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  • Terres de femmes ― Récapitulatif du mois de février 2008




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    Image, G.AdC




    SOMMAIRE DU MOIS DE FÉVRIER 2008


    Terres de femmes ― Récapitulatif du mois de janvier 2008
    Elizabeth Bishop/Invitation to Miss Marianne Moore
    Vivian Lofiego/Un temps que les femmes filent
    3 février 1921/Joseph Conrad. En partance pour Ajaccio
    4 février 1978/Une journée particulière d’Ettore Scola
    5 février 1972/Mort de Marianne Moore
    6 février 1948/Francis Ponge, Pochades en prose
    Denis Roche/Par tant de temps marchant
    7 février 1945/Ernst Jünger, Second Journal Parisien
    11 février 1860/Naissance de Rachilde
    cipM, Marseille/« John Cage ou la vie poétique »
    13 février 1951/Jean Malaurie, Les Derniers Rois de Thulé
    Eugenio De Signoribus, Ronde des convers (article d’Angèle Paoli)
    15 février 1710/Naissance de Louis XV
    Issa Makhlouf/Celui qui part, laissons-le partir
    Hélène Sanguinetti/De ce berceau, la mer
    Béatrice Bonhomme/La terre rouge
    19 février 1977/Julien Gracq, Les Eaux étroites
    Michel Deguy/Pour la poésie aujourd’hui
    Marie-Pierre Amiel/« Crépuscule Marseille-Sud », par Angèle Paoli (Chroniques de femmes) (+ galerie photos)
    22 février 1875/Mort de Jean-Baptiste Camille Corot (Corot et l’Italie, par Angèle Paoli)
    Christian Bobin, La Dame blanche (note de lecture d’Angèle Paoli)
    Emily Dickinson, Quatrains
    Liu Shenxu/Le chemin s’étend à perte de vue
    25 février 1841/Naissance de Pierre-Auguste Renoir
    Noir écrin dans la revue Europe
    26 février 1802/Naissance de Victor Hugo
    Limon de haut vertige (Angèle Paoli)
    Joël Bastard, Casaluna



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  • Limon de haut vertige

    Escalier_enlov_reverso
    Ph, G.AdC






    LIMON DE HAUT VERTIGE


    À l’envers de tout le matin reflue vers la nuit
    entre ciels d’éveil et terres d’ombre
    les marches à rebours vers l’obscur et la rampe
    escalier inversé en quel sens prendre se déprendre
    monter descendre décentrer
                                                               comment mettre un pied
    derrière devant dessous dessus arrière l’autre
    atteindre là-haut sous les toits le sommet
    dérobé de l’antre jonction des marches et du seuil
    ramper ventre à terre laminé s’accrocher singe habile
    au revers des planches tablettes volée

    échelle de la déraison
    qui t’oblige ange déchu
    livré au soliloque du vent
    à grimper tête en bas
    l’escalier enlové

    mains crispées au timon de la rampe tu te hisses
    limon de haut vertige vers un point qui t’échappe
    fuit se refuse et là-haut un gouffre blanc
    de presque lumière une béance qui s’enlargit
    à mesure et au fur que l’escalier élance son hélice
    et sa spirale hisse vers le ciel dévasté
    de ta chambre-navire

    sagittaire lancé
    au giron de ta nuit.

    Conchiglio, 26 février 2008


    Angèle Paoli, Limon de haut vertige, La Revue des Archers, Publication littéraire semestrielle, n° 16, mai 2009, page 156.
    D.R. Texte angèlepaoli





    LIMO D’ALTA VERTIGINE


    A rovescio di tutto il mattino rifluisce verso la notte
    tra cieli di risveglio e terre d’ombra
    i gradini al ritroso verso l’oscuro e la ringhiera
    scala rovesciata in che senso prendere distaccarsi
    salire scendere disassare
                                                               come mettere un piede
    indietro davanti sotto sopra dietro l’altro
    sotto i tetti raggiungere lassù la cima
    spoglia dell’antro unione dei gradini e della soglia
    strisciare ventre a terra laminata aggrapparsi
    scimmia abile
    sul rovescio delle assi mensole involata

    scala della sragione
    che ti obbliga angelo caduto
    in preda al soliloquio del vento
    ad arrampicarti testa in giù
    la scala acciambellata

    mani contratte sul timone della ringhiera ti issi
    limo d’alta vertigine verso un punto che ti sfugge
    fugge si nega e lassù un abisso bianco
    di semiluce un varco che si allarga
    via via che la scala leva l’elica
    e la spirale issa al cielo devastato
    della tua camera-nave

    sagittario lanciato
    nel grembo della tua notte.


    Traduction inédite de Maura Del Serra
    (gemellaggio poetico con l’Associazione Scriptorium di Marsiglia,
    Pistoia (Toscana), 24 aprile 2009)



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  • 26 février 1802 | Naissance de Victor Hugo

    Éphéméride culturelle à rebours



        Le 26 février 1802 naît à 22h30 à Besançon Victor-Marie Hugo, troisième fils de Léopold Hugo, futur général d’Empire, et de Sophie Trébuchet.






    Les_travailleurs_de_la_mer
    Dessin de Victor Hugo pour Les Travailleurs de la mer
    Plume, pinceau, encre brune et lavis, rehauts de gouache blanche, 192 x 251 mm
    Source : Ms N.af. 24745, fol. 85 © Bnf Paris








    V

    LES RISQUES DE MER



        L’overfall*, lisez : casse-cou, est partout sur la côte ouest de Guernesey. Les vagues l’ont savamment déchiquetée. La nuit, sur la pointe des rochers suspects, des clartés invraisemblables, aperçues, dit-on, et affirmées par des rôdeurs de mer, hardis et crédules, distinguent sous l’eau l’holothurion des légendes, cette ortie marine et infernale qu’on ne peut toucher sans que la main prenne feu. Telle dénomination locale, Tinttajeu, par exemple (du gallois, Tin-Tagel), indique la présence du diable. Eustache, qui est Wace, le dit dans ses vieux vers :


             Dont commença mer à meller,
             Undes à croistre et à troubler,
             Noircir il cieux, noircir la nue ;
             Tost fust la mer toute espandue.**


        Cette manche est aussi insoumise aujourd’hui qu’au temps de Tewdrig, d’Umbrafel, d’Hamon-dhû, le noir, et du chevalier Emyr Lhydau, réfugié à l’île de Groie, près de Quimperlé. Il y a, dans ces parages, des coups de théâtre de l’océan desquels il faut se défier. Celui-ci par exemple, qui est un des caprices les plus fréquents de la rose des vents des Channels Islands : une tempête souffle du sud-est ; le calme arrive, calme complet ; vous respirez ; cela dure parfois une heure ; tout à coup l’ouragan, disparu au sud-est, revient du nord-ouest ; il vous prenait en queue, il vous prend en tête ; c’est la tempête inverse. Si vous n’êtes pas un ancien pilote et un vieil habitué, si vous n’avez pas, profitant du calme, pris la précaution de renverser votre manœuvre pendant que le vent se renversait, c’est fini, le navire se disloque et sombre. Ribeyrolles, qui est allé mourir au Brésil, écrivait à bâtons rompus, dans son séjour à Guernesey, un mémento personnel des faits quotidiens, dont une feuille est sous nos yeux :
    — « 1er janvier. Étrennes. Une tempête. Un navire arrivant de Portrieux, s’est perdu hier sur l’Esplanade. — 2. Trois-mâts perdu à la Rocquaine. Il venait d’Amérique. Sept hommes morts. Vingt et un sauvés. — 3. Le packet*** n’est pas venu. — 4. La tempête continue.— … — 14. Pluies. Éboulement aux terres qui a tué un homme. — 15. Gros temps. Le Fawn n’a pu partir. — 22. Brusque bourrasque. Cinq sinistres sur la côte ouest. — 24. La tempête persiste. Naufrages de tous côtés. » Presque jamais de repos dans ce coin de l’océan. De là les cris de mouettes jetés à travers les siècles dans cette rafale sans fin par l’antique poète inquiet Lhy-ouar’h-henn, ce Jérémie de la mer. Mais le gros temps n’est pas le plus grand risque de cette navigation de l’archipel ; la bourrasque est violente, et la violence avertit. On rentre au port, ou l’on met à la cape, en ayant soin de placer le centre d’effort des voiles au plus bas ; s’il survente, on cargue tout, et l’on peut se tirer d’affaire. Les grands périls de ces parages sont les périls invisibles, toujours présents, et d’autant plus funestes que le temps est plus beau.
        Dans ces rencontres-là, une manœuvre spéciale est nécessaire. Les marins de l’ouest de Guernesey excellent dans cette sorte de manœuvre qu’on pourrait nommer préventive. Personne n’a étudié comme eux les trois dangers de la mer tranquille, le singe, l’anuble, et le derruble. Le singe (swinge), c’est le courant ; l’anuble (lieu obscur), c’est le bas-fond ; le derruble (qu’on prononce le terrible), c’est le tourbillon, le nombril, l’entonnoir de roches sous-jacentes, le puits sous la mer.


    Victor Hugo, L’Archipel de la Manche in Les Travailleurs de la mer, Le Livre de Poche classique, Librairie Générale Française, 2002, pp. 46-49.




    _________________________________________
    * Overfall : Mouvement de la mer dû à la violence du courant.
    ** Vers extraits — avec deux fautes — de L’Établissement de la fête de la conception Notre-Dame (éd. de 1842). Wace, poète jersiais du XIIe siècle dont les éditeurs rapprochent le nom d’Eustache par l’intermédiaire de Huistace, est l’un des premiers auteurs des romans de la Table ronde (Y. Gohin).
    *** Packet : pour packetboat, bateau amenant courriers et colis.





    ■ Victor Hugo
    sur Terres de femmes

    8 février 1807 | bataille d’Eylau [Victor Hugo | « Le Cimetière d’Eylau »]
    13 août 1837 | Victor Hugo, En bateau à vapeur sur les bords de Somme
    11 janvier 1849 | Victor Hugo, Choses vues
    14 janvier 1855 | Lettre de Victor Hugo à Émile Deschanel
    3 avril 1862 | Début de la publication des Misérables de Victor Hugo
    24 septembre 1871 | Victor Hugo, Choses vues



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de la Bnf)
    Victor Hugo, L’Homme océan (exposition virtuelle)





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  • Noir écrin
    dans la revue  Europe

    Revue de presse




        Dans le dernier numéro de la revue Europe (janvier-février 2008, n° 945-946, pp. 354-355),
    le recueil Noir écrin fait l’objet d’une note de lecture de Joëlle Gardes *.







    Angèle PAOLI : Noir écrin (A Fior di Carta éditions, 20228 Barrettali, 12 €).

        Après avoir beaucoup écrit sur les autres, Angèle Paoli a franchi le pas avec bonheur pour parler sinon directement d’elle-même, du moins des rives insulaires qui lui sont chères depuis l’enfance. C’est, comme le dit le sous-titre, une poésie « cap-corsaire » qui se tisse dans ces textes où la brièveté des lignes et les pauses de blanc et de silence permettent la rêverie. Le regard attentif aux moindres détails s’attarde sur les paysages, la mer et les cailloux — les sassi — qu’elle lisse, les asphodèles et les euphorbes, les « fenêtres béant nues » des maisons abandonnées dans les hameaux livrés à l’abandon et à l’oubli. L’île est présente dans sa violence et son austérité, sous toutes les saisons, sous tous les cieux, limpides en hiver ou pommelés en novembre et l’extrême sensualité de l’évocation est renforcée par la musicalité et l’ivresse des sonorités — « l’île emmurée murmure ». Mais cette poésie toucherait moins si elle ne disait aussi et surtout la quête d’un autrefois, celui de « l’enfant ivre d’émois inviolés de la nuit », que nous portons tous en nous. Amarrée à la terrasse au tilleul, celle qui dit tantôt « je », tantôt « elle », tente de remonter le cours des jours. Si le temps a fait son œuvre de dispersion, si le temps, comme le dit si bien le poème « Et toi », s’est scindé en fragments mesurables quand il était fait d’éternité, l’écriture est là, qui, malgré son incapacité à retrouver « les enfances solaires », en capte parfois des échos. Les terres d’encre, celles de l’île ou celles du texte, aspirent à l’au-delà du ciel. Mais la cruauté de l’île bien-aimée est celle de tous les rivages de la Méditerranée où règne le tragique d’une lumière qui cache plus qu’elle ne dévoile, qui est « éclats de promesses et de rire » alors que sous « l’aplomb du soleil » tout sombre dans « le vertige de l’indicible ». Aussi cette poésie où l’île comme les corps semblent exulter est baignée d’une mélancolie douce comme la lumière d’un après-midi d’automne sur la terrasse.


    Joëlle GARDES



    * Joëlle Gardes est écrivain. Ancienne directrice de la Fondation Saint-John Perse (Aix-en-Provence), elle enseigne actuellement à l’Université Paris-Sorbonne (Paris-IV) sous le nom de Joëlle Gardes-Tamine.




    NOTE de l’éditeur-webmestre de TdF : une autre note de lecture sur Noir écrin est actuellement en ligne sur la toile, sous la plume de Chantal Couëdic, dans la revue Poezibao de Florence Trocmé (voir infra) :


        Noir Écrin comme un mandala obscur posé sur la mer. Angèle Paoli conjugue au pluriel l’espace et le temps, temps de l’enfance ré-inventée dans sa jubilante circularité, temps des ancêtres navigants, explorant, défrichant, bâtissant qui reviennent achever leur itinéraire dans l’île, comme poussés par un tropisme noir, temps de l’Archée mythique dont elle décrypte les traces helléniques comme des pas sacrés qui ensoleillent encore la terre de l’île. Temporalités et lieux qui s’emboîtent et se relient par d’invisibles connivences et cohabitent sans se gêner. C’est la magie du chairos, le moment opportun, le bon moment du poème auquel Angèle Paoli nous convie : le dit poétique dit l’île à double face, à la fois chthonienne et dévastatrice, celle qui comme toutes ces obscures déesses-mères retient ses enfants sur l’île close, et celle qui, ouverte à tous les vents, rêvant d’ailleurs, prête à l’altérité et à l’imprévisible.
        Dans une langue claire et sensorielle, comme ses aînés elle explore, défriche, bâtit dans le champ de la parole jusqu’en sa fibre originaire, le son, la voix, le mot, le nom, dans son corps-à-corps avec la langue. Elle tente une percée à la verticale, toujours plus loin, pour revenir au proche.
        Dans son hameau de Vignale, paradoxale, elle est à la fois au centre et ex-centrée. Au centre comme on l’est toujours quand on ose la parole qui donne lieu. Mais aussi ex-centrée dans l’extase et l’élan de ses voyages en tous sens.

        Noir Écrin comme un point focal, fractal, à la croisée de voix multiples qui traversent et enchantent le monde.


    Chantal COUËDIC **



    ** Chantal Couëdic vit à Lyon, où elle exerce le métier de psychologue clinicienne. Poète [un de ses recueils paraîtra cette année aux éditions A Fior di Carta], elle a notamment soutenu en 1990 une thèse de doctorat d’Université sur la pensée heideggérienne : Franchissement de la faille et avènement de la parole.



    Noir_ecrin_copertina



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  • 25 février 1841 | Naissance de Pierre-Auguste Renoir

    Éphéméride culturelle à rebours



        Le 25 février 1841 naît à Limoges Pierre-Auguste Renoir.






    La_mosque_ou_fte_arabe_1881
    Pierre Auguste Renoir
    La Mosquée ou Fête arabe, 1881

    Huile sur toile, 73,5 x 92 cm
    Musée d’Orsay, Paris.






    RENOIR ET L’ORIENTALISME. LA MOSQUÉE OU FÊTE ARABE (1881)


        Davantage connu comme peintre impressionniste que comme peintre orientaliste, Renoir est pourtant l’auteur d’une trentaine de toiles inspirées par ses deux séjours à Alger. Trois mois en tout, répartis entre 1881 et 1882. En amont de ces deux séjours, quelques toiles exécutées à Paris sur les sujets orientaux alors en vogue : Femme d’Alger (Odalisque) de 1870, Parisiennes habillées en Algériennes (1872) ou Mariage juif (1875). En aval, quelques œuvres d’inspiration algérienne, exécutées vers la fin de sa vie. Pour l’essentiel de sa création, les toiles inspirées de l’Orient ont été exécutées sur place ou peu de temps après ces deux séjours. Contrairement à Delacroix ― pour lequel le peintre du Ravin de la femme sauvage (1881) nourrit une grande admiration ―, Renoir n’est pas un artiste de l’imaginaire. Il a besoin d’avoir son sujet sous les yeux pour en exécuter la peinture. Et les choses vues au cours d’un voyage n’ont qu’une influence modeste sur sa création. De sorte que le bref passage de Renoir à Alger ne modifie pas de manière fondamentale la méthode du peintre ni ses sujets de prédilection.

        De ces deux séjours à Alger, Renoir a notamment rapporté des vues et des paysages croqués sur les hauteurs de la ville, à l’écart des quartiers européens et de leurs populations. Ainsi en est-il de La Mosquée ou Fête arabe (1881). La plus grande et la plus célèbre des vues d’Alger réalisées par Renoir. Une toile qui allie classicisme du sujet et composition insolite.

        Renoir a représenté une scène de foule rassemblée autour de joueurs de tambourins et de flûtes. Scène religieuse ? Scène de liesse populaire ? Noces ? Il est difficile de trancher. Dans un vaste amphithéâtre naturel, une foule bigarrée s’étire le long des pentes arides et ocres des anciens remparts turcs. À dominante dorée, le tableau s’organise en deux temps. De part et d’autre de la ligne oblique qui structure la composition de La Mosquée ou Fête arabe. Deux paysages différents, deux époques différentes. Et au-delà, dans l’analyse de détail, deux civilisations différentes. Le regard hésite, pris dans le jeu des oppositions qui rythme le tableau. Irrésistiblement happé par le mouvement ondoyant et le dynamisme joyeux du premier plan, le regard du spectateur est également aimanté par les géométries calmes et mystérieuses de l’arrière-plan, qui l’entraînent vers un ailleurs du temps et de l’espace. À l’arrière-plan, en effet, dans un fondu de couleurs et de formes, les architectures blanches, coupoles et minarets d’une mosquée. La mosquée Sidi Abd er Rahman qui abrite le tombeau d’un théologien du XVe siècle, saint patron d’Alger. Adossée à l’extérieur du mur d’enceinte de la Casbah, dominant Bab el Oued, la mosquée regarde vers la mer. Au centre du tableau, sous les ruines des anciens remparts, la scène de danse endiablée des tambourins et des fifres. Et les groupes disséminés dans le paysage, mélange de burnous blancs et chéchias rouges pour les arabes, costumes noirs pour les Européens. Une façon pour Renoir de jouer sur les oppositions culturelles. Et la foule qui serpente, longue procession de silhouettes, immatérielle et vibrante.

        La Mosquée ou Fête arabe allie avec bonheur paysage et animation de rue. Et rompt avec les normes orientalistes. Renoir applique au décor exotique des musiciens et de la fête en plein air, sa conception de la vue plongeante sur la foule. Une manière originale et inattendue de représenter la réalité orientale avec les angles de vue habituellement réservés à la peinture des grands boulevards parisiens.


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli



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  • Christian Bobin, La Dame blanche

    par Angèle Paoli

    Christian Bobin, La Dame blanche,
    Gallimard, Collection L’un et l’autre, 2007.



    Lecture d’Angèle Paoli




            Image, G.AdCLa_dame_blanche
        

    Écrire sur La Dame blanche de Christian Bobin. Une entreprise périlleuse comme a dû l’être pour Christian Bobin celle de la traversée des apparences de la vie d’Emily Dickinson. Traversée d’une « âme en exil » où se lit, pourtant, en un contrepoint élégant et racé, l’âme d’un écrivain de notre temps. D’un autre temps.

    Est-ce elle, la Dame blanche, qui tourne vers « l’invisible soleil » son visage irradié de blanc ou est-ce l’écrivain Christian Bobin qui « consume son âme comme un papier d’arménie », à s’arrimer ainsi à la « spectaculaire invisible » qu’elle fut ? Christian Bobin, double silencieux de la poète épistolière, dernier « Dieu diamantaire » d’Emily Dickinson ?





    LE DERNIER DIEU DIAMANTAIRE



    Le « récit » de La Dame blanche est bref. De la brièveté qui caractérise la poésie d’Emily Dickinson. Quatrains et autres poèmes brefs. De même, les chapitres, concentrés sur eux-mêmes. Les pages minimalistes de La Dame blanche sont un écho parfait à Emily Dickinson. Éthique et esthétique de la brièveté. Les chapitres sont ponctués d’aphorismes, pareils à des points d’orgue. Pensées intimes d’Emily ? Pensées intimes de Christian Bobin ? Les deux ensemble sans doute, tant la pensée de l’un épouse la clarté divine de l’autre. « La maison est ma définition de Dieu », pense ou écrit Emily ― « et Dieu ne souffre aucune absence », ajoute Christian Bobin. Dentelle araméenne, mystérieuse à force de banal, court, fluide sous la plume de Christian Bobin, la trame insaisissable de la vie d’Emily Dickinson.

    Blanche et silencieuse est celle qui règne sur la ruche paternelle d’Amherst, Massachusetts. Absorbée tout entière par ses passions jardinières et poétiques, Emily est celle qui jamais ne sort. Celle dont nul dans le bourg d’Amherst ne connaît plus le visage. Autour d’elle, les siens. Respectueux de ses lubies de jeune femme qui brûle d’une vie intérieure dense qu’illuminent sa solitude et son amour du divin. Blanche et silencieuse est celle qui entraîne dans son sillage la figure puissante du père ― à la mort d’Edward Dickinson, le blanc qu’Emily revêt devient dogme ―, la figure alanguie de la mère, meurtrie par les désillusions, celle de Vinnie, ― « nostalgie du baiser volé dans un brasier de roses » ―, celle du fier Austin, le frère tant aimé, et de Susan, l’épouse trahie, celle de Mabel Todd, la maîtresse d’Austin, et celle de Millicent, la fillette adultérine. Celle enfin de Gilbert, neveu favori d’Emily, son double sensible et mourant.

    Ombres parmi les ombres surgissent les êtres, silhouettes têtues, sous la broderie fine de Christian Bobin, orfèvre des mots et dernier « amant » d’Emily. Eux aussi sont là, les amants rêvés, qui tirent momentanément l’« ange blanc » du côté de la vie autre. L’« âme placide » d’Higginson, bouleversée par l’apparition d’Emily, l’est encore davantage par « la voix d’ange asthmatique » de ses poèmes. Survient ensuite le christique Samuel Bowles, journaliste, directeur du Springfield Daily Republican et parfait opposé d’Emily. Il pourrait être son sauveur. Mais « Emily renonce à trouver en Samuel l’éditeur qui donnerait à l’essaim de ses poèmes la ruche d’un livre. Elle continue d’écrire comme Dieu fait ses coups de bonté ― en douce, en catimini. » Il y a le révérend Wadsworth, dont Emily confie qu’il était son « berger ». Il y a enfin Otis Philipps Lord. L’« incorruptible cavalier de l’Apocalypse » qui met du rouge aux joues d’Emily. Et des mots passionnés sous sa plume : « L’air est doux comme l’Italie mais quand il me touche, je l’éconduis avec un soupir parce qu’il n’est pas vous. » Ou encore : « L’exultation m’inonde, je ne retrouve plus mon cours ― le ruisseau se change en mer lorsque je pense à vous. » Ainsi s’adresse Emily au juge Lord, qu’elle songe un moment à épouser.

    Blanche et silencieuse Emily. Il y a ce blanc, tout ce blanc. Autour d’elle et sur elle, en elle. Blancheur des lys qu’elle offre à ses visiteurs. Offrande assortie d’un poème nimbé de lumière. Blancheur de son teint. Blancheur de la « clôture de lin blanc » dans lequel elle s’est enfermée. Blancheur de « sa robe de neige », « ultime armure blanche » dont Susan revêt le corps de la défunte. Un jour de printemps 1886.

    Bien des années après, alors qu’Emily Dickinson continue d’habiter le monde de son mystère, Christian Bobin s’est glissé, « cœur précieux », aux côtés de la sainte. Jusqu’à doubler l’âme de celle qu’il a nommée la Dame blanche. Jusqu’à en épouser les moindres subtilités.

         Ainsi, peut-être, « le cristal irisé » de la Dame Blanche nourrit-il secrètement en Christian Bobin son « espoir de l’immortalité ». Ou encore son désir d’entendre la Dame Blanche lui dire : « Je serais sortie du paradis pour t’ouvrir, si j’avais su que tu étais là. »



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli







    Christian Bobin  La Dame blanche






    CHRISTIAN BOBIN





    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Terres de femmes)
    10 décembre 1830 | Naissance d’Emily Dickinson
    Emily Dickinson [As imperceptibly as Grief]
    → (sur Terres de femmes)
    Emily Dickinson, Quatrains
    → (sur le site des éditions Gallimard) une
    rencontre avec Christian Bobin (en sept séquences vidéo) à propos de La Dame blanche





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  • 22 février 1875 | Mort de Jean-Baptiste Camille Corot

    Éphéméride culturelle à rebours



    Le 22 février 1875 meurt à Paris le peintre Jean-Baptiste Camille Corot.







    Corot
    Corot, La Palette à la main, vers 1834
    Huile sur toile, 33 x 25 cm
    Galerie des Offices, Florence.
    Seul autoportrait de Corot avec celui du musée du Louvre.







    COROT ET L’ITALIE


    Dans Les Maîtres d’autrefois, Eugène Fromentin dit de Corot qu’il « cultiva l’Italie de bonne heure et en rapporta… quelque chose d’indélébile. Il fut plus lyrique, aussi champêtre, moins agreste (que ses contemporains). Il aima les bois et les eaux, mais autrement. Il inventa un style ; il mit moins d’exactitude à voir les choses qu’il n’eut de finesse pour saisir ce qu’il devait en extraire et ce qui s’en dégage. De là cette mythologie toute personnelle et ce paganisme si ingénieusement naturel qui ne fut, sous sa forme un peu vaporeuse, que la personnification même des choses ».

    Et Fromentin de conclure ces propos par cette étonnante formule : « On ne peut pas être moins hollandais. »


    Eugène Fromentin, Les Maîtres d’autrefois, in Œuvres complètes, Éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1984, page 712.






    Au XIXe siècle, le voyage en Italie fait partie de la formation de tout jeune artiste décidé à poursuivre dans la voie qu’il s’est choisie. Encouragé par ses maîtres ― Achille Etna Michallon (1796-1822) et Jean-Victor Bertin (1767-1842) ―, le jeune Corot envisage, dès ses années d’apprentissage, de se rendre dans la péninsule, « le pays enchanté » qui avait inspiré Nicolas Poussin et Claude Lorrain. Les parents du jeune homme, négociants rue du Bac à Paris, acceptent de financer le premier séjour de leur fils. En décembre 1825, Corot s’installe à Rome. À proximité de la Piazza di Spagna.

    Corot fait trois séjours en Italie. Le premier, décisif pour les conceptions artistiques du peintre, dure trois ans. De 1825 à 1828. De ce premier séjour en Italie, Camille Corot rapporte croquis et esquisses consignés dans des carnets. Portraits croqués sur le vif et paysages brossés in situ. Tout imprégnés d’histoire et de lumière, ces lieux tant de fois arpentés bouleversent sa sensibilité d’homme du Nord. De cette période datent des toiles devenues célèbres. Le Lac de Piediluco, Ombrie (1826) ; La Promenade de Poussin (1826) ; Vue prise à Narni (1826-1827) ; Narni. Le Pont d’Auguste sur la Nera (1827) ; Le Colisée. Vue prise des jardins Farnèse (mars 1826) ; Rome. Le Forum vu des jardins Farnèse (mars 1826) ; Rome, La Trinité-des-Monts, vue prise du viale della Trinità dei Monti (1826-1828). À son retour d’Italie, Corot, infatigable voyageur, sillonne la France, région après région, et découvre en Normandie, en Bretagne ou en Beauce de nouveaux motifs.

    En 1834, Corot entreprend un second voyage en Italie. Il visite Venise et la région des lacs, se rend en Ligurie (Gênes), en Toscane (Florence) et en Étrurie. Il séjourne pendant un mois dans la ville de Volterra, qui lui inspire une série de vues de la cité étrusque. En particulier cinq petits formats à l’huile dont le peintre, à son retour à Paris, tire une série de toiles. Ainsi cette Vue des environs de Volterra, réalisée en 1838.






    Corot_volterra_wahington
    Source


    VUE DES ENVIRONS DE VOLTERRA


    Un homme à cheval, vu de dos, suit paisiblement son chemin et s’apprête à pénétrer dans un bosquet. Rochers épars et feuillages touffus sont baignés d’une douce lumière vespérale. Au loin, dans l’arrière-plan gauche, se devine la forme d’une ville. Volterra l’étrusque, sans doute, puisque c’est ce nom qui figure dans le titre de la toile. L’homme et le vaste décor dans lequel il s’inscrit, sont investis d’une force antique que rien ne trouble. Nulle dramatisation ni appel à la méditation douloureuse. Empreinte de sérénité intemporelle, cette toile, subtil mélange de réalisme et d’onirisme, sollicite en nous des souvenirs inoubliés.




    En 1843, Corot revient une dernière fois à Rome. Il exécute notamment Tivoli, les jardins de la villa d’Este (huile sur toile, 43 x 60 cm, Musée du Louvre, 1843). « Un modèle d’équilibre dans la composition et d’harmonie chromatique ». Et Monte Pincio (huile sur toile, 27 x 40,6 cm, The Art Institute of Chicago).


    De ses pérégrinations en France, de sa fréquentation de l’école de Barbizon et de ses séjours en Île-de-France, le peintre a retenu les ciels mouvants, les modulations de la lumière, les couleurs nacrées qui imprègnent feuillages et étendues d’eau. De ses voyages en Italie, l’harmonie naturelle des formes, leur bel ordonnancement, l’éclat de la lumière méditerranéenne. Une lumière génératrice de vie. Les œuvres de Corot sont marquées par l’une et l’autre empreinte. De cette osmose parfaite entre le nord et le sud est né le génie de Camille Corot. Un grand maître.


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli





    ■ Voir aussi ▼

    → (dans L’Encyclopédie de l’Agora)
    un dossier fort bien fait sur Corot





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  • Marie-Pierre Amiel/« Crépuscule Marseille-Sud »

    Chroniques de femmes – EDITO

    Chronique de Angèle Paoli





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    « CRÉPUSCULE MARSEILLE-SUD »


        Je connais Marie-Pierre Amiel depuis peu. Je l’ai rencontrée à travers l’une de ses passions, la photographie. Passion transmise dès l’enfance par le père, lui-même photographe. Attachée depuis son adolescence à l’argentique ― son premier Minolta lui a été offert à l’âge de dix-sept ans ―, fascinée par la lumière et par l’attente patiente que celle-ci requiert à sa captation, Marie-Pierre Amiel se refuse à passer au numérique. La démarche de Marie-Pierre ― également passionnée d’écologie ― est étroitement corrélée à son mode de pensée. Observation et précision, concentration et lenteur, attente et désir sont les maîtres-mots de sa sensibilité d’artiste et de sa philosophie.

        Intitulée Crépuscule Marseille-Sud, la série consacrée à Marseille et au petit port de Callelongue rend compte de cette philosophie. Le moment choisi pour capter l’image est celui des crépuscules, ce moment fugace et fulgurant où les flamboiements du soleil couchant basculent dans la nuit bleue qui tombe sur la mer et ses rivages. Ce qui frappe dans ces photos, outre le contraste acidulé des couleurs ― jaunes citron et verts sur nuit américaine ―, c’est la sensation de froid et d’absence. Qui confère aux lieux leur caractère « d’inquiétante étrangeté ». Et met le spectateur face à lui-même, face à ses propres angoisses. Sans doute Marie-Pierre souhaite-t-elle inconsciemment rendre le monde à son essence originelle, après le passage dévastateur de l’homme ! Mais ce qui la fascine surtout, c’est le contraste que ces lieux offrent à l’instant du crépuscule. Lieux vibrants de vie, animés du mouvement incessant des flâneurs, aux heures pleines de la journée. À l’instant précis où l’artiste prend ses photos, maisons et quais désertés des hommes. Les objets, tout un matériel de pêche — paniers, ballots, casiers, filets —, abandonnés. Figés par le halo des réverbères : un vert glacial de fond marin que les gaz émanant de ces réverbères donnent au paysage — grues, escarpements et escaliers. Couleurs saturées de néon.

        Marie-Pierre aime le « hors-norme » des lieux et a le goût de l’« excellence ». En attestent son parcours photographique depuis 2003 et les personnes qu’elle rencontre. Le photographe Jérôme Brézillon ; Eric Bouvet, reporter en zones de conflits ; Pierre de Valombreuse, ethnophotographe, passionné des peuples reculés. Des personnalités exceptionnelles par leur talent et par leur modestie.

        Les photographies de Marie-Pierre Amiel ont déjà fait l’objet d’expositions. Et ses projets sont précis et rigoureux. Après les séries grand public réalisées dans le désert de la Tadrart (Sahara) ou sur les glaciers d’Islande, Marie-Pierre Amiel prépare une série très exigeante consacrée à la tuilerie-briqueterie Barthe de Gratens (Haute-Garonne). Commandée par l’office de tourisme d’Allauch, cette série comporte des vues sur les tunnels, carreaux, alcôves de l’usine (cinquante alcôves au total). « Un lieu inspiré et unique », dit l’artiste.

        Une autre exposition consacrée au Port Autonome de Marseille est prévue à Perpignan. Une trentaine de photos très graphiques qui rendent compte d’un regard décalé et ouvrent sur des perspectives inattendues. Souhaitons que cette exposition de Perpignan soit prochainement accueillie par le Port Autonome de Marseille lui-même. Comme l’espère Marie-Pierre Amiel.

        Crépuscule Marseille-Sud fera tout prochainement l’objet d’une exposition à la jeune galerie ART 152 (152, rue Paradis – 13006 Marseille).

    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli
    D.R. photos Marie-Pierre Amiel





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  • Michel Deguy | Pour la poésie aujourd’hui



    Deguy
    Source






    POUR LA POÉSIE AUJOURD’HUI


        Pour la poésie aujourd’hui, trois propositions

         1. La poésie prend l’AIR. L’air, c’est trois choses :
         a. la vie ; b. l’aspect ; c. la mélodie.
        Ne pas manquer d’air (à respirer) ; ne pas manquer d’air (allure) ; ne pas manquer la mélodie. C’est ce que recherche un poème.

         2. Il y a un AIR du temps. On l’appelle aussi esprit (Weltgeist). Cet esprit n’a rien d’un esprit ; il n’est ni fantôme, ni petite divinité, ni djinn nocturne, ni ni. Cet esprit est le nôtre ― humain. Je veux bien l’appeler saint, pourquoi pas, à condition de traduire la sainteté en sagesse et en âge, en savoir et jugement, en psychologie et en amour du bien.
        La religion a enfanté la théologie. La théologie a appris à l’homme de quoi il est capable. Maintenant il doit reprendre à soi cette capacité (Feuerbach) : anthropomorphose continuée. Je ne dis pas qu’il n’y a rien d’autre, parce que justement, tout est source : la ci-devant nature, le fond de l’univers, l’Être, les « sources chrétiennes » (Simone Weil), et autres.

         3. La littérature, et son mode poétique ― en bref : la poésie, dont la singularité consiste en ceci : elle est audacieuse, elle s’élance, elle ose, elle trace ; elle décide, elle nomme… ― montre, fait voir, cet esprit, en le faisant entendre. C’est sa voyance, ou vision ; jadis devin, maintenant devineuse. Elle le montre à ses compagnes, musique, peinture, formes volumineuses, films, contenances nouvelles plastiques… Elle est entraînante, elle s’allie avec.


    Michel Deguy, « La poésie en France », Confluences poétiques n° 1, Mercure de France, 2006, pp. 44-45.





    ■ Michel Deguy
    sur Terres de femmes

    Cap sur l’agora des biens
    De l’attachement
    ô folle déclaration d’amour
    Quand il n’y aurait…
    6 novembre 2014 | Mort d’Abdelwahab Meddeb (extrait de Prose du suaire de Michel Deguy)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur le site Université de tous les savoirs)
    la conférence de Michel Deguy (L’attachement) du 31 décembre 2000





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