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  • Olav H. Hauge | Bashô

    « POÉSIE D’UN JOUR  »



    Bashô, in Nord profond. Photographie de François Monnet, Bleu autour, 2008, p. 42.
    Source







    BASHÔ



    Pas en auto
    ni en avion
    même avec un traîneau à foin,
    une carriole brinquebalante
    ou le char de feu du prophète Élie,

    tu n’iras pas plus loin
    que là où Bashô est allé
    à pied.




    Olav H. Hauge, Nord profond, poèmes, Bleu autour, octobre 2008, p. 43. Choix de poèmes, traduction et photographies de François Monnet.







    IKKJE BIL, IKKJE BÅT



    Ikkje bil,
    ikkje fly –
    anten ein høyslede
    eller ei skranglekjerre
    eller eldvogni til Elias !

    Du kjem ikkje lenger
    enn Basho.
    Han rakk fram til
    fots.




    Note : moine et poète japonais (1644-1694), Bashô est le créateur du haïku.





    Nord profond
    Fiche éditeur







    OLAV H. HAUGE

    Olav_h_hauge
    Ph. Jan Kløvstad, Samlaget
    Source



    ■ Olav H. Hauge
    sur Terres de femmes

    Nous ne voguons pas sur la même mer (poème extrait de Bateau de papier)
    Le pays bleu


    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Nord profond)
    Projet d’exposition (Poèmes de Olav H. Hauge traduits par François Monnet. Photographies de François Monnet)
    le site de François Monnet





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  • TdF n° 49 ― décembre 2008



    TdF ― décembre 2008
    Image, G.AdC




    SOMMAIRE DU MOIS DE DÉCEMBRE 2008



    Terres de femmes ― N° du mois de novembre 2008
    Olav H. Hauge | Bashô
    Auxeméry | la mort des êtres…
    Juliau//ascension face nord (note de lecture d’Angèle Paoli sur Nicolas Pesquès, La Face nord de Juliau, deux // trois // quatre // cinq // six)
    Interview de Cécile Oumhani par Rodica Draghincescu
    Dominique Maurizi | Il y a quelqu’un
    Décembre 1938 | Lettre de Joë Bousquet à Poisson d’or
    8 décembre 1830 | Mort de Benjamin Constant
    Ovide, Tristes Pontiques (extrait de la traduction de Marie Darrieussecq)
    Ovide, Tristes Pontiques, traduit du latin par Marie Darrieussecq (note de lecture d’Angèle Paoli)
    Cécile Oumhani | Éclats de rêves
    Fabio Pusterla | Esquisse en poudre de gypse, 6
    Fabio Scotto, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid (suite de onze « poèmes peints » traduits par Angèle Paoli)
    26 décembre 1891 | Naissance de Henry Miller
    Anne-Christine Tinel, Tunis, par hasard (note de lecture d’Angèle Paoli)
    30 décembre 2000 | Mort de Louis-René des Forêts
    Jean-Pierre Chambon, Le Petit Livre amer, par Sylvie Fabre G.
    Terres de femmes ― N° du mois de janvier 2009



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  • 2e Salon des éditeurs indépendants du Quartier Latin :

    Il est seize heures, Paris s’endort





    COMMUNIQUÉ DE L’ÉDITEUR-WEBMESTRE DE TdF

        (samedi 29 novembre. 16h20) Une demi-heure avant le début (15h45) de leur conférence parisienne sur leurs sites respectifs (Poezibao et Terres de femmes), Florence Trocmé et Angèle Paoli (venue tout exprès par le vol Bastia-Orly) ont appris par l’informaticien délégué par le Salon des éditeurs indépendants que, malgré les promesses réitérées et les assurances données par Brigitte Peltier, l’organisatrice du salon, il n’y avait pas de connection Internet dans la mairie (sponsor de la manifestation). Parce que la borne Wi-Fi était réglementairement débranchée le week-end, et qu’en outre la connexion n’aurait pu être établie, compte tenu de la configuration des locaux et de la salle choisie.

        Superbranchée et proactive la mairie du VIe arrondissement, au coeur du Quartier Latin, à deux pas du Flore et des Deux Magots !

        Finalement la Corse n’est pas si déconnectée que cela… Terres de femmes, c’est cinq ordinateurs en réseau qui tournent en permanence en plein cœur du Cap Corse, reliés à chaque instant à l’atelier du directeur artistique à Aix-en-Provence. Et chez Terres de femmes, il n’y a pas de week-end.

    YT



    P.S. 1 (samedi 29 novembre. 19h30) : Florence Trocmé et Angèle ont été contraintes d’improviser. Elles ont suffisamment de talent et d’à-propos pour savoir rebondir face à ces imprévus. Ce qu’elles ont fait. Quant à Brigitte Peltier, si soucieuse des petits détails qui comptent, elle avait pris la tangente. Quoi qu’il en soit, merci à l’auditoire pour la chaleur de son accueil, et la qualité de son écoute. Merci aussi à l’éditrice et libraire Laurence Mauguin pour sa présence et son soutien.

    P.S.2 (dimanche 30 novembre. 15h50) : appelée sur son téléphone portable ce jour, Brigitte Peltier répond qu’elle est occupée et raccroche tout aussitôt. Dont acte.




  • Terres de femmes ― Sommaire de novembre 2008




    Logo_novembre_2008
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    SOMMAIRE DU MOIS DE NOVEMBRE 2008


    Terres de femmes ― Sommaire du mois d’octobre 2008
    Rouges de Chine – 17 (Angèle Paoli/Guidu Antonietti di Cinarca)
    1er novembre 1903/Naissance de Jean Tardieu
    2 novembre 1808/Naissance de Jules Barbey d’Aurevilly
    Rouges de Chine – 18 (Angèle Paoli/Guidu Antonietti di Cinarca)
    Lorand Gaspar/Depuis tant d’années…
    Cesare Pavese dans la collection Quarto (note de lecture d’Angèle Paoli)
    Rouges de Chine – 19 (Angèle Paoli/Guidu Antonietti di Cinarca)
    Brut de décoffrage (Angèle Paoli)
    Complainte (Angèle Paoli)
    Danielle Fournier/Le chaos des flammes
    9 novembre 1918/Mort de Guillaume Apollinaire
    Rouges de Chine – 20 (Angèle Paoli/Guidu Antonietti di Cinarca)
    Antonella Anedda/Per un nuovo inverno
    Amina Saïd/alors au pied d’un arbre
    Rouges de Chine – 21 (Angèle Paoli/Guidu Antonietti di Cinarca)
    Claude Ber/Sinon la transparence
    13 novembre 1850/Naissance de Robert Louis Stevenson
    Rouges de Chine – 22 (Angèle Paoli/Guidu Antonietti di Cinarca)
    Sandro Penna/L’automne me parle déjà
    15 novembre 1887/Naissance de Marianne Moore
    Dominique Sorrente/Le temps sans rideaux
    Rouges de Chine – 23 (Angèle Paoli/Guidu Antonietti di Cinarca)
    Lamentu fauve (Angèle Paoli)
    Rouges de Chine – 24 (Angèle Paoli/Guidu Antonietti di Cinarca)
    Rouges de Chine – 25 (Angèle Paoli/Guidu Antonietti di Cinarca)
    Christian Gabriel/le Guez Ricord/J’aurais vécu en est le nom
    24 novembre 1870/Mort de Lautréamont
    Antonella Anedda/novembre, notte
    Martin Ziegler/moments
    28 novembre 1908/Naissance de Claude Lévi-Strauss
    (hommage de Martin Rueff)
    Pierre Oster/La Grande Année, Dix-neuvième poème



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  • Pierre Oster | La Grande Année, Dix-neuvième poème

    « POÉSIE D’UN JOUR  »




    DIX-NEUVIÈME POÈME
    Fragments



    La mer
    Ph., G.AdC




    La mer, qui couvre l’univers à la façon des moissons,
    Qui s’attarde avec force autour de ce chêne immobile,
    La mer, qui triomphe et mugit, fait de la lune une île…
    Au seuil du bois obscur où je suis à la fois chasseur et prisonnier,
    Je connais, un instant, qu’à ma droite un renard regagne son charnier.
    Le bruit d’un combat dans la campagne accroît ma vigilance.
    L’écho répercute l’appel qu’un oiseau nocturne me lance
    Du haut d’un arbre mort soutenu par un mur de torchis !
    Et c’est le même appel lorsque je dois bondir et lorsque je franchis
    Le seul chemin dans le ciel noir que n’ait foulé aucune bête !
    Je traverse des champs. Je traverse le ciel. Je renverse la tête…
    Une fleur ronde et sauvage a brûlé tout au bord d’un ravin.
    Plus qu’aux feuillages je sacrifie à la chaleur du Corps divin !
    J’ai deviné Vénus…




    J’ai deviné Vénus…
    Ph., G.AdC



    Pierre Oster, La Grande Année, éditions Gallimard, Collection Blanche, 1964, in Paysage du Tout, 1951-2000, éditions Gallimard, Collection Poésie/Gallimard, 2000, pp. 147-148.




    BIO-BIBLIOGRAPHIE


    « Pierre Oster est le poète de la célébration du monde, dans la tradition rituelle retrouvée au XXe siècle par Claudel et Saint-John Perse. C’est le poète du verset, du scrupule, de la correction élevée au rang de valeur par excellence. Une voix, un espace, une langue de haute tenue : il n’y a dans cette poésie aucun souci de l’anecdote, du détail, du paysage en tant que tel. Nous sommes d’emblée sur le haut plateau des généralités (au meilleur sens du terme), de la métaphysique et de l’ontologie. Le poète ne veut être rien d’autre que l’un des « dociles arpenteurs de l’universel », il n’entend saisir dans les arbres que « leur régulière sagesse », l’essentiel étant de produire « en soi la possibilité d’un mouvement à jamais plus pur ». » (Cultures France)

    Pierre Oster, dit aussi Pierre Oster Soussouev, né à Nogent-sur-Marne le 6 mars 1933 et décédé le 22 octobre 2020, est d’origine luxembourgeoise. Après des études secondaires au collège Sainte-Croix-de-Neuilly et au lycée Buffon, il entre en classe de khâgne au lycée Louis-le-Grand et, en 1953, à l’Institut d’Etudes politiques de Paris. En 1954, il entre en contact avec Pierre Jean Jouve et publie « Premier poème » dans la revue du Mercure de France, et, aussitôt après, grâce à Jean Paulhan et Marcel Arland, « Quatrains gnomiques » dans La Nouvelle Revue française. Son premier recueil, « elliptique et fragmentaire », Le Champ de mai suivi de Notes d’un poète, paraît chez Gallimard en 1955 (Collection Métamorphoses) et reçoit le Prix Fénéon. Solitude de la lumière, suivi de Prétéritions (Gallimard, Collection blanche, 1957), vaut à Pierre Oster le Prix Max-Jacob, l’année même de sa mobilisation pour la guerre d’Algérie (1957-1959).

    En 1961, grâce à l’amitié de Jean Paulhan, Pierre Oster rencontre Saint-John Perse, puis fait connaissance avec Claude Tchou et entre au Cercle du Livre précieux/Éditions Tchou (où il publiera notamment les Œuvres de Jean Paulhan, 5 tomes, 1966-1970, une Anthologie de la poésie française du XVIIIe siècle, 1969, et [en collaboration avec Denis Hollier, Aude et Jeanne Matignon] un Nouveau dictionnaire de citations françaises, Hachette/Tchou, 1970). Toutes ces rencontres sont davantage la marque d’affinités que d’influences à proprement parler, comme son amitié avec Jean Grosjean, dont il préfacera La Gloire en 1969.

    À partir des années 1960, la poésie de Pierre Oster se mue en un véritable « souffle rhétorique ». « Placés sous le signe de Paul Claudel et de Saint-John Perse, les versets réguliers d’Un nom toujours nouveau (1960) ou de La Grande Année (1964) entreprennent une quête orgueilleuse : celle du langage et de l’univers. Préoccupé de métaphysique, Oster cherche à poser les fondements de la vérité sur la parole poétique elle-même » (Luc Pinhas) : « Poème : ouverture sur le réel, sur l’Esprit ; sur le Monde et l’éternel dessein divin » (Notes d’un poète).

    En 1970, Pierre Oster publie une étude sur Paul Claudel (« Claudel à jamais », La Nouvelle Revue française, n° 206, 1er février 1970). En 1971, à Leningrad, il épouse Angella Soussouev, dont, de 1977 à 1999, il adjoindra le patronyme au sien. En août 1975, il codirige avec Philippe Bonnefis la Décade Ponge à Cerisy-la-Salle (« Ponge inventeur et classique »), et est nommé, sur l’initiative de Denis Roche, membre du comité éditorial des Éditions du Seuil, dont il fait partie jusqu’en 1995.

    « L’aspiration métaphysique, la confiance dans le pouvoir du langage ou bien la libération lyrique du cri ou de l’intuition oraculaire situent Oster à contre-courant des tendances dominantes de la poésie française contemporaine, engagée dans une entreprise de réduction du langage et de mise en question du poème ; mais, par les préoccupations dont il se fait l’écho, il est en unisson avec les grandes questions que se pose la conscience moderne. » (Henri Lemaître).

    En octobre 2007, la Fondation il Fiore et l’Institut français de Florence ont organisé en son honneur une soirée d’hommage, au cours de laquelle le poète a lu en public une contribution spécialement écrite pour l’occasion : Question sur question.



    Parmi ses livres :

    Un nom toujours nouveau, poèmes 1957-1958 (Gallimard, Collection blanche, 1960) ;
    La Grande Année, poèmes 1959-1962 (Gallimard, Collection blanche, 1964) ;
    Les Dieux, poèmes 1963-1968 (Gallimard, Collection blanche, 1970 ; rééd. 1996) ;
    Chiffres en balade (co-auteur : Yutaka Sugita, Hachette, 1972, Collection Le vert paradis) ;
    Pratique de l’éloge (Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, Suisse, 1977) ;
    Requêtes suivi de Un Art poétique (Gallimard, Collection blanche, 1977 ; [version nouvelle] Le temps qu’il fait, Cognac [Charente], 1992; 1998) ;
    Pratique de l’éloge (Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, 1977) ;
    L’Alphée N° 6 (L’Alphée, 1981) ;
    Cérémonial de la réalité (Qui vive, 78124 Mareil-sur-Mauldre, 1981) ;
    Rochers (avec des planches d’Anne Stephane, 1982) ;
    Le Murmure (Marchant Ducel, 84130 Le Pontet, 1983) ;
    Vingt-neuvième poème suivi de L’Exploration de la poussière (entretien, L’Alphée, 1985) ;
    Art poétique, un ordre du mouvement, petits livres en préparation (Maison du livre de Pérouges, 1987) ;
    Dictionnaire de citations françaises (Robert, Collection Les usuels du Robert, 1987 ; rééd. Dictionnaires Le Robert, 2006) ;
    L’Ordre du mouvement, esquisses (Babel éditeur, 81 200 Mazamet, 1991 ; rééd. Babel, 2000) ;
    Une machine à indiquer l’hiver (Obsidiane, 89100 Sens, 1992) ;
    Saint-John Perse : Alexis et Dorothée Leger (Babel éditeur, Mazamet, 1992 ; éd. définitive, revue et augmentée, Babel éditeur, 2005) ;
    Alchimie de la lenteur (Babel éditeur, Mazamet, 1997) ;
    Le Savoir de la terre (Babel éditeur, Mazamet, 1998) ;
    Paysage du Tout, 1951-2000 (extraits des cinq recueils du poète parus chez Gallimard, Poésie/Gallimard n° 346, 2000). Préface d’Henri Mitterand ;
    Gare au bon samaritain (Gallimard, Collection blanche, 2000) ;
    Hiver s’amenuise (Virgile, Collection Ulysse fin de siècle, 2003).






    Pierre Oster  Paysage du Tout





    ___________________
        Pour avoir un meilleur éclairage sur l’œuvre de Pierre Oster, se reporter à l’article de Philippe Jaccottet dans La Nouvelle Revue française, 1er mai 1958, n° 065 : « Pierre Oster, poète de l’unité animée », et à celui de Jacques Réda, toujours dans La Nouvelle Revue française, 1er mai 1970, n° 209 : « Pierre Oster, les Dieux ».

    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli





    PIERRE OSTER (1933-2020)


    Pierre Oster





    Pierre Oster
    sur Terres de femmes


    La Grande Année, Dix-septième poème
    Un nom toujours nouveau, Treizième poème





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  • 28 novembre 1908 | Naissance de Claude Lévi-Strauss

    Hommage de Martin Rueff



    Éphéméride culturelle à rebours

    Invité du jour : Martin Rueff



    Il y a cent douze ans, le 28 novembre 1908, naissait à Bruxelles Claude Lévi-Strauss.






    Portrait de Claude Lévi-Strauss

    Image, G.AdC






    Ci-après l’hommage à Claude Lévi-Strauss qu’a confié à Terres de femmes le poète et universitaire Martin Rueff.
        Martin Rueff a participé, aux côtés de Frédéric Keck, Marie Mauzé et Vincent Debaene (préface), à l’établissement de l’édition des Œuvres de Claude Lévi-Strauss dans la Bibliothèque de la Pléiade (éditions Gallimard, mai 2008).






    LE JAGUAR AUX YEUX D’EAU


    Pour A.



    Pour que les questions de Claude Lévi-Strauss se fassent entendre, une certaine qualité de silence est requise, une attention particulière, une disponibilité qui s’accommode mal des éclats et des débats, des célébrations fastueuses, de la transformation en idéologie d’une des œuvres les plus radicalement neuves du siècle. Ainsi, pour peu qu’on veuille lire l’anthropologie structurale sur le plan qu’elle a contribué à créer, son programme est devant nous. On suggère ici trois de ses leçons : la première concerne son objet (le pluriel des hommes), la seconde son point d’application (les lois de l’esprit), la dernière sa thèse sur le sens (l’intelligence des structures). On conclut par un conseil de lecture.




    Claude Lévi-Strauss 1



    1. Si Rousseau, selon l’hommage que lui rendait Lévi-Strauss en 1962, est le « fondateur des sciences de l’homme », c’est parce qu’il leur offre un objet et une méthode. « Quand on veut étudier les hommes il faut regarder près de soi ; mais pour étudier l’homme il faut apprendre à porter sa vue au loin ; il faut d’abord observer les différences pour découvrir les propriétés » (Essai sur l’origine des hommes). Le rapport entre le donné phénoménal (les hommes) et la structure de l’identité et de la différence se donne comme en chiasme par rapport à l’opposition du singulier et du pluriel. L’argumentation de Rousseau consiste à souligner que pour connaître le pluriel identique des hommes, il suffit de regarder près de soi leur variété mais que si, d’aventure, on veut connaître la singularité différenciée de l’homme, il faut aller loin de chez soi. Il y a donc un mauvais et un bon pluriel. Le mauvais pluriel, c’est le pluriel de l’identique ; le bon, celui qui introduit la différence. On dira que l’anthropologie invente le pluriel interne de l’homme comme la grammaire repère un complément d’objet interne. L’homme est ce système de différences d’avec lui-même qui ressort si on le compare à des occurrences qui s’éloignent du modèle qu’on a sous la main. L’ethnographe peut aider l’anthropologue quand il nous oblige à aller voir là-bas pour vérifier que nous n’y sommes pas et qu’il revient nous le dire.




    Claude Lévi-Strauss 2



    2. Des Structures élémentaires aux Mythologiques, « grandes » ou « petites », l’anthropologue étudie le sens des articulations. Lévi-Strauss est ce philosophe que Hume appelait de ses vœux dans L’Enquête sur l’entendement humain : « Même s’il est difficile d’échapper à l’observation selon laquelle toutes les idées sont reliées entre elles (connected together), je ne crois pas qu’il y ait jamais eu de philosophe qui se soit proposé d’énumérer ou de classer les principes d’association entre les idées ». Lévi-Strauss offre la plus singulière entreprise jamais tentée : proposer une science de l’entendement humain en décrivant les articulations à l’œuvre dans les structures mythologiques ― penser c’est associer, connecter, relier, articuler, structurer. Il reste qu’il a donné à ce principe une extension sans précédent : alors que Hume ramenait à trois les principes d’association des idées (la ressemblance, la contiguïté dans le temps ou l’espace, et le lien de la cause et de l’effet), Lévi-Strauss cherche dans la « pensée sauvage » et ses expressions mythiques, les richesses savoureuses de toutes les formes d’association. Il y faut une patience et un tact sans commune mesure, mais aussi, et sans doute cette qualité est-elle associée aux deux premières, une athlétique qui conduit loin des sentiers battus par la philosophie. « Kantisme sans sujet transcendantal », cette formule de Ricoeur acceptée par Lévi-Strauss et reprise par Deleuze, indique que la quête des structures du sens échappe à la représentation d’un sujet. Il y a plus encore : l’association est partout. Elle est à l’œuvre dans les structures mêmes de l’esprit (c’est le matérialisme de Lévi-Strauss) et dans la perception même (son esthétique encore mal comprise nous apprend que le donné de la sensation est déjà affaire de structure et que « regarder » et « écouter », c’est déjà comme « lire » : ordonner). Enfin, comme le Valéry de L’Homme et la Coquille ou le Caillois des Cohérences aventureuses, Lévi-Strauss nous apprend que le structuralisme doit être généralisé à l’univers des formes naturelles.




    Claude Lévi-Strauss 3



    3. L’anthropologie structurale enveloppe une thèse sur le sens que l’on retrouve dans les critiques que Lévi-Strauss a pu adresser à Freud ou à Panofsky. L’analyse structurale ne se soucie pas d’interpréter ou de remonter à quelque origine : elle s’emploie à reconnaître les règles selon lesquelles tout mythe est traductible en un autre, toute version en une autre version, tout code en un autre code, c’est-à-dire à établir que l’essence ou même la propriété fondamentale des mythes et des coutumes n’est autre que ce qui assure l’entre-traduction des diverses versions, des divers discours, des diverses représentations et des divers codes qui s’y font jour. Un argument grammatical nous en convaincra : Lévi-Strauss permet de remplacer la philosophie « réflexive » du pronom réfléchi de la tradition par une philosophie « distributive » du sens. Ainsi, quand il écrit dans Le Cru et le Cuit : « nous ne prétendons donc pas montrer comment les hommes pensent dans les mythes, mais comment les mythes se pensent dans les hommes et à leur insu », il précise immédiatement qu’il faut faire abstraction de tout sujet et considérer que d’une certaine manière « les mythes se pensent entre eux » : « les significations se signifient l’une l’autre ». Il n’y a donc pas le moindre sens à privilégier tel message prétendument originaire et fondamental, censé, qui plus est, être dépourvu de grammaire. Analyser, c’est entre-traduire, et, du même coup, formaliser, mettre au jour la grammaire générale ou l’armature formelle à laquelle est « asservi l’exercice de la pensée » quelle qu’elle soit et quelque contenu qu’elle se donne. Ainsi, comprendre les hommes, c’est accepter que nous n’avons pas le dernier mot, non pas parce qu’il est le point d’horizon qui recule devant nous à mesure que nous avançons, mais, tout bonnement, parce qu’il n’y a pas de dernier mot.
        On n’omettra pas que la première leçon est porteuse d’une morale et d’une politique, que la seconde enveloppe une nouvelle écologie, et la troisième, une sémiotique et une philosophie de l’art. Comprendre leur articulation reste la tâche de l’anthropologie qui vient.





    Lévi-Strauss 4



    4. Énoncées dans la pureté de leur programme, ces leçons ne doivent pas tromper sur la singularité de l’œuvre de Lévi-Strauss. On a cédé à notre tour, et pour les besoins de la clarté, à la géométrie sèche des propositions, alors que ce qui fait la force de l’œuvre Claude Lévi-Strauss, ce n’est pas tant un ensemble de thèses, qu’une forêt d’exemples, tous plus beaux, plus riches et plus surprenants les uns que les autres. On passera à côté des Mythologiques si on y cherche seulement une thèse nouvelle sur la nature et la culture (Claude Lévi-Strauss étudie comment elles ne cessent de s’emboîter et de se déboîter dans les mythes) ou une nouvelle intelligence de la signification (le mythe, comme le langage, « signifie la signification ») : il faut lire et relire les huit cents mythes examinés, recensés, résumés, interprétés, transformés. On y découvre partout des joyaux. Nous est-il permis d’en citer un ? Il s’intitule « les yeux du jaguar » :

    Le jaguar apprend de la cigale que le crapaud et le lapin lui ont volé le feu pendant qu’il était à la chasse, et qu’ils l’ont emporté de l’autre côté de la rivière. Le jaguar pleure ; un fourmilier survient, auquel le jaguar propose un concours d’excréments. Mais le fourmilier fait une substitution ; il s’approprie les excréments contenant la viande crue, et fait croire au jaguar que les siens consistent seulement en fourmis. Pour se rattraper, le jaguar invite alors le fourmilier à jongler avec leurs yeux désorbités : ceux du fourmilier retombent en place, ceux du jaguar restent accrochés en haut d’un arbre. Le voilà aveugle. A la prière du fourmilier, l’oiseau macuco fait au jaguar des yeux d’eau qui lui permettront de voir dans l’obscurité. Depuis lors, le jaguar sort seulement la nuit ; il a perdu le feu ; et il mange sa viande crue. Jamais il n’attaque le macuco.

    Un jaguar dépossédé du feu, un concours d’excréments avec un fourmilier, une jonglerie d’yeux qui finit mal, le concours d’un oiseau qui offre aux jaguars des yeux d’eau pour voir la nuit : beautés émouvantes et gracieuses qui émeuvent jusqu’aux larmes



    5. Interrogé en 1965 sur les découvertes des hommes qu’il faudrait léguer à nos successeurs, Lévi-Strauss ironisait mais son sourire était triste : « mieux vaut donc laisser quelques témoignages que, par notre malfaisance et celle de nos continuateurs, ils n’auront plus le droit de connaître : la pureté des éléments, la diversité des êtres, la grâce de la nature, et la décence des hommes. »

    Parce qu’elle aura su penser la pureté des éléments et la diversité des êtres, parce qu’elle aura redonné un sens à la grâce de la nature, l’œuvre de Claude Lévi-Strauss figure aujourd’hui comme un des plus beaux monuments de la décence des hommes.


    Martin Rueff
    D.R. Texte Martin Rueff





    ■ Voir | écouter aussi ▼


    → (sur le site de l’INA – Archives pour tous)
    Archives Claude Lévi-Strauss





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  • Soirée Poésie Claude Ber et ses invités




    L'entrepôt la nuit - photo DR
    Ph. D.R.



    LE MARDI 2 DÉCEMBRE
    à 19h15
    A L’ENTREPÔT
    7/9, rue Francis de Pressensé
    75014 PARIS
    Métro : Pernety



    SOIRÉE POÉSIE
    CLAUDE BER ET SES INVITÉS




    Avec
    Marie-Claire BANCQUART, Jeanine BAUDE, Yves BOUDIER,
    Pascal BOULANGER, Seymus DAGTEKIN,
    Françoise DAX-BOYER,
    Marc DELOUZE, Joëlle GARDES, Habib TENGOUR

    à cette occasion sera présentée
    la nouvelle collection de poésie des Editions de l’Amandier
    Accents Graves/Accents Aigus
    Codirigée par Laurent Citrinot et Claude Ber







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  • Martin Ziegler | moments

    «  Poésie d’un jour  »



    Sans énigme où aller
    Aquatinte numérique, G.AdC





    moments
                 dont le silence
                 sécrète
    d’obscur
    seulement des lèvres
    de terre

    sans énigme où aller
    et nulle herbe

    ni lueur dans les creux
    où sur les pentes par la neige
    se reflèterait le ciel
                 où brisé
    par ce qu’elle recouvre

    ni par la grive appelée
    vers la lumière
    du soir
    par l’obscur




    Martin Ziegler, Chemins à fleur autrement blancs, Éditions L. Mauguin, 2000, s.f.





    ■ Martin Ziegler
    sur Terres de femmes

    écrire la mère vide (extrait de Foery)
    depuis seul
    Notes Laura Fiori de Martin Ziegler, par Déborah Heissler
    Pan de route rompue (extrait de Notes Laura Fiori)
    Ô ter abcède de Martin Ziegler, par Déborah Heissler


    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Terres de femmes)
    Laurence Mauguin | Libre parole
    → (sur Espaces Libres)
    Impressions après lecture, par Xavier Jardin
    → (sur Gattivi Ochja, le blog de Stefanu Cesari) un
    autre poème de Martin Ziegler, extrait du recueil Chemins à fleur autrement blancs [ce poème est aussi traduit en corse par Stefanu Cesari]



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  • 27 novembre 1683/Les globes de Coronelli


    Éphéméride culturelle à rebours




    Globe de Coronelli
    Ph. D.R.




    LES GLOBES DE CORONELLI

        La Gazette du 27 novembre 1683, annonçant au public, pour la première fois, la réalisation des globes de Coronelli, attirait l’attention dès l’abord sur le caractère invraisemblable de son œuvre : deux boules de douze pieds de diamètre (près de quatre mètres), pesant plus de 2,3 tonnes et représentant le ciel et la Terre sur une surface de près de cinquante mètres carrés chacune.
        Chargé d’une ambassade extraordinaire à la cour de Rome en 1679, le cardinal d’Estrées (1628-1714), neveu de la « belle Gabrielle », la maîtresse d’Henri IV, fut séduit par des globes de 1,75 m de diamètre que le duc de Parme, Ranuccio Farnèse, montrait à ses visiteurs. Il décida d’en offrir de beaucoup plus grands au roi Louis XIV, alors au sommet de sa gloire; il espérait, disait-on, devenir chef du Conseil de conscience.
        Au lendemain de la paix de Nimègue qui met fin à la guerre de Hollande, Louis XIV vient de faire de la France la plus florissante monarchie du monde. Il est aussi le protecteur des sciences et des arts, et les deux présents que Coronelli lui dédie, magnifient l’image d’un monde pacifié qui lui offre, grâce au commerce et à la navigation, toutes les ressources des contrées les plus lointaines. César d’Estrées commanda le travail à l’artisan des globes de Ranuccio, un franciscain né à Venise en 1650 qui avait appris et pratiquait la gravure et l’astronomie en même temps que la théologie. Vincenzo Coronelli avait déjà publié plusieurs petits almanachs gravés, mais c’est à cette commande extraordinaire qu’il dut la poursuite de sa brillante carrière de géographe et de fabricant de globes, et une rapide ascension dans la hiérarchie des frères mendiants.
        Pour accomplir son travail, Vincenzo s’installa à Paris en 1681, à l’hôtel d’Estrées de la rue Barbette, dans le Marais, et acheva le travail en 1683 rue Neuve-des-Petits-Champs, dans l’hôtel de Lionne, acquis par l’un des neveux du cardinal. La fabrication de ces immenses sphères avait nécessité un aménagement particulier dont Coronelli identifie nettement le coût dans les quelques notes et correspondances privées qui nous renseignent sur les premiers temps de la construction. Ensuite, dès que le cadeau fut remis à Louis XIV, les dépenses apparurent dans les « comptes des bâtiments du roi » et ce sont ces archives publiques associées à un examen détaillé des globes, qui fondent aujourd’hui le travail des historiens.
        Coronelli était très fier de sa prouesse technique puisqu’il assurait que chacun des globes pouvait supporter le poids de trente personnes introduites à l’intérieur par une trappe carrée dissimulée dans le décor.

    Hélène Richard, Les Globes de Coronelli, Bibliothèque nationale de France/Seuil, 2006, pp. 10-13-14-16.




    Hélène Richard, Les Globes de Coronelli, Bibliothèque nationale de France/Seuil, 2006





    Voir/écouter aussi :
    – (sur le site de la BnF)
    un court exposé vidéo de Hélène Richard (directrice du département des cartes et plans) sur les globes de Coronelli.



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  • Antonella Anedda | novembre, notte

    «  Poésie d’un jour  »



    Due diversi bagliori senza luce
    Ph., G.AdC







    NOVEMBRE, NOTTE


    « Perfino adesso vedo un gesto nuziale
    dopo l’immensa distanza di questa estate lenta
    nelle’arco dei suoi steli amari
    dopo gli anni che in avanti
    hanno sbarrato l’amore perché non si perdesse
    fino a perderlo attutito contro l’erba.

    Oggi è una notte di pioggia.
    Possiamo traversarla in due diversi bagliori senza luce
    dire, toccando il gelido bordo di un bicchiere
    che tanta lontananza non è stata un errore
    se ha cinto e sciolto segretamente
    ogni irreale desiderio. »


    Antonella Anedda, Notturni, Notti di pace occidentale, Donzelli Poesia, 2001, pagina 59.






    NOVEMBRE, NUIT


    « Même maintenant je vois un geste nuptial
    après l’immense distance de cet été lent
    dans la courbe de ses tiges amères
    après les années qui au-devant d’elles
    ont barré l’amour pour qu’il ne se perde
    jusqu’à le perdre assourdi contre l’herbe.

    Aujourd’hui c’est une nuit de pluie.
    Nous pouvons la traverser selon deux lueurs diverses sans lumière
    dire, en touchant le bord gelé d’un verre
    que tant d’éloignement n’a pas été une erreur
    s’il a ceint et dissipé secrètement
    tout désir irréel. »


    Antonella Anedda, Nocturnes, Nuits de paix occidentale, in Les Cahiers de poésie-rencontres, « Écritures de femmes », n° 49-50, page 23. Traduction de Marcu Porcu.







    NUITS DE PAIX OCCIDENTALE


        « La force d’un livre comme Nuits de paix occidentale semble tenir à une tension toujours renouvelée entre un souci de réserve pudique, de loyale retenue, où le chant révèle sa part d’ombre et de silence, et un élan profond, une ardeur immédiate dans le don de soi, dans l’incandescente offrande de parole. Si les poèmes d’Antonella Anedda font penser à un tissu sans couture, mais brûlé ou lacéré par endroits, c’est qu’ils font place à la fois à la scène de l’intime et à la scène de l’Histoire, à l’élégie et à la tragédie, à la force nue de l’amour et aux forces armées de la violence. Leur modulation, idéalement continue et pérenne, n’en est pas moins soumise à d’implacables déchirures par la contingence ou les terribles lois de nécessité. »


    Jean-Baptiste Para, « Basse Lumière », avant-propos de Antonella Anedda, Nuits de paix occidentale, L’Escampette Editions Poésie, 2008, page 5.






    ANTONELLA ANEDDA


    Antonella_anedda
    Source



    ■ Antonella Anedda
    sur Terres de femmes

    février, nuit
    mars, nuit
    mai, nuit
    octobre, nuit
    13 décembre **** | Fête de sainte Lucie (décembre, nuit)
    Archipel
    Avant l’heure du dîner (+ notice bio-bibliographique)
    Le dit de l’abandon
    Frontières (extrait d’Historiae)
    Per un nuovo inverno
    Ritagliare
    S
    11 septembre 2001
    10 février 2013 | Antonella Anedda, Senza nome. Sartiglia (extrait de Salva con nome)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Salva con nome
    → (dans la Galerie « Visages de femmes ») le portrait d’
    Antonella Anedda (+ deux poèmes extraits de Nomi distanti et de Notti di pace occidentale)



    ■ Voir aussi ▼

    → les pages que le site Italian Poetry a consacrées à
    Antonella Anedda
    → (sur Poetry International Web) un dossier
    Antonella Anedda
    → (sur Niederngasse 16, janvier-mars 2006) un entretien (en italien) avec Antonella Anedda
    → (sur Her circle ezine)
    Antonella Anedda: Encounters with Silence, the Page, and the World (7 mars 2008)
    → (sur La dimora del tempo sospeso) de longs extraits (en italien) des différents recueils d’
    Antonella Anedda
    → (sur books.google.com) d’autres larges extraits de
    Notti di pace occidentale
    → (sur Progetto Babele) une interview (en italien) d’
    Antonella Anedda par Pietro Pancamo



    ■ Voir | écouter ▼

    → (sur le site de la Bibliothèque municipale de Lyon)
    conférence autour d’Antonella Anedda, Entre racine et lame, organisée dans le cadre du Printemps des poètes 2010, animée par Angèle Paoli et Marc Porcu
    → (sur Lyrikline)
    plusieurs poèmes extraits de Residenze invernali, de Notti di pace occidentale et de Salva con nome, dits par Antonella Anedda





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