Catégorie : Anthologie poétique « Poésie d’un jour »


  • Nelly Sachs | Quand le jour devient vide

    «  Poésie d’un jour  »



    Le_temps_sans_images
    Ph., G.AdC








    QUAND LE JOUR DEVIENT VIDE



    Quand le jour devient vide
    dans le crépuscule,
    quand commence le temps sans images,
    que les voix solitaires se rejoignent ―
    et quand les animaux ne sont rien que chasseurs
    ou bêtes traquées ―
    et les fleurs seulement senteurs ―
    quand tout devient sans nom comme au commencement ―
    tu vas sous les catacombes du temps
    qui s’ouvrent à ceux qui sont proches de la fin
    là où grandissent les pousses du cœur ―
    tu sombres
    dans l’intériorité obscure ―
    passant déjà la mort
    qui est seulement un seuil venteux ―
    et grelottant de ce chemin
    tu ouvres les yeux
    dans lesquels déjà une nouvelle étoile
    a laissé son éclat ―



    Nelly Sachs in X poètes au féminin, L’arachnoïde, 2005, p. 34, in Éclipse d’étoile [Sternverdunkelung, Bermann-Fischer, Amsterdam, 1949], précédé de Dans les demeures de la mort, Verdier, 1999, p. 120. Traduit de l’allemand par Mireille Gansel.





    NELLY SACHS


    Sachs
    Source



    ■ Nelly Sachs
    sur Terres de femmes

    Correspondance Nelly Sachs | Paul Celan
    Départ au désert
    [Tourment]
    27 février 1960 | Lettre de Nelly Sachs à Paul Celan
    5 décembre 1960 | Lettre de Nelly Sachs à Paul Celan





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  • Eduardo García Aguilar/Noche

    «  Poésie d’un jour  »




    Laube_squestresous_la_lumire_du_jou
    Ph., G.AdC




                                        NOCHE

    Al comenzar la noche sobre la inmensa llanura
    las estrellas se afilan y se adueñan del verde
    que un tigre ensimismado devora en vez de carne.
    Al terminar el día las montañas
    atraen a su seno el alba secuestrada.
    Un grito tras la llama que devora los aires :
    alguien se entrega al otro
                                                          un gemido
                                                                                  apenas
    bajo la luz del día.

    Eduardo García Aguilar, Llanto de la espada, UNAM, Mexico, 1992.




                                        NUIT

    Au début de la nuit sur l’immense plaine
    les étoiles s’aiguisent et s’emparent du vert
    qu’un tigre absorbé dévore en guise de chair.
    À la fin du jour les montagnes
    attirent dans leur sein l’aube séquestrée.
    Un cri derrière la flamme dévore l’air :
    quelqu’un se donne à l’autre
                                                               un gémissement
                                                                                                    à peine
    sous la lumière du jour.

    Eduardo García Aguilar, Temps des crabes, L’Oreille du Loup, 2007, p. 27. Traduit de l’espagnol (Colombie) par Stéphane Chaumet.




    EDUARDO GARCÍA AGUILAR

    Eduardo_garca_aguilar
    Source

         Eduardo García Aguilar est né le 7 septembre 1953 à Manizales (Colombie) et vit actuellement à Paris. Il a beaucoup publié au Mexique (où il a passé de très nombreuses années). Notamment les romans Tierra de Leones (Terre de lions, 1986), Bulevar de los héroes (Boulevard des héros, 1987, traduit et publié aux États-Unis en 1994), El viaje triunfal (Le Voyage triomphal, 1993 ; México, 1997) et Tequila Coxis (Tequila Coccyx, 2003) ; les recueils de poèmes Llanto de la espada (1992 ; traduit et publié en France sous le titre Temps des crabes, 2007) et Anima sin tiempo (Animal sans temps, 2006) ; ainsi que les essais Delirio de San Cristóbal : Manifiesto para una generación desencantada (Délire de San Cristóbal : Manifeste pour une génération désenchantée, 1998) et Celebraciones y otros fantasmas: una biografía intelectual de Álvaro Mutis (Célébrations et autres fantasmes : une biographie intellectuelle d’Alvaro Mutis, 1993).





    Voir aussi :
    le blog littéraire d’Eduardo García Aguilar ;
    – (sur Terres de femmes) Myriam Montoya/
    Bachue ;
    – (sur Terres de femmes) Myriam Montoya/
    Sara.



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