes côtés
    devient un « pour toujours ». Le temps désert
    en fera son aliment. Et si une dure loi
    nous imposait un « jamais », à nous condamnés
    immobiles sur des rives opposées,
    nous croiserons toutefois
    les échos d’un désir transmué en splendeur.
    Ainsi la Tisseuse et le Pâtre
    se répondent : Vega et Altair
    entre eux se dénoue haut perché
    le fleuve des étoiles.



    Margherita Guidacci, Les Anneaux du temps, in Po&sie, numéro 109, Trente ans de poésie italienne, I, Belin, 2004, page 138. Traduction de Martin Rueff.







    BIO-BIBLIOGRAPHIE



    Fille unique du célèbre avocat Antonio Leone Guidacci (mort en 1931) et de Nella Cartacci, originaires de Scarperia (près de Florence), Margherita Guidacci est née le 25 avril 1921 à Florence, dans la vieille maison souvent évoquée de Santa Reparata. Enfant solitaire, elle grandit parmi les livres. Imprégnée dès son plus jeune âge des classiques grecs et latins (une formation à laquelle contribue pour beaucoup son cousin, l’écrivain Nicola Lisi), elle construit sa vie de femme loin des modes et des mondanités. Et conduit une triple carrière d’universitaire (thèse de doctorat sur Ungaretti, sous la direction de Giuseppe De Robertis, soutenue en décembre 1943 ; professeur d’université à Macerata [1975-1981], puis à SS. Maria Assunta du Vatican), de traductrice et de poète. Son écriture rigoureuse et sensible est empreinte de mysticisme et d’intériorité. Ses travaux de traductrice la conduisent vers la littérature anglo-saxonne, notamment vers John Donne et T.S. Eliot pour la prose et Emily Dickinson et Elizabeth Bishop pour la poésie.

    Frappée d’hémiplégie en 1990 au retour d’un voyage à Paris, Margherita Guidacci compose son dernier recueil, Anelli del tempo (publication posthume, 1993), dans la plus grande solitude et meurt dans sa maison romaine (21, via Picco dei Tre Signori) le 19 juin 1992 *. Elle repose aux côtés des siens dans le petit cimetière de Scarperia.

    Les poésies de Margherita Guidacci ont été rassemblées par Maura del Serra dans le recueil Le poesie (Firenze, Le Lettere, 1999 ; ristampa 2010).



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    * NOTE d’AP : c’est à tort que, sur la Toile, certaines biographies font mourir Margherita Guidacci en décembre 1992. Pour ma part, je me fonde sur la notice de Martin Rueff et sur les travaux de recherche de mon amie Maura del Serra (professeur de littérature comparée à l’Université de Florence, qui a coordonné l’édition de l’œuvre poétique complète [1999] de Margherita Guidacci pour la maison d’édition florentine Le Lettere, et a publié en 2005 l’essai Le foglie della Sibilla. Scritti su Margherita Guidacci, Edizioni Studium, Roma, 2005).






    BIBLIOGRAPHIE EN FRANCAIS :


    Neurosuite [Neurosuite, Venezia, Neri Pozza, 1970. Premio Il Ceppo 1971], Arfuyen, 1977, réédité en 1989, traduction de Gérard Pfister.
    Le Vide et les formes [extrait de Neurosuite, 1970 et de Il vuoto e le forme, 1977], Arfuyen, 1979, traduction de Gérard Pfister.
    Le Sable et l’ange [extrait de La sabbia e l’angelo, 1946], Obsidiane, 1986. Traduction de Bernard Simeone.
    Le Retable d’Issenheim [L’altare di Isenheim, 1980], Textes italiens n° 28, Arfuyen, 1987. Traduction de Gérard Pfister.
    Sibylles [extrait de Il buio e lo splendore, Garzanti, 1989], suivi de Comment j’ai écrit Sibylles, Textes italiens n° 77, Arfuyen, 1992. Traduction de Gérard Pfister.
    L’Horloge de Bologne [L’orologio di Bologna, Città di Vita, Firenze, 1981], Arfuyen, 2000, traduction de Gérard Pfister.






        ■ Margherita Guidacci
        sur Terres de femmes

    À l’hypothétique lecteur
    Cumana
    In corsa
    Tentation de saint Antoine
    → (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait de Margherita Guidacci (+ un extrait de Neurosuite)






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  • Cécile Guivarch / SI ELLES S’ENVOLENT

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    Infirmière 2 guerre mondiale

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    "Elles allaient dans la France défaite à l’arrière
    en blouse blanche soigner folie des hommes"

    Source

     

     

     

    Mon grand-père descendait la montagne

    des arbres de dix mètres sur le dos

    ma grand-mère montait la montagne

    derrière le troupeau de brebis

    elle prenait les bœufs par la corde

    mon grand-père leur donnait les ordres

    La sueur de l’un et de l’autre

    se mêlaient le soir dans le même lit

    Ils recommençaient chaque printemps

    les mêmes gestes d’élan et de cœur

    corps entremêlés l’un dans l’autre

    ni vraiment femme ni vraiment homme

    juste des êtres de la terre et du ciel

    célébrant la semence le blé le maïs la vie

     

     

    Qu’en savons-nous comme c’était dur

    frotter cirer récurer puiser l’eau du puits

    l’œuvre des femmes nul salaire nulle retraite

    jours de lessive marmots marmite sur le feu

    la vaisselle au baquet les petits fagots à la hache

    la terre les boulons à dévisser à l’usine

    Elles allaient dans la France défaite à l’arrière

    en blouse blanche soigner folie des hommes

    à fabriquer des obus elles s’émancipaient

    faisaient tourner la boutique qui les aurait crues

     

    Tissent kilomètres de fils invisibles

    des pelotes à dérouler entre elles

    Je répète des gestes d’autrefois

    -mon plat au micro-ondes –

    Je les poursuis contemporaine

     

    Salvart

     

     

     

     

     

     

     

     

    Cécile Guivarch, SI ELLES S’ENVOLENT…, En couverture, un collage de Ghislaine Lejard,
    Éditions Au Salvart, 2024, pp. 30, 36, 37.

     

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    CÉCILE  GUIVARCH

    Cécile Guivarch portrait
    Ph. : Michel Durigneux
    Source

    ■ Cécile Guivarch
    sur Terres de femmes ▼

    → Cent ans au printemps (lecture d’AP)
    → Cent ans au printemps (lecture de Philippe Leuckx)
    → [Écrire ses yeux] (extrait de Cent ans au printemps)
    → Cécile Guivarch, mots et mémoire en double (chronique de Marie-Hélène Prouteau)
    → Sans Abuelo Petite (lecture d’Isabelle Lévesque)
    → [Je ne sais pas si tu es encore jeune](extrait de Sans Abuelo Petite)
    → [J’ai marché sur les morts]
    → Renée, en elle (lecture d’AP)
    → [des hommes tressaillent](extrait de S’il existe des fleurs)
    → Vous êtes mes aïeux (lecture de Gérard Cartier)
    → (dans l’anthologie Terres de femmes[ma grand-mère avait beaucoup de clés]
    C’est tout pour aujourd’hui, éditions La tête à l’envers, 2021
    →Cécile Guivarch et Jean-Louis Kuntzel, Tu dis la vie, Collection Duo, Les Lieux-Dits 2024