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Carnets de marche. 3
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Juan Gelman | el ángel de la tarde
Julio Romero de Torres, Carmen de Cordoba
Source
EL ÁNGEL DE LA TARDE
el ángel de la tarde
se arrancaba las plumas
y padecía en la cocina
era silencio como
tu voz o como lo que
vuela en tu voz
había dos mitades
imperferctas dulcísimas
devorándose a solas
a espaldas a sollozos
qué más nos duele esta hermosura?
L’ANGE DU SOIR
l’ange du soir
s’arrachait les plumes
et souffrait dans la cuisine
il était silence comme
ta voix ou comme ce qui
vole dans ta voix
il y avait deux moitiés
imparfaites si douces
se dévorant toutes seules
de dos de sanglots
que nous fait-elle plus mal cette beauté ?
Juan Gelman, Rostros, 1963, extrait du recueil Cólera buey in Confluences poétiques N° 3, décembre 2008, pp. 68-69. Traduit de l’espagnol (Argentine) par Jean Portante.
JUAN GELMAN
Source
■ Juan Gelman
sur Terres de femmes ▼
→ Arte poética
→ comentario XI (hadewijch)
→ comentario XXXIII (san juan de la cruz)
→ Vers le sud
■ Voir aussi ▼
→ le blog de Juan Gelman
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Carnets de marche. 2
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Carnets de marche. 1
Ph./Image, G.AdC
1.
Cinq ans bientôt. Et c’est déjà la fin. Un étau de douleur la tenaille. L’étreint. Elle s’accroche à ses pentes, elle s’accroche à ses cimes ― qui ne lui sont rien. Elle a pensé ― à tort ― qu’elle la bercerait du chant de ses rivages. Un chant qu’elle rejette avec mépris. Rejeté au mépris de la douleur qu’elle lui inflige. Dès lors, la quitter sans bruit. Sans fureur. S’éloigner doucement de celle qui fut, au long de ces années, amie et confidente. Aimée. Tendresse et ruptures. Ne plus penser à elle. Ne plus l’attendre. Ne plus attendre d’écho à sa voix. Ni à son silence.
Tu comprends maintenant. Cette rencontre de jadis fut une erreur, une voie empruntée pour te détourner de l’autre. L’autre à qui tu as infligé des souffrances pareilles à celles qu’aujourd’hui tu endures. Panser les cicatrices. Recoudre les blessures qui s’ouvrent. Qui suintent de l’écorchement vif où tu les tiens. Construire déconstruire reconstruire. Ne plus rien espérer derrière les silences. Ni parole ni sens. Faire fi de ce qui a jalonné de vie ta propre vie. Fleurs séchées entre les pages. Photos blêmies abandonnées au fil des jours. Coquillages et cailloux. À jamais perdus dans l’oubli. L’oubli qui prend forme dans la douleur. Il n’est plus temps. Il faut chercher ailleurs cette voix qui s’absente. Qui t’abandonne au deuil. Pauvre Ariane laissée sur les seuils de ta rive. Rivée à ton désespoir.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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1er août 1912 | Pierre Bonnard à la Galerie Bernheim-JeuneÉphéméride culturelle à reboursLe premier août 1912 paraît dans le n°44 de La Nouvelle Revue Française (pp. 374-376) un article de Gaston Gallimard sur les œuvres récentes du peintre français Pierre Bonnard, exposées à la galerie Bernheim-Jeune, galerie avec laquelle le peintre est sous contrat depuis 1906.
Pierre Bonnard, Été en Normandie, 1912
Huile sur toile, 128 x 114 cm
Musée Pouchkine, Moscou
Source
ŒUVRES RÉCENTES DE PIERRE BONNARD (GALERIE BERNHEIM)
Deux oranges se dorent au soleil ; un toit violet se cache sous les feuilles, les chaises du jardin causent entre elles, une dame s’emmitoufle, des yeux rient sous une frange blonde, un chat s’étire drôlement, des fillettes jouent à la barque dans une vraie barque ; un pauvre gosse, un tout petit, monte une route, tenant gravement sa boîte à lait. Peinture de frimousses. C’est le paradis de Bonnard.Ce que je ne réussis pas à aimer en d’autres, je l’aime en lui : cette désinvolture, cette facilité parfois un peu lâchée. C’est que Bonnard dédaigne d’être éternel. Sa peinture est essentiellement présente. Elle recommence comme les jours; elle est toujours nouvelle comme l’aube, comme le feuillage aussi frais le matin, que s’il n’avait jamais servi, jamais jauni, jamais reçu la poussière. Ici point de logique, point de notre logique. Il ne s’agit pas de trouver un accord entre notre sensibilité et nos idées ; et le miracle c’est que nous n’y songeons pas. Peut-être nous fatiguerions-nous de tant de caprice, de tant d’insouciance, mais cette peinture n’est pas faite pour s’imposer à nous. Par une chaude journée d’été, alors que le soleil dévore toutes couleurs et découpe brutalement la lumière, qu’il sonne « comme un coup de gong », il est exquis d’entrer dans cette salle qu’ombragent ces peintures, d’ouvrir les yeux abrutis de réverbération, les oreilles, les narines, les mains et de recevoir ce frais bouquet au visage, et de passer… Mais il est toujours délectable d’y revenir. La voilà, la vraie détente.Bonnard peint fonctionnellement, comme une plante pousse. Sa peinture s’ouvre, s’épanouit, se frise comme un beau chou, comme un enfant agite ses menottes. Elle est fraîche comme un marché, comme un éventaire. Elle est saine comme un poisson. Elle sort les ailes collées, pleines de beaux luisants de lumière, pleine de fils d’argent, comme un papillon qui éclôt. Elle sort comme un prolongement de la vie, comme une sève, avec l’autorité de la santé. Tout vient au jour ensemble, pêle-mêle, fripé, la sensation et ses vêtements en désordre ; mais tout se tend, se sèche, tout s’ordonne et s’arrange sous notre regard, comme sèche le feuillage au soleil, après la pluie. Et c’est pourquoi le lâché de la forme, ou même le manque de forme ne nous gêne pas. La jeunesse, la vitalité de cette peinture emporte tout, tant les éléments en ont de valeur par eux-mêmes. Pas de motifs, les choses sont là sans raison. Nous y « cherchons notre vie », nous y piquons, nous y fouillons avec la joie d’un enfant qui farfouille dans une boîte à ouvrage. Tout y a l’adorable gaucherie de l’enfance.Je vois Bonnard, se baladant, le nez en avant, les narines bien ouvertes. Il s’amuse partout. On sent qu’il n’a jamais son siège fait. Il est toujours curieux, en quête d’autre chose, toujours en passe d’autre chose, toujours en passe de se succéder, comme les mouvements multipliés et variés d’un chat. Mais nulle inquiétude en cette mobilité.Il est des œuvres qui naissent d’une sorte de torsion du cerveau et du cœur, après une lente et dure gestation ; l’effort lui-même en est créateur. Ces œuvres contiennent plus que leur auteur et leur destinée a tout l’essor des destinées humaines, elles portent tout le mystère et toute la force de la naissance et grandissent comme l’enfant. Jamais une œuvre de Bonnard ne le dépasse. Elle lui est toujours égale, identique. Mais sa richesse est toujours contenue, toujours discrète. On y sent couver le feu sous la cendre ; tout y est tamisé, comme le couchant par les arbres dans un verger. Il s’en faut d’un rien qu’un rayon n’éclate…De première source, sans intermédiaire, Bonnard livre sa peinture telle quelle, tout fraîchement inventée. C’est un jardin livré à lui-même, sans jardinier. C’est libre comme un jeu. Les hasards peuvent être déconcertants. C’est toujours pris dans l’ensemble. Ça se compose tout seul avec ses accidents heureux ou malheureux, comme la nature. En chaque coin de la toile, je sens la pulsation charmante de la vie.Bonnard est à peine créateur tellement il est doué. Il ne fait que répandre ses dons. Il se déploie, il se dépêtre, il prend sa place, comme un organe se développe et son progrès chaque fois est dans l’amplitude plus large d’une dilatation plus aisée. Il fait penser à la croissance d’un corps vivant.Il n’est d’autre raison de l’admirer que de l’aimer.
Gaston Gallimard, in L’Esprit N.R.F, 1908-1940, Édition établie et présentée par Pierre Hebey, 1990, pp. 163-165.
PIERRE BONNARD
■ Pierre Bonnard
sur Terres de femmes ▼
→ 23 janvier 1947 | Mort de Pierre Bonnard
→ 17 mars 2015 : Ouverture de l’exposition « Pierre Bonnard. Peindre l’Arcadie » au musée d’Orsay
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TdF n° 57 ― août 2009
Image, G.AdC
SOMMAIRE DU MOIS D’AOÛT 2009
▪ Terres de femmes ― N° du mois de juillet 2009
▪ 1er août 1912/Pierre Bonnard à la Galerie Bernheim-Jeune
▪ Carnets de marche. 1 (Angèle Paoli)
▪ Carnets de marche. 2 (Angèle Paoli)
▪ Juan Gelman/el ángel de la tarde
▪ Carnets de marche. 3 (Angèle Paoli)
▪ Carnets de marche. 4 (Angèle Paoli)
▪ Sandra Moussempès/Penny Prose
▪ Carnets de marche. 5 (Angèle Paoli)
▪ 5 août 1850/Naissance de Guy de Maupassant
▪ Bernard Bretonnière/Inoubliables et sans nom
▪ 6 août 2001/Mort de Jorge Amado
▪ Carnets de marche. 6 (Angèle Paoli)
▪ Carnets de marche. 7 (Angèle Paoli)
▪ Carnets de marche. 8 (Angèle Paoli)
▪ 8 août 117/Hadrien, empereur de Rome
▪ Carnets de marche. 9 (Angèle Paoli)
▪ 9 août 1908/Naissance de Tommaso Landolfi
▪ Carnets de marche. 10 (Angèle Paoli)
▪ Carnets de marche. 11 (Angèle Paoli)
▪ Carnets de marche. 12 (Angèle Paoli)
▪ Marc Delouze/Ravello
▪ 18 août 1912/Naissance d’Elsa Morante (note de lecture d’Angèle Paoli sur Récits oubliés)
▪ 19 août 2004/Fabienne Courtade, le cœur bat très vite
▪ 20 août 1878/William Carlos Williams, Paterson
▪ 21 août 1995/Nicolas Pesquès, La Face nord de Juliau
▪ Fabio Pusterla/Arte della fuga
▪ Carnets de marche. 13 (Angèle Paoli)
▪ William Cliff/Cape Cod, 7
▪ Carnets de marche. 14 (Angèle Paoli)
▪ Zéno Bianu/Du plus loin…
▪ Carnets de marche. 15 (Angèle Paoli)
▪ Antoine Emaz/La poésie ?
▪ Ludovic Degroote/Retisser la trame déchirée, par Sylvie Fabre G. (Chroniques de femmes)
▪ Carnets de marche. 16 (Angèle Paoli)
▪ Michele Tortorici/Vicino al faro
▪ 30 août 1811/Naissance de Théophile Gautier
▪ Maria Luisa Spaziani/Notte marina
▪ Carnets de marche. 17 (Angèle Paoli)
▪ Terres de femmes ― N° du mois de septembre 2009
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Terres de femmes ― Sommaire du mois de juillet 2009
Image, G.AdC
SOMMAIRE DU MOIS DE JUILLET 2009
▪ Terres de femmes ― Sommaire du mois de juin 2009
▪ Murale VI (Angèle Paoli)
▪ Murale VII (Angèle Paoli)
▪ Angèle Paoli/Guidu Antonietti di Cinarca/Murales (Angèle Paoli – G.AdC)
▪ Jeanne Bastide, Un silence ordinaire (note de lecture d’Angèle Paoli)
▪ Hyam Schoucair Yared/J’accepte mon visage
▪ Seyhmus Dagtekin/Je voudrais
▪ Danielle Fournier/ton prénom
▪ Vangelis Kassos/Erysichton
▪ Giovanni Dettori/Nostos II
▪ 10 juillet 1914/Apollinaire, Dessins d’Arthur Rimbaud
▪ 11 juillet 1914/Lettre de Paul Morand à sa mère
▪ Fabio Pusterla/Au-delà des vagues
▪ 12 juillet 1972/Œdipe Roi et Œdipe à Colone au Festival d’Avignon
▪ Livane Pinet/Traces
▪ 14 juillet 1997/Yves Charnet, Notes fantômes (inédit)
▪ Judith Chavanne/Un rire quelque part
▪ Myriam Montoya/Je reviens au jardin de l’enfance
▪ 17 juillet 1900/Isabelle Eberhardt à Marseille
▪ Margherita Guidacci/Cumana
▪ 19 juillet 1957/Henry Miller écrit la préface de Justine de Lawrence Durrell
▪ 20 juillet 1945/Mort de Paul Valéry
▪ Anne-Marie Garat, Hongrie (note de lecture d’Angèle Paoli)
▪ Luis Mizón/L’exil
▪ 23 juillet 1979/Mort de Joseph Kessel
▪ Cole Swensen/Une expérience simple…
▪ Pierre Guyotat, Ashby (note de lecture d’Angèle Paoli)
▪ Claude Esteban/Bleu, bleu surtout
▪ Sur la silice des mots (Angèle Paoli)
▪ Benoît Conort/De l’ombre et de sa nuit
▪ 29 juillet 1935/Walter Benjamin, Hachich à Marseille
▪ 30 juillet 1989/Henri Bauchau, Jour après jour
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30 juillet 1989 | Henry Bauchau, Jour après jourÉphéméride culturelle à rebours
Tom Wesselman [ou Wesselmann] (1931-2004)
Still Life 56, 1967-1969
(installation en trois éléments)
Cendrier et cigarette, 240 x 160 x 45 cm
Collection Mamac, Nice
Ph., G.AdC
IL FAUT REVENIR À L’INITIAL
30 juillet
Hier soir, Conrad me téléphone. Il a lu le manuscrit précédent de mon livre et me dit : « Il faut couper résolument tout ce qui est commentaire. Ton livre est un grand poème, qui n’a pas besoin d’explications. Il faut aller directement au but. »
Cette conversation très amicale a été aussi très éclairante et m’a fait réfléchir. Je ressens cet entretien comme une poursuite, vingt ans après, de mon analyse avec Conrad. En me disant « Il faut privilégier le poème », il a fait une interprétation qui m’a permis d’entendre ce que je savais déjà sans parvenir à me le formuler. Il m’a montré que le conscient a voulu faire un autre livre que l’inconscient. Il faut revenir à l’initial.
Henry Bauchau, Jour après jour, Journal d’Œdipe sur la route (1983-1989), Actes Sud, Collection Babel, 2003, page 412.
HENRY BAUCHAU
Source
■ Henry Bauchau ▼
sur Terres de femmes
→ Diotime
→ Passage d’Antigone
→ Le sel (poème extrait de Blason de décembre)
→ 22 janvier 1913 | Naissance de Henry Bauchau
■ Voir aussi ▼
→ le site du Fonds Henry Bauchau
Pour entendre la voix de Henry Bauchau, se rendre sur le site Voix d’auteurs
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29 juillet 1935 | Walter Benjamin, Hachich à MarseilleÉphéméride culturelle à rebours
Marseille : une rue du Vieux Quartier
(Vieux Port)
Source
HACHICH A MARSEILLE
Marseille, le 29 juillet. ― À 7 heures du soir, après avoir hésité longuement, pris du hachich. J’étais allé à Aix le jour même. Je suis couché sure mon lit avec l’absolue certitude que je ne serai dérangé par personne dans cette ville qui compte des milliers d’habitants où nul ne me connaît. Voici qu’un petit enfant pleure et précisément me dérange par ses cris. Je pense que trois quarts d’heures sont déjà écoulés mais il n’y a cependant que vingt minutes. Ainsi je suis allongé ; je lis et je fume. En face de moi toujours cette vue dans le ventre de Marseille. La rue que j’avais contemplée si souvent est comme une section faite au couteau.
À la fin je quittai l’hôtel, l’effet ne semblait pas se produire ou semblait devoir être si faible que la prudence de rester chez soi pouvait être négligée. ― Première station, le café coin Canebière et cours Belsunce. Vue du port, le café de droite, donc pas mon habituel. Alors seulement se fait sentir une certaine bienveillance, l’attente de voir des gens s’avancer vers soi avec affabilité. Le sentiment de solitude se perd bien vite. Ma canne commence à me causer une joie intime. On devient tellement délicat : crainte qu’une ombre tombée sur le papier ne puisse le blesser. Le dégoût disparaît ; on lit les affiches sur les urinoirs. Je ne m’étonnerai pas si un tel ou un tel venait vers moi. Mais puisqu’on n’y pense pas, cela ne me fait rien non plus. Pourtant il y a trop de bruit ici pour moi.
Et voilà que commencent à s’annoncer les prétentions que couve le mangeur de hachich quant au temps et à l’espace. Que ces prétentions soient absolument royales, c’est connu. Pour celui qui a mangé du hachich, Versailles n’est pas trop grand ni l’éternité trop longue. Et, dans le cadre immense d’une nouvelle vie intérieure ― de la durée absolue et de l’espace illimité ― il se fait volontiers complice d’un humour plein de volupté et bienheureux.
Walter Benjamin, Hachich à Marseille in Écrits français, Éditions Gallimard, Collection folio essais, 1991, pp. 105-106.
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