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  • DEUX lola 2


    BELLES BELLES BELLES



    DEUX



    lola 2


    03_les_mains_de_lola



    Clarté soyeuse des mains
    tendues sur ton visage
    passerelles d’ombre


    extase


    arcades de lumière
    velouté de la peau
    à l’épreuve de ta rondeur



    Ton grain de beauté


    un point d’orgue    Point_orgue_1 Source audio





    >>>> TROIS
    (suite)





    Pellicule_1

    _______



    D.R. Image et texte : G.AdC/angèlepaoli
    Edition et mise en pages : Yves Thomas



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  • UN lola 1


    BELLES BELLES BELLES



    UN



    lola 1


    02_lola_01



    tes lèvres se fendent sur la saillie de ton sourire
    dents mouillées de suave blancheur
    fins tracés de ridules
    mouvants ruisseaux


    éclat




    >>>> DEUX
    (suite)




    Pellicule_1

    _______



    D.R. Image et texte : G.AdC/angèlepaoli
    Edition et mise en pages : Yves Thomas



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    NOTE DE L’EDITEUR : Belles Belles Belles a été conçu en police de caractère Broadway. Si vous n’en disposez pas, vous pouvez la télécharger ICI, puis l’intégrer dans votre échantillon de polices (Panneau de configuration), après l’avoir provisoirement enregistrée, par exemple, sur votre bureau, avant de faire un copier/coller.


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  • 6 septembre 1935 | Lettre de Balthus à Antoinette de Watteville

    Éphéméride culturelle à rebours



    La_toilette_de_cathy
    Balthus, La Toilette de Cathy, 1933
    Huile sur toile, 165 x 150 cm
    Musée national d’Art Moderne,
    Centre Georges-Pompidou,
    Paris (toile achetée en 1977)






    (Saint-Moritz, 6 septembre 1935)
    Balthus à Antoinette,
    51 Hallerstrasse, Berne

    Vendredi


    His Majesty the King of Cats
    to
    Her Majesty the Queen,



    My darling beloved little Queen,


    C’était bien court, cette rencontre pour laquelle je vivais depuis tant de mois, que j’attendais depuis quelques semaines avec une impatience de plus en plus insupportable, et pourtant, Bébé, ma petite sœur chérie, à peine étais-tu près de moi qu’un immense apaisement recouvrait mon âme, que depuis des temps immémoriaux je retrouvais le repos de mon cœur !

    Dis Bébé à présent plus rien ne nous séparera jamais, n’est-ce pas ? Oh j’aimerais tant te revoir avant de quitter ce pays, mais est-ce que cela sera possible. Je viens de recevoir ta lettre, mon amour, je ne sais pas si le monsieur de Monique se prêtera à venir te chercher. Enfin on verra bien, sinon j’aimerais inventer autre chose. Je suis désolé et furieux qu’on n’ait pas pu se voir mieux et se parler longuement, moi aussi j’avais tant de choses à te dire et à te demander. L’attitude de Robi m’a fait énormément de peine et j’avoue que je ne m’y attendais pas. Faut-il maintenant que je me méfie de celui que je croyais être mon meilleur ami et que j’aimais comme un frère ?! Ce sont surtout les arguments dont il se servait qui m’ont paru inconcevables dans sa bouche. Enfin, je ne veux pas m’attarder là-dessus.

    Et toi, mon amour, jalouse !!! Ça c’est le comble, et de qui et de quoi je t’en prie ?? Est-ce que tu oublies tout à coup que pendant trois ans je me suis déchiré le cœur pour te retrouver que je n’ai fait que lutter, que bâtir pour toi ? Ô Bébé si je t’aime, et quel bonheur immense, quel soulagement, quelle paix de pouvoir te le dire librement !! Et de quel amour, mon amour, tu n’en soupçonnes même pas la profondeur, l’immensité ! Ô Bébé, vive Dieu, et bénissons le Ciel car nous approchons de la délivrance, soyons forts, soyons courageux, appuie-toi sur mon épaule et crois en ton King of Cats !

        On va s’occuper de Londres tout de suite. J’en ai parlé à Madge Molyneux et à Mme Jouve qui vont faire tout leur possible. (Tu n’as pas honte, toi, the Queen of Cats, d’être jalouse de Madge, « ta » Madge ! Madge est une véritable amie, un être qui a beaucoup de grandeur et qui ferait tout pour moi et par conséquent pour toi.) ― D’ailleurs ce ne sera pas tout à fait aussi facile que tu penses ― les gens ont tous réduit considérablement leur train de maison, surtout les gens de la Society ― d’autre part je m’adresserai, moi-même ou par Betty, à May Hutchinson, une dame du monde qui aime beaucoup les jeunes filles et qui en a souvent chez elle (je ne veux pas dire par là qu’elle soit lesbienne) ― Et il y a encore les Courtauld qui sont des parents de Betty, des gens formidablement riches. (Il y a 3 frères, dont l’un est le fameux collectionneur de tableaux). Et puis aussi des parents de la princesse de Bassiano dont je ne me souviens plus du nom. Dans tout ça on trouvera bien quelque chose. Et en tout cas, sois tranquille, tu peux compter sur moi.

    Ici, le temps est incertain et changeant mais en général assez beau, malheureusement je ne supporte plus les vacances, après dix jours d’oisiveté, je me sens anxieux, agité et inquiet. Et toi mon amour, évidemment tu ne retrouves plus rien maintenant à Berne, puisque tout est changé. Ah, le cher appartement, dire qu’il a disparu, ça me fend le cœur ! Mais il ne faut pas que tu aies le cafard maintenant que va commencer une nouvelle vie belle et pleine de richesses insoupçonnées ! Écris-moi vite, je ne sais pas jusqu’à quand je vais rester ici. Et n’oublie jamais que je t’aime, que je t’aime my darling, my adored and beloved little Queen.

    Your

    B., The King of Cats


    Ne laisse pas traîner mes lettres, n’est-ce pas ?
    J’aimerais tant te revoir très vite.




    Balthus, Correspondance amoureuse avec Antoinette de Watteville, 1928-1937, Buchet-Chastel, 2001, pp. 375-376-377.





    Balthus_correspondance





        BALTHUS

    Balthus95_2
    Balthus par Shinoyama Kishin
    Source

    ■ Balthus
    sur Terres de femmes

    15 février 1961/Balthus, directeur de la Villa Médicis à Rome
    21-22 novembre 1920/Lettre de Merline [mère de Balthus et de Pierre Klossowski] à Rainer Maria Rilke
    → un article sur
    Le Rêve de Balthus de Nathalie Rheims


    ■ Voir/écouter aussi ▼

    → le site officiel de la
    Fondation Balthus
    → (sur le site de la Fondation Pierre Gianadda)
    Balthus – 100e anniversaire
    → (sur arterotismo)
    vingt-six toiles de Balthus ;
    → (dans les archives de la TSR) une
    courte vidéo sur Le Grand Chalet de Rossinière de Balthus, réalisée par Christian Karcher (1999)




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  • Claude Ber, La mort n’est jamais comme

    par Angèle Paoli

    Claude Ber, La mort n’est jamais comme,
    éditions de l’Amandier, 2006 (2e éd.).
    Rééd. éditions Bruno Doucey, Collection Soleil noir, 2019.




    Lecture d’Angèle Paoli



    Une_sorte_de_puzzle_potique_condens
    Ph., G.AdC







    FA CHE EURIDICE TORNILLA GODER



    Semblable aux mantras hindous, mystérieuse et complexe moirure, La mort n’est jamais comme recèle, jusque dans le creuset des « découpes » qui structurent le recueil, une part changeante de sens caché. « Pour que ne soit aucunement jamais/débusquée ma pensée », écrit Claude Ber dans le poème « ainsi des bribes ».

    Insaisissable tissu anamorphique, La mort n’est jamais comme est une vaste composition-assemblage de tessons et de bribes – qui joue avec la magie incantatoire de la poésie. Magie de la répétition des rythmes et des associations d’images, magie des mots et de la folie qui préside à l’émergence du langage. Les énumérations nominales et la collision des contraires, le choc des syllabes s’allient avec force pour conjurer la mort et la transfigurer en éclats de vie.

    La mort n’est jamais comme. Titre fragment. Incomplet. Tronqué. La mémoire se dérobe ; le langage échoue à restituer le passé défunt, la réalité têtue et obsédante de la mort, la présence sensuelle-sensible, pourtant désormais absente, définitivement, de l’être aimé. Comment affronter l’énigme douloureuse de la disparition ? Comment dire la perte et ce qu’il reste de vie derrière la mort ? Comment exhumer de son silence la voix disparue ? Comment faire « rendre leur jus » aux mots, leur restituer ce pouvoir talismanique de protection et de consolation qu’ils gardent en secret ? Ces interrogations essentielles hantent le poète, émaillent les chants d’écriture, traversent le recueil jusqu’à l’imploration finale (et iconoclaste) aux dieux infernaux :

    « Qui donc pourrions-nous implorer ? Courage amigos y amigas,
    fa che Euridice tornilla goderdi que jorni
    che trar solea vivent
    in fest e in canto
    e d’el misero Orfeo consola il pianto
     » *

    « Retranchée, tranchée deux fois », Claude Ber procède, pour retrouver sa voie, par tressage de fragments et de restes. « Ce qui reste de toi », « ce qui reste des morts », « ceux qui restent ». De ces restes patiemment triés-assemblés, de ces débris de textes – « les tiens-les miens » – extirpés de leurs « vieilles chemises froissées », le poète tente d’organiser le désordre dans « l’inclassable définitif ». Ainsi la mort-la vie s’entrelacent-elles dans une alternance de poèmes – ainsi des bribes; loveliebe; le momort ; la nuit le ciel; mêmement séparément… – et de découpes où la mer/la mort conjuguent leurs arcanes, douleur et sensualité, exaltation et célébration.

    Regroupées par deux ou par trois, les cinquante découpes constituent une sorte de puzzle poétique condensé autour de petits tableaux de genre, paysages et natures mortes, miniatures où s’enchaînent et s’emboitent – certaines à la manière des compositions d’Arcimboldo – des alliances nouvelles portées par le crescendo-decrescendo de la vague, « micro macro entrecroisés » :

    « Les étoiles ressemblent à des lamparos. La lueur des lamparos à son reflet dans l’œil cuit du chapon. L’iris blanc du poisson au concave de la voûte étoilée. La voûte étoilée à la lentille convexe de la mer devinée. Le bulbe de la mer à rien d’autre qu’à sa floraison intime. »

    Soumise à « l’observation minutieuse des glissements », l’écriture de Claude Ber est exploration insatiable des limites. Celles du moi divisé, pris en étau entre désir de dire/désir de taire. Celles du langage et de ses leurres – « Je me tais pour échapper aux icônes ». « Une façon de dire au bout des lettres » qui n’exclut ni les courts-circuits des contradictions ni le rapport glacé à la réalité : « Au bord de la soucoupe le sucre a fondu. Et le café est froid. » Dans une incessante articulation des contraires – « dans le grog chaud, un glaçon d’éternité » –, concret et abstrait pactisent pour faire surgir, derrière l’illusoire pouvoir des mots, ne serait-ce qu’un balbutiement. « Des graffitis sur le plâtre d’un poignet cassé. »

    Derrière la miniaturisation des scènes – sensations et objets – surgit soudain, inattendue, volcanique, tempétueuse, pareille à une vague indomptable, une poésie organique, cosmique, détonante-explosive. Belle de toute la force de l’éros qu’elle recèle et diffuse. En prise fusionnelle avec la « houle originelle » qui sommeille sous la cendre. La mort n’est jamais comme : un hymne puissant à la vie. Célébration.


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli




    _______________________________________________

    * Libre et réjouissante transcription/adaptation de l’imploration de Proserpine auprès de Pluton : Orfeo (1607) de Monteverdi (livret d’Alessandro Striggio Jr)[acte IV]

    Fa che Euridice torni
    A goder di quei giorni
    Che trar solea vivend’in fest e in canto
    E del misero Orfeo consola’l pianto.


    Fais qu’Eurydice retourne
    Jouir des jours
    Qu’elle avait coutume de vivre en fête et en chanson
    Et console les pleurs du malheureux Orphée.






    Claude Ber  La-mort-n’est-jamais-comme




    CLAUDE BER


    Claude-BER  ©-Adrienne-Arth NB
    Ph.© Adrienne Arth
    Source




    ■ Claude Ber
    sur Terres de femmes


    Épître Langue Louve (note de lecture d’AP)
    In memoriam (extrait d’Épître Langue Louve)
    Je dis mer (extrait de La mort n’est jamais comme)
    Les mots, le vent, les herbes racontent (extrait de Mues)
    Sinon la transparence (extrait du recueil Sinon la transparence)
    [Toujours la langue veut dire] (extrait du recueil Il y a des choses que non)
    Il y a des choses que non (note de lecture d’AP)
    Vues de vaches (note de lecture d’AP)
    Claude Ber, Pierre Dubrunquez, L’Inachevé de soi (note de lecture d’AP)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    le miel à la bouche




    ■ Voir aussi ▼


    le site de l’écrivain Claude Ber
    → (sur le site L’Amourier éditions)
    un entretien (conduit par Alain Freixe) avec Claude Ber et Cyrille Derouineau à propos de Vues de vaches





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  • Claude Louis-Combet | Depuis le temps que la chair s’épure

    «  Poésie d’un jour  »



             Sapprocher_de_son_dsir_2
             Ph., G.AdC





              DEPUIS LE TEMPS QUE LA CHAIR S’ÉPURE


                                             II


                Depuis le temps que la chair s’épure
             À s’approcher de son désir
             Il ne reste plus que le cri
             Pour nouer les membres à leur tronc.
             Le souffle est cette dureté
             Qui te tient pour fille du métal
             ― cette cruauté…




             Claude Louis-Combet, Sine Nomine in Le Petit Œuvre poétique, José Corti, 1998, page 107.




    CLAUDE LOUIS-COMBET


    Louiscombet_1
    Source



    ■ Claude Louis-Combet
    sur Terres de femmes

    Bethsabée à jamais
    Celle par qui la ténèbre arrive (note de lecture d’AP)
    Hiérophanie du sexe de la femme
    [Il y avait la main] (extrait de Dichotomies)
    Isula, insula
    « J’écris du désir comme du désert »
    Mala Lucina
    Noyau Central
    Le Nu au transept (note de lecture d’AP)
    Radeau de la première femme, III (extrait de Dérives)
    Résurgences
    Suzanne et les Croûtons (note de lecture d’AP)





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  • TdF n° 13 ― décembre 2005



    12logo_decembre_2005
    Image, G.AdC




    SOMMAIRE DU MOIS DE DÉCEMBRE 2005


    Terres de femmes ― N° du mois de novembre 2005
    Alejandra Pizarnik | Les Aventures perdues
    2 décembre 1923 | Naissance de Maria Callas
    Salah Stétié, Fiançailles de la fraîcheur
    3 décembre 1951 | Julien Gracq refuse le Prix Goncourt
    4 décembre 1975 | Mort de Hannah Arendt
    Hannah Arendt | Journal de pensée
    5 décembre 1960 | Lettre de Nelly Sachs à Paul Celan
    Paul Celan | TANT D’ASTRES
    Correspondance Nelly Sachs/Paul Celan (note de lecture d’Angèle Paoli)
    6 décembre 1909 | Lettre de James Joyce à Nora Barnacle Joyce
    Patrizia Gattaceca | Sextine III
    7 décembre 1598 | Naissance de Bernin
    8 décembre 1949 | Lettre de Hélène Hanff à Frank Doel
    10 décembre 2005 | Premier anniversaire de Terres de femmes (Angèle Paoli)
    12 décembre 1946 | Mort de Renée Falconetti
    Jean-François Agostini | Nager…
    Jean-Philippe Toussaint, Fuir
    Michel Butor | Vergers d’enfance
    14 décembre 1946 | Naissance de Jane Birkin
    L’armée des ombres de Balthasar(Angèle Paoli)
    Saint-John Perse | Me voici restitué[e] à ma rive natale
    16 décembre 1989 | Mort de Silvana Mangano
    Giaco rue d’Alésia (Yves Thomas)
    Pierre Louÿs | Quelle île nous conçut…
    Manfarinu, l’âne de Noël (conte corse de l’Avent d’Angèle Paoli)
    Antonio Tabucchi | Rêve de Giacomo Leopardi, poète et lunatique
    René Char | Souvent Isabelle d’Égypte
    Iacopone da Todi | O iubelo de core
    30 décembre 1926 | Mort de Rainer Maria Rilke
    Chronique romaine d’une jeune étudiante corse, par Laetizia (Chroniques de femmes)
    Terres de femmes ― N° du mois de janvier 2006



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  • TdF n° 12 ― novembre 2005



    11logo_novembre_2005
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    SOMMAIRE DU MOIS DE NOVEMBRE 2005



    Terres de femmes ― N° du mois d’octobre 2005
    1er novembre 1972 | Mort d’Ezra Pound
    1er novembre 1994 | Alain Bashung à l’Olympia
    2 novembre 1975 | Mort de Pier Paolo Pasolini
    4 novembre 1971 | Publication de Imagine de John Lennon
    4 novembre 1575 | Naissance de Guido Reni
    5 novembre 1939 | Lettre de Paul Nizan à Henriette Nizan
    6 novembre 1820 | Leopardi, Zibaldone
    Kathleen Ferrier | Ewig… Ewig
    9 novembre 1972 | Prix Goncourt pour L’Épervier de Maheux de Jean Carrière
    L’autisme. De la recherche à la pratique, par Angèle Paoli (Chroniques de femmes)
    Lionel Bourg, Journal d’Anduze
    10 novembre | Jean-Claude Carrière, Les Mots et la chose
    11 novembre 1989 | Lionel Bourg, Notes d’automne
    Rita R. Florit | I giorni accatoni
    Sylvie Germain, Magnus (note de lecture d’Angèle Paoli)
    13 novembre 1974 | Mort de Vittorio De Sica
    Jacqueline Risset | Une île
    Lou Andreas-Salomé | Commencements
    14 novembre 1885 | Naissance de Sonia Delaunay
    15 novembre 1945 | Gabriela Mistral, Prix Nobel de littérature
    Gabriela Mistral | Cordillera
    Barbara Strozzi | Per un bacio che rubbai
    18 novembre 1952 | Mort de Paul Éluard
    Widad Benmoussa | Certitude
    Rachilde | De mer, d’amour et de mort
    20 novembre 1978 | Mort de Giorgio De Chirico
    Hélène Sanguinetti | De la main gauche, exploratrice (I)
    21 novembre 1975 | Partage de Midi de Paul Claudel, mis en scène par Antoine Vitez
    Jean-Michel Maulpoix | La mâture de la mer est illusoire
    22 novembre 1913 | Journal de Catherine Pozzi
    Thétis la Titanide, ma sœur lagunaire (Angèle Paoli)
    Andrea Zanzotto | Filò, la Veillée
    Marie-Claire Bancquart | Intervalle
    José Ángel Valente | Le tremblement
    24 novembre 1960 | Ossip Zadkine, Grand Prix national des Arts
    Patrizia Gattaceca, invitée d’Una Volta à Bastia
    25 novembre 1968 | Sortie en librairie de L’Œuvre au noir de Marguerite Yourcenar
    Pier Paolo, le poète assassiné (note de lecture d’Angèle Paoli sur l’ouvrage de René de Ceccaty : Sur Pier Paolo Pasolini, Editions du Rocher, 2005)
    26 novembre 1942 | Première à New York de Casablanca de Michael Curtiz
    26 novembre 1942 | Robert Desnos/Demain
    27 novembre 1933 | Première séance d’enregistrement de Billie Holiday
    Marina Raccanelli | Campo du Ghetto nuovo
    Mazzeri, diptyque chamanique corse (Angèle Paoli)
    Cécile Ladjali | La Chapelle Ajax
    29 novembre 1902 | Naissance de Carlo Levi
    Terres de femmes ― N° du mois de décembre 2005



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  • TdF n° 11 ― octobre 2005



    10_logo_octobre_2005
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    SOMMAIRE DU MOIS D’OCTOBRE 2005



    Terres de femmes ― N° du mois de septembre 2005
    1er octobre 1994/Nicolas Poussin au Grand Palais
    Chiara Matraini/Fera son io di questo ombroso loco
    Claude Roy/Tant
    José Agustín Goytisolo/Palabras para Julia
    4 octobre 17**/Les Liaisons dangereuses
    Jacques Roubaud/Battement
    6 octobre 1849/Journal d’Eugène Delacroix
    6 octobre 1999/Mort d’Amalia Rodrigues
    8 octobre 1914/Naissance de Jean-Toussaint Desanti
    Marie-Claire Bancquart, Buis
    Véronique Pestel/Le temps
    Claire Malroux/Soleil de jadis
    René Char/Dame qui vive, c’est elle
    Michel Foucault/« Soucie-toi de toi-même »
    Robert Desnos/Mi-route
    Yves Bonnefoy/Une silencieuse ordalie
    Yves Bonnefoy/Éblouissement
    Hécate endormie (Angèle Paoli)
    12 octobre 1931/Création par Rachmaninov des Variations sur un thème de Corelli
    13 octobre 1869/Mort de Sainte-Beuve
    Michel Deguy/Cap sur l’agora des biens
    Norge/Chandelle
    14 octobre 1762/Denis Diderot, Lettre à Sophie Volland
    15 octobre 1990/Mort de Delphine Seyrig
    Mario Luzi/Nature
    Charles Cros/Sonnet
    17 octobre 1981/Mort d’Albert Cohen
    Philippe Jaccottet/Accepter ne se peut
    Plume de geai bleu (Angèle Paoli)
    19 octobre 1984/Mort de Henri Michaux
    Antonella Anedda/octobre, nuit
    20 octobre 1854/Naissance d’Arthur Rimbaud
    20 octobre 1980/Inauguration du Mois de la photographie à Paris
    Juan Ramón Jiménez/21 DE OCTUBRE
    21 octobre 1959/Ouverture à New York du Musée Guggenheim
    Le chaland qui passe
    22 octobre 1959/Salvatore Quasimodo, Prix Nobel de littérature
    Salah Stétié/Méditation sur la mort d’une figue
    BELLES BELLES BELLES/Les Femmes du fleuve en 25 instants (Galerie Guidu/Anghjula de TERRES DE FEMMES)
    Pablo Neruda/Le vent dans l’île
    Israël Eliraz/apprends du monde verdoyant où est ta place
    26 octobre 1982/Arles: ouverture de l’École nationale de photographie
    Raymond Queneau/Le songe végétal
    27 octobre 1900/Isabelle Eberhardt, Écrits sur le sable
    Ode de Sappho à son amie
    Michel-Ange/À travailler tordu
    Mario Luzi/Primitiales
    Terres de femmes ― N° du mois de novembre 2005



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  • 4 septembre 1768 | Naissance de François-René de Chateaubriand

    Éphéméride culturelle à rebours



        Le 4 septembre 1768 naît à Saint-Malo, rue des Juifs, François–René de Chateaubriand.






    Francois_rene_de_chateaubriand
    Image, G.AdC






    La Vallée-aux-Loups, le 31 décembre 1811.


    NAISSANCE DE MES FRÈRES ET SŒURS.
    JE VIENS AU MONDE.


    Ma mère accoucha à Saint-Malo d’un premier garçon qui mourut au berceau, et qui fut nommé Geoffroy, comme presque tous les aînés de ma famille. Ce fils fut suivi d’un autre et de deux filles qui ne vécurent que quelques mois.

    Ces quatre enfants périrent d’un épanchement de sang au cerveau. Enfin, ma mère mit au monde un troisième garçon qu’on appela Jean-Baptiste : c’est lui qui, dans la suite, devint le gendre de M. de Malesherbes. Après Jean-Baptiste naquirent quatre filles : Marie-Anne, Bénigne, Julie et Lucile, toutes quatre d’une rare beauté, et dont les deux aînées ont seules survécu aux orages de la Révolution. La beauté, frivolité sérieuse, reste quand toutes les autres sont passées. Je fus le dernier de ces dix enfants. Il est probable que mes quatre sœurs durent leur existence au désir de mon père d’avoir son nom assuré par l’arrivée d’un second garçon ; je résistais, j’avais aversion pour la vie.

    Voici mon extrait de baptême :

    « Extrait des registres de l’état civil de la commune de Saint-Malo pour l’année 1768.

    François-René de Chateaubriand, fils de René de Chateaubriand et de Pauline-Jeanne-Suzanne de Bedée, son épouse, né le 4 septembre 1768, baptisé le jour suivant par nous, Pierre-Henry Nouail, grand-vicaire de l’évêque de Saint-Malo. A été parrain Jean-Baptiste de Chateaubriand, son frère, et marraine Françoise-Gertrude de Contades, qui signent et le père. Ainsi signé au registre : Contades de Plouër, Jean-Baptiste de Chateaubriand, Brignon de Chateaubriand, de Chateaubriand et Nouail, vicaire-général. »

    On voit que je m’étais trompé dans mes ouvrages : je me fais naître le 4 octobre et non le 4 septembre ; mes prénoms sont : François–René, et non pas François-Auguste *.
        La maison qu’habitaient alors mes parents est située dans une rue sombre et étroite de Saint-Malo, appelée la rue des Juifs : cette maison est aujourd’hui transformée en auberge. La chambre où ma mère accoucha domine une partie déserte des murs de la ville, et à travers les fenêtres de cette chambre on aperçoit une mer qui s’étend à perte de vue, en se brisant sur des écueils. J’eus pour parrain, comme on le voit dans mon extrait de baptême, mon frère, et pour marraine la comtesse de Plouër, fille du maréchal de Contades. J’étais presque mort quand je vins au jour. Le mugissement des vagues, soulevées par une bourrasque annonçant l’équinoxe d’automne, empêchait d’entendre mes cris : on m’a souvent conté ces détails ; leur tristesse ne s’est jamais effacée de ma mémoire. Il n’y a pas de jour où, rêvant à ce que j’ai été, je ne revoie en pensée le rocher sur lequel je suis né, la chambre où ma mère m’infligea la vie, la tempête dont le bruit berça mon premier sommeil, le frère infortuné qui me donna un nom que j’ai presque toujours traîné dans le malheur. Le Ciel sembla réunir ces diverses circonstances pour placer dans mon berceau une image de mes destinées.



    * Vingt jours avant moi, le 15 août 1768, naissait dans une autre île, à l’autre extrémité de la France, l’homme qui a mis fin à l’ancienne société, Bonaparte.


    François-René de Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, Livre premier, chapitre 3, Bibliothèque de la Pléiade, I, Éditions Gallimard, 1951, pp. 16-17-18.




    Girodet_chateaubriand
    Anne-Louis Girodet-Trioson (1767 – 1824)
    Portrait de Chateaubriand
    méditant sur les ruines de Rome,
    1808.

    Huile sur toile, 120 × 96 cm.
    Musée d’histoire, château de Saint-Malo.
    Portrait légué en 1848 par Juliette Récamier
    à la ville de Saint-Malo.







    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Terres de femmes)
    17 décembre 1807 | Delphine de Custine à Chateaubriand
    → (sur Terres de femmes)
    5 mai 1821 | Mort de Napoléon Bonaparte (extrait des Mémoires d’Outre-Tombe)





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  • Béatrice Bonhomme | T’écrire adolescent

    «  Poésie d’un jour  »



    Temporter_dans_lenfance_de_mon_viad
    Ph., G.AdC






    T’ÉCRIRE ADOLESCENT


        T’écrire adolescent au détour d’un regard au cœur même de ma nuit, je sens encore ce vent écume de la mer. L’enfance, l’exaltation de ta rencontre. Je voudrais te serrer, t’enserrer dans ma nuit, bleu-nuit cette plage de notre adolescence, je voudrais t’emporter sur mon viaduc, dans la chaleur douce d’un été qui s’enfuit, dans ce caillou qui tombe. Je voudrais t’emporter dans cette tendresse, cette douceur plus poignante encore, plus violente encore, et que le détour d’un regard ne porte qu’en miroir l’éclat doux des matins pleurés de même nuit.
        Je voudrais t’emporter sur les rivages multiples des regards de détour, des regards détournés et quel silence, quelle douleur, je voudrais te garder et de toute la douceur de mon corps, te donner l’éblouissement, l’absolu.
        Je voudrais, et que ce matin où la lumière tamise le rideau orange, que de ce matin jamais l’on ne s’éveille et que jamais je ne subisse l’arrachement de toi.
        Qu’au moins demeure dans nos deux cœurs la douceur blonde des matins.
        Le profond-bleu jamais si profond d’habitude de la mer que jamais cela ne s’efface, notre dernière adolescence.
        Comme le bruit étouffé d’un caillou, les étoiles, le silence, j’aurais voulu t’emporter dans l’enfance de mon viaduc, te montrer les prairies, les cours d’eau et la nuit au clocher, et la pluie.
        Ce vertige, cette impression de perdre pied dans ton absence.


    Béatrice Bonhomme, Dernière adolescence, Éditions de la Revue NU(e), juin 2002, pp. 75-76. Extrait d’un récit-poème écrit de 1991 à 1992 entre Nice et Aix-en-Provence.





    BÉATRICE  BONHOMME


    Béatrice Bonhomme Bourdelas 2
    D.R. Ph. Laurent Bourdelas




    ■ Béatrice Bonhomme
    sur Terres de femmes

    Tharros (extrait des Boxeurs de l’absurde)
    Mutilation d’arbre (lecture d’AP)
    Le pacte des mots
    Passage du passereau
    [Les petits chevaux de Tarquinia]
    Poumon d’oiseau éphémère
    Sauvages
    La terre rouge
    Tes nuits sont devenues mes jours
    Variations du visage & de la rose (lecture de France Burghelle Rey)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Un lacis de sang et d’ombre
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    le Portrait de Béatrice Bonhomme-Villani par Guidu Antonietti di Cinarca, un poème extrait de Poumon d’oiseau éphémère et l’excipit de Mutilation d’arbre



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Terres de femmes)
    Kaléidoscope d’Enfances
    → (sur Wikipedia)
    une belle bio-bibliographie de Béatrice Bonhomme
    → (sur Terres de femmes)
    La rencontre Hölderlin-Jouve-Klossowski par Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert
    → (sur le site de la Revue d’art et de littérature, musique)
    un entretien de Rodica Draghincescu avec Béatrice Bonhomme (Numéro 45 – décembre 2008)





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