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Catégorie : Anthologie poétique « Poésie d’un jour »
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Pierre Dhainaut | Rituel d’adoration
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Marie-Claire Bancquart | Liturgique
Giuseppe Penone, Soffio 6 [Souffle 6], 1978
Terre cuite, 158 x 75 x 79 cm
Collection Centre Pompidou, mnam/cci
© Centre Pompidou/Dist. RMN-GP
© Adagp, Paris, 2016
Source
LITURGIQUE
Une jarre la peau
se penche
vers coupe d’aube sa jumelle.
Toutes les deux nous embrassons
la liturgie fragile des eaux pures.
Marie-Claire Bancquart, « De biais, dans le miroir, un geste de salut », Dans le feuilletage de la terre, éditions Belfond, 1994 ; Terre énergumène et autres poèmes, Collection Poésie/Gallimard, 2019, page 121. Préface d’Aude Préta-de Beaufort.
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Marie-Ange Sebasti | Rue natale
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Irène Dubœuf| Lisières
IRÈNE DUBŒUF
Source
■ Irène Dubœuf
sur Terres de femmes ▼
→ [Incertitude du ciel] (extrait de Cendre lissée de vent)
→ [Une lueur confuse s’empare de la terre] (extrait de Triptyque de l’aube)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des editions Unicité) la fiche de l’éditeur sur Effacement des seuils
→ le site d’Irène Dubœuf
→ (sur le site de la revue en ligne Possibles, nouvelle série [n° 4, janvier 2016]) une page consacrée à Irène Dubœuf
→ (sur Terres de femmes) Amedeo Anelli | Gli invisibili (traduction inédite d’Irène Dubœuf)
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Pierre Le Quéau & Emmanuel Merle | [Sous une demi-lune déconcertante…] | Pierres noires
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Sylvie Fabre G. | Retournement du chant [hommage à Maurice Benhamou]
Maurice Benhamou (1929-2019) dans l’atelier de Charles Pollock.
Ph. DR : Galerie ETC (28, rue Saint-Claude 75003 Paris)
Source
RETOURNEMENT DU CHANT
(extrait)
Tréfonds du temps et autres poèmesde Maurice Benhamou [éditions Unes, 2013]
Les mots bien sûr ne peuvent suffire au corps,
à l’âme errant entre l’impermanence des choses,
la fragilité des êtres et la constance des horreurs.
Folie, détresse sont les épines affilées de la poésie,
il y a une lacération muette dans la langue.
La voix qui dans la douleur s’intériorise trouve
l’extension, et sa parole palpite jusque dans le sel
et le sable. Elle n’habite pas seulement l’arbre nu.
Dispersée aux quatre vents de l’ici et de l’ailleurs,
du passé et de l’avenir, elle forge un commun espace
pour le présent. Le désert a mille lieux d’espoir et
de désespoir, ses pistes sont entées de voix.
Celle de l’aimée y laisse des traces, lettres calcinées,
éclats de consonnes filantes, voyelles ardentes
qui du poème abreuvent ou assèchent les puits.
Vos mots en sa quête ont des trouées, des échappées
qui vous débordent et parfois l’éclairent, apaisant
le cœur de son tremblement. Ses pas aussi, s’appuyant
sur ce qui ne s’appuie pas, s’en raffermissent.
Liés à la vivante promesse, ils affrontent son obscurité.
N’avez-vous pas ainsi tenté de psalmodier l’alphabet
de l’aleph jusqu’au tav, essayé de déchiffrer le vol
émouvant des oiseaux quand leurs ailes creusent le vide
mais enterrent le néant ? Au commencement et à la fin,
n’avez-vous pas demandé si c’est l’essor de mourir ?
Du tréfonds du temps vous arrive la voix antique
capable d’attirer les ombres, et tel un Orphée égaré
vous vous tenez sur la rive, cherchant parmi elles
Eurydice effacée, et l’enfant, et les intimes de jadis,
tous emportés par le vent vers les étoiles muettes.
[…]
Sylvie Fabre G., La Maison sans vitres, La Passe du vent, 2018, pp. 123- 124. Postface d’Angèle Paoli.
___________________________
NOTE d’AP : l’historien de l’art et poète Maurice Benhamou (né le 15 janvier 1929 à Casablanca) est décédé le 11 décembre 2019 à l’âge de 90 ans.
SYLVIE FABRE G.
Source
■ Voir aussi ▼
→ Le rêveur d’espace [hommage à Claude Margat] (autre extrait de La Maison sans vitres)
→ Lettre des neiges éternelles (autre extrait de La Maison sans vitres)
→ Piero, l’arbre (autre extrait de La Maison sans vitres)
■ Maurice Benhamou
sur Terres de femmes ▼
→ [Des déserts engourdis] (extrait de Tréfonds du temps)
■ Voir encore ▼
→ (sur le site de France Culture) deux émissions (« L’art en partage ») consacrées à Maurice Benhamou (Les Passagers de la nuit, 25/26 avril 2011)
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Béatrice Bonhomme | Tharros
« Tu t’appelles Tharros
Et le pied rencontre cette vieille pierre
Qui a son origine dans ton sang »
Source
THARROS
(extrait)
Grains de sable
Galets minuscules
Bonbons de sucre doux
Cailloux blancs lisses et ronds
Veinés de vert, de rose et de bleu
Galets, gravier aussi fin
En sucre coloré qui fond à bouche.
Les cactus se mêlent aux roseaux
Dans un paradoxe botanique
Les dunes de sable vont leur ronde
En diminutif de Sahara marin
[…]
À salive salée de l’eau
Le paysage
Le vert presque doré du blé
Et puis des palmiers au duvet lisse d’enfants
Aux cheveux fins de fontaines
Aux giclures de feux d’artifice
Aux cheveux soyeux de bêtes
Aux crinières de juments.
Ton nom secret Tharros,
Dans l’unité du bleu
Tu t’appelles Tharros
Et le pied rencontre cette vieille pierre
Qui a son origine dans ton sang
Dans tes parents qui ont créé en cyprine et sperme
Le nom de bleu.
Tu t’appelles Tharros ou Tipaza
Tu as ce nom-là au moment d’eau vive
Qui fait corps avec la mer et le ciel
Tu as reçu ce nom-là
Par-delà leur mort et la tienne
Les cendres dispersées de Carqueiranne
Là où se pose le vol silencieux des colombes
Sur la pierre dallée de la tombe
Tu as ce nom-là Tharros
Toi devenue antique pierre de sang
Vieux galet d’os.
Béatrice Bonhomme, « Tharros » in Les Boxeurs de l’absurde, éditions L’Étoile des limites, Collection Parlant seul, 46100 Fourmagnac, 2019, pp. 86, 87, 89, 90, 91.
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Françoise Louise Demorgny | point
FRANÇOISE LOUISE DEMORGNY
Source
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Isabelle Sauvage) une notice bio-bibliographique sur Françoise Louise Demorgny
→ (sur le site des éditions isabelle sauvage) la page de l’éditeur sur Pointillés
→ (sur En attendant Nadeau) une note de lecture de Marie Étienne sur Pointillés
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Jean-Louis Bernard | [Ailleurs est une éclaircie que je cultive][AILLEURS EST UNE ÉCLAIRCIE QUE JE CULTIVE]
Ailleurs est une éclaircie que je cultive. J’aimerais y donner couleur à des paysages de perte, dans le doux épuisement de lieux désaccordés. Escorté par un feu glacé rendant mes empreintes habitables.Ailleurs, mes foulées se taisent en cadence sur les prairies tourbeuses et les feuilles d’oubli. Il neige des légendes et des vaisseaux brûlés. Sous l’emprise du soir, le long coulis des vagues grises. Dans la nuit illimitée, le pas forcé des nostalgies. Envie de faire halte pour peindre le vent, pas les herbes qu’il couche ou les branches qu’il brise, juste en lui sa nudité sauvage. Peut-être faudrait-il faire l’offrande d’une ellébore pour pouvoir tracer son nom secret, comme il faut le rire des ponts pour étancher la soif des fleuves.Ailleurs trouvent refuge nos bienveillances recrues de siècles, nos défaites nettoyeuses d’effigies. Pour moi qui suis de l’autre rive, le dit de l’eau y est fable aux lèvres lentes. On y échange une grappe, une ombre, une amnésie, quelques gestes fantômes arqués sur nos sommeils.
JEAN-LOUIS BERNARD
Source
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Alcyone) la fiche de l’éditeur sur Cahiers des chemins qui ne mènent pas
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Sereine Berlottier | Dans la lumière diffuse des bourgeons
SEREINE BERLOTTIER
Source
■ Sereine Berlottier
sur Terres de femmes ▼
→ Au bord (lecture d’AP)
→ [plus jamais je ne rejoindrai | l’intérieur de mon visage] (extrait d’Au bord)
→ Louis sous la terre (lecture d’AP)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions LansKine) la fiche de l’éditeur sur Ciels, visage
→ (sur le site de la Mél, Maison des écrivains et de la littérature) une notice bio-bibliographique sur Sereine Berlottier
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