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  • éphéméride culturelle de janvier




    JANVIER
    Ph., G.AdC





    JANVIER



    janvier 1555 | Jacopo da Pontormo, Journal | Pierre Parlant, Ma durée Pontormo

    Janvier 2001 | Muriel Pic, Affranchissements

    1er janvier 1449 | Naissance de Laurent le Magnifique

    1er janvier **** | Junichiro Tanizaki, La Confession impudique

    1er janvier 1923 | « Hommage à Marcel Proust » dans la NRF

    1er janvier 1950 | Philippe Jaccottet, Agrigente

    2 janvier 1821 | Leopardi, Zibaldone

    2 janvier 1957 | Exposition Yves Klein à Milan

    3 janvier 1952 | Lettre de Nicolas de Staël à René Char

    3 janvier 1978 | Albert Cohen, Carnets

    4 janvier 1839 | Flaubert, Les Mémoires d’un fou

    4 janvier 1896 | Naissance d’André Masson

    4 janvier 1953 | Création de En attendant Godot

    4 janvier 1960 | Mort d’Albert Camus

    5 janvier 1904 | Lettre de Jean Lorrain à sa mère

    5 janvier 1952 | Sortie à Paris de La Terre tremble de Luchino Visconti

    5 janvier 1960 | Première création d’Un barrage contre le Pacifique

    5 janvier 2000 | Robert Marteau, Le Temps ordinaire

    6 janvier 1930 | Walter Benjamin, Rencontre avec Léon-Paul Fargue

    6 janvier 1963 | Inauguration du musée Matisse à Nice

    7 janvier 1817 | Stendhal, Rome, Naples et Florence

    7 janvier 1896 | Mort de Paul Verlaine

    7 janvier 1912 | Naissance de Giorgio Caproni

    8 janvier 1324 | Mort de Marco Polo

    8 janvier 1337 | Mort de Giotto

    8 janvier 1928 | Naissance de Gaston Miron

    8 janvier 1969 | Récital de Léo Ferré à Bobino

    8 janvier 1976 | Mort de Pierre Jean Jouve

    9 janvier 1908 | Naissance de Simone de Beauvoir

    9 janvier 1909 | Première audition publique de Gaspard de la Nuit de Ravel

    9 janvier 1909 | Naissance de Danielle Casanova

    9 janvier 1923 | Mort de Katherine Mansfield

    10 janvier 1821 | Giacomo Leopardi, Zibaldone

    10 janvier 1927 | Metropolis de Fritz Lang

    10 janvier 1957 | Mort de Gabriela Mistral

    11 janvier 1849 | Victor Hugo, Choses vues

    11 janvier 1771 | Mort de Jean-Baptiste de Boyer, marquis d’Argens

    11 janvier 1930 | Le Boléro de Ravel par Ravel

    11 janvier 1942 | Etty Hillesum, Journaux et lettres 1941-1943

    11 janvier 1966 | Mort d’Alberto Giacometti

    11 janvier 1990 | Mort de Juliet Berto

    12 janvier 1906 | Naissance de Sandro Penna

    12 janvier 1876 | Naissance de Jack London

    12 janvier 1976 | Mort d’Agatha Christie

    13 janvier 1941 | Mort de James Joyce

    14 janvier 1494 | Mort de Domenico Ghirlandaio

    14 janvier 1841 | Naissance de Berthe Morisot

    14 janvier 1855 | Lettre de Victor Hugo à Émile Deschanel

    14 janvier 1878 | Naissance de Victor Segalen

    14 janvier 1934 | Journal d’Anaïs Nin

    14 janvier 1976 | Marguerite Duras, Des journées entières dans les arbres

    14 janvier 1977 | Mort d’Anaïs Nin

    15 janvier 1854 | George Sand, Lélia

    15 janvier 1861 | La Mer de Jules Michelet

    15 janvier 1882 | Wagner peint par Renoir

    15 janvier 1925 | Début de l’école des Annales

    16 janvier 1884 | Naissance de Jules Supervielle

    16 janvier 1922 | André Breton, « L’Esprit nouveau »

    16 janvier 1950 | Lettre de Giuseppe Ungaretti à Jean Paulhan

    16 janvier 1987 | Création de Atys à l’Opéra-Comique de Paris

    16 janvier 1947 | Naissance de Juliet Berto

    16 janvier 1989 | Annie Ernaux, Se perdre

    17 janvier 1944 | Naissance de Françoise Hardy

    17 janvier 1945 | Lettre de Carson McCullers à Reeves

    17 janvier 1977 | Cahier de poésie d’Eugenio Montale

    18 janvier 1689 | Naissance de Montesquieu

    18 janvier 1862 | Lettre de Flaubert à Mademoiselle Leroyer de Chantepis

    18 janvier 1931 | Michel Leiris, L’Afrique fantôme

    18 janvier 1934 | Création de l’Orchestre national de France

    18 janvier 1948 | Naissance de Pierre Drachline et du webmaestru de « Terres de femmes »

    18 janvier 1996 | Mort de Leonor Fini

    19 janvier 1737 | Naissance de Bernardin de Saint-Pierre

    19 janvier 1809 | Naissance d’Edgar A. Poe

    19 janvier 1839 | Naissance de Paul Cézanne

    20 janvier 1877 | Naissance de Raymond Roussel

    20 janvier 1892 | Première représentation de La Wally de Catalani (Théâtre de la Scala de Milan)

    20 janvier 1900 | Mort de John Ruskin

    20 janvier 1914 | Blaise Cendrars, Poème élastique 10

    20 janvier 1920 | Naissance de Federico Fellini

    21 janvier 1926 | La Rue sans joie de Pabst

    21 janvier 1934 | Colette, La Jumelle noire

    21 janvier 1940 | Miró, première des Constellations

    21 janvier 1947 | Naissance de Michel Jonasz

    21 janvier 1977 | Mort de Sandro Penna

    22 janvier 1913 | Naissance de Henry Bauchau

    22 janvier 1938 | Elsa Morante, Rêves érotiques (Diario 1938)

    22 janvier 1948 | Jacques Dupin, Lettre à René Char

    22 janvier 1970 | Eugène Ionesco élu à l’Académie française

    23 janvier 1783 | Naissance de Stendhal

    23 janvier 1904 | Naissance de Louis Zukofsky

    23 janvier 1915 | Philippe Claudel, Les Âmes grises

    23 janvier 1928 | Naissance de Jeanne Moreau

    23 janvier 1947 | Mort de Pierre Bonnard

    24 janvier 1862 | Naissance d’Edith Wharton

    24 janvier 1929 | Naissance de Jacques Réda (LIEN VERS ARCHIVE VIDEO)

    24 janvier 1962 | Jeanne Moreau dans Jules et Jim

    25 janvier 1882 | Naissance de Virginia Woolf (LIEN VERS ARCHIVE SONORE)

    25 janvier 1896 | Mort de Frederic Leighton

    25 janvier 1915 | Lettre de Franz Kafka à Felice

    25 janvier 1958 | Naissance d’Alessandro Baricco

    25 janvier 2002 | Mort de Dorothy Carrington

    26 janvier 1824 | Le Manuscrit de Missolonghi

    26 janvier 1855 | Mort de Gérard de Nerval

    26 janvier 1861 | Lettre de Gustave Flaubert à Jules Michelet

    27 janvier 1832 | Naissance de Lewis Carroll

    27 janvier 1945 | Primo Levi, survivant d’Auschwitz

    27 janvier 1972 | Mort de Mahalia Jackson

    27 janvier 1974 | Lettre de Jean Dubuffet à Marcel Moreau

    28 janvier 1873 | Naissance de Colette

    28 janvier 1888 | Lettre de Stéphane Mallarmé à Michel Baronnet

    28 janvier 1912 | Naissance de Jackson Pollock

    28 janvier 1936 | Naissance d’Ismaïl Kadaré

    28 janvier 2006 | Philippe Beck, Un journal

    29 janvier 1932 | Notule de Fernando Pessoa

    29 janvier 1933 | Giuseppe Ungaretti, Carnets italiens

    29 janvier 1987 | Mort de Carlo Cassola

    30 janvier 1652 | Mort de Georges de La Tour

    30 janvier 1889 | La tragédie de Mayerling in Danube de Claudio Magris

    30 janvier 1959 | Création des Possédés par Albert Camus

    31 janvier 1854 | Mort de Silvio Pellico

    31 janvier 1952 | Sidney Bechet à la Salle Pleyel

    31 janvier 1956 | Nuit et brouillard, prix Jean-Vigo




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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Index de l’éphéméride culturelle
    de Terres de femmes




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    120.04 AVRIL simplifi-120.03 MARS simplifi-120.02 FEVRIER simplifi-120. 01 JANVIER simplifi-





    120.08 AOUT simplifi- 120.07 JUILLET simplifi-120.06 JUIN simplifi-120.05 MAI simplifi-





    120.12 DECEMBRE simplifi-120.11 NOVEMBRE simplifi-120.10 OCTOBRE simplifi-120.09 SEPTEMBRE simplifi-


















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  • Dominique Sorrente | Le temps sans rideaux

    «  Poésie d’un jour  »







    à la voix aimée
    de Christian Gabrielle Guez Ricord
    (1948-1988)




    LE TEMPS SANS RIDEAUX



    1


    Il savoure un café. Il peut tout aussi bien allumer une harpe, libérer de leur écrin les nerfs où la ville a ses armes souterraines. Une nuit, pareille à d’autres nuits, il laisse sans ressource la fleur rêvée.

    Et ainsi le reproche qui monte de nos vies nous fait tourner autour des portes d’or dont la maison reste à prédire.






    2


    Seul par le lait et le sang, il consacre sa mort. Dans la chambre, un reste d’être, une licorne qui ressemble à la peine d’aimer. Une étrange monnaie jetée soudain au milieu de nous.


    3


    De cette main qui est la neige aimante et qui suffit.

    Il y eut une traversée, une lampe hors des yeux et la surabondance par les larmes. L’ange qui boîte s’en est allé vers son séjour de sel.


    4


    Cela vient comme une étoile serrée ou la maigreur du pain, une insistance à donner le change à ceux qui continuent d’inscrire au sol leurs arcs-en-ciel.


    5


    Pour le nom d’une femme, son seul bien, qui fut une et multiple, dans le croissant des mondes éprouvés, invente à nouveau ce visage qui est le sien. Il nous bénit et il a soif.

    Frère consterné.



    6


    Le mot de charité parlera doucement sous les arbres.

    Il passe maître dans l’art de raviver les gestes, une seconde fois.

    Devant la pierre insoulevable, il revient tendre sa voix qui tremble.







    7


    Un nouveau soir de juin, les promesses piétinent la terre.



    Dominique Sorrente, La Terre accoisée, Cheyne éditeur, 1998, pp. 17-18-19.





    DOMINIQUE SORRENTE

    Domnique_sorrente
    Source


    ■ Dominique Sorrente
    sur Terres de femmes

    [À défaut de livre, au moins cette promesse de poème] (poème extrait d’Il y a de l’innocence dans l’air)
    C’est bien ici la terre (note de lecture de Laurence Verrey)
    C’est la terre
    Écueils
    J’écris comme on décide par fragments
    [je suis celle qui se voue à la flamme]
    Je t’envoie ma chanson des jours bleus
    [L’humeur est passe-partout] (extrait de Tu dis : rejoindre le fleuve)
    Pays sous les continents
    [Les rideaux] (extrait des Gens comme ça va)
    Le Scriptorium/Portrait de groupe en poésie



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Publie.net)
    Dominique Sorrente | Pays sous les continents
    → (sur Poezibao)
    un autoportrait de Dominique Sorrente
    → (sur le site du cipM)
    une notice bio-bibliographique (non mise à jour)
    → (sur le site du Scriptorium de Marseille)
    un Portrait de Dominique Sorrente
    → (sur Terres de femmes)
    Christian Gabriel/le Guez Ricord/J’aurais vécu en est le nom
    → (sur le site du cipM)
    une notice bio-bibliographique sur Christian Gabrielle Guez Ricord
    → (sur Wikipedia)
    une belle bio-bibliographie de Christian Gabrielle Guez Ricord






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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • 15 novembre 1887 | Naissance de Marianne Moore

    Éphéméride culturelle à rebours



        Le 15 novembre 1887 naît à Kirkwood, dans le Missouri, Marianne Craig Moore.





        Marianne Moore, dont la notoriété remonte à 1921, date de la publication (sur les conseils d’Ezra Pound et à l’insu de l’auteure) de vingt-quatre de ses poèmes, sous le titre Poems chez Egoist Press, à Londres, est l’auteure d’un singulier « curriculum poetae », une « note autobiographique » écrite le 7 octobre 1951 pour la New York Herald Tribune Book Review, l’année même où elle reçut trois des plus hautes récompenses en matière de poésie (le Pulitzer de poésie, le National Book Award et le Bollingen Prize). Une autobiographie « à l’image de la poésie de Marianne Moore, tout en exubérance, en fantaisie et en espièglerie ».







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    Ph., G.AdC







    NOTE AUTOBIOGRAPHIQUE


        « Je suis née dans le Missouri en 1887, j’ai été diplômée de Bryn Mawr en 1909 et je vis à Brooklyn dans un immeuble de six étages en brique jaune et en pierre à chaux dans un lieu connu sous le nom de La Colline.

        Mes loisirs sont le théâtre, le tennis, la navigation, la lecture et le cinéma ― des documentaires animaliers, des documentaires touristiques, de temps à autre un film français et les actualités.

        J’aime les foires à la campagne, les montagnes russes, les manèges, les expositions canines, les musées, les avenues d’arbres, les vieux ormes, les véhicules, les expériences concernant le temps comme les deux roulements à bille en chute gravitationnelle, en synchronisation avec un rouage tournant verticalement que l’on trouvait dans notre ex-Musée de la Science et des Inventions. J’adore les animaux et montre un intérêt démesuré pour les mangoustes, les écureuils, les corbeaux, les éléphants. Je lis peu de magazines mais serais perdue sans journaux. Mes auteurs favoris, je crois, sont Chaucer, Molière et Montaigne. Je suis attachée au Dr Johnson ; j’aime aussi Xénophon, Hawthorne, Landor et Henry James. Je nourris un intérêt particulier pour les récits de voyage, les livres pour enfants et ne me lasse jamais de Béatrix Potter. Ma lecture préférée est presque n’importe quel type de biographie- Ellen Terry, Cellini, les mémoires de guerre de Churchill, Le Mangeur d’Hommes de Kumaon du Cap. Corbett, Eimi de E.E. Cummings, Pantomime de Wallace Fowlie, Fuir avec Moi de Sir Osbert Sitwell.

        Je travaille mieux le matin mais il m’arrive de poursuivre, rarement, l’après-midi et le soir. Je me sers très peu de mon bureau (j’écris sur un bloc ou un portfolio). À mes yeux, je me fais l’effet d’une observatrice, un plumitif intéressé plutôt qu’un auteur, mais je suis une extrémiste en ce qui concerne l’affirmation précise ; on a dit de moi que j’avais dit : « J’écris des exercices de composition » ; peut-être ai-je dit : « Je considère mes vers comme des exercices de composition. » Quand j’ai fini une chose c’est, pour autant que je sache, la dernière chose que j’écrirai ; mais si ce qui me charme ou m’émeut me fait l’oublier, je puis la récrire.

        C’est un coup dur pour moi qu’il y ait dans le monde peu de vrais ennemis de l’esclavage et que certains d’entre eux soient des généraux ― le Général Eisenhower, le général MacArthur et le Général de Tassigny ; qu’il y ait peu d’hommes à la sagesse socratique parmi nous, comme le Professeur Macmurray, le Professeur Niebuhr, le Professeur Hocking ; que peu de vrais artistes soient vivants aujourd’hui ― Casals, Soledad, E. McKnight Kauffer, Hans Mardersteig, Alec Guinness, les cavaliers de Lipizzan. »


    Marianne Moore, Poésie complète, Licornes et sabliers, Éditions José Corti, 2004, pp. 386-387. Édité et traduit par Thierry Gillybœuf.





    MARIANNE MOORE


    Marianne Moore
    Source



    ■ Marianne Moore
    sur Terres de femmes

    5 février 1972 | Mort de Marianne Moore



    ■ Voir aussi ▼

    → la
    fiche des éditions José Corti sur : Marianne Moore, Poésie complète, Licornes et sabliers
    → (sur Poezibao) une
    fiche bio-bibliographique sur Marianne Moore (+ deux extraits)
    → (sur Terres de femmes)
    Elizabeth Bishop | Invitation to Miss Marianne Moore
    → (sur le site de la photojournaliste Esther Bubley)
    trois photographies de Marianne Moore, dont une dans son appartement de Brooklyn en 1953





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  • Sandro Penna | L’automne me parle déjà

    «  Poésie d’un jour  »


    Un_autre_garcon
    D.R. Ph.







    GIÀ MI PARLA L’AUTUNNO



    Già mi parla l’autunno. Al davanzale
    buio, tacendo, ascolto i miei pensieri
    piegarsi sotto il vento occidentale
    che scroscia sulle foglie dei miei neri
    alberi solo vivi nella notte.
    Poi mi chiudo nel letto. E mi saluta
    il canto di un ragazzo che la notte,
    immite, alleva : la vita non muta.



    Sandro Penna, Poesie [1927-1938], in Poesie, Garzanti Editore, Collana Gli Elefanti, febbraio 2000 (settima edizione, marzo 2006), p. 34. Prefazione di Cesare Garboli.






    L’automne me parle déjà. À la fenêtre
    sombre j’écoute dans le silence mes pensées
    fléchir sous le vent d’ouest
    qui ruisselle sur les feuilles de mes arbres
    noires présences seules vivantes dans la nuit.
    Puis je m’enferme dans mon lit. Salué
    par le chant d’un garçon que la nuit,
    violente, amplifie : la vie ne change pas.



    Sandro Penna, Poésies, Éditions Grasset, Les Cahiers rouges, 1999, page 29. Traduit de l’italien par Dominique Fernandez.






    LA SEMPLICE POESIA FORSE DISCENDE



    La semplice poesia forse discende
    distratta come cala al viaggiatore
    entro l’arida folla di un convoglio
    la mano sulla spalla di un ragazzo.



    Sandro Penna, Poesie inedite (1927-1955), op. cit., p. 125.






    La simple poésie glisse peut-être
    aussi distraite que la main d’un voyageur
    quand dans l’aride cohue d’un tram
    elle se coule sur l’épaule d’un garçon.



    Sandro Penna, op. cit., page 29. Traduit de l’italien par Dominique Fernandez.






    Penna Garboli




    SANDRO PENNA


    Sandro_Penna 3
    Source




    ■ Sandro Penna
    sur Terres de femmes


    Chroniques de printemps (+ notice bio-bibliographique)
    [Nuit : rêve de fenêtres] (poème extrait de Croix et délice)
    [La vie… c’est se souvenir d’un réveil]
    Un’estate




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur italialibri)
    une bio-bibliographie (en italien) sur Sandro Penna
    → (sur Imperfetta Ellisse)
    une note très pertinente (en italien) de Giacomo Cerrai à propos du centenaire de la naissance de Sandro Penna





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  • Rouges de Chine 22





    Gerbe_de_feu






                           Gerbe de feu
                      bouquet de flammes
                      la nuit hurle ses couleurs

                      la vie sur tes pas
                      enlace les rumeurs
                      de la rue effacent
                      ce qui de toi
                      garde la trace
                      de sang

                      et

                      passe






    D.R. Photo et texte : G.AdC/angèlepaoli
    Édition et mise en pages : Yves Thomas



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  • Rouges de Chine 22





    Gerbe_de_feu






                           Gerbe de feu
                      bouquet de flammes
                      la nuit hurle ses couleurs

                      la vie sur tes pas
                      enlace les rumeurs
                      de la rue effacent
                      ce qui de toi
                      garde la trace
                      de sang

                      et

                      passe






    D.R. Photo et texte : G.AdC/angèlepaoli
    Édition et mise en pages : Yves Thomas



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  • 13 novembre 1850 | Naissance de Robert Louis Stevenson


    Éphéméride culturelle à rebours





        Le 13 novembre 1850 naît à Édimbourg Robert Louis Balfour Stevenson.





    Stevenson_2
    Image, G.AdC




        En 1887, Robert Louis Stevenson, qui a déjà publié L’Île au trésor (1883), Silverado Squatters (1884), L’Étrange Cas du Dr. Jekyll et de Mr. Hyde (1886), s’installe au nord de l’État de New York, dans les monts Adirondack. C’est là, dans cette retraite hivernale, que Stevenson rédige Le Maître de Ballantrae. Œuvre sombre et complexe, « qui oscille entre le roman d’aventures et le conte fantastique », Le Maître de Ballantrae est un « roman écossais, inspiré par l’histoire nationale ». Mais aussi une « histoire de dédoublement » ― « deux frères rivaux se haïssent, s’entretuent et peut-être s’aiment, étrangement, à travers cette lutte à mort »* ―, dominée par la figure inquiétante de son héros, James Durrisdeer, le maître de Ballantrae.



    * Claude Pujade Renaud, Chers disparus, Actes Sud, 2004, p. 79.




    EXTRAIT DU MAÎTRE DE BALLANTRAE

        La Sans Pareille sortit de la Clyde par bon vent, et pendant près d’une semaine, nous avons profité du beau temps, en ayant le sentiment d’avancer. Je découvris (à ma grande surprise) que j’avais le pied marin, en ce sens, du moins, que je n’avais pas le mal de mer ; pourtant, j’étais loin de jouir de ma bonne santé habituelle. Était-ce le tangage du bateau sur les vagues, le confinement, la nourriture salée, ou tout cela à la fois ― je souffrais d’une humeur noire et d’une tension pénible qui m’irritait le caractère. La nature de ma mission, qui m’avait conduit à bord de ce bateau, y contribuait peut-être, mais sans plus ; car mon mal (quelle qu’en fût la nature) provenait du milieu dans lequel je vivais ; si le bateau n’en était pas la cause, alors c’était le Maître. La haine et la peur ne constituent pas une bonne compagnie ; mais (soit dit à ma grande honte), je les ai goûtées en d’autres lieux, je me suis couché et levé en même temps qu’elles, j’ai mangé et bu avec elles, mais jamais, ni auparavant, ni ensuite, je n’ai été empoisonné aussi complètement, corps et âme, que je le fus à bord de la Sans Pareille. J’avoue sans détour que mon ennemi me donna un exemple de longanimité ; au cours de nos pires journées, il fit preuve de la cordialité la plus patiente : il entretenait la conversation avec moi aussi longtemps que je le supportais, et quand je repoussais ses marques d’attention polie, il s’allongeait sur le pont pour lire. Le livre qu’il avait emporté à bord était le célèbre roman de Mr Richardson, Clarissa, et, entre autres petites marques d’amabilité, il m’en lisait des passages à haute voix ; aucun récitant n’aurait su interpréter avec plus de force les passages pathétiques de cette œuvre. Je lui donnais la réplique avec des extraits de la Bible, qui constituait toute ma bibliothèque ― j’avais encore beaucoup à y découvrir, car (j’ai peine à le dire) j’ai toujours beaucoup négligé mes devoirs religieux, et aujourd’hui encore. Il goûtait les mérites de ce livre en connaisseur ; parfois, il me le prenait des mains, le feuilletait comme quelqu’un qui est familiarisé avec le texte et, lisant de sa voix magnifique, il me donnait un Roland pour mon Olivier. Mais, curieusement, il n’appliquait guère les textes à son propre cas ; la parole lui passait bien au-dessus de la tête, comme le tonnerre d’été ; Lovelace et Clarissa, les récits de la générosité de David, les psaumes de sa pénitence, les questions solennelles du Livre de Job, la poésie émouvante d’Isaïe… tout cela n’était pour lui qu’une source de divertissement, comme le son d’un violon que l’on racle dans un estaminet. Cette sensibilité extérieure unie à son insensibilité intérieure m’indisposait contre lui ; cela allait de pair avec la grossièreté impudente qui, je le savais, se cachait sous le vernis de ses belles manières ; parfois, il me dégoûtait comme s’il eût été difforme ― et parfois, je m’éloignais de lui comme s’il eût été une créature à moitié spectrale. À certains moments, je l’imaginais comme une marionnette en carton ― comme si, en frappant un bon coup, dans l’étoffe de l’apparence, on n’eût rencontré que le vide en-dessous. L’horreur que cela m’inspirait (et qui n’était pas seulement imaginaire, je crois) me fit détester encore plus sa proximité ; je me mis à sentir quelque chose trembler en moi dès qu’il s’approchait ; j’avais parfois envie de hurler ; certains jours, je me disais que j’aurais pu lui taper dessus. Sans aucun doute cette disposition d’esprit devait quelque chose à la honte que j’éprouvais de m’être laissé aller, pendant nos dernières journées à Durrisdeer, à le tolérer en quelque sorte ; et si quelqu’un m’avait dit alors que je m’y laisserais aller encore, je lui aurais sûrement ri au nez. Il est possible qu’il n’eût pas de connaissance de l’ardeur extrême de mon ressentiment ; mais je pense qu’il le comprenait trop bien ; je dirais, plutôt, qu’il en était arrivé, par une longue vie d’oisiveté, à éprouver un réel besoin de compagnie, ce qui l’obligeait à affronter et à tolérer mon aversion non dissimulée. Il est sûr et certain, du moins, qu’il aimait s’entendre parler, tout comme, en fait, il aimait ses propres facultés et qualités ― sorte de faiblesse qui accompagne presque nécessairement la méchanceté. Je l’ai vu réduit, quand je me montrais récalcitrant, à tenir de longs discours au capitaine ; et ce, malgré les signes d’ennui que cet homme manifestait clairement en gigotant des pieds et des mains et en ne répondant que par des grognements.

    Robert Louis Stevenson, Le Maître de Ballantrae, Éditions Gallimard, Collection folio classique, 2005, pp. 234-235-236. Édition d’Alain Jumeau, postface de Jean Echenoz.




    Le_maitre_de_ballantrae




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  • Claude Ber | Sinon la transparence

    «  Poésie d’un jour  »


    Mer_cnotaphe_et_nos_prisons_de_plex
    Ph. angèlepaoli







    Recensement 4 (État des mers)


    La mer parle. Et se tait. Dans le silence de la mer des bavards révèlent ce qui n’existe à haute voix qu’aux époques de grand courage. Papotis de surface et clabaudements. 11 août dix heures trente une mer chaude soulève son pelage. Elle dodeline des replis de toison. La mer respire dans le poil sombre de la mer, roulant son ventre contre ses fonds. 5 septembre dix-sept heures une mer végétale couche son herbe sous la pluie, mer forestière à longue branches de mélèze coupé. Elle torsade son lierre et pose sur la plage ses pales pattues de nénuphar. 21 janvier trois heures : une mer bise râpe son dos de pierre ponce. Mer anthracite coulée à pic en dedans de la mer. 18 mai douze heures dix la mer éponge dans ses pores. C’est une mer muqueuse qui se pourlèche à coups de vagues charnues. La mer lampe la mer comme un biscuit trempé et clapote dans sa bouche. 13 juillet n’importe quelle heure : mer lisse et plate et simplement relayée de traits. Elle se lave d’oubli ou de mémoire. Mer cénotaphe et nos prisons de plexiglas.



    Claude Ber, Sinon la transparence, éditions de l’Amandier, 2008, page 106.




    CLAUDE BER


    Claude-BER  ©-Adrienne-Arth NB
    Ph.© Adrienne Arth
    Source




    ■ Claude Ber
    sur Terres de femmes


    Épître Langue Louve (note de lecture d’AP)
    Il y a des choses que non (note de lecture d’AP)
    In memoriam (extrait d’Épître Langue Louve)
    La mort n’est jamais comme (note de lecture d’AP)
    Je dis mer (extrait de La mort n’est jamais comme)
    [Toujours la langue veut dire] (extrait du recueil Il y a des choses que non)
    Vues de vaches (note de lecture d’AP)
    Claude Ber, Pierre Dubrunquez, L’Inachevé de soi (note de lecture d’AP)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    le miel à la bouche




    ■ Voir aussi ▼


    le site de l’écrivain Claude Ber





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  • Rouges de Chine 21





    Dans_lchancrure_288_2






       Dans l’échancrure
       de l’automne

       les doigts patiemment
       effleurent

       festons de pluie
       et larmes de rosée

       les dentelles ajourées
       du prunier
       de mai

       défloré






    D.R. Photo et texte : G.AdC/angèlepaoli
    Édition et mise en pages : Yves Thomas



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