Blog

  • Géographie des côtes


    Instables a cappella
    (avant-propos)


    Chjama è rispondi

    Instable_4_dernire_mouture

    Instable 4.
    Géographie des côtes

    Sommeil ivre de ton enfance
    tu traces sur les colonnes des platanes
    des puzzles d’écorces de miroirs
    des incrustations de rades en partance
    sur la géographie des côtes
    tu avises des avancées de golfes noirs
    géants
    sur la moiteur des sables
    clairs
    tu découpes dans la blondeur
    immobile
    des eaux
    la dérive des rivages
    du temps


    D.R. Image et texte : G.AdC/angèlepaoli


    >>> SUITE (Instable 5)
    Retour incipit et index des Instables


    » Retour Incipit de Terres de femmes

  • Blues déjantés


    Instables a cappella
    (avant-propos)


    Chjama è rispondi

    Instable_3_dernire_mouture

    Instable 3.
    Blues déjantés

    Bleu bleu bleu sur bleu
    carrés de bleus marbrés de noir
    ombres portées glaciers bleutés
    ice cream de blues déjantés
    blues à l’âme
    édulcorée
    acier


    D.R. Image et texte : G.AdC/angèlepaoli


    >>> SUITE (Instable 4)
    Retour incipit et index des Instables


    » Retour Incipit de Terres de femmes

  • Pointe de green


    Instables a cappella
    (avant-propos)


    Chjama è rispondi

    Instable_2_dernire_mouture

    Instable 2.
    Pointe de green

    D’une rive à l’autre du rêve
    jalousies entrebaillées
    une prairie de plage vermeil
    étire son voile azuré
    sur le lointain décor doré
    de ton éternelle jeunesse
    dérisoire célébrité
    une pointe de green énerve
    ta palme d’or ensoleillée


    D.R. Image et texte : G.AdC/angèlepaoli


    >>> SUITE (Instable 3)
    Retour incipit et index des Instables

    » Retour Incipit de Terres de femmes

  • Bouche-baiser


    Instables a cappella
    (avant-propos)


    Chjama è rispondi

    Instable1dernire_mouture

    Instable 1.
    Bouche-baiser

    Lames de fond luminescentes
    houle de flamboiements
    dans l’effusion des flots
    ondes incandescentes
    sur le bleu-océan
    paysage improbable en des terres lointaines
    dans des cieux émouvants d’étoiles incertaines
    bouche-baiser
    aux lèvres rougeoyantes
    ourlet de chair
    qui roule en ses abysses noirs

    déferlement d’azur


    D.R. Image et texte : G.AdC/angèlepaoli


    >>> SUITE (Instable 2)
    Retour incipit et index des Instables


    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Eugenio Montale | Nel Sonno

    «  Poésie d’un jour  »



    Le choc de la vie
    Ph., G.AdC







    NEL SONNO



    Il canto delle strigi, quando un’iride
    con intermessi palpiti si stinge,
    i gemiti e i sospiri
    di gioventù, l’errore che recinge
    le tempie e il vago orror dei cedri smossi
    dall’urto della notte – tutto questo
    può ritornarmi, traboccar dai fossi,
    rompere dai condotti, farmi desto
    alla tua voce. Punge il sonno d’una
    giga crudele, l’avversario chiude
    la celata sul viso. Entra la luna
    d’amaranto nei chiusi occhi, è una nube
    che gonfia ; e quando il sonno la trasporta
    più in fondo, è ancora sangue oltre la morte.






    SOMMEIL



    Le cri des effraies, lorsqu’un arc-en-ciel
    avec des clignements pâlit,
    les gémissements, les soupirs
    de jeunesse, l’erreur qui enserre
    les tempes et la confuse horreur des cèdres ébranlés
    par le choc de la nuit – tout cela
    me peut revenir, déborder des fossés,
    jaillir des conduites, m’éveiller
    à ta voix. Poignant, le son d’une
    gigue* cruelle, l’adversaire boucle
    la visière sur sa face. Pénètre la lune
    d’amarante dans mes yeux clos, c’est un nuage,
    il enfle ; et quand le sommeil l’emporte
    en moi toujours plus loin, il est encore sang au-delà de la mort.




    Eugenio Montale, Poésies III, La bufera e altro (1940-1957), La tourmente et autres poèmes, éditions Gallimard, Collection Poésie du monde entier, 1966, pp. 14-15. Edition bilingue. Traduit de l’italien par Patrice Angelini avec le concours de Louise Herlin, Gennie Luccioni et Armand Robin.



    ________________________
    * Note du traducteur : la gigue n’est pas seulement une danse, c’est aussi, dans l’italien et le français du Moyen Âge, une sorte de viole, et son étymologie se trouve dans l’allemand Geige : aussi ne peut-elle être que « cruelle ».






    Bufera 2





    EUGENIO MONTALE


    Montale 2





    ■ Eugenio Montale
    sur Terres de femmes


    Da un lago svizzero (autre poème extrait de La bufera e altro)
    12 octobre 1896 | Naissance d’Eugenio Montale
    17 janvier 1977 | Cahier de poésie d’Eugenio Montale
    Corno inglese (poème extrait d’Ossi di seppia)
    Quel che resta (Se resta)[extrait de Quaderno di quattro anni]
    12 septembre 1981 | Mort d’Eugenio Montale



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur un site italien dédié à Eugenio Montale)
    Nombreux articles sur Eugenio Montale
    → (sur le site de l’INA)
    un entretien d’Eugenio Montale avec Pierre André Boutang





    Retour au répertoire du numéro d’août 2008
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’ index de la catégorie Péninsule (littérature et poésie italiennes)

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • 26 août 1914 | Naissance de Julio Cortázar

    Éphéméride culturelle à rebours


    Le 26 août 1914 naît à Bruxelles Julio Cortázar.







    Cortazar2
    Source







    Fils d’un diplomate argentin, Julio Cortázar est élevé à Buenos-Aires par sa mère après l’abandon paternel. Diplômé de l’École Normale, Julio Cortázar s’adonne à la poésie pour déjouer l’ennui et la morne solitude des villes de province où il enseigne.

    D’inspiration mallarméenne, son premier recueil est publié en 1938 sous le titre Presencia (Présence). Influencé par la littérature française d’une part ― Jean Cocteau, Raymond Roussel, Guillaume Apollinaire, Raymond Radiguet et Alfred Jarry sont ses maîtres ―, par Edgard Poe, Nathaniel Hawthorne, Jorge Luis Borges de l’autre, Julio Cortázar, traducteur de Jean Giono, d’André Gide et de Marguerite Yourcenar, se lance dans l’écriture fictionnelle. Nouvelles fantastiques et romans dans lesquels il tente de « créer une autre réalité peut-être plus proche de la réalité ».

    Publié au Mexique en 1958, le recueil de nouvelles Les Armes secrètes ― dont l’une d’entre elles, « Les fils de la vierge » [« Las Babas del diablo » (« La Bave du diable »)], a inspiré Antonioni pour Blow-up ―, « révèle la face démesurée, sublime ou horripilante du quotidien ». Julio Cortázar est mort le 12 février 1984 à Paris où il s’était exilé en 1951.


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli






    Chaussures_cortazar
    D.R. Ph. angèlepaoli







    LES FILS DE LA VIERGE


    Personne ne saura jamais comment il faudrait raconter ça, à la première ou à la deuxième personne du singulier, ou à la troisième du pluriel, ou en inventant au fur et à mesure des formes nouvelles, mais cela ne servirait à rien. Si l’on pouvait dire : je vîmes monter la lune ; ou : j’ai mal au fond de nos yeux, ou, en particulier : toi, la femme blonde, étaient les nuages qui passent si vite devant mes tes ses notre votre leurs visages. Seulement voilà…

    Puisqu’il faut raconter, l’idéal serait que la machine à écrire (j’écris à la machine) puisse continuer à taper toute seule et moi, pendant ce temps, j’irais vider un bock au bistro d’à côté. Et ce n’est pas simple façon de dire. L’idéal en effet, car le trou qu’il nous faut raconter est celui d’une autre machine, une Contrax 1,2, et il se pourrait bien qu’une machine en sache plus long sur une autre machine que moi, que toi, qu’elle (la femme blonde) et que les nuages. Mais je n’ai même pas la chance qui sourit aux innocents et je sais bien que si je m’en vais, cette Remington restera pétrifiée sur la table avec cet air doublement immobile qu’ont les choses mobiles quand elles ne bougent pas. Donc, je suis bien obligé d’écrire. Si l’on veut que ce soit raconté, il faut bien que l’un de nous l’écrive. Autant que ce soit moi, qui suis mort, qui suis moins compromis que le reste ; moi qui ne vois que les nuages et qui peux penser sans être dérangé (en voilà un autre qui passe avec un bord gris), moi qui peux me souvenir sans être dérangé, moi qui suis mort (et vivant aussi, je ne prétends tromper personne, on s’en apercevra bien à la fin), j’ai commencé, puisqu’il fallait bien que je démarre d’une façon ou d’une autre, par le bout qui se trouve le plus loin, celui du début ; tout compte fait, c’est encore le meilleur moyen quand on veut raconter quelque chose.

    Je me demande soudain quel besoin j’ai de raconter tout ça, mais si l’on commence à se demander pourquoi l’on fait ce que l’on fait, pourquoi, par exemple on accepte une invitation à dîner (un pigeon vient de passer, et un moineau aussi, je crois) ou pourquoi, quand on vous a raconté une bonne histoire, on ressent comme un chatouillement à l’estomac qui vous pousse dans le bureau d’à côté pour raconter l’histoire au voisin ; ça soulage aussitôt, on est satisfait et on peut retourner à son travail. Personne, que je sache, n’a encore jamais expliqué ce phénomène ; de sorte qu’il vaut mieux passer outre ces sortes de pudeurs et raconter, car après tout, personne n’a honte de respirer ou de mettre des chaussures ; ce sont des choses qui se font et quand il arrive quelque chose d’anormal, lorsque, par exemple, on trouve une araignée dans sa chaussure, ou que l’on fait un bruit de verre brisé en respirant, alors il nous faut raconter ce qui arrive, le raconter aux copains du bureau, ou au médecin : « Ah ! mon Dieu, docteur, chaque fois que je respire… » Toujours raconter, toujours se délivrer de ce chatouillement désagréable au creux de l’estomac.



    Julio Cortázar, « Les fils de la vierge », Les Armes secrètes [1963], Editions Gallimard, Collection folio, 1973, pp. 83-84-85. Traduit de l’espagnol par Laure-Guille Bataillon.



    JULIO CORTÁZAR

    Julio Cortázar





    ■ Julio Cortázar
    sur Terres de femmes


    Ligne de mire
    Milonga




    ■ Voir | écouter aussi ▼


    (sur Sololiteratura) une bio-bibliographie de Julio Cortázar (+ archives sonores)





    Retour au répertoire du numéro d’août 2008
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’ index de l’éphéméride culturelle

    » Retour Incipit de Terres de femmes

  • Kimonos de saisons de Véronique Agostini

    Agenda culturel 2008




        Du 10 septembre au 1er novembre 2008, Véronique Agostini nous invite à découvrir les gravures qu’elle a réalisées sur quatre saisons dans son atelier, mais aussi, quatre grandes gravures réalisées sur les Presses de la maison de la gravure Méditerranée pendant sa résidence d’artiste, qui prendra fin au printemps 2009.

        A Lodève, nous pourrons aussi découvrir les livres d’artistes de la collection Les Aresquiers, et les derniers volumes Fleurs-Origamis qui accompagneront les Kimonos et Obis.




    Affichesoleilbleuwebte



    Retour au répertoire d’août 2008
    Retour à la chronologie de l’agenda

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Gabrielle Althen | Sans titre

    «  Poésie d’un jour  »




    Lvasement_de_la_personne
    D.R. Ph. angèlepaoli





    SANS TITRE                                                                                         



                                                      Souffre de ton angoisse comme d’une fable
                                                      Et sois tendre avec le superbe ennui

                                                      Ossip Mandelstam




    S’est posé sur le tapis au milieu de la chambre
    Le temps rond comme une pomme
    L’étoile avait perdu son fard
    Et nous très nus au moment du baiser
    Malgré notre désir d’applaudir
    Nous étions immobiles tous deux
    Ce temps de craie nous faisant face
    Présent sans bras
    La grosse pomme posée sur le tapis
    Sans entrelacs le temps
    La craie à remuer !
    – L’évasement de la personne


    Gabrielle Althen, in Corps, τhαumα, Revue de philosophie et poésie, La Compagnie des Argonautes, 2e trimestre 2008, page 158.






    GABRIELLE ALTHEN



    ■ Gabrielle Althen
    sur Terres de femmes

    La Cavalière indemne (note de lecture d’AP)
    Corps à corps (poème extrait de Soleil patient)
    L’isole (extrait de La Cavalière indemne)
    Soleil patient (lecture de Matthieu Gosztola)
    Soleil patient (note de lecture d’Isabelle Lévesque)
    Vie saxifrage (extrait)
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    un autre poème extrait de Vie saxifrage
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Une fois le gris devenu l’autre versant du bleu



    ■ Voir aussi ▼


    → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique sur Gabrielle Althen
    → (sur le site de la mél, Maison des écrivains et de la littérature)
    <une fiche bio-bibliographique sur Gabrielle Althen
    → (sur Terres de femmes)
    Les Bruits dans l’eau, un recueil inédit d’Isabelle Raviolo





    Retour au répertoire du numéro d’août 2008
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Catherine Soullard | Johnny tendresse

    par Angèle Paoli

    Catherine Soullard, Johnny, roman,
    éditions du Rocher, 2008.




    Lecture d’Angèle Paoli


    Johnny_2









    JOHNNY TENDRESSE



    Rédigé d’un seul tenant, d’un seul souffle, sans ponctuation autre que les virgules, le dernier roman de Catherine Soullard, Johnny, se lit d’une traite. À la manière d’un scénario de film. Mieux encore, d’un film. Rythme cinématographique. Un rythme à perdre haleine. Un rythme que rien ne vient altérer. Que rien ne vient interrompre. Pas même ― signalé par les intertitres en italiques (sous-titrages de films en V.O ? Dialogues tirés du film lui-même ?) ―, le passage d’une séquence à l’autre, d’un plan d’ensemble à un plan américain, d’un plan-séquence à un insert. Pas même les arrêts sur image qui figent les héros, « balle au front », dans leur « crucifixion ».

    Fidèle aux procédés filmiques de Nicholas Ray ― cinéaste peu soucieux de cohérence chronologique et du bon respect des lois propres au genre du western ― , Catherine Soullard s’ingénie à brouiller les pistes de la mémoire. Pistes spatio-temporelles et pistes tissées par les personnages. Tranches d’enfance vécue dans le Sud de la France et traces déclinées par le mythique Far-West américain, les chemins d’écriture s’entrecroisent, s’entremêlent, se superposent. Ville des origines maternelles, Marseille voisine avec Albuquerque, la ville aux confins des déserts qui vit de l’attente d’un hypothétique chemin de fer. Très vite, l’histoire de la mère fusionne avec l’histoire de Vienna. Amantes abandonnées, leurs visages se mêlent, même bouche fardée, mêmes lèvres gourmandes, même chevelure opulente et même « air fatal ». Même vie peuplée de contradictions gémelles où l’amour d’une liberté âprement défendue le dispute à l’amour indéfectible pour l’homme aimé qui a trahi, l’homme aimé qui est parti. L’homme que l’on attend.

    Souvenirs d’enfances et souvenirs filmiques tressent ensemble, à partir de motifs récurrents ― celui, symptomatique, du cou par exemple ―, un univers symbiotique qui mêle sans fracture couleurs et parfums ancrés dans la chair enfantine de la fillette attachée, formes et « geste », à sa mère et empreintes durablement gravées, dans la chair mémorielle de la narratrice, par la puissance des images et de la musique du film. Le film que Catherine Soullard nous invite à relire avec elle à travers son propre regard, soutenu par le lyrisme d’une écriture éminemment poétique, c’est Johnny Guitar. Nicholas Ray, 1954. À la fois scénariste, spectatrice, camera-woman et projectionniste, la narratrice de Johnny enlève le spectateur/lecteur sur les traces du solitaire à la guitare pour le précipiter dans l’univers féroce des règlements de compte du saloon d’Albuquerque où s’affrontent, animés de jalousie et de fureur, Emma et Dancing Kid, amants et rivaux de Vienna. Vienna meurtrie par les cinq années de désertion de Johnny, Vienna qui lutte pour faire peau neuve et pour garder la tête haute parmi « ces drôles d’énergumènes qui arpentent le Grand Ouest ».

    Mais, derrière l’intrépide Vienna, c’est la mère qui ressurgit. Et sous les « mots suspendus » de la mère « anéantie » par son chagrin d’amour, les mots de la narratrice, qui tente par l’écriture de dénouer/renouer « le fil des histoires perdues ». Celle de la mère et de son amant, « engagé volontaire », « qui partit un beau jour au fond de l’Indochine » et jamais n’en revint. Et celle de l’enfant, « premier témoin, première barrière, première, toujours première et victoire et défaite », qui s’interroge sur elle-même et sur ses origines, voit sa mère se perdre dans « les nuits sans sommeil » de l’Hôtel-Dieu, puis s’enfoncer peu à peu dans une nuit irréversible, sans mémoire et sans âme. C’est à la rencontre de « cette drôle de mère détruite, dans cette chaise en bois blanc, les jambes pendantes dans des pantoufles sales », soumise au bégaiement de mots qui « ne disent plus rien », que la narratrice se confronte, se précipite et tente de sauver son histoire. C’est pour elle, la mère, qu’avec force et passion, elle ressuscite Vienna et Johnny. Pour qu’enfin Johnny revienne sceller avec elle, d’un ultime mensonge, le dialogue interrompu :

    Johnny : Dis-moi un mensonge, dis-moi que toutes ces années, tu m’as attendu, dis-le moi.
    Vienna : Toutes ces années, je t’ai attendu.
    Johnny : Si je n’étais pas revenu, tu serais morte.
    Vienna : Si tu n’étais pas revenu, je serais morte.

    Johnny : Pas une seconde, tu n’as cessé de m’aimer.
    Vienna : Pas une seconde, je n’ai cessé de t’aimer.

    Johnny : Je te remercie.

    Peut-être alors, au moment de tourner l’ultime page de ce roman bouleversant, la narratrice a-t-elle enfin rejoint le « point mystérieux » qui préside à l’ouverture de Johnny ? Peut-être va-t-elle pouvoir donner, dans cet équilibre difficile où « tout va basculer », une impulsion nouvelle à son « âme immobile » ? Et transmettre à ses fils, sous les mots brouillés d’une « vieille, immobile, défaite », les mots de force et de tendresse qui l’habitent. L’histoire n’est pas finie, la vie continue, « le point de vue va changer ».

    « Allez, venez, dans l’Ouest, dans l’Ouest américain, du côté d’Albuquerque, c’est là que nous allons, juste après la frontière, il y a une terre immense qui coule à l’horizon, je guiderai vos pas… »


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli






    CATHERINE SOULLARD


    Catherine_s_2
    Ph. Tous droits réservés


    Productrice à France Culture pendant quinze ans, Catherine Soullard (née à Paris le 11 novembre 1955) est critique de cinéma (notamment pour la revue Secousse) et l’auteure des romans Palmito d’Évian (Calmann-Lévy, 2005), Bouchère (Calmann-Lévy, 2006), Les Asperges (Le Passage, 2010), Mal dedans (éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2011) et Vous avez Jupiter dans la poche (éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2015).



    ■ Catherine Soullard
    sur Terres de femmes

    Vous avez Jupiter dans la poche (note de lecture d’AP)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions du Rocher) la
    fiche de lecture consacrée à Johnny de Catherine Soullard
    → (sur YouTube) un court
    extrait de Johnny Guitar de Nicholas Ray
    → (sur YouTube)
    Peggy Lee. Live Kinescope 1954. Featuring Johnny Guitar & Hallo Shampoo
    → (sur le site du ciné-club de Caen) une
    fiche-cinéma sur Johnny Guitar de Nicholas Ray





    Retour au répertoire du numéro d’août 2008
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’ index des « Lectures d’Angèle »

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • TdF n° 10 ― septembre 2005



    9_logo_septembre2005
    Image, G.AdC




    SOMMAIRE DU MOIS DE SEPTEMBRE 2005


    Terres de femmes ― N° du mois d’août 2005
    Settembrinu est là (Angèle Paoli)
    Robin Renucci à l’épreuve du temps par Angèle Paoli (Chroniques de femmes)
    Instables a cappella (Guidu Antonietti/Angèle Paoli)[27 instables, page après page]
    Brane Mozetič | et puis tu me prends
    La complainte des petits gris (Angèle Paoli)
    Giorgia on my mind ! (Angèle Paoli)
    Chaton roux (Angèle Paoli)
    L’ombre portée du palmier bleu (Angèle Paoli)
    Michel Deguy | Quand il n’y aurait…
    Jean Lorrain | « Je veux faire la vendetta »
    Dans la médina blonde (Angèle Paoli)
    Benjamin Péret | Dormir dans les pierres
    Aleš Debeljak | Pourquoi la peur ?
    Leopoldo Chariarse | La noche
    Trentième anniversaire de la mort de Saint-John Perse | 20 septembre 1975 par Joëlle Gardes (Chroniques de femmes)
    Giorgio Agamben/Écritures bustrophédiques (note de lecture d’Angèle Paoli)
    MUNA : Terre rebelle (Angèle Paoli)
    Marguerite de Valois | « Approchés vous donc, mon Peton »
    Paul Verlaine | Mon rêve familier
    Nadine Manzagol | Utopie
    Marie-Ange Sebasti (petite anthologie poétique)
    Terres de femmes ― N° du mois d’octobre 2005



    Retour au répertoire chronologique de Terres de femmes

    » Retour Incipit de Terres de femmes