Auteur/autrice : Angele Paoli


  • TdF n° 17 ― avril 2006



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    SOMMAIRE DU MOIS D’AVRIL 2006



    Terres de femmes ― N° du mois de mars 2006
    Cesare Pavese/Semplicità
    3 avril 1897/Fondation de la « Sécession » viennoise
    Françoise Jones/Vert pourtant d’une nuit dormante
    4 avril 1846/Naissance de Lautréamont
    André Rochedy/Et quel souffle de bleuets
    Mirage de Méroé (Angèle Paoli)
    Cantique des cantiques/Entièrement belle mon amie…
    5 avril 1908/Naissance de l’actrice américaine Bette Davis
    Aïcha Arnaout/La traversée du Blanc
    Charles Juliet/ma hâte
    8 avril 1973/Mort de Pablo Picasso
    Dora Maar et Pablo Picasso (Angèle Paoli)
    Bleu de Prusse (Angèle Paoli)
    9 avril 1963/Lawrence d’Arabie primé aux Oscars-Hollywood
    10 avril 1923/Création française de Six personnages en quête d’auteur de Luigi Pirandello
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (I) (lecture d’Angèle Paoli)
    Paul Celan/Stimmen
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (II) (lecture d’Angèle Paoli)
    12 avril 1926/Lettre de Boris Pasternak à Rilke
    Giuseppe Conte/Je retourne où déjà j’ai été
    Colette Gibelin/Envolés les oiseaux
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (III) (lecture d’Angèle Paoli)
    Patrick Wald Lasowski/Le Traité du transport amoureux
    Rainer Maria Rilke/Chemins de la vie
    14 avril 1986/Mort de Simone de Beauvoir
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (IV) (lecture d’Angèle Paoli)
    15 avril 1904/Lettre de Rilke à Lou Andreas-Salomé>15 avril 1904/Lettre de Rilke à Lou Andreas-Salomé
    16 avril 1904/Le Penseur de Rodin
    Anne Slacik par Sylvie Fabre G. : Anne, la sourcière (Chroniques de femmes)
    Malika Assimi/Mariam
    18 avril 1958/L’inculpation d’Ezra Pound est levée
    Jorge Luis Borges/Le Sud
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (V) (lecture d’Angèle Paoli)
    Le puits noir (Angèle Paoli)
    Nadine Fidji/Le sel des hautes brumes
    19 avril 1588/Mort à Venise de Véronèse
    Baudelaire/Recueillement
    20 avril 1930/Publication de Ralentir travaux
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (VI) (lecture d’Angèle Paoli)
    Tahar Bekri/Retour à Nouakchott
    21 avril 1960/Inauguration de Brasilia
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (VII) (lecture d’Angèle Paoli)
    22 avril 1912/Naissance de Kathleen Ferrier
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (VIII) (lecture d’Angèle Paoli)
    Albane Gellé/il y a toujours dans la nuit un homme
    Patrizia Cavalli/Tu sei davvero il mare
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (IX) (lecture d’Angèle Paoli)
    24 avril 1926/Triomphe de Joséphine Baker aux Folies-Bergère
    25 avril 1949/Julien Gracq au Théâtre Montparnasse
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (X) (lecture d’Angèle Paoli)
    Torquato Tasso/Di nettare amoroso
    26 avril 1915/Lettre de Guillaume Apollinaire à Lou
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (XI) (lecture d’Angèle Paoli)
    Carole Darricarrère/Je coupais souvent à travers champs
    27 avril 1937/Inauguration des studios de Cinecittà
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (XII) (lecture d’Angèle Paoli)
    Yves Bonnefoy/Les Planches courbes (XIII) (lecture d’Angèle Paoli)
    Terres de femmes ― N° du mois de mai 2006



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  • Sophie Loizeau | vendredi

    «  Poésie d’un jour  »



    Vendredi
    Ph., Estel







    VENDREDI



    vendredi : jour de lessive la bonne aubaine jeter le vent
    dans les draps pour le faire brailler on aime
    pendant les grâces quelqu’un lâche de noires sornettes on dit
    pis que pendre de la maison — on médit — dont le ventre est pourtant
    l’endroit le plus sûr de la terre    un craquement     le bois qui travaille
    chacun compte ses abattis pense à part soi voilà l’autre ongulé là-haut
    chargé de tous les péchés d’Israël descendu du grenier
                         et qu’on n’attendait pas




    Sophie Loizeau, Bergamonstres, poésie, Éditions L’Act Mem, Collection Passages à L’Act (dirigée par Henri Poncet), 2008, page 127*.




    * NOTE d’AP : l’ouvrage Bergamonstres (compilation de La Nue-bête et d’Environs du bouc) est aujourd’hui épuisé. Environs du bouc a été réédité aux éditions de L’Amandier en février 2012.





    SOPHIE LOIZEAU


    Sophie Loizeau
    Ph. © Adrienne Arth
    Source




    ■ Sophie Loizeau
    sur Terres de femmes

    Bergamonstres (note de lecture d’Angèle Paoli sur Bergamonstres, publiée dans la revue Europe d’août-septembre 2008)
    [L’œil persiste aux lisières] (extrait du Corps saisonnier)
    les rêves les mieux ouvrés (extrait de La Femme lit)
    caudal (extraits)
    [Moabi quand tout va bien] (extrait de Ma maîtresse forme)
    → (dans l’anthologie Terres de femmes)
    le bain de diane [extrait du roman de diane, paru en mai 2013 aux éditions Rehauts]



    ■ Voir aussi ▼

    le site personnel de Sophie Loizeau
    → (dans Levure littéraire n° 7)
    un entretien de Sophie Loizeau avec Rodica Draghincescu
    → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique consacrée à Sophie Loizeau
    → (sur le site de l’écrivain Claude Ber)
    une bio-bibliographie de Sophie Loizeau
    → (sur le site des éditions L’Amandier)
    une bio-bibliographie de Sophie Loizeau





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  • Canari (Corse)
    Vendredi Saint à Sartène. Le Catenacciù

    Dorothy Carrington, La Corse, Arthaud, 1980.



    Catenacciu. Guidu
    Image, G.AdC






    LE CATENACCIÙ


        « Ce qui m’intéressa le plus […], ce fut la procession nocturne du vendredi saint. C’était [… ] une représentation de la montée au Calvaire; chaque année elle avait lieu à cette date. On l’appelait le « Catenacciu », c’est-à-dire « l’Enchaîné », parce que le principal pénitent, qui représente Jésus, tire derrière lui une lourde chaîne. La tête recouverte d’une cagoule rouge, pieds nus, la chaîne attachée à la jambe droite, il porte une énorme croix de bois à travers les rues, suivi d’autres pénitents vêtus de la même manière et de presque toute la population de la ville. Ce rôle est considéré comme un grand privilège: un homme ne peut le jouer qu’une fois dans sa vie et on s’inscrit sur des listes de demandes jusqu’à dix ou douze ans à l’avance. Le pénitent qui représente le Christ n’est pas reconnaissable. Son identité n’est connue que du prêtre et des moines franciscains dont le couvent est situé près de la ville et à qui il commence par aller se confesser. Autrefois, m’a-t-on dit, c’était souvent un bandit qui sortait du maquis, restait caché au monastère jusqu’à la date de la procession, puis y retournait secrètement pendant la nuit. Jamais les moines n’auraient songé à le trahir : cela eût été contraire à leurs principes aussi bien qu’à la tradition corse. « De nos jours, naturellement, c’est différent, me dit mon hôte, il ne reste pratiquement plus de bandits. Le principal pénitent peut être n’importe qui. » « Mais il ne manque pas de personnes ici qui ont des péchés sur la conscience sans être des bandits », rétorqua la mère. « Il y a encore des gens qui ont tué ou qui sont prêts à le faire, dit la femme, nous n’avons pas radicalement changé. »

        Ces propos, échangés avec désinvolture, enflammèrent mon imagination. Pareille procession, dans laquelle de vrais pénitents expiaient de vrais péchés, serait bien différente, me disais-je, de celle de Séville avec son faste théâtral. Je me promis donc de passer des fêtes de Pâques à Sartène […]

        Ce soir-là, les rues de la ville étaient éclairées par des bougies et des lampes à huile posées dans toutes les embrasures des fenêtres […] Les modestes petites flammes jetaient une chaude lueur sur les murailles farouches, et chaque groupe d’entre elles semblait une humble expression de l’espoir de la rédemption. Tous les villages voisins étaient éclairés de la même façon : lorsque je me fus avancée jusqu’à la limite de la ville, je pus apercevoir leur lueur qui scintillait sur le fond sombre des montagnes et celles des maisons isolées au cœur du maquis. Les cafés étaient vides et les rues silencieuses quand je revins à pied vers la maison de mes hôtes ; seules quelques silhouettes noires apparaissaient parfois, pénétrant dans l’église ou en sortant, car celle-ci demeurait ouverte à la prière tout au long de la nuit.

        Le lendemain matin j’allai voir le curé, un vieillard fragile assis près d’un feu qui couvait sous la cendre. « Ce que vous allez voir est moins une procession qu’une représentation du Chemin de Croix, me dit-il. J’espère que vus n’en serez pas choquée: les gens se bousculent et crient et les enfants hurlent et pleurent. Mais peut-être tout cela n’est-il pas déplacé, car la véritable montée au calvaire dut être tout aussi désordonnée. »

        Le soir, je trouvai réunie sur la place principale une foule très dense qui attendait que les pénitents sortent de l’église. Des cris étouffés s’élevèrent lorsqu’ils apparurent sur le perron : le premier, qui portait sur l’épaule une énorme croix noire, était vêtu d’une robe écarlate et avait la tête couverte d’une haute cagoule analogue à celle des pénitents de Séville. Mais au lieu de se terminer en pointe, celle-ci était surmontée de fronces ramassant le tissu en une espèce de nœud. Il y avait quelque chose de particulièrement humiliant dans ce cône tronqué, alors qu’on attendait une pointe effilée ; c’était vraiment là le costume qui convenait à la mortification. Derrière lui, portant le montant de la croix, venait Simon de Cyrène, vêtu lui aussi d’une cagoule et d’une robe, mais blanches, et qui marchait plié en deux, ses mains touchant presque le sol.






    Catenacciu. Sartène
    Source





        Ensuite s’avançaient les prêtres, les moines et la chorale, puis les membres de la confrérie de la paroisse, tête nue, vêtus de blanc, avec des capes rouges et tenant des cierges allumés. Enfin venaient huit pénitents en cagoule et robes noires ; quatre d’entre eux portaient une bière avec une effigie du Christ qui gisait sur un linceul blanc semé de fleurs pâles ; les autres tenaient un palanquin noir au-dessus de la bière. On prétend, avec assez peu de vraisemblance, que ces personnages représentent les juifs. Mais dans mon esprit, ils évoquaient bien plutôt la terrible squadra d’arozza, la compagnie des esprits des morts […]

        La foule déferla derrière les pénitents comme une rivière en crue. Il y avait des spectateurs penchés aux fenêtres, massé sur les perrons et les balcons : la rue était devenue une masse grouillante d’humanité envahissant tout l’espace, depuis les pavés jusqu’aux toits. On se passa la nouvelle de bouche à oreille : le principal pénitent était tombé trois fois sur la route du Golgotha. Un jeune homme inconnu me saisit par l’épaule : « Venez vite par ici et nous arriverons en tête », me souffla-t-il. Je le suivis et nous fonçâmes à toute allure à travers les ruelles en escaliers de la vieille ville jusqu’à ce que nous parvenions au niveau du début de la procession qui s’en retournait vers la grand-place. Le grincement de la chaîne annonçait la lente procession du premier pénitent qui figurait le Christ et, lorsqu’il passa devant moi, je pus voir ses pieds nus déjà couverts de coupures et de contusions. Mais il sembla au-delà de la pitié. Le déguisement avait fait des pénitents des personnages anonymes et symboliques, si bien que j’étais presque étonnée de voir briller leurs yeux par les trous de leur cagoule […]

        La foule se resserra pour passer sous le grand arc de l’hôtel de ville, puis se dispersa sur la place, où le pénitent tomba pour la deuxième fois. Avec Simon de Cyrène portant le sommet de sa croix, la procession commença à gravir une ruelle qui menait vers une hauteur. La scène présentait alors une série de tableaux. Les fenêtres éclairées de l’intérieur encadraient les spectateurs immobiles du cortège, pareils aux personnages des primitifs italiens ; une jeune fille aux longs cheveux blonds tombant sur une robe de chambre bleue évoquait bien une madone du Quattrocento. Mais sur les terrasses et les balcons superposés, les hommes se penchaient en poses extravagantes pour voir la procession et les lignes verticales de leurs visages, accentués par les lueurs des lampes, faisaient penser plutôt au Caravage.

        La pénible marche avait maintenant presque réduit la foule au silence et l’on entendait distinctement les paroles du cantique : Perdonu mio Dio, mio Dio perdonu, perdonu mio Dio, perdonu pietà ! Ce refrain était repris par toute l’assistance après chaque strophe chantée sur un vieil air corse mélancolique. La répétition de ces mots, accompagnée du grincement rythmé de la chaîne de pénitent qui marquait le lente progression de nos pas, produisait un effet d’hypnose : je vivais – plutôt que je ne la regardais – la procession, tandis que je montais la côte, une très vieille femme accrochée à mon bras.

        De la deuxième partie du Catenacciu, un seul épisode est resté gravé dans ma mémoire. C’est celui où le Christ et Simon de Cyrène pénètrent dans une petite chapelle située au-dessus de la ville, pour prier et prendre du repos. Une statue de bois peint représentant le Christ mort gisait au pied de l’autel, entourée de bols d’où sortaient des pousses de blé nouveau qu’on avait cultivées dans l’obscurité pour la circonstance et qui étaient donc d’une couleur bien pâle. Une statue de la Vierge agenouillée était placée à côté ; une statue banale, drapée de vêtements noirs comme une quelconque paysanne corse pleurant son fils assassiné. Des iris jaillissaient, rigides, de vases simples posés sur l’autel, et toutes les statues de saint étaient drapées de voiles noirs. Cette image de dieu mort, entouré de figures en deuil et gisant au milieu de la végétation printanière parmi laquelle il allait bientôt ressusciter, me procurait une satisfaction profonde, sans lien avec la religion proprement dite.






    Sart
    Ph., G.AdC






        La Résurrection elle-même fut commémorée le lendemain soir, à minuit. On m’avait prévenue que des coups de feu seraient tirés sur la place centrale, conformément à une tradition dont on avait souvent profité jadis pour régler des comptes personnels. Pendant l’office, je me plaçai près de la porte de l’église, et vers la fin de la cérémonie je remarquai que les jeunes gens à côté de moi commençaient déjà à manipuler leurs revolvers. Le prêtre arpentait silencieusement la nef, allumant de nombreux cierges et les lampes électriques, dont les guirlandes ornaient les chapelles latérales, et ôtant les voiles noirs ou violets qui cachaient les statues. Les ampoules projetaient une lumière crue, et les statues de plâtre étaient modernes et stéréotypées, mais malgré tout les deux opérations simultanément effectuées produisaient un effet saisissant. Puis les cloches de l’église se mirent à sonner, tandis qu’une sirène retentit dans la nuit. Alors les garçons se précipitèrent sur la place, tirèrent des coups de feu, et pendant quelques minutes la ville résonna de ces détonations répercutées par les chaînes de montagnes environnantes. Nulle querelle ne rebondit, personne ne fut blessé par accident ; et le deuil du Carême annuel prit fin dans une explosion de lumière et de bruit. Le Christ était ressuscité parmi les blés. »


    Dorothy Carrington, La Corse [Granite Island, a Portrait of Corsica, Longman Group Limited, Londres, 1971], Arthaud, 1980, rééd. 1999, pp. 129-133-134-135-136.




    DOROTHY CARRINGTON

    Dorothy_carrington
    Mim Hain, Collage.
    Source





    ■ Dorothy Carrington
    sur Terres de femmes) ▼

    6 juin 1910 | Naissance de Dorothy Carrington (bio-bibliographie)



    ■ Voir aussi ▼

    Vendredi Saint | Claire Vajou,





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  • Première édition de LA TRANSCONTINENTALE à Marseille




    Aff_transcontinentale_marseille_800


    Le 22 mars 2008
    à l’occasion de la Journée Mondiale de la POÉSIE,
    sous l’égide de l’UNESCO
    et avec le concours du P.E.N. Club, réseau international d’écrivains

    LE SCRIPTORIUM
    lance la 1re Édition de


    LA TRANSCONTINENTALE

    Poètes du monde entier


    Au Centre Tempo-Sylvabelle,
    69-71 rue Sylvabelle, Marseille 6e
    Centre Tempo : 04 91 53 03 69

    Animation : Dominique Sorrente

    Entrée libre





    La poésie, en plusieurs langues, chemin de traverse de l’universel, voix multiple dans le Cosmos.

        La poésie est à la fois esprit de mémoire et énergie créatrice, parole en liberté et amour du langage. Sur tous les continents, elle atteste qu’il existe une possibilité de communication ardente entre les langues. La poésie expérimente la dimension universelle de la communauté humaine par la voie la plus intime de l’écriture et de l’oralité. Elle est donc un mystère de l’humain qu’il importe de maintenir et de vivifier avec les moyens d’échange d’aujourd’hui.


    La lecture-rencontre du 22 mars, un moment à vivre

        LA SOIRÉE aura lieu à Marseille « sœur du monde entier » (Saint-Pol Roux) et rive de tous les continents. Faite de lectures croisées entre auteurs et textes des continents du monde, cette soirée qui est due à une initiative associative se place dans la dynamique de la candidature de Marseille, capitale de la culture 2013.

        La rencontre se déroulera sous la forme d’une Lecture-Rencontre poétique à travers les continents :

        Seront lus à plusieurs voix (avec un temps en langue d’origine) des extraits des œuvres des poètes suivants : L.S. Senghor, P.Neruda, O. Paz, R. Tagore, M. Tsvetaeva, O. Khayyam, Hafiz, poètes amérindiens…

        Avec Vivian Lofiego (poète argentine), Jean-Pierre Luminet (astrophysicien poète), Parviz Abolgassemi (spécialiste de la poésie persane), Béatrice Machet (poète et traductrice d’œuvres amérindiennes) et les auteurs présents.

        En introduction, Dominique Sorrente lancera le projet « la Transcontinentale » et fera une présentation en vue de rappeler le sens de « Journée Mondiale de la Poésie » de l’UNESCO, le rôle du PEN CLUB auprès des écrivains de tous les pays.


    LE SCRIPTORIUM

    16, boulevard Cieussa
    13007 Marseille
    Téléphone : 06 50 91 26 17
    Courriel : scriptorium13@club-internet.fr



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  • 18 mars 1950 | Création de Symphonie pour un homme seul

    Éphéméride culturelle à rebours





    Pierre_henry_pierre_schaeffer
    Image, G.AdC




        18 mars 1950 : création en concert, à l’École normale de musique, à Paris, de Symphonie pour un homme seul de Pierre Henry et Pierre Schaeffer, première œuvre de musique concrète donnée en concert en France. La composition (d’une durée supérieure à 80 min sur vingt-deux mouvements) privilégie le « piano préparé », mais comporte aussi des voix, des bruits de souffle, de bouche et de pas. Cette œuvre, qui a d’emblée « fait événement », est toujours considérée comme un jalon important de l’histoire de la musique contemporaine.




    Michle_seigneuret
    Symphonie pour un homme seul est repris cinq ans plus tard par le chorégraphe Maurice Béjart au Théâtre de l’Étoile : création le 26 juillet 1955 avec Michèle Seigneuret et le Ballet de l’Étoile à Paris.




    Ph. : Agence Bernand
    Source




        Ci-après un très beau commentaire que j’emprunte au site Scopia :

        « On est encore héberlué devant la liberté formelle et l’absence de contraintes qui se dégage de [cette musique ambitieuse]. Boucles archaïques, bruitages étranges, fragments de sons, échos de voix, cette musique déroute inévitablement. Il n’y a ni structures rythmiques immédiatement identifiables, ni constructions harmoniques classiques et pensées. Plus que de musique, on parlera ici de bruit organisé, fondu, réverbéré, recréé (dixit Pierre Henry). Un état primitif de son où la forme précède l’essence. Pour bien appréhender [cette musique], il est préférable d’oublier tout ce que vous connaissiez déjà et de vous laisser aller à la dérive au gré de ce long poème bruitiste fascinant. En refusant tous les formats, cette musique se réinvente au fil de sa création et au hasard des sons qui s’entrechoquent ou se mélangent. Historiquement, les manipulations de bandes et d’instruments des deux compositeurs sont les véritables ancêtres des techniques de « sampling » utilisées aujourd’hui. La précarité de leurs moyens apporte à Henry et Schaeffer l’envie de dépasser leurs limites et une poésie du son que bien des producteurs actuels ne possèdent pas. La musique concrète est un univers fascinant, certes difficile, mais qui recèle bien des trésors sonores à qui saura les dénicher. Une dernière citation de Pierre Henry pour terminer : Le son brut, improprement appelé bruit, est à l’échelle de l’homme. Le son inventé, ou musique, est à l’échelle de son intelligence ou de quelque faculté plus hermétique ».





    Pierre_henry
    Pierre Henry

    Voir aussi :
    – (sur le site de Radio France/France Musique) une fiche biographique sur le compositeur
    Pierre Henry ;
    – (sur Les ateliers de l’Admc) un
    article de Michel Chion sur Symphonie pour un homme seul.



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