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UN PETIT COULOIR
Sur le bord de l’eau bleue qui tremble Et voici que je marche sans lanterne Au-devant d’une table dans les étoiles
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UN PETIT COULOIR
Sur le bord de l’eau bleue qui tremble Et voici que je marche sans lanterne Au-devant d’une table dans les étoiles
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Ph., G.AdC
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Ph., G.AdC [ÉCRIRE CES TEMPS-CI POUR MOI] Écrire ces temps-ci pour moi, c’est que tout augmente – en masse de mots, en masse de phrases, en masse d’articulations de tout – pendant que je pense à toi, c’est cette augmentation et cette concomitance. Il n’existe pas de temps dans la conjugaison qui dise la simultanéité d’une chose qui persiste avec une autre qui augmente, je veux dire au moyen d’un seul verbe. Il en faut toujours deux. Je voudrais inventer ce temps qui n’ait besoin que d’un seul verbe et pas de deux, quoi que j’écrive, pour dire cette unique chose, que j e pense à toi pendant que tout augmente – un autre type de présent, ou le présent d’un autre mode, dédoublé terrible et merveilleux. Il n’y aurait alors pas grand-chose à raconter, il n’y aurait pas grand-chose à écrire, en dehors de toutes ces masses qui augmentent, il n’y aurait qu’à laisser venir cette augmentation pour restituer dans toutes ses proportions la persistance/le souci/le tourment de moi qui te pense. Cécile Mainardi, « III, Promenades aux phrases », Rose activité mortelle, Flammarion, Collection Poésie/Flammarion dirigée par Yves di Manno, 2012, page 142. |
| CÉCILE MAINARDI Source ■ Cécile Mainardi sur Terres de femmes ▼ → [ai-je une voix du fait de porter un nom] (extrait d’Idéogrammes acryliques) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site du cipM) une bio-bibliographie de Cécile Mainardi |
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| ROSE AUSLÄNDER Source ■ Rose Ausländer sur Terres de femmes ▼ → Après le Carnaval → Augenblickslicht → L’île dérive → Janvier (extrait de Pays maternel) ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur le site d’Æncrages & Co) les premières pages de Blinder Sommer/Été Aveugle, → (sur Esprits Nomades) la page consacrée à Rose Ausländer → (sur Lyrikline) plusieurs poèmes dits (en allemand) par Rose Ausländer → (sur Recours au poème) une note de lecture de Pascale Trück sur les deux recueils de Rose Ausländer publiés par Æncrages & Co |
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Ph., G.AdC
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| MICHEL DEGUY ![]() Source ■ Michel Deguy sur Terres de femmes ▼ → Cap sur l’agora des biens → ô folle déclaration d’amour → Pour la poésie aujourd’hui → Quand il n’y aurait… → 6 novembre 2014 | Mort d’Abdelwahab Meddeb (extrait de Prose du suaire de Michel Deguy) ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur le site Université de tous les savoirs) la conférence de Michel Deguy (L’attachement) du 31 décembre 2000 |
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Ph., G.AdC
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| ANNE BIHAN Ph. Marc Le Chélard Source ■ Anne Bihan sur Terres de femmes ▼ → Ton ventre est l’océan (lecture de Marie-Hélène Prouteau) ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur le site Île en île) une bio-bibliographie d’Anne Bihan → (sur La Pierre et le Sel) Anne Bihan, femme debout « à la césure des mers », une contribution de Roselyne Fritel → (sur Poésie maintenant, le blog de Pierre Maubé) un autre poème extrait de Ton ventre est l’océan → (sur Dailymotion) Anne Bihan, 5 Questions pour Île en île (un entretien réalisé par Thomas C. Spear à Nouméa le 28 août 2009) → (sur le site de France Culture) La Poésie n’est pas une solution : une carte postale poétique sonore néo-calédonienne de Régine Chopinot & Textes d’Anne Bihan dits par Adrien Michaux & Entretien avec Marie Borel (en résidence en Nouvelle-Zélande) |
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Source [CET IMPERCEPTIBLE OISEAU TRÈS LOIN]
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| JEAN MARC SOURDILLON Source ■ Jean Marc Sourdillon sur Terres de femmes ▼ → Comme des frères → Au commencement (extrait des Miens de Personne) → [Deux fois l’an, pendant l’été] (extrait d’En vue de naître) → Les Tourterelles (lecture d’AP) → Le milan (extrait de L’Unique Réponse) → On naît (autre poème extrait de L’Unique Réponse) |
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Image, G.AdC LA POMME ROUGE Le Tintoret peignit sa fille morte* il passait des voitures au loin le peintre est mort à son tour de longs rails aujourd’hui corsettent la terre et la cisèlent la Renaissance résiste dans le clair-obscur des musées les voix muent souvent même le silence est comme épuisé mais la pomme rouge demeure.
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JEAN FOLLAIN Jean Follain © fonds Jean Follain,IMEC Source ■ Voir aussi ▼ → (sur Esprits Nomades) une page sur Jean Follain → (sur enjambées fauves ) deux poèmes de Jean Follain extraits du recueil Exister → (sur Littérature de partout, le blog de Tristan Hordé) deux poèmes de Jean Follain |
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Source EXT. JOUR La vieille dame au bout du chemin aime les figues. Elle les tient dans ses mains et ses yeux sont blancs. Je sens sa douceur quand elle se penche pour prendre congé. Sa blouse fleurie s’unifie à mesure qu’elle s’éloigne. La vieille dame est un peu comme ma grand-mère, perdue. Et tout ce qui l’ancre tient dans ces mains. Je la vois maintenant comme une tache dans la verdure. Bientôt elle prend l’escalier de trois marches et disparaît sous la tonnelle. Je peux en fermant les yeux l’entendre ouvrir la porte aux chats, et tomber comme une masse sur le parquet. Comme ma grand-mère, oui, comme ma grand-mère. Qui me disait tout bas, o que será será.
La suite des jours, scandée en moments. Intérieur nuit, intérieur jour, extérieur jour, extérieur nuit : le film d’une vie, situations, atmosphères, placements du personnage – une femme –, un lieu, la nuit / le jour. Un personnage principal et plusieurs figures secondaires, autant de déclinaisons de l’amoureux, réel ou imaginaire, qui prend toute la place, remplit l’attente – l’écran. Ce pourrait être une voix off. Ou un film muet, mais en couleurs (un film d’aujourd’hui), sans histoire que celle de la lumière qui passe, des passants qui passent, des jours et des nuits qui passent, avec arrêts sur images. La voix off ne dirait que ce que montrent les images, les remplaçant, les représentant. Par petites touches, comme de rien. Mots « éparpillés » de l’intime, collé au visage de l’attente, celle de l’autre, de l’homme, du prince charmant de l’enfance. Jour intérieur : l’attente est silencieuse, « les images empilées » dans « le grouillis des jours », les « figures en contre-jour se font brouhaha ». La nuit, dedans, le temps est comme dilaté, étiré, « un temps long pour tuer l’ennui » dans la régularité du métronome, mais s’y agitent les pensées et les souvenirs, le spectre de la mort (« j’ai peur du froid des morts ») qui font se « bousculer » et « déborder » les choses pour que les enfants ne « prennent le pli ». Dehors, la nuit, les hommes ne sont que « minuscules papillons de nuit », brillants, impatients et distants, flous de toute cette distance imposée par les « murs [qui] s’épaississent ». Extérieur jour, enfin : l’attente est invisible, discrète, inaperçue, dans la lutte de la protection de soi afin de « ne pas perdre de plumes », de ne pas se laisser « encombrer » par « celui qui veut prendre ma place » tout en s’efforçant de « voir au plus loin ». Car « que será será », ce qui arrivera arrivera, avec son « cortège de vieilleries » qui viennent ourler l’enfance en creux, accompagnent la femme à la « peur bleue » « d’enterrer l’enfance » et qui ne cesse de « guetter l’amour » sans cependant être « femme à virer seule et bleue », « toujours cette petite veine frétillante sur la tempe ». |
| SOFIA QUEIROS Source Sofia Queiros est née au Portugal le 21 juillet 1968. Elle vit en Poitou-Charentes depuis l’âge de trois ans. Elle a fait des études supérieures de langues étrangères (anglais/portugais) à l’Université Michel-de-Montaigne (Bordeaux-III), et enseigne aujourd’hui à La Rochelle. Elle anime régulièrement des ateliers d’écriture. Elle a publié dans diverses revues, et notamment dans la revue Travioles aux côtés du peintre Jean-Pierre Pincemin. Elle est présente dans l’anthologie pas d’ici, pas d’ailleurs (anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines), publiée par Voix d’encre à l’automne 2012. Sofia Queiros a obtenu le Prix du Poème en prose Louis-Guillaume 2013 pour son recueil et puis plus rien de rêves. Derniers ouvrages parus : Une même lunaison, Éditions Isabelle Sauvage, Collection présent (im)parfait, 2019. Sommes nous, Éditions Isabelle Sauvage, Collection présent (im)parfait, 2017. normale saisonnière, Éditions Isabelle Sauvage, Collection présent (im)parfait, 2014. Carabines, Co-édition L’Idée bleue et Écrits des forges, 2007. De quoi dirais-je vivre, éd. Être et connaître, 2006. Guérir les saisons, éd. Être et connaître, 2004. Zone : Artesanata, éd. Rumeur des âges, 2001. ■ Sofia Queiros sur Terres de femmes ▼ → Normale saisonnière (lecture d’Isabelle Lévesque) → Normale saisonnière (extraits) → [je à la pointe du jour] (extrait de Sommes nous) → Jour 13 (extrait d’Une même lunaison) |
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