Blog


  • William Carlos Williams | Beauté

    «  Poésie d’un jour  »


    WILLIAM CARLOS WILLIAMS
    Image, G.AdC







    BEAUTIFUL THING


                               Beautiful thing
                                                     ― the whole city doomed ! And
    the flames towering            .

                                                     like a mouse, like
                                                     a red slipper, like
                                                     a star, a geranium,
                                                     a cat’s tongue, or―

                                                     thought, thought
                                                     that is a leaf, a
                                                     pebble, an old man
                                                     out of a story by

                                                     Pushkin              .

                                                                                              Ah!
                                                     rotten beams tum-
                                                     bling,

                                                                 .             an old bottle
    mauled

    The night was made day by the flames, flames
    on which he fed ― grubbing the page
                                                             (the burning page)
    like a worm ― for enlightenment

    Of which we drink and are drunk and in the end
    are destroyed (as we feed). But the flames
    are flames with a requirement, a belly of their
    own that destroys ― as their are fires that
    smolder
                     smolder a lifetime and never burst
    into flame


                                                                                                    Papers
                        (consumed) scattered to the winds. Black.
                        The ink burned white, metal white. So be it.
                        Come overall beauty. Come soon. So be it.
                        A dust between the fingers. So be it.
                        Come tatterdemalion futility. Win through.
                        So be it. So be it.


    William Carlos Williams, Paterson, New York, New Directions Paperbook 806, pp. 116-117. Revised Edition Prepared by Christopher MacGowan.






    L'encre brûlée à blanc, le métal à blanc. Ainsi soit-il.
    Ph., G.AdC







    BEAUTÉ


    Beauté
                                                    ― toute la ville détruite ! Et
    les flammes qui s’élèvent

                                                     comme une souris, comme
                                                     une pantoufle rouge, comme
                                                     une étoile, un géranium,
                                                     la langue d’un chat ou ―

                                                     la pensée, la pensée
                                                     qui est une feuille, un
                                                     caillou, un vieillard
                                                     droit sorti d’une histoire de

                                                     Pouchkine              .

                                                                                              Ah !
                                                     des poutres pourries qui
                                                     s’écroulent,

                                                                                une vieille bouteille
    pulvérisée

    La nuit ressemblait au jour à cause des flammes, flammes
    dont il se nourrissait ― creusant la page
                                                             (la page en flammes)
    comme un ver ― pour mieux comprendre

    Que nous buvons jusqu’à l’ivresse pour être finalement
    détruits (par cette nourriture). Mais les flammes
    sont flammes avec une exigence, une outrance destructrices
    qui leur sont propres ― comme il y a des feux qui
    couvent
                     couvent très longtemps sans jamais
    s’embraser

                                                                                                         Des papiers
                        (consumés) éparpillés au vent. Noirs.
                        L’encre brûlée à blanc, le métal à blanc. Ainsi soit-il.
                        Viens, beauté transcendante. Viens vite. Ainsi soit-il.
                        Poussière entre les doigts. Ainsi soit-il.
                        Viens, futilité déguenillée. Triomphe.
                        Ainsi soit-il.


    William Carlos Williams, Paterson, José Corti, 2005, pp. 126-127. Traduit par Yves di Manno.






    WILLIAM CARLOS WILLIAMS



    ■ William Carlos Williams
    sur Terres de femmes

    17 septembre 1883 | Naissance de William Carlos Williams
    Asphodèle
    20 août 1878 | William Carlos Williams, Paterson
    [The sea that encloses her young body] (extrait de Spring and all)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de José Corti)
    une page consacrée à Paterson
    → (sur poets.org)
    une note bio-bibliographique (en anglais) sur William Carlos Williams
    (+ William Carlos Williams disant A Love Song)
    → (sur Modern American Poetry)
    de nombreuses pages consacrées à William Carlos Williams
    → (sur YouTube)
    William Carlos Williams lisant son poème « To Elsie » (enregistrement du 9 janvier 1942)





    Retour au répertoire du numéro de mars 2009
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • 13 mars 1888 | Naissance de Paul Morand

    Éphéméride culturelle à rebours

    Topique : Venise



    Le 13 mars 1888 naît rue Marbeuf, à Paris, Paul Morand. Diplômé en Sciences politiques, Morand mène de pair sa carrière de diplomate et d’homme de lettres. Auteur d’une cinquantaine d’ouvrages, Morand, peintre de la vie moderne, excelle dans la nouvelle. En 1971, Morand publie Venises, « portrait d’un homme dans mille Venises ».






    Gatto Venezia







    1963.

    Serenata a tre.

    196…



    Cette Piazzetta me rappelle quelque chose…
    Une déconvenue d’autrefois, une mésaventure qui dormait ici, pas réveillée par la mémoire, depuis des années… Je ne l’évoque que parce qu’elle me paraît prendre, après si longtemps, valeur de symbole.

    Ces chats vénitiens ne se dérangent jamais, eux non plus, n’ayant rien à redouter des voitures ; ce que je reproche aux chats, c’est de ne jamais dire bonjour. Les chats vénitiens ont l’air de faire partie du sol ; ils n’ont pas de collerette ; leur ventre est un biniou dégonflé, dans cette cité sans arbres ils ne savent plus grimper ; ils sont dégoûtés de la vie, car il y a trop de souris, trop de pigeons.

    Voici l’un d’entre eux, peint à l’extérieur de cette petite maison. Je pense au Tintoret, au Giorgione qui ont commencé leur vie comme peintres de façades…

    J’y suis… Tant d’années en arrière…

    Séduisante C… Même de son fantôme je reste dupe ! Qui ne suborne-t-il pas, outre-tombe ? En me ravissant, C… ne corrompait certes pas l’innocence, mais que de fois je l’avais quittée, furieux du désordre où elle laissait mon cœur ; plus furieux encore lorsque son retour suffisait à anéantir tout ressentiment.

    Comment l’expliquer ? Un port de tête insolent, énigmatiques ses prunelles jaunes comme le cœur de l’agate, défiant, son nez aux narines vibrantes, impétueux ses cheveux, comme un incendie qu’aucun chapeau ne pourrait étouffer. Les siècles se mêlaient en elle, fière comme la Renaissance, frivole comme le baroque. Impériale et revendeuse ; une sibylle et une fillette.

    Elle voyagea toute sa vie, à l’intérieur même de Venise, logeant une année chez des patriciens, l’autre saison chez les enfileuses de perles ou chez les bateliers de la Giudecca. Elle, qui n’ouvrit jamais un livre, d’où recevait-elle une culture qui était parfois érudition ? Ce n’est pas aujourd’hui que l’on aura la clé de cette belle énigme de chair.

    Si succulente que sa seule présence était un véritable attentat aux mœurs. Très grande, elle vous examinait de haut, en connaisseuse, jusqu’au fond ; on sentait qu’on aurait beau la mettre sur le dos, comme un crabe, elle vous pincerait encore, qu’elle ne demanderait jamais grâce, se prêtant toujours, ne se donnant jamais.

    Voilà ce qui me rappelait soudain la petite maison de la Piazzetta, et le chat peint a tempera sur le cartouche.

    ― Venez ce soir, après dîner… Vous n’entrerez pas par la porte d’eau, c’est trop voyant. Passez par-derrière, le campo est toujours désert.

    Le soir, l’huis entrebâillé. Le salon vide…

    Si elle s’était ravisée, C… n’eût pas laissé la maison ouverte ; elle m’attendait, me souhaitait, était fidèle (comme on dit) au rendez-vous. J’allai droit à la chambre à coucher, comme le gourmand à la cuisine. Verrou tiré.

    ― C…, c’est moi !

    Je la sentais derrière cette porte.

    Je regardai par le trou de la serrure ; une chemise le bouchait. C… aimait faire des niches, je la savais taquine, aussi. Pourquoi me laisser sur ma faim ?

    L’oreille à l’embrasure, les mains sur le marbre froid du chambranle. Je retiens mon souffle : elles sont deux. Je les entends qui se contentent ; les plaisirs de la porte ; ce lapement, ce n’est pas l’eau qui lèche le seuil de la maison… J’eus droit à toute la gamme, jusqu’au couinement du lapin enlevé par le rapace…

    Ensuite ce fut le silence, le suspens absolu. Je frappai, espérant qu’il ne s’agissait que d’un lever de rideau, sachant C… plutôt partageuse. Rien.

    Chaque minute me faisait plus sot, plus seul, plus exclu.

    Ce soir, à mon grand déçu, la porte ne s’est pas ouverte ; partout l’Industrie l’emporte sur le Labour…

    Je ne connus jamais ce secret d’un soir. Plus tard, j’entendis parler d’une histoire de famille, entre cousines. Qui avait exigé cette porte close ? C…, par méchanceté ? L’autre, par jalousie, par pudeur, par goût du secret ? Ou était-ce l’Homme, en ma personne, au pilori ?

    Les deux sont mortes ; elles gémissent ailleurs, accumulant les enfers. Au-dessus de l’entrée de la petite maison, je retrouve le cartouche sur la façade peinte à la détrempe : on y voit un chat, convoitant deux harengs saurs…



    Paul Morand, Venises [1971], Éditions Gallimard, Collection L’Imaginaire, 1983, pp. 173-176.






    Venezia
    Source






    PAUL MORAND


    Paul Morand
    Source



    ■ Paul Morand ▼

    11 juillet 1914 | Lettre de Paul Morand à sa mère
    Paul Morand | Baisers



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de l’Académie française) la
    fiche biographique de Paul Morand
    → (sur fabula.org)
    Longévité de Paul Morand, par Patrick Bergeron
    → (sur Terres de femmes) la Topique Venise dans l’Index de mes Topiques





    Retour au répertoire du numéro de mars 2009
    Retour à l’ index de l’éphéméride culturelle
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes

  • Corse_3 Houle verte et carcasses vagabondes






    Chaussure moussue
    Ph. angèlepaoli




    HOULE VERTE ET CARCASSES VAGABONDES


    Rumeur intense de la mer houle verte déroule ses masses lourdes vient battre la terre mordre les rochers ça houle et ça tangue étendue mouvante bleu pétrole aujourd’hui le vent balaie les vagues aspire soulève hérisse crêtes blanches une mouette tourne mêmes cercles muets cent fois répétés au-dessus du puits vert.


    — Une vache abattue au fusil. Il faut les descendre toutes ! C’est ce qui se dit aussi. D’autres disent Non ! Se refusent au carnage.


                         
    Vagabondage de vaches.
                          Les vaches vagabondent
                          sautent
    par-dessus les grillages
                          emportent les balustrades dé
                          foncent les murs sac
                          cagent les jardins

    friandes de géraniums de clématites mauves de barbelés d’hiver.

    Le même jour un taureau noir planté là sur
    la nationale lancée à
    pleine vitesse
    circulation aléatoire
    une femme en
    travers de la route
    gesticule pour
    déloger l’animal figé dans

    son immobilité séculaire

    Quelles prières faire monter
    vers cette masse obtuse ?
    De quels mots la toucher pour
    qu’elle daigne entendre
    la demande des hommes ?
    Son regard fixe pèse
    sur les automobilistes
    pressés d’entrer
    dans la citadelle et
    pressés d’en sortir.

    La carcasse lourde sombre du cadavre gît au milieu d’un jardin puanteur irrespirable se répand sur les piani étreint l’atmosphère de ses miasmes infection qui prend à la gorge étroite que faire de la vache morte qui infeste le hameau colonnes serrées des plaintes qui montent dans l’air du soir comment faire taire dépecer la bête qui gît tête raide dans les cistes couler de la chaux vive tonnes de chaux de sacs de chaux pour dissoudre viscères et boyaux muscles et organes peau arrachée aux os fondue dans la terre détrempée de pluie sang et eaux et cette puanteur qui rôde et se refuse à se dissoudre et lui gâchette sensible tourne et retourne sa grogne que faire sinon ruminer sa hargne dans sa tête penaude la vache qu’il s’en débrouille les vaches vagabondes et les chèvres et les cochons et les sangliers les exterminer tous qui n’appartiennent à personne les carcasses ici ce n’est pas ce qui manque.

    Il y a aussi

    les carcasses de bagnoles vieilles rouilles abandonnées ça et là dans le maquis sur les terrains en friche comment s’en débarrasser comment s’en débarrasser lettres recommandées qui restent sans réponses intimidations diverses de faible efficacité refus des gendarmes de relever les numéros d’immatriculation demander la carte grise les propriétaires n’en ont pas n’en ont plus n’en ont jamais eue et la loi… opération inutile on attend que les habitacles moisissent noient l’espace vital envahissent le paysage tous arguments de peu de poids qui laissent insensibles l’autochtone entêté à ne rien voir rien vouloir rien savoir faire venir la benne     oui peut-être embarquer les véhicules jusqu’à la casse     oui sans doute     mais sans papier pas de casse casse-tête corse et la benne du reste ne prend que la ferraille pas le verre pas la moleskine pas les pneus faut-il envisager plusieurs bennes plusieurs voyages plusieurs forfaits plusieurs tarifs les propriétaires n’en ont pas n’en ont plus n’en ont jamais eue et la loi…

    une voix

    traverse le maquis voix venue de la route voix de femme qui descend vers moi quel visage associer à cette voix rien dans ses modulations qui me permette d’identifier la voix la mer gronde houle de vert foncé et de noir bandes de couleur hérissées de blanc hallebardes non tourbillons mouvements circulaires qui se creusent se gonflent selon les règles d’un rythme dont je ne connais pas les lois la voix se rapproche conversation hachurée par les rafales les branches des buissons cistes et myrtes enlacés tremblent sous les coups de butoir du vent il fait froid.

    Une chaussure moussue gît à mes pieds. Des fleurs minuscules y ont élu domicile. Vie menue qui s’obstine à pousser son tremblé dans l’abandon.

    Ce soir peut-être chantera la hulotte dorée.

    Dans la nuit pleine de la lune.


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli




    Retour au répertoire de mars 2009
    Retour à l’index de la catégorie Zibal-donna

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Lucien Suel | Sombre Ducasse

    «  Poésie d’un jour  »




    Lucien Suel
    SOMBRE DUCASSE  (version justifiée)


    sombre ducasse des jours et des jours
    des nuits et des nuits je flotte dans
    l’espace je ne peux pas rejoindre mon
    vaisseau ce matin il a gelé à nouveau

    l’air se vicie dans mon scaphandre il
    serait temps que j’arrive ailleurs je
    ne sens plus mes doigts engourdis mes
    poèmes je les écris en plusieurs fois

    je n’ai plus de mémoire vive mon café
    je l’ai laissé beaucoup bouillir dans
    les derniers kilomètres je me déplace
    dans une contrée pour laquelle on n’a
    dressé aucune carte donc je m’allonge
    et j’écoute toute la musique de temps
    en temps des points lumineux glissent
    devant mes yeux J’AI LES YEUX OUVERTS
    Lucien Suel
    entrez dans la danse dans la danse et
    voyez comme on danse sautez dansez et
    embrassez qui vous voudrez je connais
    trop de monde je plane sur une orbite
    géostationnaire ne quittez pas il est
    bientôt trop tard NOUS N’AVONS RIEN À
    PERDRE NOUS N’AVONS RIEN À GAGNER les
    esclaves de nulle part se rincent les
    doigts dans la cuisine prose-épine le
    feu des fusils à canons sciés chauffe




               Lucien Suel




    ils dégoulinent koulaks dans un évier
    planétaire leurs chuchotements impurs
    sont masqués parmi les bruits de toux
    urbaine similaire les justiciers jupe
    relevée pataugent dans les débris des
    assemblages scolaires audiovisuels je
    rêve cette promenade depuis longtemps
    dans des bureaux encrassés leurs murs
    lacérés de graffitis n’est-ce-pas les
    jeunes enfants destinés à l’espace se
    tiennent au courant comprennent toute
    la situation à l’écart du tumulte sur
    la place du village devant les stèles
    […]



    Lucien Suel, Sombre Ducasse in Ivar Ch’Vavar et camarades, Le Jardin ouvrier 1995-2003, Éditions Flammarion, Collection Poésie/Flammarion, 2008, pp. 179-180.



    Ph., G.AdC Photos, G.AdC




    _____________________________________
    Notes d’AP :
    1. j’ai choisi la poésie du jour en souvenir des ducasses de ma grande adolescence valenciennoise et lilloise et de mes très nombreuses années d’enseignement en lycée dans la capitale picarde, Samarobriva ;
    2. le vers justifié est ici un vers qui comporte un nombre fixe de signes (37 dans ce poème) [pour information, en typo, le blanc est aussi un signe]. Une contrainte formelle (écriture arithmogrammatique) que s’est imposée Lucien Suel. Bien évidemment, pour obtenir un vers justifié (ayant strictement la même longueur que ceux qui le précèdent et/ou le suivent), encore faut-il que, dans la police de caractères choisie, chaque signe, quel qu’il soit, occupe une même espace. Sur la Toile, ce n’est vraiment possible qu’avec certaines polices, sauf à tricher par l’ajout d’insécables répartis sur le vers.




    LUCIEN SUEL


    Suel (1)
    Source




    ■ Lucien Suel
    sur Terres de femmes


    [Le terril]
    La Justification de l’abbé Lemire (lecture d’AP)
    29 juin 1878 | Lucien Suel, La Justification de l’abbé Lemire, IV




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur remue.net)
    Ivar Ch’Vavar & camarades | Le Jardin ouvrier
    → (sur remue.net)
    Lucien Suel | Ma vie avec Ivar Ch’Vavar
    Silo-ACADEMIE 23, le blog de Lucien Suel
    → (sur la revue x)
    une notice bio-bibliographique sur Lucien Suel
    → (sur le tiers livre)
    tiers livre invite : Lucien Suel
    → (sur blog littéraire)
    Rencontre avec Lucien Suel
    Canchon d’ech’l airignies, une chanson écrite et mise en musique par Konrad Schmitt
    → (sur Wikipedia)
    l’article Ivar Ch’Vavar (rédigé par un proche d’Alain Marc)





    Retour au répertoire du numéro de mars 2009
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • 9 mars 1883 | Naissance d’Umberto Saba

    Éphéméride culturelle à rebours



        Le 9 mars 1883 naît à Trieste Umberto Poli, fils d’Ugo Edoardo Abramo Poli et de Felicità Rachele Cohen. Le nom de plume qu’on lui connaît lui a été inspiré par le patronyme de sa nourrice, Beppa Sabaz ou Saber, d’origine slovène. Le pseudonyme de Saba a été légalisé en 1920.






    Trieste
    Source






    LES JUIFS. TRIESTE 1910-1912 (PRÉFACE)


         Je me souvenais ― comme d’un cauchemar ― d’avoir écrit ces récits, il y a plus de quarante ans. Ils devaient, dans mon idée, à cette époque, constituer, avec d’autres, un gros volume, dont, par la suite, je ne menai à terme que certains passages (qui formaient chacun un tout) réunis ici, et que je retrouvai un beau jour, par pur « hasard », en fouillant dans de vieux papiers. Et, en les relisant, ils m’ont plu ; plus, peut-être, que lorsque j’y travaillais.
         Ils m’ont plu ; mais je ne sais pas encore si je les publierai ou non. Ce n’est pas moi qui résoudrai ce dilemme. Il y aura ― je l’espère ― quelqu’un pour le faire à ma place. Il n’y a rien de mal, quand on est vieux, à laisser à d’autres la responsabilité de décider pour nous. Du moins dans les choses pratiques. Les cinq récits (si on peut les appeler des récits ― en réalité, ce sont plutôt des souvenirs exposés sous forme narrative) furent écrits quand l’antisémitisme paraissait n’être qu’un jeu ; et je pouvais, sans remords, m’abandonner à une ironie compréhensive mâtinée de secrète tendresse, à l’égard d’êtres et de choses (tous authentiques) que j’ai vus et connus ou dont, plus souvent, j’ai entendu parler durant mon enfance. Ma mère ― on le sait ― était juive, comme toute sa famille. Les récits sont nés de deux mouvements : de la réaction (nuancée ― comme je l’ai dit ― de tendresse) à une manière d’être qui n’était pas la mienne, qui était déjà très rare à cette époque et qui me stupéfiait comme une « note de couleurs » de plus, dans le « monde merveilleux », et, je pense, d’une espèce de nostalgie de mon père, qui n’était pas juif, et que j’ai peu connu, et tard. Et aussi (peut-être davantage) de ma nourrice, chez qui j’ai vécu ma petite enfance et qui écrivit ― comme je l’ai dit ailleurs ― « les premiers mots sur les premières paroles de la vie d’un homme ». Le souvenir d’enfance le plus ancien que je conserve (et dans lequel est concentré tout un petit drame) est celui d’une femme (ma mère) debout à l’entrée d’un magasin de meubles, en train de menacer de la main en enfant blond qui pleure dans les bras d’une autre femme (ma nourrice), habillée, elle, de couleurs vives, coupable de m’avoir emmené avec elle, malgré l’interdiction de ma mère, à l’église. Le dénouement malheureux qu’eut le mariage de ma mère ― l’abandon de son mari quelques mois avant ma naissance ― l’avait confortée dans ses préjugés religieux et raciaux. D’ailleurs, je ne me rappelle pas l’avoir jamais entendue, sinon à propos de mon père, lancer des invectives contre d’autres religions et d’autres croyances. Et elle n’était même pas ― si je remonte au moment où mes souvenirs commencent à devenir clairs et précis ― excessivement attachée au judaïsme dont, à la fin, elle n’observait plus, ou à peine, les pratiques. Il ne lui était resté qu’une grande admiration et vénération pour la mémoire d’un de ses oncles maternels, que l’on retrouvera plus loin, sous l’habit d’Un lettré juif.


    Umberto Saba, Les Juifs in Couleur du temps, Éditions Rivages, Bibliothèque étrangère Rivages, 1989, pp. 123-124. Traduit de l’italien par René de Ceccatty.






    POÉSIE POUR MA NOURRICE – II


    Insonne
    mi levo all’alba. Che farà la mia
    vecchia nutrice? Posso forse ancora
    là ritrovarla, nel suo negozietto?
    Come vive, se vive? E a lei m’affretto,
    pure una volta, con il cuore ansante.

    Eccola: è viva; in piedi dopo tante
    vicende e tante stagioni. Un sorriso
    illumina, a vedermi, il volto ancora
    bello per me, misterioso. È l’ora
    a lei d’aprire. Ad aiutarla accorso
    scalzo fanciullo, del nativo colle tutto
    improntato, la persona china
    leggera, ed alza la saracinesca.

    Nella rosata in cielo e in terra fresca
    mattina io ben la ritrovavo. E sono
    a lei d’allora. Quel fanciullo io sono
    che a lei spontaneo soccorreva; immagine
    di me, d’uno di me perduto…


    Umberto Saba, « Tre poesie alla mia balia », Il piccolo Berto (1929-1931), in Il Canzoniere, Einaudi tascabili, Torino, 2004, pagina 388.





    Insomniaque
    je me lève à l’aube. Que devient ma
    vieille nourrice ? Est-ce que je pourrais encore
    la retrouver, dans sa pauvre boutique ?
    Comment vit-elle, si elle vit ? Et je me hâte vers elle,
    une fois encore, le cœur battant.

    La voici : elle est vivante ; debout après tant
    d’épreuves et de saisons. Un sourire,
    quand elle me voit, éclaire encore son visage
    beau à mes yeux, mystérieux. C’est l’heure
    d’ouvrir pour elle. Accouru pour l’aider
    un enfant aux pieds nus, tout imprégné
    de sa colline natale, se penche
    léger et relève le rideau de fer.

    Par cette matinée au ciel rosée et fraîche
    sur la terre je la retrouvais bien. Et je suis
    à celle d’autrefois. Je suis cet enfant
    qui se précipitait vers elle spontanément : image
    de moi, d’un moi perdu…


    Umberto Saba, Trois poésies pour ma nourrice in Le petit Berto, Il Canzoniere, Bibliothèque de l’Âge d’homme, 1988, page 400. Traduit de l’italien par René de Ceccatty.




    UMBERTO SABA


    Umberto-saba
    Source




    ■ Umberto Saba
    sur Terres de femmes


    25 août 1957 | Mort de Umberto Saba (notice bio-bibliographique + article sur Ernesto)
    Ecco, adesso tu sai (poème extrait de Choses dernières)
    Donna
    Oiseau en cage
    Parole
    Poesia
    Trieste
    22 août 1862 | Umberto Saba, Couleur du temps




    ■ Voir | écouter aussi ▼


    → (dans La Revue des Ressources)
    Trieste ad Italia, par Béatrice Commengé
    → (sur le site de Libération)
    Umberto Saba, chansonnier de la langue italienne, par Mario Cifali (28 décembre 2012)
    → (sur Terres de femmes)
    28 avril 1984 | Marisa Madieri, Trieste
    → (sur YouTube) une
    video (RAI, 1954) de Umberto Saba lisant Cinque poesie per il gioco del calcio
    → (sur YouTube)
    La libreria del poeta di Elena Bizjak Vinci e Stelio Vinci
    → (sur Internet Culturale)
    Umberto Saba. The Poetry of a Life (dossier de l’exposition qui s’est tenue au Palazzo Costanzi de Trieste du 8 avril 2003 au 30 juin 2003)

    Pour plus d’informations sur la vie et l’œuvre d’Umberto Saba,
    se rendre sur le site cronologia.it (site en italien)






    Retour au répertoire du numéro de mars 2009
    Retour à l’ index de l’éphéméride culturelle
    Retour à l’index de la catégorie Péninsule (littérature et poésie italiennes)
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Sylvie Fabre G. | Dans l’attente d’un prolongement qui se meurt

    Sylvie Fabre G., Corps subtil,
    L’Escampette Editions, Collection Poèmes, 2009.
    Préface de Claude Louis-Combet.











    DANS L’ATTENTE D’UN PROLONGEMENT QUI SE MEURT



         « Tu trouves le corps sous tes mots, sa nudité est indéchiffrable ». Ainsi s’ouvre Corps subtil de Sylvie Fabre G. Sur une impasse, une impossibilité, une énigme. De l’écart s’origine le poème. Écart entre le désir horizontal du temps et le désir vertical du corps, entre le visible qui cerne le corps dans sa finitude et l’invisible auquel il aspire. Écart transcendé par l’écriture.

         Introduit par « Pays premier » de Claude Louis-Combet, Corps subtil est un triptyque. Deux textes brefs en italiques encadrent le corps central de cette « œuvre d’écriture ». Chant d’ouverture à l’Amour, « Ton corps bleu », qui ancre ses forces créatrices entre Azur et attente, décline ses cinq strophes du côté de l’indicible. « Né de la fulgurance d’être », il ne reste du « grand Corps » que son ombre. De la quête de sens entrevue tout au long du parcours poétique, il reste l’appel infini et lointain des amants. Et cette évidence qui clôt l’ouvrage : « Le vide nous brûle ».

        Corps de l’Amour-corps du langage, sous le narré subtil de la rencontre des corps ― Une fois a eu lieu, une fois dure toujours ―, Sylvie Fabre G. interroge la peau de l’un les mots de l’autre, formes et enlacements, naissance, acmé et disparition. De la disparition de l’Amour, de l’évolution inéluctable vers le vide qui brûle, naît le poème, énigme des mots, chair issue de l’énigme même de l’amour.

        Ainsi, tout au long du récit de Corps subtil, le corps de l’amour se cherche-t-il sous le corps du langage. « Le poème et l’amour sont ensemble vigie. » Tissés de la matière amoureuse du poète, l’un et l’autre corps tressent leur trame pour forger l’entité nouvelle d’un « corps subtil ». Un corps neuf qui transcende les deux autres. Se compose en amont une mosaïque complexe de l’Amour qui cherche à dire sa fulgurance dans la violence de la révélation jusqu’à la fusion indistincte du « je » et du « tu ». « Là où je nais, là où tu gis, chacun se tient à la croisée ». Froissements d’ailes, coulée des regards ― iris de l’œil et du ciel un instant confondus ―, le transport amoureux jamais ne se dit autrement que par effleurements de mots et de corps. Dans l’attente d’un prolongement qui se meurt dans la blessure ouverte du ciel.

         À l’origine de la quête amoureuse, la soif insatiable de l’unité première. Unité des origines, miraculeusement retrouvée le temps d’un rapt et d’une extase. À jamais absorbée dans la perte du « grand Corps », la quête de l’Amour s’inscrit dans le « pays premier » de la séparation. D’où surgissent toutes les failles et tous les paradoxes. « Comment faire pour que nous ayons vécu cet amour ? » s’interroge Sylvie Fabre G., reprenant dans l’un des trois exergues de Corps subtil, le mystérieux questionnement de Marguerite Duras. Amour et langage mêlent leur quête, unité patiemment abordée dans le mystère des mots, dans la voix qui bat son silence. Encore trop de mots pour dire l’indicible. « Toujours trop de bogue, la langue, chair et esprit, demande l’écale. » L’avancée en aveugle dans le désert.



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli




    Corps subtil  Sylvie Fabre G.





    SYLVIE FABRE G.


    Sylvie Fabre G.
    Source



    ■ Sylvie Fabre G.
    sur Terres de femmes

    [À l’orée] (poème issu du recueil L’Intouchable)
    L’Intouchable (note de lecture d’Isabelle Raviolo)
    Sylvie Fabre G. par Sylvie Fabre G. (auto-anthologie poétique comprenant plusieurs extraits de L’Approche infinie)
    [C’est un matin doux et amer](poème issu du recueil L’Autre Lumière)
    Corps subtil (extrait issu du recueil Corps subtil)
    La demande profonde
    L’Approche infinie (note de lecture d’AP)
    Frère humain (note de lecture d’AP)
    Frère humain (note de lecture d’Isabelle Raviolo)
    [La pensée va, et vient à ce qui revient] (poème issu du recueil Frère humain)
    Celle qui n’était pas à sa fenêtre (extrait issu du recueil Le Génie des rencontres)
    Lettre des neiges éternelles (extrait de La Maison sans vitres)
    Piero, l’arbre (autre extrait de La Maison sans vitres)
    Le rêveur d’espace [hommage à Claude Margat] (autre extrait de La Maison sans vitres)
    Pays perdu d’avance (note de lecture d’AP)
    [Plus forte que la forêt] (poème issu du recueil Tombées des lèvres)
    Tombées des lèvres (note de lecture d’AP)
    Tombées des lèvres (note de lecture d’Isabelle Raviolo)
    [Bien sûr le chant s’apaise dans le soir] (poème issu du recueil La Vie secrète)
    Quelque chose, quelqu’un
    Trouver le mot (poème issu du recueil L’Autre Lumière)
    Maison en quête d’orient (poème issu du recueil Les Yeux levés)
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    le Portrait de Sylvie Fabre G. (+ poème issu du recueil L’Approche infinie)
    Caroline Boidé, Les Impurs, par Sylvie Fabre G.
    Jean-Pierre Chambon, Le Petit Livre amer, par Sylvie Fabre G.
    Patricia Cottron-Daubigné, Visage roman, par Sylvie Fabre G.
    Pierre Dhainaut, Après, par Sylvie Fabre G.
    Alain Freixe, Vers les riveraines, par Sylvie Fabre G.
    Emmanuel Merle, Ici en exil, par Sylvie Fabre G.
    Emmanuel Merle & Thierry Renard, La Chance d’un autre jour, Conversation (lecture de Sylvie Fabre G.)
    Pierre Péju, Enfance obscure, par Sylvie Fabre G.
    Pierre Péju, L’État du ciel, par Sylvie Fabre G.
    Fabrice Rebeyrolle, un peintre gardien du feu, par Sylvie Fabre G.
    Erwann Rougé, Passerelle, Carnet de mer, par Sylvie Fabre G.
    Roselyne Sibille, Entre les braises, par Sylvie Fabre G.
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    L’au-dehors
    → (dans les Chroniques de femmes)
    L’Amourier | Le Jardin de l’éditeur par Sylvie Fabre G.
    → (dans les Chroniques de femmes)
    Anne Slacik par Sylvie Fabre G. : Anne, la sourcière
    → (dans les Chroniques de femmes)
    Ludovic Degroote | Retisser la trame déchirée, par Sylvie Fabre G.
    → (dans les Chroniques de femmes)
    Une terre commune, deux voyages



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de la Mél, Maison des écrivains et de la littérature) une
    fiche bio-bibliographique sur Sylvie Fabre G.
    → (sur le site des Éditions L’Amourier)
    une fiche bio-bibliographique sur Sylvie Fabre G.






    Retour au répertoire du numéro de mars 2009
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’ index des « Lectures d’Angèle »

    » Retour Incipit de Terres de femmes

  • Caravane poétique du Scriptorium

    Agenda culturel 2009




    CARAVANE POÉTIQUE

    DU

    SCRIPTORIUM




    Samedi 21 mars 2009 à 10h00

    rendez-vous au 7, boulevard Cieussa, MARSEILLE 7e
    (en face de la Maison des Jeux des Catalans)





    Caravane





    Caravane poétique du Scriptorium : un partage de poésie à ciel ouvert



         Pour la deuxième année consécutive, le Scriptorium, association littéraire à Marseille, organise un événement public à l’occasion de la Journée mondiale de la Poésie initiée par l’UNESCO. Après la mémorable Transcontinentale de 2008, le Scriptorium convie à une autre aventure avec les mots, en extérieur cette fois : une Caravane Poétique, la deuxième du nom, entre vagues et rire, au bord de la Méditerranée.

         Comme l’an dernier, le P.E.N. Club, réseau international d’écrivains du monde, est partenaire de cette initiative qui ainsi tiendra le « pas gagné », selon la formule de Rimbaud, en marchant au rythme des poèmes du local au global, en associant cette fois la marche à pied et la lecture de texte à ciel ouvert. Entre le port du vallon des Auffes, la Corniche et la plage des Catalans, à Marseille, les poètes feront de cette caravane bigarrée, métisse et joyeuse une invitation à partager la poésie de toutes les rives (quatre haltes entre mer et terre, où chacun peut prêter sa voix sur les thèmes proposés).



    Inscription avant le 14 mars 2009. Pour tous renseignements,
    voir le blog du Scriptorium.

    Contact : scriptorium13@club-internet.fr ou poesiescriptorium13@gmail.com
    Tél : 06 50 91 26 17



    Retour au répertoire de mars 2009

    » Retour Incipit de Terres de femmes

  • Babel Littorale à Boulogne-sur-Mer le 20 mars 2009

    Le Printemps des Poètes
    Agenda culturel 2009





    BABEL-LITTORALE-BOULOGNE





    PS : L’opération Babel Littorale se déroule dans le cadre d’une mini-résidence de quatre jours d’une brigade de six poètes d’origines diverses, implantée sur Boulogne-sur-Mer et Dunkerque. Elle se poursuit le lendemain (samedi 21 mars à 9h30) à Dunkerque (Bateau-Feu. Scène Nationale, place du Général de Gaulle). Cette opération est soutenue par la Ville de Boulogne, l’Académie de Lille, le CDSI (Centre de documentation, d’information et d’animation pour le Développement et la Solidarité Internationale), l’association Arc en ciel (association des étudiants étrangers de l’Université du Littoral Côte d’Opale) et organisée par la revue semestrielle d’art et de littérature REHAUTS (dirigée par Hélène Durdilly).

    Tél. : 03 21 32 26 27 (Boulogne)
               03 28 51 40 30 (Dunkerque)



    Retour au répertoire de mars 2009
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • TdF n° 52 ― mars 2009



    MARS 2009
    Image, G.AdC




    SOMMAIRE DU MOIS DE MARS 2009



    Terres de femmes ― N° du mois de février 2009
    Babel Littorale à Boulogne-sur-Mer le 20 mars 2009
    Caravane poétique du Scriptorium
    Sylvie Fabre G. | Dans l’attente d’un prolongement qui se meurt (note de lecture d’Angèle Paoli)
    9 mars 1883 | Naissance d’Umberto Saba
    Lucien Suel | Sombre Ducasse
    Houle verte et carcasses vagabondes (Angèle Paoli)
    13 mars 1888 | Naissance de Paul Morand
    William Carlos Williams | Beauté
    15 mars 1918 | Pierre Reverdy, Les Ardoises du toit
    Béatrice Bonhomme | Poumon d’oiseau éphémère
    16 mars 1955 | Mort de Nicolas de Staël
    Franck Venaille | Ça
    Juan Manuel Roca | Monologue du temps
    Zéno Bianu | Credo
    Leïla Sebbar, Mon cher fils (note de lecture d’Angèle Paoli)
    Michèle Dujardin | Et bleu est je
    30 mars 1987 | Les Tournesols de Van Gogh
    Jacques Ancet | L’identité obscure
    31 mars 1596 | Naissance de René Descartes
    Terres de femmes ― N° du mois d’avril 2009



    Retour au répertoire chronologique de Terres de femmes

    » Retour Incipit de Terres de femmes

  • Terres de femmes ― Sommaire du mois de février 2009





     TdF ― février 2009
    Image, G.AdC




    SOMMAIRE DU MOIS DE FÉVRIER 2009


    Terres de femmes ― Sommaire du mois de janvier 2009
    Friedrich Hölderlin/Tinian
    À chì colla à chì fala (Angèle Paoli)
    André Velter/Quelque tendresse que
    4 février 1913/Naissance de Rosa Parks (article de Fabian Gastellier)
    5 février 1626/Naissance de Madame de Sévigné
    Jacques Roman/Le là embrase son corps
    Jean-Claude Villain/αΒ
    7 février 1934/Anne-Marie Schwarzenbach à Bagdad
    Patrick Boucheron, Léonard et Machiavel (note de lecture d’Angèle Paoli)
    Milo De Angelis/Thème de l’adieu
    10 février 1933/Exil de Thomas Mann
    11 février 1996/Mort d’Amelia Rosselli (article de Marie Fabre)
    12 février 1909/Naissance de Zoran Mušič (article de Fabian Gastellier)
    Parution du n° 4 de la revue Fora !
    La revue Nu(e) organise une souscription pour son 40e numéro
    Guy Goffette/L’attente
    16 février 2009/Lecture marathon de La Princesse de Clèves devant le Panthéon
    17 février 1921/Interdiction de La Ronde d’Arthur Schnitzler
    Georges-Emmanuel Clancier/Ève noire
    Jean-Pierre Spilmont, Une saison flamande (note de lecture d’Angèle Paoli)
    Sylvie Fabre G., Corps subtil
    19 février 1924/Conférence de Paul Valéry sur Baudelaire
    Emmanuel Laugier/Et ce peut être aussi mauve
    20 février 1888/Naissance de Georges Bernanos
    21 février 1821/Naissance de Rachel
    Jacques Dupin/Tendre est la sonorité
    Antoine Emaz, Cambouis
    Sur l’aile qui vacille (Angèle Paoli)
    24 février 1607/Première représentation de l’Orfeo de Monteverdi (article de Fabian Gastellier)
    25 février 1707/Naissance de Carlo Goldoni
    Victor Hugo/Les Misérables
    27 février 1942/Etty Hillesum, Une vie bouleversée
    Franco Loi/Quan’ seri dent nel büs del mè vurè
    Terres de femmes ― Sommaire du mois de mars 2009



    Retour au répertoire chronologique de Terres de femmes

    » Retour Incipit de Terres de femmes