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Catégorie : Anthologie poétique « Poésie d’un jour »
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Claudine Bohi | [à force de mots sur la peau]
» Retour Incipit de Terres de femmes
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Mireille Fargier-Caruso | [Tu avances]
MIREILLE FARGIER-CARUSO
Source
■ Mireille Fargier-Caruso
sur Terres de femmes ▼
→ L’arôme du silence
→ Ces gestes en écho (lecture d’AP)
→ silence d’avant le souvenir (poème extrait de Ces gestes en écho)
→ Comme une promesse abandonnée (lecture de Michel Ménaché)
→ [D’un coup de dent soudain] [L’hiver avance] (extraits de Comme une promesse abandonnée)
→ Entendre
→ Gorgée d’eau pour les lèvres sèches
→ [S’arracher] (poème extrait d’Un lent dépaysage)
→ [sur la plage] (poème extrait de Couleur coquelicot)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) On a vingt ans
■ Voir aussi ▼
→ (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Mireille Fargier-Caruso
→ le site de Sylvie Touzery
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Étienne Faure | Sortir, Éloge appuyé des bancs, Changements de saisonSORTIR
(extrait)
Le harnachement des motardes en juin développe un hippisme léger, une occasion de défiler guillerettes en cuir, casque et robe assortis au scooter, fugace monture chromée qui stoppe au feu rouge, une jambe effilée à terre. Nouvelles chasseresses, crinière au vent, les amazones motorisées soudain accélèrent – vert ! – et filent à toute allure sur le boulevard Diderot puis Voltaire. Hue ! Verve des oiseaux. On dirait la campagne si folâtre au solstice d’été. Herbe et chevaux.
[…]
ÉLOGE APPUYÉ DES BANCS
(extraits)
Usant d’un carnet tête-bêche pour écrire, le remplir à l’endroit de ceci, à l’envers de cela, il sait qu’un jour les deux gageures, vers et prose qui progressent, vont se rencontrer, former un front redouté. L’une gagne du terrain – elle en est presque à la moitié du calepin –, quand l’autre ne hâte pas le pas. Piétine, même, tant l’avancée est mesurée. Prose et poème… Ainsi font les bavards du banc aux côtés des taciturnes – ou des résolument silencieux. Tempos et blancs.
[…]
Attentifs, les collègues du banc écoutent un des leurs debout, face à eux, qui parle en avançant, recule, fait son théâtre, un bras levé pour asséner son texte, sa certitude. C’est le tribun du jour qui reste en vis-à-vis pour la conversation. Lui parti, les assis poursuivront leur dialogue côte à côte, sans même se regarder, l’œil rivé sur la scène d’en face : une petite fille avec sa maman qui joue à la poupée. « Tu as soif ma chérie ? — Nan. » La poupée parle.
[…]
CHANGEMENTS DE SAISON
(extrait)
En remettant tes fringues d’automne tu retrouves dans tes poches les cueillettes de l’an dernier : trois châtaignes, un gland, deux faines, un colchique fané, et des morceaux de champignons secs. Telle une lecture ininterrompue — et la pensée qui va avec —, on reprend la tournure d’esprit de la saison où on l’avait laissée : mélancolique. Un vrai poème, ce paletot, où traînent encore des mots :
Sécher ça
Basse saison
Sous le pardessus
Le soleil reviendra
Qui ne réchauffe rien.
Étienne Faure, « Sortir » (page 14), « Éloge appuyé des bancs » (pp. 24, 26), « Changements de saison » (pp. 39-40), Et puis prendre l’air des villes et des champs, poèmes en prose, éditions Gallimard, Collection Blanche, 2020.
Feuilleter le livre
ÉTIENNE FAURE
Source
■ Étienne Faure
sur Terres de femmes ▼
→ Et puis prendre l’air (lecture d’AP)
→ [Après les rigueurs inhumaines | du gel] (extrait de Ciné-plage)
→ Les soirs d’été au pas des portes (extrait d’Horizon du sol)
→ Tête en bas (lecture d’AP)
→ sur « Le Poète à tête renversée » (extrait de Tête en bas)
→ La Vie bon train, proses de gare (extrait)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Gallimard) la fiche de l’éditeur sur Et puis prendre l’air
→ (sur le site de la mél, Maison des écrivains et de la littérature) une fiche bio-bibliographique sur Étienne Faure
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Serge Basso de March | [La corde à linge est seule]
Collage photographique, G.AdC
[LA CORDE À LINGE EST SEULE]
La corde à linge est seule et découpe la pluie
au fil des aventures où les pinces se noient
Squelettique et déchue sur le fil de ses larmes
elle n’a plus de raisons au jeu du vent qui passe
Elle trace au ciel qui pleut une ligne où se meurt
l’appel des jours passés Elle se souvient d’hier
quand le linge orgueilleux arborait ses couleurs
quand le fil se tendait à ME coloriser
et laissait voir au monde nos humanités
Au pied de ses poteaux arthritiques et rouillés
dans le silence épais qui sonne à contre-jour
le soir gris la tutoie et connaît sa puissance
Je te laisse le chat qui dort sur le fauteuil
la couleur de la soupe et l’odeur du café
Je te laisse un bouton un beau crayon sans mine
le bout du bout du banc un truc et deux machins
et la virgule en trop et la cédille en moins
Je te laisse trois notes au-delà des portées
et ce livre perdu jusqu’au bout de ses pages
Je te laisse un vieux seau, trois tomates et un dé
une ardoise et un sac et qui SAIT quoi encore
Je te laisse des mots patati patata
Garde ces trois fois rien qui font déjà beaucoup
j’ai déjà trop de choses à ranger dans ma vie
Je parle avec la mort sur le bout de la langue
avec ce trou creusé sous le hasard des pelles
Je parle pour savoir si l’envers de l’endroit
est là-bas ou ici caché sous un mouchoir
Je parle à contretemps sur l’absolu des mots
qui resteront gravés sur la pierre établie
et je radote un peu sur le peu qui me reste
Je parle sans savoir ce que je ne sais pas
ce qui me pousse encore depuis les premiers sangs
à parler jusqu’au bout du silence ET des peurs
Je parle pour souscrire aux déraisons des os
qui viendront m’inventer jusqu’à demain déjà
Serge Basso de March, «Première partie, Chœurs | J’ai la mort à nos pas Qui me sait Et puis quoi ? (Douze Poèmes au carré) », Triptyque d’un horizon aperçu, Oratorio, Avec la mort, un vieux chat et quelques personnages mythologiques égarés, éditions LansKine, 2020, pp. 22-24.
SERGE BASSO DE MARCH
Photo : Adrienne Arth
Ph. © Adrienne Arth
Source
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions LansKine) la fiche de l’éditeur sur Triptyque d’un horizon aperçu
→ (sur le Dictionnaire des auteurs luxembourgeois) une notice bio-bibliographique sur Serge Basso de March
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Martine Rouhart | [L’insomnie a veillé sur moi]
MARTINE ROUHART
Source
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site de l’Association des écrivains belges) une notice bio-bibliographique sur Martine Rouhart
→ Photos nature de Jackie Fourmiès
→ (sur EUROtribune) une lecture de Saisir l’instant
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Aurélie Foglia | [décrire peindre écrire dépeindre désécrire]
AURÉLIE FOGLIA
Source
■ Aurélie Foglia
sur Terres de femmes ▼
→ Comment dépeindre (lecture d’AP)
→ Entrées en matière (lecture de Tristan Hordé)
→ Entrées en éléments (extrait d’Entrées en matière)
→ Gens de peine (lecture d’Isabelle Lévesque)
→ [Gens ne s’appellent pas] (extrait de Gens de peine)
→ [tic-tac de la pluie] (extrait de Grand-Monde)
■ Voir aussi ▼
→ le site d’Aurélie Foglia
→ (sur le site des éditions Corti) la fiche de l’éditeur sur Comment dépeindre d’Aurélie Foglia
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Jean-Théodore Moulin | Change est mon paradisCHANGE EST MON PARADIS, I
(extrait)
En ce temps-là
je me perdais
dans le miroir aux alouettesque me tendait
un petit dieu pervers.
En ce temps-là
le temps ne passait pas,
Je lisais
les Chasses du Comte Z.
et vivais dans l’effroi
de LA voir surgir
de l’ombre giboyeuse.
Profitant
d’un reste de jourje suis sorti,
le soir tombait
l’orage grondait encore
du côté de Montsalvy.
Je regardai
le paysage dévasté,
l’éboulement du temps
les chemins effondrés…
Plus rien
ne venait à sa place…
des bêtes rôdaient
autour de la maison
Il y avait
sur le pas de la porte
un enfant triste
qui regardait
le soleil se coucher.
Sorti de la tanière
à l’heureoù la première fouine
JEAN-THÉODORE MOULIN
Source
■ Jean-Théodore Moulin
sur Terres de femmes ▼
→ [Mais qui pleure là] (extrait de Bestes & Panneaux)
■ Voir aussi ▼
→ (dans la revue numérique de littérature Secousse, Troisième Secousse) plusieurs poèmes de Jean-Théodore Moulin [PDF]
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Béatrice Marchal | Dans l’écho de pas anciens
BÉATRICE MARCHAL
Source
■ Béatrice Marchal
sur Terres de femmes ▼
→ Au pied de la cascade (lecture d’Isabelle Lévesque)
→ [Ce sera l’hiver] (poème extrait de L’Ombre pour berceau)
→ Un jour enfin l’accès suivi de Progression jusqu’au cœur (lecture d’Isabelle Lévesque)
→ [Quelle part de soi a-t-elle sombré] (poème extrait de Résolution des rêves)
→ [Ce que tu as cru voir courir à vive allure] (poème extrait d’Un jour enfin l’accès)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site de Marie Alloy | éditions Le Silence qui roule) la fiche de l’éditeur sur Élargir le présent de Béatrice Marchal
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