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  • Giovanni Dettori | Nostos II

    «  Poésie d’un jour  »



    migrazioni destini le isole emersero dal mare per essere abbandonate alle derive
    Ph., G.AdC






    NOSTOS II.


    …migrazioni destini
    le isole emersero dal mare
    per essere abbandonate alle derive…

                                        non ha bisogno di stelle
    il naufragare della notte
    alla marèa oscuro
    che mai raccolse nel palmo della mano
    code di comete
                                        e chi domandò mai dove
    o se mai avessero brillato
    altro che in sogno
    luoghi che mai più saranno verdi
    nomi
    che mai più avranno suono
    muta eco…

    migrazioni
                            destini
    bestie stivate sotto ponti di sale
    amare mare
    volti senza sguardo
    occhi senza volto
    anime a nudo coniugando
    cartone e spago

                   radice
    lacerata dove avrai sosta
    pesce uccello suicida
    fino a quando
    albero spoglio
    troverai ombra alla pena
    per quali scale di
    sale e corsìe
    attenderai il ritorno di morti senza nome
    decifrando il silenzio e l’ora
    oroscopi sventura
                                        agli equinozi ai soltizi
    ho conosciuto il sale di ogni ponte
    il sospiro e l’urlo
    la pazienza e il coltello
    ho conosciuto
    vapori di nebbia e fiumi che trascinano

    la bestia selvatica
    non calpesta più questi luoghi
    l’uccello non li vola
    poi ché la pietra di ogni stanza è pena
    questi luoghi
                               l’uccello non li vola…






    il n'a pas besoin d'étoiles le naufrage de la nuit à marée noire
    Ph., G.AdC





    NOSTOS II.


    …migrations destins
    les îles émergèrent de la mer
    pour être abandonnées à la dérive…

                                       il n’a pas besoin d’étoiles
    le naufrage de la nuit
    à marée noire
    qui ne recueillit jamais la queue d’une comète
    au creux de sa main
                                        et qui ne demanda jamais
    ni s’ils avaient brillé ailleurs qu’en rêve
    ni où ils étaient
    les lieux qui plus jamais ne seront verts
    les noms
    qui plus jamais n’auront un son
    écho muet…

    migrations
                            destins
    bétail arrimé sous des ponts de sel
    amertume de la mer
    visages sans regard
    yeux sans visage
    âmes à nu conjuguant
    cartons et ficelles

                      racines
    arrachées où feras-tu halte
    poisson oiseau suicidé
    jusqu’à quand
    arbre nu
    trouveras-tu une ombre pour la peine
    sur quels escaliers
    dans quelles salles ou coursives
    attendras-tu le retour des morts sans nom
    déchiffrant le silence de l’heure
    horoscopes d’infortune
                                                       aux équinoxes aux solstices
    j’ai connu le sel de tous les ponts
    les soupirs et les cris
    la patience et l’arme blanche
    j’ai connu
    les vapeurs du brouillard et les fleuves qui traînent

    l’animal sauvage
    ne foule plus ces lieux
    l’oiseau ne les traverse plus
    puisque la pierre de chaque pièce est peine
    ces lieux
                         l’oiseau ne les traverse plus…



    Giovanni Dettori, A varia luna errando, Au gré des lunes errant, Anthologie personnelle 1986-2004, Poésie bilingue italien/français, Éditions La Passe du Vent, 2005, pp. 50-51-52-53. Traduit de l’italien par Marc Porcu.





         Giovanni Dettori est né à Bitti (Sardaigne) en 1936. D’abord enseignant, puis directeur de la bibliothèque universitaire de la faculté des sciences politiques et sociales de Turin, Giovanni Dettori a collaboré à de nombreuses revues littéraires. Traducteur, il est aussi poète. Il a publié Canto per un capro : Ipotesi su Birkitt (La Salamandra, Milano,1986), Amarante (Il Maestrale, Nuoro, 1993), prix national Giuseppe Dessi. Giovanni Dettori a été découvert en France au festival de poésie de Lodève, « Voix de la Méditerranée ». Il a participé à l’anthologie poétique L’Heure injuste (éditions La Passe du Vent, 2005) qui réunit les textes de vingt-et-un poètes contemporains.




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  • Vangelis Kassos | Erysichton

    «  Poésie d’un jour  »



    MARQUE PAGE ERYSICHTON
    Image, G.AdC







    EPYΣIXΘΩN



    πού єίναι το χώμα;
    πού єίναι το χάδι;
    γєύση από πέτρα
    μovάχα χύvεται
    μες στην ψυχή
    ω Δήμητρα
    εγώ πεινώ για εαυτό
    στάχυ σφοδρό σαν ξύπνημα
    και συ με ρίχνεις
    στο κορμί
    ψίχουλο που περίσσεψε
    από της γης
    το φτωχικό τραπέζι
    ακούω σύγκορμος
    τα γοερά σου αισθήματα
    σε κυρίεψε η ζωή
    σε θόλωσε ο θάνατος
    πίσω από την ύπαρξη στέκεις
    καθώς ο φοβισμένος
    πίσω από του σπιτιού του το κατώφλι
    άφησέ με να βγω
    απ’αυτήν την άπορη γεύση
    ρίξε απάνω μου αλύπητη πείνα
    να καταπιώ σα χείμαρρος
    την αυθαίρετη ξωή μου







    ERYSICHTON


    où est la terre ?
    où est la caresse ?
    seul un goût de pierre
    emplit
    mon âme
    ô Déméter
    la faim s’empare de moi
    épi rude comme un éveil
    et toi tu me jettes
    au corps
    comme une miette tombée
    de la table modeste
    du monde
    j’écoute de tout mon corps
    tes sentiments plaintifs
    la vie t’a envahie
    la mort t’a bouleversée
    tu te tiens en retrait de l’existence
    comme quelqu’un d’apeuré
    derrière le seuil de sa maison
    laisse-moi sortir
    de ce goût insoluble
    jette sur moi une faim impitoyable
    que j’engloutisse comme un torrent
    ma vie arbitraire




    Vangelis Kassos, Αδιαπέραστο Φως/Lumière impénétrable [Ίνδικτος, Athènes, 1998], L’Oreille du Loup, 2009, pp. 52-53. Traduction du grec par Ioannis Dimitriadis.




    _______________________________________
    NOTE DE L’ÉDITEUR ET DU TRADUCTEUR

    ERYSICHTON

         Selon le mythe, Erysichton était fils de Triopas, roi de Thessalie. Pour avoir abattu les arbres sacrés du bosquet de Déméter, il fut condamné par la déesse à une faim insatiable qui l’amena à dévorer son propre corps.
         la faim s’empare de moi : phrase de Nietzsche tirée de Ainsi parlait Zarathoustra.
         et toi tu me jettes / au corps / comme une miette tombée / de la table modeste / du monde : à l’origine de ces vers se trouve la phrase de saint Jean de la Croix : « Nous apprenons que tous les êtres sur terre sont des « miettes » tombées de la table divine ».





    VANGELIS KASSOS


    Vangelis Kassos
    Source



         Vangelis Kassos est né en 1956 à Karditsa (Grèce) et vit à Athènes. Figure majeure de la poésie grecque contemporaine, il a publié plusieurs livres de poèmes  : Petites Daines (Μικρές Δορκάδες), 1979 ; Voluptés nocturnes d’un immigré (Η νυχτερινή ηδυπάθεια ενός μετανάστη), 1981 ; Au pied du silence (Στα ριζά της σιωπής), 1984 ; L’expérience de la mort (Η πείρα του θανάτου), 1989 ; Lumière Impénétrable (Αδιαπέραστο φως), 1998 ; ainsi que des essais sur la poésie comme L’Étouffement du regard ou L’Interminable Fin. Il a par ailleurs traduit en grec des œuvres d’Ezra Pound et de Paul Valéry, ainsi qu’Aurélia de Nerval.



    ■ Vangelis Kassos
    sur Terres de femmes

    Les pieds de l’amertume (un autre poème extrait du même recueil)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur ainigma.net)
    Cent poèmes (Εκατό ποιήματα), de Vangelis Kassos, traduits en français par Ioannis Dimitriadis (Athènes, novembre 2012)






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  • Danielle Fournier | ton prénom

    «  Poésie d’un jour  »


    Les lettres je n'en omets aucune
    Ph., G.AdC







    ton prénom je le       trace
    le grave encore

    les lettres je n’en omets aucune

    le froid s’empare des dents
    quelque chose peut survenir
    à tout moment

    ne peux affirmer si je m’enfonce ou si je suis engloutie
    sur des mots effacés
    je risque l’avenir de la mer

    inquiétée




    Danielle Fournier, Je reconnais la patience de l’arbre, Tarabuste Éditeur, 2008, page 12.





    DANIELLE FOURNIER


    Danielle_fournier
    Ph. © Josée Lambert
    Source




    ■ Danielle Fournier
    sur Terres de femmes

    Le chaos des flammes
    toi
    Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris (extrait)
    Danielle Fournier | Luce Guilbaud [Dis-moi plutôt ce qui nous réunit](autre extrait d’Iris)
    Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris (note de lecture d’AP)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Pas de mots dans les mots
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    un Portrait de Danielle Fournier (+ un poème extrait du recueil Il n’y a rien d’intact dans ma chair)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur L’île, l’infocentre littéraire des écrivains québécois) une
    notice bio-bibliographique sur Danielle Fournier
    → (sur Voix d’ici, répertoire audio de la poésie québécoise)
    deux extraits du recueil Il n’y a rien d’intact dans ma chair, dits par Danielle Fournier
    → (sur remue.net)
    Rencontre avec Danielle Fournier (soirée enregistrée le 4 décembre 2012 à la Mairie du 2e arrondissement, Paris)






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  • Seyhmus Dagtekin | Je voudrais

    «  Poésie d’un jour  »



    Je voudrais te voir par tous les moyens de la vision Je voudrais que l-int-rieur commence par toi
    Ph., G.AdC







    JE VOUDRAIS



    Je voudrais qu’on rêve ensemble
    Qu’on se réveille ensemble
    Je voudrais qu’on attrape d’une même main
    Qu’on entende d’une même oreille
    Je voudrais te saluer de près
    Ne jamais te perdre de loin
    Je voudrais te voir par tous les moyens de la vision
    Je voudrais que l’intérieur commence par toi
    Que l’extérieur ne soit que toi
    Je te voudrais dans la volonté et dans ce qui la dépasse
    /
    Je me voudrais ce qui court vers toi
    Ce qui s’anéantit et retrouve vie en toi
    Sans que tu ne diminues en rien
    Je me voudrais ailes déployées
    Corps qu’aucune aile ne peut porter
    Je te voudrais destination de toute lettre
    Source de tout mot
    Je te voudrais champ et chambre
    Terre et arbre, iris et son regard
    Comme si ta vie était l’envers de la mienne
    Et qu’elle serait balayée par le même souffle



    Seyhmus Dagtekin, Au fond de ma barque, le dé bleu/L’idée bleue, 2008, page 88.






    SEYHMUS DAGTEKIN


    Seyhmus Dagtekin
    Source




    ■ Seyhmus Dagtekin
    sur Terres de femmes

    Rêves légers, nuit claire (poème extrait d’Élégies pour ma mère)
    [Te voici entre routes et sables] (poème extrait de Juste un pont, sans feu)
    [Ville se déguisera] (poème extrait de Dès que mon pied touche l’eau)



    ■ Voir aussi ▼

    le site officiel de Seyhmus Dagtekin
    → (sur Terre à ciel)
    un Entretien de Cécile Guivarch avec Seyhmus Dagtekin (juin 2009)






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  • Hyam Schoucair Yared | J’accepte mon visage

    «  Poésie d’un jour  »



    Et tout ce braille en nous coulé dans le béton. Ce ne sont pas nos<br />
ombres c’est le mur qui avance. » title= »Et tout ce braille en nous coulé dans le béton. Ce ne sont pas nos ombres c’est le mur qui avance. » src= »https://terresdefemmes.blogs.com/.a/6a00d8345167db69e2011570d284c8970c-250wi » /></a><br />
<SMALL><em><a href=Ph., G.AdC





    J’ACCEPTE MON VISAGE



         Notre couche est étroite pour nos deux
    nudités. C’est le trottoir
         que tu enlaces avec le bruit des autres.
    Et tout ce braille en nous
         coulé dans le béton. Ce ne sont pas nos
    ombres c’est le mur qui avance.
         À midi tu me perds et me trouves dans
    la pierre. Tu me rapportes un geste
         de la mémoire des murs. Je n’ai pas
    reconnu ma porte et ma tombe.
         L’univers — ce mot de plus dans le sang.
    Tu m’étrangles. Ma gorge
         — sépulcre de ton feu. Mutile-moi de ta
    verge. J’accepte mon visage



    Hyam Schoucair Yared, Naître si mourir, Écrits des Forges/le dé bleu/L’Idée bleue, 2008, page 16.







    Yared
    Image, G.AdC





         Hyam Schoucair Yared vit à Beyrouth (Liban) où elle est née le 7 octobre 1975. Avec trois livres de poésie (dont Reflets de lune, Dar An-Nahar, Beyrouth, 2001. Médaille d’or aux IVes Jeux de la Francophonie, Québec, 2001 et Blessures de l’eau, id., 2004), un long poème à quatre mains sous forme de dialogue (écrit avec le poète portugais Casimiro de Brito) Sur une île, et deux romans (L’Armoire des ombres, Sabine Wespieser, 2007. Bourse Del Duca et Prix France-Liban 2007 ; Sous la tonnelle, Sabine Wespieser, 2009), Hyam Yared déploie une voix forte et singulière, tant par les thèmes qui traversent son œuvre (la condition de la femme, l’âpreté du désir…) que dans l’écriture, travaillée avec lucidité, fraîcheur et naturel. Secrétaire du PEN (Liban), Hyam Yared s’attache à défendre les écrivains incarcérés et la liberté d’expression de la presse.




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  • Jeanne Bastide, Un silence ordinaire

    par Angèle Paoli

    Jeanne Bastide, Un silence ordinaire,
    L’Amourier éditions,
    Collection Thoth, 2009.



    Lecture d’Angèle Paoli



    Rivé à la garrigue de l'été
    Ph., G.AdC







    SOUS « LE BRUISSEMENT DE LA LANGUE »



         Traversées de pensées étirant leurs ombres insaisissables au long des jours, les complaintes d’Un silence ordinaire composent un récit envoûtant. Fluide, impalpable, musical, le dernier récit de Jeanne Bastide est un texte-pastel bouleversant. Assise sous un figuier, à même l’herbe sèche, je laisse monter en moi les images d’un « présent intérieur » qui s’arrime à un paysage d’enfance, rivé à la garrigue de l’été et au bleu de la mer. Une musique des mots, teintée d’une mélancolique tendresse, court entre les pages, d’un chapitre à l’autre. Une douceur lumineuse gagne en profondeur en même temps que se précisent les contours de l’histoire de Lucie. Une histoire de l’abandon et de la perte, tissée, autour de « la part manquante », dans le silence d’un temps identique. Ou dans le retour régulier de son ressac. Pourtant, le « silence ordinaire » qui ronge l’âme de Lucie est aussi un silence « où bruissent la lumière et les insectes de l’été. »







    Dans son fauteuil Voltaire
    Ph., G.AdC







         Au commencement, il y a cette femme assise dans son fauteuil Voltaire, face au vide que soulignent les objets abandonnés là dans leur forme éternelle. Une partition posée sur le piano fermé, un autre fauteuil, l’armoire qui imprime sa rigidité dans le dos de celle qui écoute. Qu’écoute-t-elle au juste, sinon le silence ? Ou encore ce bruit de mots qui monte en elle, ce bruissement de la langue qui surgit d’elle, d’elle ne sait où ? Sous la peau. À même la peau. Cette femme, c’est Lucie la bien nommée, sensible aux reflets du soleil sur la pierre et à la lumière apportée par le vent. Lucie qui continue d’habiter la part lumineuse du monde au cœur même du « voyage immobile » qui la consume toute dans l’absence de l’autre. Et jusque dans l’attente « qui se nourrit d’elle », « la grignote ». Jusqu’à ce que « le temps la soulage ». « La soulage d’elle-même ». Et l’appelle sur la route, à hauteur des nuages et du vent.

         Broderie sur les mots, — absence et vide dont ils sont porteurs —, Un silence ordinaire tient à la fois de la partition musicale et de l’œuvre picturale. Derrière les natures mortes qui habitent le monde familier de Lucie surgissent les portraits de Lucie. Lucie en femme aimée qui fut un jour créée par les mots de l’autre — ses caresses —, Lucie abandonnée à son silence — femme dans son intérieur ; femme assise sur une chaise ou sur la grève ; femme avec ses carnets, ses encres et ses mots… Des pastels où s’imprime la poussière. Et la tristesse qui l’endeuille. Partition musicale — le titre et les didascalies qui l’accompagnent donnent à chaque chapitre sa tonalité et sa teneur — qui mêle poésie et prose, Un silence ordinaire allie sans rupture les rumeurs du monde extérieur — étrangères et intrusives — et le bruissement intérieur des paroles en ébullition dans le puits, sous la peau. De ce bruissement naît l’écriture. Une émergence qui se lit dans le creuset des rêveries en italiques. Pour Lucie ou pour la voix qui parle en elle, l’écriture est constat d’un décalage, d’une séparation.

         « Écrire.
    Les mots nous séparent des êtres — je te nomme et tu existes — tu es toi et je suis plus loin.
    Dis seulement une parole et je serai séparée.
    Non, ne dis rien.
    Laisse-moi dans mon silence évidé.
    Tu es toi et je suis à courir derrière moi. »


         L’écriture est aussi le fil qui relie les mots et le temps. Le seul susceptible de renouer avec la parole perdue.



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli






    JEANNE BASTIDE


    Jeanne Bastide
    Source




    ■ Jeanne Bastide
    sur Terres de femmes


    [comme si le temps] (poème extrait du Jour se déplie)
    Intimité de la lumière (extrait)
    La Fenêtre du vent (note de lecture d’AP, parue dans la revue Europe)
    Lucarnes (lecture d’AP)
    La nuit déborde (lecture de Michel Diaz)
    La nuit déborde (lecture d’Alain Freixe)
    Rouge enfance (lecture d’AP)
    [La petite fille du passé] (extrait de Rouge enfance)
    Un déjeuner de soleil (lecture d’AP)
    Un déjeuner de soleil (extrait)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions L’Amourier)
    une page consacrée à Un silence ordinaire de Jeanne Bastide






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  • Angèle Paoli | Guidu Antonietti di Cinarca | Murales

    Série Murales


    Murale I
    Ph., G.AdC





    MURALE I



    écaille
    la vie      le rêve tremble
    dans ses cercles
    enjolive les sens
    de la fête
    toi que ton nom
    lézarde sous ciel brûlé

    champ chromatique
    de la douleur.







    Murale II
    Ph., G.AdC





    MURALE II



    terre d’ambre la roue s’en vient
    tourne détoure chuintements
    de notes déroulés de vagues blondes
    en ondes brunes
    et le Ô mordoré de ton nom
    je le lisse en serpent de nuit
    sur la ligne de partage
    de l’horizon

    zeste d’effroi
    dans cri de craie.







    Murale III
    Ph., G.AdC





    MURALE III



    c’est vrai
    ton cœur lassé
    a laissé le son bleu
    percer la rage des rancœurs
    la craie à chaud sur le mortier
    a criblé les espoirs
    de mille trous

    grésillements
    de cripures
    acidulées
    des sens.







    Murale IV
    Ph., G.AdC





    MURALE IV



    tu contournes
    les questions
    triangles de lumière
    qui nient les issues
    de la pensée première
    — chatoyante qui t’échappe —
    tu ne vois
    que ce qui se meut
    le reste se dérobe
    dans la grise monotonie
    d’un temps qui se meurt

    sans toi.







    Murale V
    Ph., G.AdC





    MURALE V



    dans la mouvance du maquis
    les chardons hérissent leurs piques
    et toi
    tu fixes le taureau à l’arène
    banderilles à l’assaut des chairs de sang
    insensible aux échos
    qui emportent ton nom
    loin des Chines éternelles

    rongé de pierre
    cnidaires mauves
    piques d’écailles sans calice.







    Murale VI
    Ph., G.AdC





    MURALE VI



    compte le temps qui nous craquèle
    et vois ces soudures qui fendillent
    carcasses vides et creuses
    que harcèle la mort
    le gris des jours fissure
    nos têtes lasses et nos jeux

    plus encore.







    Murale VII
    Ph., G.AdC





    MURALE VII



    un éclair de sang bleu
    a zébré l’horizon
    hirondelle bannie
    du nid cocon d’étoile

    et je cherche où nager
    dans ce mur qui étouffe
    feu de l’air embrasé
    colères insoumises

    tu fuis là
    où te voir ne peux
    je file au gré du sort
    là où le ciel respire
    et tu ne peux nier
    que la vague m’emporte
    loin      très loin
    où me voir tu ne peux.




    Angèle Paoli
    DR. Texte angèlepaoli
    D.R. Photos Guidu Antonietti di Cinarca




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  • Murales

    Série Murales





    Murale I
    Ph., G.AdC





    MURALE I


    écaille
    la vie      le rêve tremble
    dans ses cercles
    enjolive les sens
    de la fête
    toi que ton nom
    lézarde sous ciel brûlé

    champ chromatique
    de la douleur.





    Murale II
    Ph., G.AdC





    MURALE II


    terre d’ambre la roue s’en vient
    tourne détoure chuintements
    de notes déroulés de vagues blondes
    en ondes brunes
    et le Ô mordoré de ton nom
    je le lisse en serpent de nuit
    sur la ligne de partage
    de l’horizon

    zeste d’effroi
    dans cri de craie.





    Murale III
    Ph., G.AdC





    MURALE III


    c’est vrai
    ton cœur lassé
    a laissé le son bleu
    percer la rage des rancœurs
    la craie à chaud sur le mortier
    a criblé les espoirs
    de mille trous

    grésillements
    de cripures
    acidulées
    des sens.





    Murale IV
    Ph., G.AdC





    MURALE IV


    tu contournes
    les questions
    triangles de lumière
    qui nient les issues
    de la pensée première
    — chatoyante qui t’échappe —
    tu ne vois
    que ce qui se meut
    le reste se dérobe
    dans la grise monotonie
    d’un temps qui se meurt

    sans toi.





    Murale V
    Ph., G.AdC





    MURALE V


    dans la mouvance du maquis
    les chardons hérissent leurs piques
    et toi
    tu fixes le taureau à l’arène
    banderilles à l’assaut des chairs de sang
    insensible aux échos
    qui emportent ton nom
    loin des Chines éternelles

    rongé de pierre
    cnidaires mauves
    piques d’écailles sans calice.





    Murale VI
    Ph., G.AdC





    MURALE VI


    compte le temps qui nous craquèle
    et vois ces soudures qui fendillent
    carcasses vides et creuses
    que harcèle la mort
    le gris des jours fissure
    nos têtes lasses et nos jeux

    plus encore.





    Murale VII
    Ph., G.AdC





    MURALE VII


    un éclair de sang bleu
    a zébré l’horizon
    hirondelle bannie
    du nid cocon d’étoile

    et je cherche où nager
    dans ce mur qui étouffe
    feu de l’air embrasé
    colères insoumises

    tu fuis là
    où te voir ne peux
    je file au gré du sort
    là où le ciel respire
    et tu ne peux nier
    que la vague m’emporte
    loin très loin
    où me voir tu ne peux.


    Angèle Paoli
    DR. Texte angèlepaoli
    D.R. Photo Guidu Antonietti di Cinarca




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  • Murale VII

    Série Murales


    Murale VII
    Ph., G.AdC





    MURALE VII



    un éclair de sang bleu
    a zébré l’horizon
    hirondelle bannie
    du nid cocon d’étoile

    et je cherche où nager
    dans ce mur qui étouffe
    feu de l’air embrasé
    colères insoumises

    tu fuis là
    où te voir ne peux
    je file au gré du sort
    là où le ciel respire
    et tu ne peux nier
    que la vague m’emporte
    loin très loin
    où me voir tu ne peux.



    Angèle Paoli
    DR. Texte angèlepaoli
    D.R. Photo Guidu Antonietti di Cinarca




    FIN





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    Série Murales


    Murale VI
    Ph., G.AdC





    MURALE VI



    compte le temps qui nous craquèle
    et vois ces soudures qui fendillent
    carcasses vides et creuses
    que harcèle la mort
    le gris des jours fissure
    nos têtes lasses et nos jeux

    plus encore.



    Angèle Paoli
    DR. Texte angèlepaoli
    D.R. Photo Guidu Antonietti di Cinarca



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