Catégorie : Uncategorized


  • Santa Maria Assunta à Canari (Haute-Corse)




    Canari Santa Maria Assunta
    Ph., G.AdC







    Au commencement, il y avait une chapelle…


        Au commencement, il y avait une chapelle piévane. Une construction harmonieuse, oblongue, édifiée au cours du XI-XIIe siècle par les maîtres pisans. De proportions et d’apparence modestes, la chapelle est, semble-t-il, une sobre réplique de la cathédrale de La Canonica. L’une et l’autre, la cathédrale et la chapelle, vouées à la Vierge, à son Assomption, ont pour nom Santa Maria Assunta.



        Santa Maria Assunta est l’église la plus ancienne de Canari. Et pour moi, la plus émouvante. Sise dans un enclos, dos à la montagne, elle regarde droit devant elle. Elle regarde la mer.

        Protégée par son enceinte de pierre, elle était jadis l’esprit du lieu. Un lieu de sérénité et de méditation. Accolé au soubassement latéral de la chapelle, un muret s’étire à ras du sol. J’imagine les pèlerins s’attardant sur ce banc de schiste, priant dans le silence, le dos contre la pierre chaude. Tout là-haut, vers le ciel, tout autour de la chapelle, une frise ornementale court sous le débord de la toiture de lauzes. Un feston orné de hauts-reliefs découpe ses courbes sous la corniche. Mystère de la cadence aléatoire des arcatures dont le souci de symétrie ne semble pas être un critère absolu de sens.

        La symétrie aurait pu être assurée par la répétition régulière des figures allégoriques sculptées sous certains des arceaux. Ou encore par le rythme synchrone des modillons qui soutiennent par endroits la corniche. Mais il n’en est pas vraiment ainsi. Le regard cherche. Le regard interroge le feston de pierre : une grande arcature, flanquée de deux petites à gauche et de trois grandes à droite. Quelle règle préside à cette partition ? Cinq figures anthropomorphes d’un côté de la pierre d’angle, deux de l’autre ― les sept péchés capitaux ou encore le pair et l’impair ― les deux principes qui régissent le monde ?

        Côté sud, la chapelle est ornementée de grotesques et de visages humains ― ceux, peut-être, de quelque notable du village ou de quelque religieux, tandis que symboles solaires ― roues et lions ― et bestiaire insulaire ― âne et mouflon ― ornent le côté nord. Toute l’ornementation extérieure de la chapelle se tient dans cette frise, hors la rare insertion de sculpture préromane. Mystère de l’art roman. Rien dans le corps trapu de Santa Maria Assunta ― à peine entaillé de quatre meurtrières effilées ― ne laisse imaginer la haute mâture, baignée de lumière, du vaisseau de la nef.

        Que reste-t-il de cette harmonieuse sobriété ? Confisquée par l’histoire au temps de la Contre-Réforme, la chapelle a subi des outrages.

        Flanquée d’absides semi-circulaires voûtées en cul-de-four, éventrée dans sa façade principale par un oculus incongru et disproportionné, Santa Maria Assunta a perdu sa belle ordonnance romane. D’inspiration baroque, le percement de l’oculus a nécessité de surélever l’arc plein-cintre au-dessus du portail par un linteau d’une autre facture, dont la pierre provient probablement d’une carrière autre que celle qui a servi à la construction de la chapelle. L’équilibre des formes et des volumes a de ce fait été rompu. La chapelle meurtrie a souffert, offensée par la vanité et le prosélytisme de religieux se réclamant de Dieu.

        Santa Maria Assunta, pourtant, continue de m’émouvoir. Quelque chose d’intangible la rend à sa beauté originelle. Quelque chose qui se lit dans le mariage subtil de la lumière avec la pierre. Il faut prendre le recul et le temps nécessaires pour se laisser transporter par cet échange secret et silencieux. Il faut se laisser capter par les jeux furtifs d’ombre et de lumière avec le feuilletis de la pierre. Diffusion et diffraction. C’est alors que l’agencement des blocs de pierres entre elles prend toute sa nervosité, imprimant à l’ensemble rythmes et lignes de force. Veines obliques et nervures trament un maillage mystérieux, plus assombri ici, là plus clair. Schistes roses et vert d’eau alternent, qui mêlent leurs tendres ramures aux ramifications de l’arbre de Jessé. L’ombre portée des pins glisse sur la pierre. L’élan spirituel se vit au rythme des saisons.

    Angèle Paoli

    D.R. Texte Angèle Paoli




    Santa_maria_cartouches_2_cartouche_
    Ph., G.AdC






  • Paladins d’automne







    Pa310255
    Ph. angèlepaoli




    PALADINS D’AUTOMNE


    Ciel  insaisi d’automne cœur        brisé

    les murailles déclinent leur        solitude nue

    aux fenêtres sans tain              en quête de futaie

    les arbres paladins                sont

    silhouettes mortes             dans la nue

    hautes membrures        crénelées

    derniers remparts    d’oubli

    des amours           noires

                

            outragées


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli




    Muraglia_luchesa_bis
    Ph. angèlepaoli retraitée numériquement par G.AdC



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  • 29 janvier 1933 | Giuseppe Ungaretti, Carnets italiens

    Éphéméride culturelle à rebours


    Pomposa_2
    D.R. Ph., Stefano Giacomini.





    Ferrare, le 29 janvier 1933.



        En voyant sur la lagune la lumière, près de mourir, baiser le vent, on pense à des libellules rasant l’eau. Cet air, de plus en plus translucide, dévoile en effet maintenant une irisation métallique.
        Que de fois Dante aura-t-il suivi cette morne via Romea ! C’est sur ces routes qu’il dut débattre et préciser dans son esprit la Quaestio de aqua et terra.
        C’est par cette route qu’il revint pour la dernière fois de Venise à Ravenne, après avoir défendu en vain la cause de la paix. Les fièvres qui infestaient ces terres l’avaient contaminé, et de Mesola, il se hâtait en direction de Pomposa, claquant des dents, dévoré par la maladie.
        Je ne sais si, à cette époque déjà, le voyageur avait à sa droite la « vallée » Vallona et la « vallée » Giralda, ni si le sable qui les investit aujourd’hui et s’y insinue à tâtons comme doigts d’aveugle, était couvert alors de ces mêmes plantes qui imitent un étrange corail lie de vin.
        Et voici le clocher carré de l’abbaye de Pomposa*, une haute et lourde lance. Tout le reste, qui est majestueux pourtant : église, monastère, Palazzo della Ragione a l’air d’un troupeau de brebis recroquevillées sur elles-mêmes au pied de ce formidable élan, symbole d’espérance dont le sommet s’illuminait, la nuit*, comme une étoile. Pomposa, dans sa fière solitude, entre la mer et les labours, au milieu de cités et de populations batailleuses, était un lieu accueillant à chacun.
        Au temps de Dante, elles étaient encore toutes fraîches, achevées à peine, toutes ces images glorieuses sur les murs de l’église alors comble, du réfectoire bondé.
        L’esprit qui avait conduit la main de Giotto s’était répandu jusqu’ici, et le peintre romagnol avait su lui aussi, avec une passion et une fermeté singulières, réintroduire la nature et le temps dans ses ascétiques visions.
        Dante à bout de forces aura-t-il pu contempler encore ces images fidèles à ses convictions ?
        Dante moribond, passant par ici, aura-t-il pu entendre une dernière fois le chant des prières, cette musique codifiée par Guido d’Arezzo dans une cellule de ce même monastère, et qu’il avait cherché si obstinément, pour se libérer de l’enfer et du purgatoire de sa chair brûlante et monter jusqu’à Béatrice, à insuffler sa poésie ?

         À présent, il n’y a plus ici qu’une cour où des ombres vont et viennent au gré du soleil.
         Les moines partis, on y abrita du foin, des charrettes, des houes, du bétail. Ces choses-là n’ont-elles pas aussi leur majesté ? Et ce monument ne gardera-t-il pas toujours la simplicité paysanne des villages, des maisons et des figures de Giotto ?
        Des fresques qui couvraient tous les murs jusqu’au plafond, éblouissantes, il ne reste plus que des lambeaux gris de poussière.
        La désolation de l’église, parmi les restes de crépi gonflé par les années, la fait paraître si vaste que je prends pour une fourmi un dessinateur occupé à recopier un motif de pavement.
        Sous cette poussière désolée, que de merveilles encore vivantes ! Regardez le Baptême de Jésus : quelle candeur dans le souffle qui réchauffe le nu, et comme ils sont vrais, les membres divins, encore surpris par le don de la grâce, qui s’arrachent à la longue catalepsie de Byzance ! Ailleurs, le peintre, inhabile à représenter la marche de son personnage, lui fait croiser les jambes presque pour un pas de danse, et fouler le dragon aux pieds avec la légèreté de qui pourrait courir même sur l’eau ; et le personnage avec son buste raide comme un tronc d’arbre, prend involontairement un ton dramatique.
        Regardez le Miracle de San Guido**, et vous me direz si aucun peintre moderne de natures mortes, Morandi excepté, saurait peindre une table servie avec un sens décoratif plus sobre et une plus poétique intimité.


    Giuseppe Ungaretti, « De Pomposa à Ferrare », Carnets italiens [1931-1934], Fata Morgana, 2004, pp. 87-88-89. Traduction de Philippe Jaccottet.



    * D.R. Ph., Stefano Giacomini.
    ** Source.





    GIUSEPPE UNGARETTI


    Ungaretti_giuseppe
    Source



    ■ Giuseppe Ungaretti
    sur Terres de femmes

    10 février 1888 | Naissance de Giuseppe Ungaretti
    7 février 1915 | Giuseppe Ungaretti
    16 février 1917 | Giuseppe Ungaretti, Naufragi
    9 juillet 1932 | Giuseppe Ungaretti, Carnets italiens
    16 janvier 1950 | Lettre de Giuseppe Ungaretti à Jean Paulhan
    12 septembre 1966 | Giuseppe Ungaretti, Dialogo
    2 juin 1970 | Mort de Giuseppe Ungaretti (+ notice bio-bibliographique)


    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur poesie.reportonline.it)
    108 poèmes de Giuseppe Ungaretti
    → (sur ina.fr)
    une exceptionnelle émission d’Archives du XXe siècle sur Giuseppe Ungaretti en deux parties (16/05/1971 – 57min49s) et (23/05/1971 – 45min13s)
    → (sur le site de la
    RAI) Giuseppe Ungaretti disant à voix haute certains de ses poèmes. Cliquer aussi ICI ou ICI
    → (sur You Tube) une interview (en italien) de Giuseppe Ungaretti par Pier Paolo Pasolini (extrait du film
    Comizi d’amore, 1963-64) :

    Giuseppe Ungaretti par Pier Paolo Pasolini .



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  • 28 janvier 1936 | Naissance d’Ismaïl Kadaré

    Éphéméride culturelle à rebours




    Ismail_kadare_
    Image, G.AdC




         Le 28 janvier 1936 naît en Albanie, à Gjirokastër, Ismaïl Kadaré. Poète et romancier marqué par la culture russe et soviétique ― découverte au temps de ses études à l’Institut Gorki de Moscou ―, Ismaïl Kadaré prend ses distances, dès les années 1970, avec le régime dictatorial du dirigeant albanais Enver Hoxha.
        Les romans de cette période, Avril brisé, Le Pont aux trois arches, Qui a ramené Doruntine, témoignent d’une prise de conscience aigue de la nature du totalitarisme. Interdit de publication, Kadaré songe à s’exiler loin de son pays. Ce qu’il fait dans les années 1990, où il obtient l’asile politique en France.
        Aujourd’hui, avec la fin du communisme en Albanie, Ismaïl Kadaré partage son temps entre son pays et la France. L’œuvre du « chantre » de l’Albanie a été traduite dans le monde entier.




    EXTRAIT

        Gjorg se souvint du châtiment appliqué quelques années avant dans son village lors d’une violation de la bessa*. Le meurtrier avait été fusillé par tous les hommes du village réunis et déclaré indigne d’être vengé, puis sans tenir compte du fait que ses habitants n’étaient pas coupables, la maison où l’hôte avait été tué en violation de la bessa avait été brûlée. Le maître de maison lui-même était le premier à y jeter des brandons et à la démolir à coups de hache, en criant « Puissé-je me laver de mes fautes envers le village et la bannière. » Derrière lui, munis eux aussi de brandons et de haches, venaient tous les hommes du village. Après quoi, pendant des années, tout objet ne devait être tendu au maître de maison que de la main gauche et par-dessus la jambe, pour lui rappeler qu’il devait reprendre le sang de son hôte. Car il était bien établi que l’on pouvait faire remise du sang de son père, de son frère et même de son enfant, mais jamais de celui de son hôte.
        Qui sait quelle déloyauté a été commise dans cette maison, se dit-il, en poussant du pied deux ou trois pierres. Elles émirent un bruit sourd. Il regarda tout autour pour voir s’il y avait d’autres maisons, mais ne vit qu’une ruine, à quelque vingt pas. Qu’est-ce donc ? se dit-il. Machinalement, il s’élança vers ces décombres, en fit le tour et remarqua la même chose aux quatre coins. Les pierres de fondations avaient été arrachées. Est-il possible que tout un village ait été châtié ? se demanda-t-il. Mais lorsqu’il rencontra un peu plus loin une autre ruine, il se convainquit qu’il devait en être ainsi. Il avait entendu parler, quelques années auparavant, d’un village lointain qui avait violé la bessa et avait été puni par la Bannière. Un intermédiaire avait été tué au cours d’une querelle de limites entre deux villages. La bannière chargea de la reprise de son sang le village où il avait été tué. Le village ayant eu l’inconscience de ne pas reprendre le sang, il fut décidé de le détruire.
         Gjorg erra longtemps d’un pas léger, comme une ombre, d’une ruine à l’autre. Qui donc était l’homme qui avait entraîné dans sa mort un village entier ? La surdité des ruines était atroce. Un oiseau, dont Gjorg savait qu’il ne criait que la nuit, faisait « or », « or », et lui-même, se souvenant qu’il ne lui restait pas beaucoup de temps pour atteindre la kulla, chercha des yeux la grand-route. Le cri de l’oiseau perça encore le silence, très loin cette fois-ci, alors que Gjorg se redemandait qui pouvait bien être l’homme qui avait été trahi dans ce malheureux village. « Or-or ! » fut la réponse, qui résonna à son oreille un peu comme son nom « Gjorg-Gjorg ».Il sourit en se disant : « Voilà que tu entends des voix », et se dirigea vers la route.

    Ismaïl Kadaré, Avril brisé [1978], Éditions Fayard, 1982 ; Le Livre de Poche biblio, 1989, pp. 42-43. Traduit de l’albanais par Jusuf Vrioni.



    * Note d’AP : la bessa = la « parole donnée », « la parole d’honneur ».



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  • Valérie Rouzeau


    BIO/BIBLIO

    VALÉRIE ROUZEAU


    Portrait_de_valerie_rouzeau
    Image, G.AdC




        Née à Cosne-sur-Loire (Nièvre) en 1967, Valérie Rouzeau jouit dans le monde poétique d’aujourd’hui, d’une aura toute particulière. Reconnue par ses pairs comme une inventrice talentueuse, elle l’est aussi par un public plus modeste et plus jeune. Celui des établissements scolaires et des centres culturels de banlieue. C’est que Valérie Rouzeau, issue d’une famille peu ordinaire de ferrailleurs, vit et écrit en banlieue. Elle en parle le langage rude et râpeux, convertit en écriture ses idiomes et ses images. Mais pas seulement. Ses études littéraires de traductrice (elle est la traductrice de Sylvia Plath et de William Carlos Williams) l’ont amenée à triturer la langue et Valérie Rouzeau détourne volontiers les expressions toutes faites pour leur redonner sens et vitalité. Un sens qui a à voir avec l’enfance et la mort, l’amitié et la vie, l’amour et le rien. Les pirouettes de langage, les jeux « à cloche-pied » se changent en images-choc de la vérité. Ce qui donne à la poésie de Valérie Rouzeau son rythme accéléré et sa force coup-de-poing. Une écriture originale dans le paysage poétique actuel, où la rencontre inattendue entre le surréel du quotidien et la distanciation gouailleuse face à elle-même, crée sans cesse la surprise. Entre tendresse et drôlerie.

        Valérie Rouzeau vit de sa poésie et des nombreuses activités et prestations qu’elle donne autour de la poésie. Ateliers d’écriture, lectures publiques, rencontres et entretiens, direction de revues poétiques.

        Valérie Rouzeau est l’auteur de nombreux recueils. Parmi ses ouvrages les plus récents figurent:

    Pas revoir, Le Dé bleu, 1999 ;
    Neige rien, Unes, 2000 ;
    Va où, Le Temps qu’il fait, Prix Tristan Tzara, 2002 ;
    Kékszakállū, Les Faunes éditeurs, 2004 ;
    Récipients d’Air, Le Temps qu’il fait, 2005 ;
    Apothicaria, Éditions Wigwam, 2007 ;
    Vrouz, Poésie, La Table Ronde, 2012 ;
    Sens averse, Poésie, La Table Ronde, 2018.




    ■ Valérie Rouzeau
    sur Terres de femmes

    une fiche bio-bibliographique sur Valérie Rouzeau
    [J’aime aller dans la rue avec en tête un chant] (extrait de Sens averse)
    À me bercer (extrait de Va où)
    Nous nous serions perdus (poème de jeunesse)
    Oie rêve à l’azur (note de lecture sur Apothicaria)
    25 décembre | Valérie Rouzeau, Quand je me deux
    Quand je passerai
    Valérie Rouzeau, Vrouz (lecture de Tristan Hordé)
    [Tout s’écaille] (extrait de Vrouz)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes 2012)
    Dans le vent d’hiver
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    le portrait de Valérie Rouzeau (+ un extrait de Va où)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur le tiers livre)
    un dossier de 34 pages sur Valérie Rouzeau, réalisé par l’équipe de la médiathèque municipale Jacques-Thyraud de Romorantin-Lanthenay [texte de présentation d’Angèle Paoli] (PDF)
    → (sur le site des Découvreurs de poésie) un
    article de Thierry Guichard paru dans Le Matricule des Anges (Numéro 027 – août-septembre 1999)




    » Retour Incipit de Terres de femmes

  • Le Printemps des poètes 2008 :
    Valérie Rouzeau à Porto Vecchio

    Agenda culturel
    Printemps des poètes 2008

    Logo_pdp



    Toile_rouge
    Image, G.AdC



    L’Association Entrelignes et le Centre Culturel de Porto-Vecchio
    présentent la Troisième édition de


    Voyage en vers



    du vendredi 7 mars au samedi 8 avril



    Carte_bis




    Vendredi 7 mars 2008 :


    10h00

    Bibliothèque Municipale de Porto Vecchio :
    Mur Poétique réalisé par la section Arts-Plastiques du C.A.C.E.L. de Porto Vecchio.

    14h00
    Centre Culturel :
    Avec le parrainage du Lions Club de Porto Vecchio remise des prix du concours de Poésie. Classes participantes : Cours moyen des écoles primaires de Porto Vecchio 1, Porto Vecchio 2, Trinité, Muratello, Conca, Sainte Lucie de Porto Vecchio, Lecci. Soit 250 élèves.
    Une animation sera proposée par la troupe théâtrale La Salicorne avec la projection d’un court métrage proposant le travail de création de Walther Fahrer, professionnel de la bande dessinée.

    Le jury du concours de Poésie sera composé des membres du bureau d’Entrelignes et des personnes déléguées par les partenaires du projet.

    15h00
    Spectacle de contes pour jeune public proposé par Les Artisans du Songe : Va ranger ta chambre ! (Contes adaptés du folklore russe) : adaptation, interprétation, et scénographie : Toinou Massiani, collabaration artistique : Myriam Azencot, montage son : J.Bernard Rongiconi, costumes accessoires : Féli Massiani.

    18h00
    Centre Culturel :
    Invitée d’honneur : Valérie Rouzeau
    « Une voix qui se reconnaît au premier signe, au premier souffle, que l’on entend une fois pour toutes, et à chaque fois une fois pour toutes, comme personne. » (André Velter, Le Monde des Livres, vendredi 5 avril 2002).
    Valérie Rouzeau lira ses poèmes. Cette lecture sera suivie d’une causerie autour de l’œuvre du poète

    20h30
    Exposition des photographies artistiques de Bettie Culioli
    Café-Poésie avec l’exceptionnelle participation de Valérie Rouzeau. Un musicien du C.A.C.E.L. accompagnera la soirée. Ouvert à tous les publics



    Samedi 8 mars 2008


    21h00
    Projection-débat à la cinémathèque de Corse
    La Première Lettre
    1979, 6 x 50’. Réalisation : Armand Gatti, Stéphane Gatti, Hélène Chatelain, Claude Mouriéras.

        Sollicité, juste après l’expérience montbéliardaise, par une association culturelle de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau, pour un nouveau projet d’écriture collective, Gatti s’empare de l’histoire de Roger Rouxel, écrit un poème et l’offre à toute une population. De ce texte et des réponses qu’il suscite, naît cette série de films. Le premier évoque l’histoire de ce jeune métallo de Vitry entré en résistance, arrêté, torturé et fusillé. Les cinq autres rendent compte de la manière dont les habitants de toute une région, organisés en groupes de travail, ont réagi en fonction de leur vie quotidienne et se sont emparés du personnage.



    Écrire
    1995 , 24′, couleur, documentaire
    Conception : Jean-Louis Le Tacon, Emmanuelle K. Réalisation : Jean-Louis Le Tacon. Production : Point du Jour, France 3 Paris-Ile-de-France. Participation : CNC, ministère de la Culture et de la Francophonie (DP).

        À l’origine de ce film, la simple curiosité de ses auteurs quant à « la place de l’écrire dans la vie quotidienne ». Pour y répondre, une dizaine de personnes des deux sexes, d’âge et d’origine sociale divers, ont été choisies, de manière plutôt aléatoire, pour témoigner de leur pratique. Au total, une galerie de portraits, ludique et sensible…

        Cahier de recettes de cuisine amoureux, correspondance ou journal intime, stylo ou minitel, trace d’un moment de vie ou du temps qui passe, les moyens employés et les formes que revêtent ces écritures privées sont aussi variés que les intentions et l’état d’esprit de leurs auteurs. Pourtant, un trait commun se dégage dans cette mosaïque : la manière dont chacun accompagne cette activité de toute sorte de rites en fait un espace réservé, et finalement extra-ordinaire.




    Voir aussi :
    – (sur Terres de femmes) Le Printemps des poètes 2008 : Hélène Sanguinetti dans le Cap Corse.


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  • Voyage en vers

    Agenda culturel
    Printemps des poètes 2008

    Logo_pdp



    Toile_rouge
    Image, G.AdC



    L’Association Entrelignes et le Centre Culturel de Porto-Vecchio
    présentent la Troisième édition de


    Voyage en vers



    du vendredi 7 mars au samedi 8 avril



    Carte




    Vendredi 7 mars 2008 :

    10h00

    Bibliothèque Municipale de Porto Vecchio :

    Mur Poétique réalisé par la section Arts-Plastiques du C.A.C.E.L. de Porto Vecchio

    14h00

    Centre Culturel :

    Avec le parrainage du Lions Club de Porto Vecchio remise des prix du concours de Poésie. Classes participantes : Cours moyen des écoles primaires de Porto Vecchio 1, Porto Vecchio 2, Trinité, Muratello, Conca, Sainte Lucie de Porto Vecchio, Lecci. Soit 250 élèves.
    Une animation sera proposée par la troupe théâtrale La Salicorne avec la projection d’un court métrage proposant le travail de création de Walther Fahrer, professionnel de la bande dessinée

    Le jury du concours de Poésie sera composé des membres du bureau d’Entrelignes et des personnes déléguées par les partenaires du projet.

    15h00

    Spectacle de contes pour jeune public proposé par Les Artisans du Songe : Va ranger ta chambre ! (Contes adaptés du folklore russe) : adaptation, interprétation, et scénographie : Toinou Massiani, collabaration artistique : Myriam Azencot, montage son : J.Bernard Rongiconi, costumes accessoires : Féli Massiani

    18h00
    Centre Culturel :
    Invitée d’honneur : Valérie Rouzeau
    « Une voix qui se reconnaît au premier signe, au premier souffle, que l’on entend une fois pour toutes, et à chaque fois une fois pour toutes, comme personne. » (André Velter, Le Monde des Livres, vendredi 5 avril 2002)
    Valérie Rouzeau lira ses poèmes. Cette lecture sera suivie d’une causerie autour de l’œuvre du poète

    20h30
    Exposition des photographies artistiques de Bettie Culioli
    Café-Poésie avec l’exceptionnelle participation de Valérie Rouzeau. Un musicien du C.A.C.E.L. accompagnera la soirée. Ouvert à tous les publics



    Samedi 8 mars 2008

    21h00
    Projection-débat à la cinémathèque de Corse
    La Première Lettre
    1979, 6 x 50’. Réalisation : Armand Gatti, Stéphane Gatti, Hélène Chatelain, Claude Mouriéras.

    Sollicité, juste après l’expérience montbéliardaise, par une association culturelle de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau, pour un nouveau projet d’écriture collective, Gatti s’empare de l’histoire de Roger Rouxel, écrit un poème et l’offre à toute une population. De ce texte et des réponses qu’il suscite, naît cette série de films. Le premier évoque l’histoire de ce jeune métallo de Vitry entré en résistance, arrêté, torturé et fusillé. Les cinq autres rendent compte de la manière dont les habitants de toute une région, organisés en groupes de travail, ont réagi en fonction de leur vie quotidienne et se sont emparés du personnage.



    Ecrire
    1995 , 24′ , couleur , documentaire
    Conception : Jean-Louis Le Tacon, Emmanuelle K. Réalisation : Jean-Louis Le Tacon. Production : Point du Jour, France 3 Paris-Ile-de-France. Participation : CNC, ministère de la Culture et de la Francophonie (DP).

    A l’origine de ce film, la simple curiosité de ses auteurs quant à « la place de l’écrire dans la vie quotidienne ». Pour y répondre, une dizaine de personnes des deux sexes, d’âge et d’origine sociale divers, ont été choisies, de manière plutôt aléatoire, pour témoigner de leur pratique. Au total, une galerie de portraits, ludique et sensible…

    Cahier de recettes de cuisine amoureux, correspondance ou journal intime, stylo ou minitel, trace d’un moment de vie ou du temps qui passe, les moyens employés et les formes que revêtent ces écritures privées sont aussi variés que les intentions et l’état d’esprit de leurs auteurs. Pourtant, un trait commun se dégage dans cette mosaïque : la manière dont chacun accompagne cette activité de toute sorte de rites en fait un espace réservé, et finalement extra-ordinaire.


  • Maddalena Rodriguez-Antoniotti, Bleu Conrad

    Topique : Bleu
    Maddalena Rodriguez–Antoniotti, Bleu Conrad,
    Le Destin méditerranéen de Joseph Conrad,

    Albiana, 2007.


    Maddalena R-A
    Image, G.AdC








    BLEU CONRAD, UNE « MÉTAPHORE DE L’ABSENCE »



    Quelle couleur donner à l’absence ? Quelle couleur donner au manque que suscite l’absence ? Lorsque, comme Joseph Conrad, l’on a connu les mers lointaines et que la favorite a pour nom Méditerranée ; lorsque, après y avoir fait ses armes en pleine adolescence, la mer est soudain confisquée, la couleur de l’absence est le bleu, l’indéfiniment bleu du ciel et de la mer.

    « Métaphore de l’absence », la couleur qui taraude la vie de Joseph Conrad depuis l’âge de ses dix-sept ans est aussi celle que Maddalena Rodriguez-Antoniotti a choisie pour titre de son dernier ouvrage. Bleu Conrad. Métaphore à ce point essentielle que le bleu est intimement uni au nom de Conrad, intimement associé à lui. Et, selon Maddalena Rodriguez-Antoniotti, suffit à définir l’homme d’exception que fut le Polonais d’Angleterre. Ainsi le bleu, couleur de l’absence et du manque, court en filigrane de chapitre en chapitre, d’une page à l’autre de cette vaste somme biographique. Consacrée au grand navigateur et au grand écrivain que fut Joseph Conrad. La métaphore du bleu tisse au cœur de l’ouvrage Bleu Conrad un vaste réseau de sens, et guide la lecture. Une lecture dense et foisonnante, à l’image de l’ouvrage lui-même. Dont le titre concis et énigmatique de Bleu Conrad est explicité par le sous-titre : Le Destin méditerranéen de Joseph Conrad.

    Car c’est bien le destin d’un homme hors pair que celui de cet exilé de Pologne qui choisit très tôt de quitter la terre des origines pour des cieux infinis et pour une vie d’errance en mer plus conforme avec sa vision de l’homme libre. C’est le récit de ce destin que l’historienne Maddalena Rodriguez-Antoniotti a voulu nous faire partager. Un récit qui commence à rebours, à partir de la date du 3 février 1921. Date du début du dernier voyage en Corse. Joseph Conrad a soixante-trois ans lorsqu’avec Jessie, son épouse, le navigateur effectue, à bord de l’Iberia, celle qu’il sait être sa dernière traversée. L’occasion pour Maddalena Rodriguez-Antoniotti de retracer dans le moindre détail les rêves les plus fous, les attentes et les espoirs déçus de Conrad. Et pour le plus « débritannisé » des auteurs, de faire le point sur sa vie. L’ultime rêve de Conrad est de profiter du séjour dans l’île pour rendre visite une dernière fois à celui qui fut l’irremplaçable ami, Dominique Cervoni. Après un long séjour à Ajacciu où Conrad ne trouve de bien-être qu’auprès des vieux loups du port, l’auteur de Nostromo – nom inspiré à Conrad par la figure hauturière de l’aventurier-navigateur Capcorsin – entreprend le voyage dans le Cap Corse et se rend à Luri, sur la tombe où repose Cervoni. Le bleu de la nostalgie ne quittera plus Conrad, car c’est aux côtés de Cervoni que le jeune homme a vécu, jadis, ses premières expériences exaltantes de la mer. En route vers les Amériques, à bord du Saint-Antoine ou du Tremolino. Une exaltation inoubliable dont Joseph Conrad ne guérira jamais. Sauf à la transcender par l’écriture. Ce dont témoigne son œuvre immense.

    Si le bleu est la couleur du manque et de la nostalgie pour Joseph Conrad, la couleur de « la passion selon M. R.-A. », c’est Joseph Conrad. Une rencontre qui s’est faite par effraction, confie l’auteure dans son Post-scriptum. Mais une rencontre fondamentale à trois dimensions. Conrad, la Corse, Maddalena. Passion pour une terre – la Corse – et passion pour un homme qui a adulé cette terre.

    À mi-chemin entre biographie et essai, entre littérature et Histoire, la passion de Maddalena Rodriguez-Antoniotti se lit dans le foisonnement débordant – presque trop ? – de l’écriture et dans celui, très riche, des références multiples – musicales (Debussy), picturales (Van Gogh, Matisse), historiques, littéraires. Un beau travail d’érudition, nourri des lectures les plus diverses – documents d’archives, articles de revues,… – sans oublier l’œuvre romanesque de Conrad et ses Lettres françaises.

    Préfacé par Kenneth White – qui souligne « le champ de pensée » ouvert par Maddalena Rodriguez-Antoniotti, Bleu Conrad est un bel ouvrage qui allie qualités d’écriture et qualités artistiques. Au bleu qui court en filigrane de chapitre en chapitre répond le bleu des « diptyques photographiques » réalisés par l’auteure elle-même. Mais pas seulement. Aux très belles photos de Maddalena Rodriguez-Antoniotti viennent s’ajouter les clichés d’archives, « délibérément traités en sépia ».

    Hommage à l’écrivain épris d’absolu, Bleu Conrad est aussi hymne vibrant à la Méditerranée.



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli




    ________________________________________________________
        Historienne de formation, Maddalena Rodriguez-Antoniotti est peintre, photographe et essayiste. Elle a publié en 2005 chez Albiana Comme un besoin d’utopie, le Parcours du Regard, un parcours d’art contemporain en Corse, et, en 2010, chez Images en Manœuvres Éditions, Corse, Éloge de la ruralité. Elle a également écrit dans diverses revues dont la Revue fora ! (« Faire trace, faire signe », N° 2, Hiver-printemps 2008).





    ■ Joseph Conrad
    sur Terres de femmes

    3 février 1921 | Joseph Conrad. En partance pour Ajaccio (Incipit de Bleu Conrad)
    14 juillet 1900 | Joseph Conrad, Lord Jim
    Kenneth White | Conrad sur L’Île-Grande



    ■ Maddalena Rodriguez-Antoniotti
    sur Terres de femmes

    Corse, Éloge de la ruralité (note de lecture d’AP)





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  • 24 janvier 1862 | Naissance d’Edith Wharton

    Éphéméride culturelle à rebours




        Le 24 janvier 1862 naît à New York Edith Newbold Jones. Fille d’une très ancienne et très riche famille américaine, Edith Newbold Jones devient Edith Wharton en épousant Edward Wharton, un aristocrate de Boston.



        Edith Wharton est l’auteur de nombreux romans qui ont fait l’admiration d’Henry James et de Paul Bourget. Mais aussi de Joseph Conrad qui considère L’Eté (1918) ― un classique de la littérature américaine et de la littérature féminine ― comme le meilleur et le plus abouti de ses écrits. « Peut-être parce qu’y sont dévoilés les mécanismes intimes et habituellement cachés de la personnalité, l’aspect extra-social de notre nature si souvent présent dans les écrits de Conrad lui-même. »





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    Ph., G.AdC






    EXTRAIT


        Then he clambered on till the trees closed in on him. Presently, from high overhead, Charity heard the ring of his axe.
        She lay on the warm ridge, thinking of many things that the woodsman’s appearance had stirred up in her. She knew nothing of her early life, and had never felt any curiosity about it: only a sullen reluctance to explore the corner of her memory where certain blurred images lingered. But all that had happened to her within the last few weeks had stirred her to the sleeping depths. She had become absorbingly interesting to herself, and everything that had to do with her past was illuminated by this sudden curiosity.
         She hated more than ever the fact of coming from the Mountain ; but it was no longer indifferent to her. Everything that in any way affected her was alive and vivid: even the hateful things had grown interesting because they were a part of herself.
        « I wonder if Liff Hyatt knows who my mother was ? » she mused; and it filled her with a tremor of surprise to think that some woman who was once young and slight, with quick motions of the blood like hers, had carried her in her breast, and watched her sleeping. She had always thought of her mother as so long dead as to be no more than a nameless pinch of earth; but now it occurred to her that the once-young woman might be alive, and wrinkled and elf-locked like the woman she had sometimes seen in the door of the #660033 house that Lucius Harney wanted to draw.





        Puis il reprit sa marche lente, et s’enfonça dans la forêt. Très haut au-dessus d’elle, Charity entendit bientôt le bruit de sa hache.
        Elle restait étendue sur la terre chaude, pensant aux choses lointaines que la venue du bûcheron avait réveillées en elle. De ses premières années, elle ne savait rien et jusqu’à ce jour aucune curiosité à ce sujet n’avait poussé en elle : elle éprouvait plutôt une répugnance secrète à explorer les coins de sa mémoire où traînaient, de-ci, de-là, certaines images à demi effacées. Cependant, tout ce qui lui était arrivé depuis ces dernières semaines l’avait profondément remuée et troublée. Elle se sentait prise pour elle-même d’un intérêt nouveau, absorbant, et cette curiosité soudaine projetait sa lumière sur tout ce qui se rapportait à son passé.
         Même le fait de venir de la Montagne ne lui était plus indifférent. Tout ce qui d’une façon quelconque la touchait était devenu pour elle vivant et animé; même les choses dont elle était le moins fière prenaient de l’intérêt puisqu’elles étaient une partie de sa propre vie.
        ― Je me demande si Liff Hyatt a connu ma mère ? se dit-elle tout haut.
        Un frisson d’étonnement la secoua en pensant qu’une femme, qui avait été jadis jeune et souple, avec un sang vif comme celui qui courait dans ses veines, l’avait portée dans son sein, et avait veillé sur ses premiers sommeils. Elle avait toujours pensé à sa mère comme à une morte devenue depuis longtemps une anonyme poignée de poussière; et elle se demandait maintenant si cette mère, jadis jeune, n’était pas vivante encore et peut-être toute ridée et sordide, comme la pauvresse qu’elle avait quelquefois vue à la porte de la maison brune que Lucius Harney voulait dessiner.


    Edith Wharton, Été [Summer, 1918], chapitre V, Éditions 10/18, 1985, pp. 54-55.





    EDITH WHARTON


    Edith_wharton_bis
    Photographe inconnu, Edith Wharton,
    Library of Congress,
    Prints and Photographs Division,
    Washington, D.C.
    Source



    ■ Edith Wharton
    sur Terres de femmes

    11 août 1937 | Mort d’Edith Wharton


    ■ Voir aussi ▼

    → (sur The Literature Network) le texte intégral de Summer



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