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  • DIX lola 4


    BELLES BELLES BELLES



    DIX



    lola 4


    13_dans_leau_vive_lola_


    fulgurances du fleuve
    effervescences
    tressaillements de matière en fusion
    sur le magma ému
    de tes cuisses argentées




    pépites de fraîcheur
    frémissements




    frou-frou d’elle




    >>>> ONZE
    (suite)




    Pellicule_1

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    D.R. Image et texte : G.AdC/angèlepaoli
    Edition et mise en pages : Yves Thomas



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  • NEUF anne


    BELLES BELLES BELLES



    NEUF



    anne


    12_anne


    dans ta guimpe de satin noir
    la rondeur prosélyte des seins
    offrande retenue
    d’un implicite abandon



    bijou indiscret

    présage sans visage




    >>>> DIX
    (suite)




    Pellicule_1

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  • HUIT fabienne 3


    BELLES BELLES BELLES



    HUIT




    fabienne 3


    11_fabienne_05


    jetée vers le plissé du large


    une amarre de soie tendue
    imprime sa voilure de chair
    en ondes fines


    déployées




    >>>> NEUF
    (suite)




    Pellicule_1

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  • SEPT fabienne 2


    BELLES BELLES BELLES



    SEPT



    fabienne 2


    10_fabienne_04


    ligne de partage des peaux
    courbes isocèles de colombine



    caressées à la diagonale des jours




    >>>> HUIT
    (suite)




    Pellicule_1

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  • SIX fabienne 1


    BELLES BELLES BELLES



    SIX



    fabienne 1


    07_fabienne_01


    goutte d’eau
    perle de transparence     suspendue en exil
    à un grain de ta peau
    mouchetée



    le vent des dunes a hérissé
    des grains de frissons
    sur l’
    eau


    de ton corps




    >>>> SEPT
    (suite)




    Pellicule_1

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  • 8 septembre 1926 | André Gide, Voyage au Congo

    Topique : Voyage et récits de voyage

    Éphéméride culturelle à rebours


    Gide 2
    Tous droits réservés Ph. Marc Allégret
    Ministère de la culture
    (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine)
    diffusion RMN
    Date de prise de vue : 1925-1926
    Source





    LE SPECTACLE DEVIENT RESSEMBLANT


    8 septembre.         



    Il est réjouissant de penser que c’est précisément à ses qualités les plus profanes et qui lui paraissaient les plus vaines, que l’orateur sacré doit sa survie dans la mémoire des hommes.

    Je m’attendais à une végétation plus oppressante. Épaisse, il est vrai, mais pas très haute et n’encombrant ni l’eau ni le ciel. Les îles, ce matin, se disposent sur le grand miroir du Congo d’une manière si harmonieuse qu’il semble que l’on circule dans un parc d’eau.

    Parfois quelque arbre étrange domine le taillis épais de la rive et fait solo dans la confuse symphonie végétale. Pas une fleur ; aucune note de couleur autre que la verte, un vert égal, très sombre et qui donne à ce paysage une tranquillité solennelle, semblable à celle des oasis monochromes, une noblesse où n’atteint pas la diversité nuancée de nos paysages du Nord.

    Hier soir, arrêt à N’Kounda, sur la rive française. Étrange et beau village, que l’imagination embellit encore; car la nuit est des plus obscures. L’allée de sable où l’on s’aventure luit faiblement. Les cases sont très distantes les unes des autres ; voici pourtant une sorte de rue, ou de place très allongée ; plus loin, un défoncement de terrain, marais ou rivière, qu’abritent quelques arbres énormes d’essence inconnue ; et, tout à coup, non loin du bord de cette eau cachée, un petit enclos où l’on distingue trois croix de bois. Nous grattons une allumette pour lire leur inscription. Ce sont les tombes de trois officiers français. Auprès de l’enclos une énorme euphorbe candélabre se donne des airs de cyprès.

    Terrible engueulade du colon « Léonard », sorte de colosse court, aux cheveux noirs plaqués à la Balzac, qui retombent par mèches sur son visage plat. Il est affreusement ivre et, monté sur le pont du Brabant, fait d’abord un raffut de tous les diables au sujet d’un boy qu’un des passagers vient d’engager et dont il prétend se ressaisir. On tremble pour le boy, s’il y parvient. Puis c’est à je ne sais quel Portugais qu’il en a et vers lequel il jette ses imprécations ordurières. Nous le suivons dans la nuit, sur la rive, jusqu’en face d’un petit bateau que, si nous comprenons bien, le dit Portugais vient de lui acheter, mais qu’il n’a pas encore payé.

    « Il me doit quatre-vingt-six mille francs, ce fumier, cette ordure, ce Ppportugais. C’est même pas un vrai Portugais. Les vrais Portugais, ils restent chez eux. Il y a trois espèces de Portugais, les vrais Portugais ; et puis les Portugais de la merde ; et puis la merde des Portugais. Fumier ! Ordure ! Tu me dois quatre-vingt-six mille francs… » Et il recommence, répétant et criant à tue-tête les mêmes phrases, exactement les mêmes, dans le même ordre, inlassablement. Une négresse se suspend à son bras ; c’est sa « ménagère », sans doute. Il la repousse brutalement, et l’on croit qu’il va cogner. On le sent d’une force herculéenne…

    Une heure plus tard, le voici qui rapplique sur le pont du Brabant. Il veut trinquer avec le commandant ; mais, comme celui-ci, très ferme, lui refuse le champagne qu’il demande, s’abritant derrière un règlement qui interdit de servir des consommations passé neuf heures, l’autre s’emporte et l’enguirlande. Il descend enfin, mais, de la rive, invective encore, tandis que, reculé dans la nuit à l’autre bout du pont, le pauvre commandant à qui je vais tenir compagnie, tout tremblant et les larmes aux yeux, boit la honte sans souffler mot. C’est un Russe, de la suite du Tsar, condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, qui a pris du service en Belgique, laissant à Léningrad sa femme et ses deux filles.

    Après que Léonard est enfin parti, rentrant dans la nuit, cette pauvre épave proteste : « Amiral ! Il me traite d’amiral… Mais je n’ai jamais été amiral… » Il craint que la duchesse de Trévise n’ait ajouté foi aux perfides accusations de Léonard. Le lendemain, il nous dira qu’il n’a pas pu dormir un seul instant. Et par protestation, par sympathie, les passagers, qui jusqu’alors l’appelaient simplement : « capitaine », ce matin lui donnent du « commandant » à qui mieux mieux.

    Le spectacle se rapproche de ce que je croyais qu’il serait ; il devient ressemblant. Abondance d’arbres extrêmement hauts, qui n’opposent plus au regard un trop impénétrable rideau ; ils s’écartent un peu, laissent s’ouvrir des baies profondes de verdure, se creuser des alcôves mystérieuses et, si des lianes les enlacent, c’est avec des courbes si molles que leur étreinte semble voluptueuse et pour moins d’étouffement que d’amour.



    André Gide, Voyage au Congo, éditions Gallimard, 1927 et 1928 ; Collection folio, 1995, pp. 40-41-42.





    Sap50_69l00151_p
    Tous droits réservés Ph. Marc Allégret
    Ministère de la culture
    (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine)
    diffusion RMN
    Source





    ANDRÉ GIDE


    Freund23
    Source



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur culture.fr) 666 photos du Voyage au Congo de Marc Allégret et André Gide (photographe le temps d’un voyage à travers l’Afrique équatoriale française et le Congo belge avec André Gide [1925-1926], le réalisateur Marc Allégret a réalisé à cette occasion quelque 2 000 négatifs acquis par les Archives photographiques [Médiathèque de l’architecture et du patrimoine], en 1989, puis en 2007)
    → (sur Terres de femmes)
    20 novembre 1987 | Michel Cournot, Marc Allégret et André Gide



    ■ André Gide
    sur Terres de femmes

    6 août 1923 | André Gide, Sulleone à Vizzavona
    31 octobre 1926 | André Gide, Voyage au Congo
    2 juin 1952 | André Gide mis à l’Index






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  • Isabelle Garron | Ce schiste sur les hauteurs, 4

    « Poésie d’un jour
    (Pour faire défiler les poésies jour après jour,
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    Tu_aurais_ecrit
    Ph., G.AdC







    Pour Esther
    (dans l’été 2007)


    4.

    Le temps tourne. la forêt s’estompe.   par un fragment
    se dit un plan ― non négligeable. et trois projets
    dans l’appareil  .un mont .un canal

    ― l’odeur du camphre, peut-être

    elle   .peut-être pas   ― elle, ― suis-je ? au lieu ?  .au point
    d’entrée ?   .devant le cirque ? les rites circulaires.
    les agoras de ta langue. ? je   ― demeure sans

    réponse. .aussi l’ascension

    ― reprendre   .l’impact de nos pas sur ces bris de
    tuile.   .l’idée ancienne d’un appentis.aux
    frontières des premières nuits.   Toi,

    tu aurais écrit ― au seuil,    peut-être


    Isabelle Garron, Ce schiste sur les hauteurs, 4, Revue Nu(e) 39 Esther Tellermann, 2008, page 96. Numéro coordonné par Laurent Fourcaut.





    ■ Isabelle Garron
    sur Terres de femmes

    [On est toujours là] (extrait de bras vif)
    Suite 4 (extrait de Corps fut)
    ]. la position du soleil (extrait de Qu’il faille + notice bio-bibliographique)





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  • CINQ alice


    BELLES BELLES BELLES



    CINQ



    alice


    06_la_fossette_dalice


    ovale
    densité haute
    offerte à la pleine lumière
    esquisse du sourire
    sur la pointe du jour



    lustrée


    la fossette d’alice
    lune de chair douce
    au cœur de la dune ombrée
    de sa joue




    >>>> SIX
    (suite)




    Pellicule_1

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  • QUATRE alice et fabienne


    BELLES BELLES BELLES



    QUATRE



    alice et fabienne


    05_alice_et_fabienne


    laquelle est l’une
    laquelle est l’autre

    cette courbe de noir satin
    qui se prolonge
    sur le galbe d’un ovale
    à qui appartient-elle


    quel rêve lumineux
    ô déesse solaire

    t’émeut dans ton sommeil
    te fait plisser les yeux
    sur ton silence
    clos




    >>>> CINQ
    (suite)




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  • TROIS lola 3


    BELLES BELLES BELLES



    TROIS



    lola 3


    04_le_grain_de_beaut_de_lola_



    elle répond
    œil de cyclope noir
    à ton œil dérobé à sa vue
    de sa mandorle unique et sûre
    elle te scrute    t’interroge     te renvoie en miroir


    le miroir

    de cet œil que tu lui dérobes




    elle est celle qui perce
    celui qui ne sait que voir




    >>>> QUATRE
    (suite)




    Pellicule_1

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    La musique que l’on peut entendre en cliquant sur « QUATRE » est un extrait de Koyaanisqatsi de Philip Glass.


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