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| Source Voir aussi – P/oésie, le blog d’Alain Freixe : La poésie et ses entours.
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Ph., G.AdC
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Ph., G.AdC
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MICHÈLE DUJARDIN ■ Michèle Dujardin sur Terres de femmes ▼ → Naissance (anthologie poétique Terres de femmes) ■ Voir aussi ▼ → abadôn, le site de Michèle Dujardin → (sur le tiers livre) un extrait de abadôn → (sur Poezibao) un autre extrait de abadôn → (sur Bleu de paille) une note de lecture sur abadôn → (sur remue.net) un article de Dominique Dussidour sur abadôn |
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MONÓLOGO DEL TIEMPO
El tiempo cumple con recordanos su paso
De maneras elusivas: es el suyo
Un ábaco con cuentas de granizo
Bajo el sol de los trópicos.
Así, el viejo que vuelve en tren a su patria
Cae fulminado en un pasillo del vagón. Ahora
Su patria es el olvido. Todo, en un guiño de tiempo.
Yo tuve una mujer construida para el siempre,
En su dorada cabeza siempre hacía verano.
La esperaba en las citas con paciencia de nube,
Y no sé si murió a tiempo o a destiempo,
Si se fue la víspera del día.
Se me han ido los anõs tratando de aprender
A caminar entre los hombres.
Como un ángel custodio de mi cuerpo,
Agua o arena entre los dedos, oigo cruzar el tiempo,
Fantasma que galopa en yegua blanca.
MONOLOGUE DU TEMPS
Souvent le temps se charge de nous rappeler
De manière élusive qu’il passe,
Abaque aux boules de grêle
Sous le soleil des tropiques.
Ainsi, le vieux qui rentre en train dans sa patrie
Tombe foudroyé dans un couloir du wagon. Désormais
Sa patrie est l’oubli. Cela, en un battement de temps.
J’ai toujours eu une femme bâtie pour un toujours,
Dans sa tête dorée régnait toujours l’été.
Je l’attendais à chaque rendez-vous avec une patience de nuage
Et je ne sais si elle est morte à temps ou contretemps,
Si elle est partie la veille du jour.
J’ai passé des années à essayer d’apprendre
À marcher parmi les hommes.
Comme un ange gardien de mon corps,
Eau ou sable entre mes doigts, j’entends passer le temps,
Fantôme qui galope sur une jument blanche.
Juan Manuel Roca, Monologues, 1994, in Voleur de nuit, Myriam Solal Éditeur, Collection Le temps du rêve, 2009, pp. 42-43. Traduit de l’espagnol (Colombie) par François-Michel Durazzo.
Juan Manuel Roca est né à Medellín (Colombie) en 1946. Poète et journaliste, il a dirigé le magazine hebdomadaire El espectador. Son œuvre a été récompensée par de nombreux prix dont le Prix National de Poésie Eduardo Cote Lamus (1975), le prix national de poésie de l’Université de Antioquia (1979), le prix national du ministère de la Culture de Colombie (2004), le prix de poésie du monde latino-américain Victor Sandoval (2007), le prix José Lezama Lima – Casa de las Americas (2007), et le prix Casa de América de Poesía Americana (2009). Voleur de nuit (Los ladrones nocturnos) est sa première anthologie poétique en langue française (traduite par François-Michel Durazzo et préfacée par Jean Portante).
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Image, G.AdC
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WILLIAM CARLOS WILLIAMS ■ William Carlos Williams sur Terres de femmes ▼ → 17 septembre 1883 | Naissance de William Carlos Williams → Asphodèle → 20 août 1878 | William Carlos Williams, Paterson → [The sea that encloses her young body] (extrait de Spring and all) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site de José Corti) une page consacrée à Paterson → (sur poets.org) une note bio-bibliographique (en anglais) sur William Carlos Williams (+ William Carlos Williams disant A Love Song) → (sur Modern American Poetry) de nombreuses pages consacrées à William Carlos Williams → (sur YouTube) William Carlos Williams lisant son poème « To Elsie » (enregistrement du 9 janvier 1942) |
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SOMBRE DUCASSE (version justifiée) sombre ducasse des jours et des jours des nuits et des nuits je flotte dans l’espace je ne peux pas rejoindre mon vaisseau ce matin il a gelé à nouveau l’air se vicie dans mon scaphandre il serait temps que j’arrive ailleurs je ne sens plus mes doigts engourdis mes poèmes je les écris en plusieurs fois je n’ai plus de mémoire vive mon café je l’ai laissé beaucoup bouillir dans les derniers kilomètres je me déplace dans une contrée pour laquelle on n’a dressé aucune carte donc je m’allonge et j’écoute toute la musique de temps en temps des points lumineux glissent devant mes yeux J’AI LES YEUX OUVERTS entrez dans la danse dans la danse et voyez comme on danse sautez dansez et embrassez qui vous voudrez je connais trop de monde je plane sur une orbite géostationnaire ne quittez pas il est bientôt trop tard NOUS N’AVONS RIEN À PERDRE NOUS N’AVONS RIEN À GAGNER les esclaves de nulle part se rincent les doigts dans la cuisine prose-épine le feu des fusils à canons sciés chauffe ils dégoulinent koulaks dans un évier planétaire leurs chuchotements impurs sont masqués parmi les bruits de toux urbaine similaire les justiciers jupe relevée pataugent dans les débris des assemblages scolaires audiovisuels je rêve cette promenade depuis longtemps dans des bureaux encrassés leurs murs lacérés de graffitis n’est-ce-pas les jeunes enfants destinés à l’espace se tiennent au courant comprennent toute la situation à l’écart du tumulte sur la place du village devant les stèles […]
Ph., G.AdC Photos, G.AdC
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| LUCIEN SUEL Source ■ Lucien Suel sur Terres de femmes ▼ → [Le terril] → La Justification de l’abbé Lemire (lecture d’AP) → 29 juin 1878 | Lucien Suel, La Justification de l’abbé Lemire, IV ■ Voir aussi ▼ → (sur remue.net) Ivar Ch’Vavar & camarades | Le Jardin ouvrier → (sur remue.net) Lucien Suel | Ma vie avec Ivar Ch’Vavar → Silo-ACADEMIE 23, le blog de Lucien Suel → (sur la revue x) une notice bio-bibliographique sur Lucien Suel → (sur le tiers livre) tiers livre invite : Lucien Suel → (sur blog littéraire) Rencontre avec Lucien Suel → Canchon d’ech’l airignies, une chanson écrite et mise en musique par Konrad Schmitt → (sur Wikipedia) l’article Ivar Ch’Vavar (rédigé par un proche d’Alain Marc) |
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Quan’ seri dent nel büs del mè vurè l’era pesant el gram fiadà de l’aria, pesant i facc, e scüra la giurnada, ma ′dèss che scappa el temp e sunt un alter e ′l corp se sfa ′me ′n′ umbra desfujada respiri el bèl del vìv cum′ un savè che tasta el fiur del nient, i buff de l’aria, e vör dumâ fàss respirà di alter. Quando ero dentro nel buco dei miei desideri, era pesante il gramo fiatare dell’aria, pesanti le facce, oscura la giornata, ma adesso che fugge il tempo e sono un altro e il corpo si sfascia come un’ombra sfogliata respiro il bello del vivere come un sapere che tasta il fiore del niente, i soffi d’aria, e vuole soltanto farsi respirare dagli altri. Franco Loi, Poesie, in Poesia e Spiritualità, Semestrale di ricerca transdisciplinare, Anni 1, Numero 2, viennepierre.edizioni, novembre 2008, pp. 44-45. Ph., G.AdC Quand j’étais à l’intérieur du trou de mes désirs, le maigre souffle d’air m’était pesant, pesants les visages, sombre la journée, mais à présent que fuit le temps et que je suis un autre et que mon corps se délite comme une ombre effeuillée je respire la beauté de vivre comme un savoir qui palpe la fleur du rien, les souffles d’air, et veut seulement se faire respirer par les autres. Traduction inédite d’Angèle Paoli Andà me sun lassà a l’aqua ciara, al lamped d’un vardà sensa resun, ′ me ne buff che vègn dal nient al fiâ de l’ànema, un fil che smaja e se desperd nel mund… Oh öcc sensa ′n umbrìa, bèj furm del cör, nel möess ′na sielina dré del tund ne l’aqua sua del ciar me sun cercâ. Mi sono lasciato andare all’ acqua chiara, alla limpidezza d’un guardare senza ragione, come un soffio che viene dal niente al fiato dell’anima, un filo che si smaglia e si disperde nel mondo… Oh occhi senza ombra, belle forme del cuore, nel muoversi una lacrima dietro il piatto nell’acqua sua del chiaro mi sono cercato. Franco Loi, Poesie, op. cit., pp. 56-57. Ph., G.AdC Je me suis laissé aller à l’eau claire, à la limpidité d’un regard sans raison, comme un souffle qui du rien arrive au souffle de l’âme, un fil qui se dévide et se perd dans le monde… Oh yeux sans ombre, belles formes du cœur dans le trajet d’une larme derrière l’assiette dans le clair de son eau je me suis cherché. Traduction inédite d’Angèle Paoli Me sun sveliâ’ na nott e gh’era un òm che me vardava cume vèss un mort: me sun scundü in mì’me dent nel Dòm e û cercâ nel sangh la mia parola… Ma gh’era nient, gh’era dumâ l’umbrìa de quèl vardàm e del sò vèss de tola a mia memoria de l’òm che seri stâ. Mi sono svegliato una notte e c’era un uomo che mi guardava come essere un morto : mi sono nascosto in me come dentro un Duomo e ho cercato nel sangue la mia parola… Ma non c’era niente, c’era soltanto l’ombra di quel guardarmi e del suo essere di latta a mia memoria dell’uomo che ero stato. Franco Loi, Poesie, op. cit., pp. 62-63. Ph., G.AdC Je me suis réveillé une nuit et il y avait un homme qui me regardait comme si j’étais un mort : je me suis caché en moi comme à l’intérieur d’un Dôme et j’ai cherché ma parole dans mon sang… Mais il n’y avait rien, il y avait seulement l’ombre de ce regard sur moi et de son être de fer-blanc en souvenir de l’homme que j’avais été. Traduction inédite d’Angèle Paoli FRANCO LOI : NOTICE BIO-BIBLIOGRAPHIQUE Source Sarde par son père, Franco Loi est né à Gênes le 21 janvier 1930, mais sa famille s’est installée à Milan dès 1937, dans le quartier populaire de Casoretto.
Sa langue poétique témoigne d’un métissage d’éléments linguistiques de nature et d’origine variées, dont le dialecte milanais, dialecte qu’à compter de 1965, il privilégie pour la composition de ses poèmes.
Franco Loi a commencé à publier tardivement, dans des revues, au début des années 1960. En 1973 a paru la plaquette I cart aux éditions Trentadue, puis en 1974, le recueil Poesie d’amore aux éditions Il Ponte. Préfacé par Franco Fortini, le poemetto Stròlegh, publié chez Einaudi en 1975, apparaît comme une œuvre fondamentale qui puise sa dimension épique aux sources de la mémoire mais aussi dans le contexte prolétarien du Milan de la guerre et de l’après-guerre. Avec Stròlegh, Franco Loi s’est révélé comme une figure centrale de la poésie néodialectale, mais aussi du XXe siècle.
Parmi ses nombreuses publications, il faut retenir Teater (Einaudi, 1978), Bach (Schweiwiller, 1986), Liber (Garzanti, 1988), Umber (Piero Manni, 1992), L’Angel (Mondadori, 1994), Isman (Einaudi, 2001), Aquabella (Interlinea edizioni, 2004), Aria de la memoria (Einaudi, 2005), Voci d’osteria (Mondadori, 2007).
Critique littéraire de Il Sole 24 Ore, Franco Loi a aussi assuré, avec Davide Rondoni, la coordination éditoriale d’une anthologie de la poésie italienne de 1970 à nos jours. Franco Loi est mort à Milan le 4 janvier 2021.
____________ Note d’Angèle Paoli : j’adresse à Marie Fabre tous mes remerciements pour ses conseils amicaux. |
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Ph., G.AdC
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| JACQUES DUPIN ![]() Source ■ Jacques Dupin sur Terres de femmes ▼ → Jacques Dupin à Privas (+ bio-bibliographie) → Les graines brûlent sans souffrir → La mèche → Pierre de soleil → 4 mars 1927 | Naissance de Jacques Dupin → 22 janvier 1948 | Jacques Dupin, Lettre à René Char ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur YouTube) Jacques Dupin lit des fragments de Fragmes, in Echancré (éditions P.O.L), le 21 avril 2010, lors d’un entretien avec Jean-Michel Maulpoix → (sur P/oésie, le blog d’Alain Freixe) Entretien avec Jacques Dupin, « sourcier de l’ordinaire éclat » |
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