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  • Gerhard Falkner / À Grüningen / In Grüningen

     >> Poésie d'un jour 

     

     

     

      A 

     

     

     

     

     

     

     

     " seule la trace de ce qui a déjà été abandonné" 

    Photo G.AdC 

     

     

    KOPFMUSIK

     

    unsere Gedichte werden vergessen
    werden,– bleiben wird allein
    das Kopfweh
    derer, die sie nicht behalten haben

    unsere Gedichte werden sich
    gegenseitig im Stich lassen
    wozu der Aufwand
    dem Grashalm
    mit einem Lüftchen
                  diesen göttlichen Klaps zu versetzen

    nur die Spur dessen
    was schon verlassen
    zuvor und seit je
    wird leuchten
                 wie bisher

     

     

     

    MUSIQUE DE TÊTE

     

    nos poèmes tomberont
    dans l’oubli – ne restera que
    le mal de tête
    de ceux qui ne les ont pas conservés

    nos poèmes s’abandonneront
    mutuellement
    à quoi bon s’efforcer
    d’un peu de souffle
    de fourguer au brin d’herbe
                 cette petite tape divine

    seule la trace de ce qui
    a déjà été abandonné
    avant et depuis toujours
    brillera
                comme par le passé

     

     

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    Gerhard Falkner, À Grüningen / In Grüningen, Poèmes choisis et traduits par Joël Vincent, Alidades . bilingue, 2024, pp.38, 39.

     

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    Poète, dramaturge, essayiste et traducteur (notamment des poètes de langue anglaise, tels Hopkins, Ashbery, Yeats), Gerhard Falkner est né en 1951.
    Poèmes endogènes est paru en 2000. D’autres recueils ont suivi, dont Hölderlin Reparatur en 2008, Schorfheide en 2019.
    La réflexion sur le sens et l’inanité de la pratique poétique est au centre de ses préoccupations.
    De nombreux prix lui ont été décernés, parmi lesquels le prix Schiller en 2004, le prix Peter Huchel en 2009, et le prix August-Graf von Platen en 2009.

     

     

  • Yannis Kiourtsakis / Camus et Séféris / Une affaire de lumière

    << Essai de →Yannis Kiourtsakis

     

     

     

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    Camus et Séférisphotos / Google images 

     

     

     

    La lumière, l’homme, l’amour

    Telle est pour Camus comme pour Séféris, la triade sacrée, œuvre de la nature ou de la divinité, peu importe. Et à l’image de cette œuvre, la créature qu’est l’être humain est conçue par eux, loin de tout humanisme abstrait, dans sa présence la plus concrète, la plus charnelle, la plus humble.
    Parions donc, avec Camus, pour la renaissance. Deux incidents, tout à fait menus, mais qu’ils prennent soin de narrer l’un et l’autre, nous y aideront :

    Juin 1958. Camus et ses amis français déjeunent, après leur baignade, en plein air dans une taverne de Samos. Un groupe « de beaux enfants » vient les observer.

    « L’une des petites filles, Matina, aux yeux dorés, touche, écrit-il, mon cœur ». Quand les amis quittent la taverne, Matina vient près de la voiture, et alors, note Camus, « je prends sa petite main ».

    Novembre 1967. Séféris déjeune en compagnie près de la mer dans un village du Magne. Son attention est attirée par une petite vieille, mince, agile, vivace, qui marche au loin très vite en faisant jouer sa canne en l’air, sans s’y appuyer. « C’est ma tante, elle a 102 ans », dit un des convives. Cette apparition hante, il ne sait pourquoi, son esprit pendant plusieurs jours ; et il finit par écrire : « Cette créature est restée dans ma mémoire comme un don de Dieu. »

    C’est à la lumière de tels faits, apparemment insignifiants, mais ô combien significatifs, que j’aimerais clore cet essai en lisant les deux pensées suivantes. Séféris – conférence sur Dante (1966) : « S’il est vrai que l’enfer c’est les autres, comme l’affirme l’un de nos maîtres penseurs, il est non moins vrai que le paradis c’est les autres. Et les autres sont aussi nous-mêmes […] Paradis et enfer ne peuvent, je crois, être séparés, et, si nous le pouvons, ne mettons pas en pièces l’âme humaine.» 

    Camus, Retour à Tipasa : « Il y a seulement de la malchance à ne pas être aimé ; il y a du malheur à ne pas aimer. Nous tous, aujourd’hui mourons de ce malheur. » Nos sociétés ne meurent-elles pas de ce malheur ?

     

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    Yannis Kiourtsakis, Camus et Séféris, Une affaire de lumière, Dessin de Renaud Allirand, La tête à l’envers 2024, pp.74,75.

     

    ♦ Voir aussi ♦

    Séféris sur →Tdf
    Camus surTdf

     

     

  • TdF sommaire du mois de mai 2024 / N° 232

     

     

    TDF MAI 2024

     

     

     

     

     

     

     

     

    Image: G.AdC

    ♦ SOMMAIRE DU MOIS  DE MAI 2024  ♦

    ♦ Cartouche du N°232 de Terres de femmes / mai 2024 ♦

     

    Anne Barbusse / Recluse
    Margherita Guidacci / Le Retable d'Issenheim suivi de L'Horloge de Bologne
    Fernando Pessoa / Quatrains au goût populaire
    Lydia Padellec / Le dernier Refuge
    Cécile Guivach et Jean-Louis Kuntzel / Tu dis la vie
    Geoffrey Squires / Sans titre
    Anne-Lise Blanchard / Soliloque pour Elles
    Pascal Commère / Garder la terre en joie
    Éric Sautou / Histoires qui n'ont pas pu
    Guénane / Sourcellerie / Lecture de Marie-Hélène Prouteau
    Ron Rash / Réveiller les morts
    France Burghelle Rey / Les Promesses du chant
    Guénane / Sourcellerie
    Laurine Rousselet / Danser dans l'immensité
    Claudine Bohi / Je cherche un enfant
    Philippe Leuckx / Ce fragile chemin des choses
    Estelle Fenzy / Le Goût des merveilles
    Patricia Pinzuti-Gintz / Rétrospective à trois voix / Bernadette Engel-Roux / Sylvie Fabre G. / Angèle Paoli
    Jean-Louis Bernard / Héritage du souffle / Lecture de Michel Diaz
    Matthieu Freyheit / tout près les dinosaures
    Clément Bollenot / Ici l'horizon
    Sabine Huynh / Prendre la mer
    Jean-Louis Giovannoni / Choix de poèmes
    Guillaume Dreidemie / Le Matin des Pierres / Lecture de Michel Ménaché
    Antonia Pozzi / Un fabuleux silence / Journal de poésie 1933-1938

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                    ♦ Tdf sommaire du mois d'avril 2024 ( N°231 )
                    ♦ Cartouche du sommaire du mois d'avril 2024 ( N° 231 )  

                                                      ♦  Voir le  →  répertoire chronologique de tous les numéros

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  • Terres de femmes n° 232 ―mai 2024

    CLIQUER SUR LA PHOTO
    pour accéder au SOMMAIRE
    du numéro du mois de mai 2024

     

    TDF MAI 2024

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Image: G.AdC

    Responsable de la rédaction : Angèle Paoli
    Coordination éditoriale et mise en pages :  Yves Thomas ( † 2021 ) 
    Direction artistique et mise en images : Guidu Antonietti di Cinarca:(G. AdC ) 
     
     

     

  • Margherita Guidacci / Le Retable d’Issenheim suivi de L’Horloge de Bologne

      <<Poésie d'un jour

     

     

     

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    Le Retable d'Issenheim de Mathis Grünewald  /  source 

     

     

     

     

     

                              La fontana

     

    Il tuo sogno lustrale ! Poiché la pioggia lava
    il mondo, e le sorgenti
    balzano impetuose
    dal suo cuore oscuro,

    preparare un bacino per accogliere
    l’innocenza dell’acqua… Con un gioco
    di delfini, forse, o di candidi uccelli
    nel bordo istoriato, e al centro volti di marmo
    che da labbra enigmatiche
    versino un instancabile sussurro.

    La tua fontana mai compiuta, ed ora
    con te perduta nella notte ! Tu solo
    ne conosci il segreto, sei tu la sua conchiglia,
    l’orecchio teso ad un perenne ascolto,

    mentre vene invisibili traversano
    nel profondo la terra senza nome
    che racchiude colui
    che fu Mathis Grünewald –
    in una fossa d’appestati, fuori
    delle mura di Halle.

     

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    Mathis Grünewald :  source / wikipedia

     

    La fontaine

     

    Ton rêve lustral ! Puisque la pluie
    lave le monde, et puisque les sources
    jaillissent impétueuses
    de son cœur obscur,

    préparer un bassin pour recueillir
    l’innocence de l’eau… Avec des ébats
    de dauphins, peut-être, ou de pures colombes
    sur la margelle historiée, et au centre des visages de marbre
    qui de leurs lèvres énigmatiques
    laissent couler un inlassable murmure.

    Ta fontaine, jamais achevée, et à présent
    avec toi perdue dans la nuit ! Toi seul
    en connais le secret, toi-même tu es sa coquille,
    l’oreille tendue à une écoute sans fin,

    cependant que des veines invisibles traversent
    en ses profondeurs la terre sans nom
    où demeure celui
    qui fut Mathis Grünewald-
    dans une fosse de pestiférés, hors
    les murs de Halle.

    Livre(1)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Margherita Guidacci, Le Retable d'Issenheim suivi de L'Horloge de Bologne, Traduit de l'italien et présenté par Gérard Pfister, Arfuyen 2024, pp.56, 57.

     

    ♦ Voir aussi Margherita Guidacci sur → Tdf 

     

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    Note de l'éditeur 

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    © Getty Images /

    L'Horloge de Bologne : Le 2 août 1980 au matin, un terroriste inconnu déposa à la gare de Bologne une valise pleine d'explosif. La détonation eut lieu à 10 h 25 : à cette minute précise les aiguilles de l'horloge de la gare s'immobilisèrent et cette image, reproduite dans tous les journaux, devint comme un symbole du terrible événement. En cet attentat, le plus meurtrier qui ait jamais été commis en Europe, Margherita Guidacci reconnaît la terrifiante figure de ce siècle qui, à travers guerres, goulags et génocides, a porté la violence jusqu'à des extrémités encore insoupçonnées. Requiem pour notre temps, requiem pour une histoire tout entière marquée par l'héritage d'un même mal : " De la première étoile de sang naît tout un firmament. "

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  • Anne Barbusse / Recluse

    << Poésie d'un jour

     

     

                                                                                

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    Portrait d'Anne Barbusse / source 

     

     

     

     

    grange d’Adèle, maison de Catherine : recluses,

    chevrière, homosexuelle, néorurales, dans

    la nudité surplombant Vallon Pont d’Arc, le greffe touristique et
    l’explosion surfaite des rochers, calcul irréel
    de la pierre nue, ornières des charrettes que

    les bœufs du Paulou montaient à la crête, avec
    les vagues d’horizon ondulant entre les utopies
    des femmes et le val d’enfer inconscient
    du siècle parcheminé de la mondialisation du silence :

    j’écoute les prénoms, femmes invisibles
    tels les oiseaux de nos consciences,

                                                                           perchées
    parmi les chênes et les rapaces, totalement préoccupées
    des lauzes, du four à pain et de la maison du bouc,
    auréolées des murets quadrillant

    l’espace imparti à l’existence (herbes, pierres sèches
    tombant parfois par bruit sec et bref), solitude
    choisie dans la peur, cerclée
    d’hommes semi-apprivoisés, montant la côte dans
    le désir et l’instabilité

     

                                                                     –les chênes acquiescent,
                                  le vent pardonne,

                                                                   avec batteries solaires/ éolienne
                                   on recharge des téléphones portables (lien indubitable avec
                                   ce qui reste d’hommes),

                                                                        vent et soleil sont
                                   les alliés calculés du désir, et la pluie remplit
                                   les citernes pures, le monde est avec nous,

                                   la société s’achève au creux des vallées et n’en demeure
                                   que le goût étranglé du désir intermittent, la possibilité
                                   inquiète de l’amant, marcheur illusionné, dont
                                   les paroles accueillent arbres et corps, comme

                                   pierres saluées par notre exigence, vivantes et mutilées

                                   on a laissé en bas le poids du temps…

     

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                           Anne Barbusse, Recluse, Photo de couverture Hubert Dupommereulle, Pourquoi viens-tu si tard ? 2023, pp.45, 46, 47.

     

     

     

     

     

     

  • Fernando Pessoa / Quatrains au goût populaire

    << Poésie d'un jour

     

     

     

     

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    Portrait de Fernando Pessoa par → G.AdC

     

     

     

     

     

    Puseste a chaleira ao lume
       Com um jeito de desdém.
       Suma-te o diabo que sume
    Primeiro quem te quer bem !

     

    Tu as mis la bouilloire à chauffer
    Avec un air plein de dédain.
    T’emporte le diable qui en premier
    Emporte celui qui te veut du bien. ( 121)

     

    Lavadeira a bater roupa
    Na pedra que está na água.
    Achas a minha mágoa pouca !
    E muito tudo o que é mágoa.

    Toi qui bats le linge, lavandière,
    Sur la pierre qui est dans l’eau.
    Tu trouves que ma peine est légère !
    Mais tout ce qui est peine est de trop. 128

     

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    Quando passas pel rua
    Sem reparar em che passa,
          A alegria é toda tua
      E minha toda a desgraça.

     

    Quand dans la rue tu passes
    Sans remarquer qui passe,
        Toute la joie est pour toi
    Et tout le malheur pour moi. 253

     

    PESOA

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Fernando Pessoa, Quadras ao gosto popular / Quatrains au goût populaire, poèmes traduits du portugais par Danièle Faugeras  et Lorena Vita Perreira, Impressions à la gouache de Inge Kresser, Po&psy extenso, Éditions Érès 2024

     



    ■ Fernando Pessoa
    sur Terres de femmes ▼

    → [Ce soir l’orage a roulé] (extrait du Gardeur de troupeaux)
    → [Hommes de barre !] (extrait d’Ode maritime)
    → Les Îles Fortunées
    → Ulysse
    → 13 juin 1888 | Naissance de Fernando Pessoa
    → 13 juin 1930
    → 14 septembre 1931
    → 29 janvier 1932
    → 11 juin 1932


  • Lydia Padellec / Le dernier Refuge

    <<Poésie d'un jour

     

     

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    Samare d'érable  : source Wikipedia 

     

     

    Une   samare    entre   les   doigts. Une aile
    sèche qui aspire à voler.   Croquer la graine
    me donnera-t-elle l’illusion de revenir ?

     

    Chaque jour dresse un tronc veiné de cicatrices.*
    La  sève   s’est    figée    dans   mon   corps.    Je
    m’accroche    à    l’odeur    des    racines.      Les
    souvenirs     défilent    à toute allure.      Le cœur
    amputé.

     

    Parfois un cèpe se cache sous des feuilles.
    Un parfum de noisette   irrigue ma tête un
    court instant.   La vision    d’une omelette
    dans    une assiette    de porcelaine.   Puis
    un visage, un sourire.   La nuit à nouveau.

     

    Chablis    couché.    Un corps    immobile.
    Linceul de brume.   Branches et bras dans
    la terre.   L’écorce  frissonne sous l’assaut
    des insectes.    Écorce flétrie,   piquée   de
    remords.   J’avance   sur   un   fil d’herbes
    ténues. Le dos voûté   d’un trop plein    de
    ciel.

     

    *Vers extrait d’Étrange forêt de Louis Guillaume

     

     

    Padé

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Lydia Padellec, « II, Le dernier Refuge : l’Enfance, Légende armoricaine » in Le dernier Refuge, Collection Ecriterres, Éditions Sauvages 2024, pp.24, 25, 26, 27.
    Prix Paul-Quéré 2023-2024.

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    L Y D I A    P A D E L L E C

    Lydia Padellec portrait
    Source

    ■ Lydia Padellec
    sur Terres de femmes ▼

    Chambre en Elle, En couverture: Nacer De Nuevo, Remedios     Varo,1960, Collection Pour un  ciel désert, Éditions Rafael de Surtis,   2022. 
    → [C’est dans l’intimité du brin d’herbe…] [extraits] (extrait de Cicatrice de l’Avant-jour)[+ une notice bio-bibliographique]

    → Dans la nuit profonde du jour (extrait de Cicatrice de l’Avant-jour)
    → Entre l’herbe et son ombre (Titre provisoire) [extraits]
    → [Ma chambre, c’est mon sanctuaire] (extrait de Mémoires d’une enfant dérangée)
    → (dans l’anthologie Terres de femmes) La mère [autre extrait d’Entre l’herbe et son ombre (Titre provisoire)]

    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → Sur la trace du vent, le blog personnel de Lydia Padellec
    → (sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature) une notice bio-bibliographique (+ des extraits)
    → (sur La Pierre et le Selun entretien avec Lydia Padellec

     

     

  • Cécile Guivach et Jean-Louis Kuntzel / Tu dis la vie

           << Poésie d'un jour

     

     

     

                                                                                          

     

    Tu viens dans le poème
    je crois j’effleure tes dessins
    le camélia – sa couleur un peu trop
    le camélia – son rouge un peu trop
    Me demandes-tu d’où provient ce pigment
    S’il est né d’un trop de vie d’un trop d’ardeur

     

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    Du texte se détache la langue
    vers la nature tendue jusqu’à nous
    simplement – corps et rivage-
    Qui marche s’ouvre à la lumière

     

    La rivière découvre
    un ciel en nous
    l’eau répétant
    coquelicots
    au fond des corps

     

    Un chant d’oiseau ouvre en soi
    ailes où les matins s’envolent
    -l’herbe montée-
    Un temps le jardin

     

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    Cécile Guivarch et Jean-Louis Kuntzel, Tu dis la vie, Collection Duo, Les Lieux-Dits 2024

     

     

    CÉCILE GUIVARCH

    Cécile Guivarch portrait
    Ph. : Michel Durigneux
    Source

    ■ Cécile Guivarch
    sur Terres de femmes ▼

    C’est tout pour aujourd’hui, éditions La tête à l’envers, 2021
    → Cent ans au printemps (lecture d’AP)
    → Cent ans au printemps (lecture de Philippe Leuckx)
    → [Écrire ses yeux] (extrait de Cent ans au printemps)
    → Cécile Guivarch, mots et mémoire en double (chronique de Marie-Hélène Prouteau)
    → Sans Abuelo Petite (lecture d’Isabelle Lévesque)
    → [Je ne sais pas si tu es encore jeune](extrait de Sans Abuelo Petite)
    → [J’ai marché sur les morts]
    → Renée, en elle (lecture d’AP)
    → [des hommes tressaillent](extrait de S’il existe des fleurs)
    → Vous êtes mes aïeux (lecture de Gérard Cartier)
    → (dans l’anthologie Terres de femmes[ma grand-mère avait beaucoup de clés]

    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions La tête à l’envers) la fiche de l’éditeur sur C’est tout pour aujourd’hui
    → le site terre à ciel | poésie d’aujourd’hui

     

     

  • Geoffrey Squires / Sans titre

                                                                                       << Poésie d'un jour

     

     

    Collage jaune

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    "Peu de choses résistent à l’interprétation"

    Photos :→ G.AdC

     

     

     

     

     

     

    To find stories for these trees
    narratives of their foliation
    some reason for density

    Few things resist interpretation
    defend themselves successfully
    against comprehension

    And it is all in the air somehow
    hanging      trapped      with nowhere to go
    suspended above these deep indolent rivers
    with branches trailing     fish lying in pools

     

    Trouver des histoires à ces arbres
    les récits de leur feuillaison
    une raison à leur densité

    Peu de choses résistent à l’interprétation
    se défendent avec succès
    contre la compréhension

    Et tout est dans l’air en quelque sorte
    suspendu     piégé     avec nulle part où aller
    pendu au-dessus de ces profondes rivières indolentes
    où trempent des branches     poissons baignant
    dans des trous d’eau

     

     

    Squires

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Geoffrey Squires, « Sans titre » in Choix de poèmes, Traduit de l’anglais (Irlande) par François Heusbourg, Éditions Unes 2024, pp.86, 87.

     

     

    Geoffrey Squires

    Source

    ■ Geoffrey Squires
    sur Terres de femmes ▼


    Pierres noyées, édition bilingue, Éditions Unes, Nice, 2015
    → Sans titre (extrait)
    → [The sound changes as it moves] (extrait de Paysages et silences)