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  • Le corbeau du sommeil





    Au_rebours_des_rves_parcourus
    Ph., G.AdC




    LE CORBEAU DU SOMMEIL

    Le corbeau du sommeil
    criaille dans la nuit
    j’avais pourtant pris soin de
    semer du pain tendre
    aux sentes des forêts

    le labyrinthe obscur a
    dressé ses entailles
    et son mur suintant
    de pluie et de
    chagrin

    me voilà au rebours
    des rêves parcourus

    livrée nue aux
    crocs noirs des
    rives
    sans visages


    Castel Bigozzi, 14 avril 2008

    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli



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  • Tamirace Fakhoury | Ta visite

    «  Poésie d’un jour  »



    Promise_est_la_chute_des_feuilles_s
    Ph. Angèle Paoli développée par G.AdC





    TA VISITE


    Je sais que ta visite est éphémère
    Et que le vol des corbeaux précède la tempête de neige
    Quelque part au fond de la forêt
    L’intervention divine sera neutralisée par la foudre

    Promise est la chute des feuilles sur mes cheveux
    Promise est la destruction des molécules dans la clairière

    Je sais que ta venue annonce l’ennui des églantines
    Et des années sans adjectif


    Tamirace Fakhoury, in Douze écrivains libanais, Les Belles Étrangères, anthologie, verticales/phase deux, 2007, page 92.





        Tamirace Fakhoury, dite Tamy Fakhoury, est née le 28 novembre 1974 à Beit Chabab, au Mont Liban. Elle a publié dès l’âge de neuf ans une plaquette de poèmes en arabe, Le Pays de l’empereur et de l’enfant perdu et, plus tard, trois recueils de poèmes en français aux éditions Dar an-Nahar de Beyrouth (Aubades, 1996 ; Contre-marées, 2000 ; Poème absent, 2004).
        D’une envoûtante sensualité et d’un lyrisme profond et maîtrisé (à contre-courant des modes et bienséances du néo-formalisme de la poésie française d’aujourd’hui), sa poésie — une poésie de l’intime bouleversante — va à l’essentiel. Déchirée entre célébration de la vie et hantise de la mort, cette mort que Tamirace a quotidiennement côtoyée dans les montagnes de son enfance.
        Ses poèmes sont publiés dans diverses revues arabes et francophones au Liban, en France, au Canada et en Allemagne (Al Nahar, Al Anwar, Orient le Jour, Revue du Liban, L’Odyssée, Supérieur Inconnu, Poésie 1, Poésie Première…). Enseignant-chercheur à l’Institut Arnold Bergstraesser à Fribourg-sur-Breisgau (Allemagne), où elle a soutenu une thèse de doctorat en sciences politiques sur le Liban d’après-guerre, elle vit actuellement à Florence, où elle poursuit ses travaux de recherche à l’European University Institute.





    TAMIRACE FAKHOURY


    Tamirace_fakhoury_en_nb
    Source



    Voir aussi :

    – (sur Terres de femmes) Tamirace Fakhoury/Passage.

    Pour entendre Tamirace Fakhoury dire un de ses poèmes, se rendre sur le site du cipM.



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  •  Hélène Sanguinetti, Le Héros

    Hélène Sanguinetti, Le Héros, Flammarion,
    Collection Poésie/Flammarion, 2008.



    Helene_sanguinetti_patrimonio
    Ph., G.AdC





    À l’honneur en ce mois d’avril 2008 sur le site de l’écrivain Claude Ber, Hélène Sanguinetti poursuit sa trajectoire poétique, inflexible et ardente, avec la publication de son dernier recueil, Le Héros. Présenté au cours de la soirée du Printemps des poètes 2008 en Corse (Patrimonio, Haute-Corse), Le Héros vient de paraître chez Flammarion, dans la collection Poésie dirigée par Yves Di Manno.





    CHEF DE RIEN, LE HÉROS


    Dernier-né d’Hélène Sanguinetti, Le Héros, figure de proue polymorphe — chatoyante — frère, fiancé, amant, ami, voyageur, soldat —, se suit et se lit d’une traite, d’un souffle, à travers le long poème narratif qui déroule sa vague océane d’un chant à l’autre du recueil. Onze chants où le héros, beauté solaire presque sans nom et presque sans visage, traverse la mosaïque de la vie dans un hors-temps relayé par un hors-norme de l’écriture. Alternances de formes et de genres, de typographie et de style, de tonalités et de voix. Fragments de sens et d’images, énumérations-éclats. Ou au contraire laisses lyriques, à lire d’un même jet de voix.

    Sur fond de décors exhumés de l’enfance, pareil à une flèche, le héros ulysséen file vers sa cible mortelle et entraîne avec lui, dans son sillage d’or et de plumes, Celle qui depuis toujours l’aime et le chérit, Petite Sœur, Petite-Soie, rivée aux images colorées de l’enfance, emportée consentante dans le tourbillon du héros éternel. Iphigénie monte à l’autel, liste de mots vus du ciel. Panoplie de rires et de fêtes, de cabanes et de nids à couver dans les arbres, jeux d’indiens et de poètes inventeurs de mots et de magies. Chimères, Chiens mères jours. Plus tard dans le récit, batailles et victoires. Épique et burlesque. Chromo de cartes postales des temps de guerre et des adieux. Dialogues de comptoirs. Et toujours, dans le paysage, comme dans Alparegho, pareil à rien, les ponts qui veillent à l’orée des villes et des strophes. Des ponts « comme des pas » qui « relient », qui « séparent ».

    Après le pont dessous l’eau, après les pierres, c’est jusqu’où j’irai au milieu de la vie, en cet état d’appelant et meneur de mule.

    Ainsi s’exprime dès l’incipit du poème la voix première du Héros.

    Toujours en partance, le héros généreux, Eroe, Air, Eau, grand assembleur de bêtes et de gens — « tous hommes et femmes héros » —, jamais ne se retourne ni ne s’attarde. Jamais ne s’arrête. Sinon au moment où survient la mort. « Chef de rien ». Disparition. Quelle douleur, plus pure douleur que celle-là, pierre plus dure et blanche sur la langue que celle-là ? « Derrière la fenêtre, regard sur les oiseaux, froid d’hiver, jeux, sépultures, jeux », c’est ce qu’il reste, au bout du compte, du Héros. Un conte mystérieusement dédié, en fin de recueil, à Alain.

    « Ainsi, adieu Héros, bonheur aux suivants, oh, chance à tous ».


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli




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    HÉLÈNE SANGUINETTI


    Helene_sanguinetti_bis
    Ph. D.R.


         D’origine corse (Castagniccia), née à Marseille le 3 mars 1951, Hélène Sanguinetti vit et travaille actuellement en Provence. Elle adore la mer ― regarder le ciel ― tailler les arbres en boule ― dire ses textes ― lire, beaucoup et très tard dans la nuit les entretiens, les écrits des peintres, les biographies, les livres des peintres, des aventuriers, penseurs, poètes, et aussi le journal L’Équipe. Elle adore le sport et en pratique plusieurs (elle regrette de ne pas avoir joué au rugby).
        Écrit « du » poème depuis toujours.
        Son premier livre,
    De la main gauche, exploratrice, a paru en 1999, dans la collection Poésie/Flammarion dirigée par Yves di Manno.
        Elle est aussi l’auteure de
    D’ici, de ce berceau (Poésie/Flammarion, 2003), publié en avril 2007 dans une traduction anglaise d’Ann Cefola sous le titre : Hence this cradle (bilingue, Otis Books/Seismicity Ed., Los Angeles), d’Alparegho, Pareil-à-rien (L’Act Mem 2007, Fonds Comp’Act 2005) ; en 2009, de deux textes-voix chez publie.net (Collection L’Inadvertance dirigée par François Rannou), ouvrages à voir et à écouter : Toi, tu ne vieillis plus, tu regardes la montagne et Une pie ; en 2012, de Et voici la chanson (Éditions de l’Amandier, Collection Accent graves Accents aigus) ; en 2017 de Domaine des englués, La lettre volée.
        Très proche de toutes les expressions plastiques, Hélène Sanguinetti travaille depuis 2006 avec une artiste polonaise, Anna Baranek
    (Gora soli, l’attentive, janvier 2008) ; invitée en 2005 par la Maison des Écrivains et le Festival de Danses d’auteurs, elle poursuit son compagnonnage avec les corps en mouvement (travail en cours avec la chorégraphe Muriel Piqué, Cie comme ça).

        Claude Adelen, poète et critique, perçoit dans le poème d’Hélène Sanguinetti « des sortes de fiction, où l’on entrevoit les profondeurs de quelque roman familial à travers l’opacité d’un mythe » et parle pour qualifier son écriture de « noblesse et roture du langage » et de « souveraineté radieuse »
    (L’Émotion concrète, L’Act Mem, Fonds Comp’Act, 2004).





    ■ Hélène Sanguinetti
    sur Terres de femmes

    Alparegho, Pareil-à-rien (note de lecture d’AP)
    De quel pays êtes-vous ? (extrait d’Alparegho, Pareil-à-rien + bio-bibliographie)
    De la main gauche, exploratrice (I)
    De la main gauche, exploratrice (II)
    De ce berceau, la mer (extrait de D’ici, de ce berceau)
    À celui qui (extrait de Hence this cradle)
    Et voici la chanson (note de lecture d’AP)
    [Automne vivant et adoré] (extrait de Et voici la chanson)
    [Ma trouvaille de tout à l’heure] (extrait de Domaine des englués)
    [Premier soleil] (autre extrait de Domaine des englués)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    La vieille femme regarde en bas
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    un Portrait de Hélène Sanguinetti (+ un poème extrait de De la main gauche, exploratrice)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (dans la
    Poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique
    (+ un
    extrait sonore issu de Alparegho, Pareil-à-rien)
    un extrait sonore [10 mn] de Et voici la chanson (« JOUG 2 » « Voici la chanson », pp. 22-31) dit par Hélène Sanguinetti. Prise de son : François de Bortoli





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  • 5e édition du festival ‘E Teatrale’ à Bastia




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        Dans le cadre de la 5e édition du

    festival ‘E Teatrale’
    (festival du théâtre corse de Bastia)

    sera jouée le mardi 22 avril 2008
    (à 20h30 au Théâtre municipal de Bastia)
    La Femme rompue de Simone de Beauvoir
    dans une mise en scène de Steve Suissa.
    Avec Evelyne Bouix.




    Pour plus de renseignements sur le festival E Teatrale,
    cliquer ICI [fichier PDF].

    Sarah MENEGHELLO-Contact presse :
    04 95 34 07 35 – 06 50 88 08 55
    meneghello.sarah@wanadoo.fr





    Voir aussi :
    – (sur Terres de femmes)
    15 mars ****/Simone de Beauvoir, La Femme rompue ;
    – (sur Terres de femmes)
    13 novembre ****/Simone de Beauvoir, La Femme rompue.



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  • Anne Sexton | Elisa Biagini | Due mani… Due voci

    «  Poésie d’un jour  »



    Sexton biagini








    TWO HANDS


    From the sea came a hand,
    ignorant as a penny,
    troubled with the salt of its mother,
    mute with the silence of the fishes,
    quick with the altars of the tides,
    and God reached out of His mouth
    and called it man.
    Up came the other hand
    and God called it woman.
    The hands applauded.
    And this was no sin.
    It was as it was meant to be.

    I see them roaming the streets:
    Levi complaining about his mattress,
    Sarah studying a beetle,
    Mandrake holding his coffee mug,
    Sally playing the drum at a football game,
    John closing the eyes of the dying woman,
    and some who are in prison,
    even the prison of their bodies,
    as Christ was prisoned in His body
    until the triumph came.

    Unwind, hands,
    you angel webs,
    unwind like the coil of a jumping jack,
    cup together and let yourselves fill up with sun
    and applaud, world,
    applaud.


    Anne Sexton, The Awful Rowing Toward God (1975), in The Complete Poems, Boston, Houghton Mifflin Company, 1981 ; First Mariner Books edition, 1999, p. 421.






    DEUX MAINS


    La mer apporta une main,
    aussi niaise qu’un sou,
    corrodée par le sel de sa mère,
    rendue muette par le silence des poissons.
    Elle arriva rapide sur l’autel de la mer
    et Dieu la saisit de Son Verbe
    et il l’appela homme.
    L’autre main monta à la surface
    et Dieu l’appela femme.
    Les mains applaudirent.
    Et ceci n’était pas un péché.
    C’était comme cela devait être.

    Je les vois sillonnant les rues :
    Levi se plaint de son matelas
    Sarah scrute un cafard
    Mandrake tient dans la main une tasse de café
    Sally joue du tambour lors d’une partie de football
    John ferme les yeux de la femme à l’agonie
    il y en a qui sont en prison,
    et même dans la prison de leur corps,
    comme le Christ fut prisonnier de Son corps
    avant que le triomphe advint.

    Déliez-vous, mains,
    vous angéliques lacis,
    déliez-vous comme le ressort d’une sauterelle
    unissez-vous en forme de coupe et emplissez-vous de soleil :
    et maintenant, applaudissements, monde,
    applaudissements.


    Traduction Angèle Paoli





    _______________________________________
    NOTE d’AP :

    C’est au cours de ma lecture du recueil Nel bosco (Einaudi, 2007), et plus particulièrement de La Surprise dans l’œuf (La sospresa nell’uovo) d’Elisa Biagini que je suis « tombée » sur cette troublante dédicace à Anne Sexton : « Fact : death too is in the egg/Constat : la mort aussi est dans l’œuf » (The Operation, 2, All My Pretty Ones, 1962 ; in The Complete Poems, Boston, Houghton Mifflin Company, 1981 ; First Mariner Books edition, 1999, p. 57). D’où le choix du poème ci-dessus. Choix qui acquiert une pertinence accrue pour qui sait qu’Elisa Biagini a enseigné aux Etats-Unis et a édité en 2006 chez Einaudi une anthologie des nouveaux poètes américains.

    En dehors de la Toile, il n’existe pas encore de traduction française de la poésie d’Anne Sexton*. Pas davantage de traduction française de quelque recueil que ce soit d’Elisa Biagini **. Ci-dessous, trois poèmes d’Elisa Biagini, rencontrée vendredi 18 avril 2008 aux Premières rencontres poétiques de Fiesole.

    Elisa Biagini sera le 13 mai 2008 l’invitée du Centre d’Études Poétiques de l’ENS de Lyon (en partenariat avec l’Institut Culturel Italien et le département d’italien). Elle y parlera notamment de son expérience d’écriture.


    * A paraître en 2021, aux éditions des Femmes, une édition française des poèmes d’Anne Sexton, sous la conduite de Sabine Huynh.
    ** Depuis la rédaction de cette note (avril 2008), plusieurs poèmes ont été publiés et traduits en français dans la revue Italies (Revue d’études italiennes, Université de Provence, Poètes italiens d’aujourd’hui, 2009/1, n° 13, pp. 43-54), précédés d’une communication d’Estelle Ceccarini (maître de conférence à l’Université de Provence)[« La poésie d’Elisa Biagini, images de l’intime et démystification du monde » (id., pp. 27-42)], et également dans la revue Inuits dans la jungle (numéro 5, janvier 2014), dans une traduction de Jean Portante. La traduction que j’ai effectuée des trois poèmes ci-dessous a aussi été publiée dans le premier numéro de la revue de poésie Place de la Sorbonne (mars 2011, pp. 129-131), en même temps qu’une notice sur Elisa Biagini (page 158). En 2017 a paru aux éditions Cadastre8zéro (dans la collection Donc dirigée par Bernard Noël) la traduction française de Da una crepa, par Roland Ladrière et Jean Portante : Depuis une fissure.





    VOCE SCRITTA


    Voce scritta
    sul vetro, pelle
    affondata di
    lana, unghie come
    cadute sul tappeto:

    ma per te ho
    scarpe di
    campanelli, ogni
    voltarmi carta
    vetrata sul tuo
    muro.


    Elisa Biagini, La sorpresa nell’uovo in Nel bosco, Giulio Einaudi Editore, 2007, p. 60.





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    Ph., G.AdC





    VOIX ÉCRITE


    Voix écrite
    sur le verre, peau
    coulée de
    laine, ongles comme
    tombés sur le tapis :

    mais pour toi j’ai
    des chaussures à
    clochettes, chaque
    fois que je me retourne papier
    de verre sur ton
    mur.


    Traduction Angèle Paoli





    PERDUTA ?


    Perduta ? è il bosco
    che mi segue, che beve
    la mia ombra, mi
    svuota, tronco cavo:
    io foglia, tra le
    pagine di un libro.


    Elisa Biagini, Gretel o del perdersi, in Nel bosco, p. 110.





    Le_bois_qui_boit_mon_ombre
    Ph., G.AdC





    PERDUE ?


    Perdue ? C’est le bois
    qui me suit, qui boit
    mon ombre, me
    vide, tronc creux :
    moi feuille, entre les
    pages d’un livre.


    Traduction Angèle Paoli





    NEL BOSCO


    Nel bosco
    gli occhi sono
    sganciati come
    bottoni, la bocca
    un’asola.
                   Il viso tutto
    un pugno che
    si chiude.


    Elisa Biagini, Gretel o del perdersi, in Nel bosco, p. 121.





    Dans_le_bois_les_yeux_sont_dgrafs_2
    Ph., G.AdC





    DANS LE BOIS


    Dans le bois
    les yeux sont
    dégrafés comme
    des boutons, la bouche
    une boutonnière.
                                    Le visage entier
    un poing qui
    se ferme.


    Traduction Angèle Paoli





    ■ Elisa Biagini
    sur Terres de femmes

    Nel bosco | Dans le bois (lecture d’AP)
    [Les nuits se ferment] (poème extrait de Depuis une fissure)
    Depuis une fissure (lecture d’AP)
    Sotto i castagni (extrait du recueil L’ospite) (+ une notice bio-bibliographique)
    Da una crepa [Anthologie poétique Terres de femmes (29)]
    Elisa Biagini à l’ENS de Lyon (chronique de Marie-Ange Sebasti)
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    le portrait d’Elisa Biagini (+ un poème extrait du recueil L’ospite, un poème extrait d’Acqua smossa et un poème extrait de Da una crepa. Avec leur traduction en français par AP)




    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur American Poems) une
    biographie d’Anne Sexton (+ 172 poèmes)
    le site personnel d’Elisa Biagini
    → (sur Lyrikline)
    dix poèmes d’Elisa Biagini dits par Elisa Biagini (+ traduction française)
    → (sur Poetry International Web)
    une bio-bibliographie d’Elisa Biagini (+ de nombreux poèmes)





    ■ Anne Sexton
    sur Terres de femmes


    Her Kind
    When man enters woman




    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur YouTube)
    Short clips of Anne Sexton reciting some poetry and excerpts from home movies
    → (sur YouTube)
    Anne Sexton reading her poem With Mercy For The Greedy
    → (sur YouTube)
    Anne Sexton reading her poem The Starry Night
    → (sur YouTube)
    Anne Sexton reading her poem The Truth the Dead Know
    → (sur YouTube)
    Anne Sexton reading her poem Her Kind, 1966
    → (sur Poetry Foundation)
    une page sur Anne Sexton
    → (sur anne-sexton.blogspot.fr)
    de nombreux poèmes (12) d’Anne Sexton (+ leur traduction en français par Michel Corne)
    → (sur le blog Quelques pages d’un autre livre ouvert)
    une bio-bibliographie (en français) d’Anne Sexton
    → (sur PoemHunter.com)
    Poems of Anne Sexton
    → (sur Arlindo Correia)
    de nombreux poèmes d’Anne Sexton (traduits en espagnol, en italien et en portugais)
    → (sur lyrikline blog)
    Readings to remember: Anne Sexton





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  • Vacances de printemps




    Lucca_phangelepaoli_2

        Terres de femmes prend ses congés de printemps en Toscane jusqu’au 20 avril 2008. J’ai été conviée à participer (avec Stefanu Cesari) aux lectures poétiques de Fiesole le 18 avril. Aux côtés de Fabio Scotto, Tamirace Fakhoury, Elisa Biagini et Otto Horvath.

        N’hésitez pas à m’écrire. J’ai emporté mon Vaio et accède à tous vos commentaires et courriels dans les espaces WiFi.

    Angèle

    Ph. Angèle Paoli



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  • Printemps des poètes à Fiesole (Florence)





    Fiesole



    Pour toutes informations, s’adresser à :
    Emilie Delivré : +(39)3403239361
    emilie.delivre@eui.eu et/ou
    à la Bibliothèque communale de Fiesole :
    tél. : 055 599 659



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  • 9 avril 1552 | Mort de François Rabelais

    Éphéméride culturelle à rebours



    Le 9 avril 1552 meurt à Paris François Rabelais.







    Francois_rabelais_par_hmatisse
    Matisse, Portrait de Rabelais, Nice, 1951
    Fusain sur papier, 52,6 x 40,4 cm,
    Musée Matisse, Nice







    Médecin à l’Hôtel-Dieu de Pont-du-Rhône (Lyon), l’humaniste François Rabelais est l’auteur d’une œuvre considérable. Sous le pseudonyme de Maître Alcofribas Nasier, son anagramme, François Rabelais publie sa première œuvre, Pantagruel, à Lyon, chez Claude Nourry en 1532, lors des foires de novembre. Les Horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel, roi des Dipsodes, sont suivies en 1533 de la Pantagruéline Prognostication et d’un premier Almanach. Vient ensuite Gargantua (1534 ou 1535). Puis Le Tiers-Livre, édité à Paris en 1546, Le Quart-Livre, édité en 1548 à Lyon pour les premiers chapitres, en 1552 à Paris en œuvre complète et enfin, en 1564, Le Cinquième livre.






    Le Quart Livre


    COMMENT ENTRE LES PAROLLES GELÉES PANTAGRUEL TROUVA DES MOTZ DE GUEULE


    Chapitre LVI



    Le pillot feist réponce :

    « Seigneur, de rien ne vous effrayez ! Icy est le confin de la mer glaciale, sus laquelle feut, au commencemnt de l’hyver passé, grosse et félonne bataille entre les Arismapiens et les Néphélibates. Lors gelèrent en l’air les parolles et crys des hommes et femmes, les chaplis des masses, les hurtys des harnoys, des bardes, des hannissements des chevaulx et tout aultre effroy de combat. A ceste heure, la rigueur de l’hyver passée, advenente la sérénité et tempérie de bon temps, elles fondent et sont ouyes.

    ― Par Deiu ! (dist Panurge) je l’en croy ! Mais en pourrions-nous veoir quelqu’une ? Me soubvient avoir leu que l’orée de la montaigne en laquelle Moses receut la loy des Juifz, le peuple voyait les voix sensiblement.
        ― Tenez, tenez ! (dist Pantagruel) voyez-en cy qui encores ne sont dégelées. »

    Lors nous jeta sus le tillac plenes mains de parolles gelées, et semblaient dragées, perlées de diverses couleurs. Nous y veismes des motz de gueule, des motz de sinople, des motz de azur, des motz de sable, des motz dorés. Lesquelz, estre quelque peu eschaufféz entre nos mains, fondoient comme neiges, et les oyons réalement, mais ne les entendions, car c’estoit languaige barbare. Exceptez un assez grosset, lequel ayant frère Jan eschauffé entre ses mains, feist un son tel que font les chastaignes jectées en la braze sans estre entommées lorsque s’esclattant, et nous feist tous de paour tressaillir.

    « C’estoit (dist frère Jan), un coup de faulcon en son temps. »

    Panurge requist Pantagruel luy en donner encores. Pantagruel luy respondit que donner parolles estoit acte des amoureux.
    « Vendez-m’nen doncques ! disoit Panurge.

    C’est acte de advocatz (respondit Pantagruel), vendre parolles. Je vous vendroys plustost silence et plus chèrement, ainsi que quelquefoys la vendit Démosthènes, moyennant son argentangine. »

    Ce nonobstant, il en jecta sus le tillac troys ou quatre poignées. Et y veids des parolles bien picquantes, des parolles sanglantes (lesquelles le pillot nous disoit quelquesfoys retourner on lieu duquel estoient proférées, mais c’estoit la guorge couppée), des parolles horrificques et aultres assez plaisantes à veoir. Lesquelles ensemblement fondues, ouysmes : hin, hin hin, hin, his, ticque, torch, lorgne, brededin, brededac, frr, frrr, frrr, bou, bou, bou, bou, bou, bou, bou, bou, traccc, trac, trr, trr, trr, trrr, trrrrrr, on, on, on, on, ououououon, goth, magoth et ne sçay quelz aultres motz barbares ; et disoyt que c’estoient vocables de hourt et hannissement des chevaulx à l’heure qu’on chocque. Puys en ouysmes d’aultres grosses, et rendoient son en dégelant, les une comme des tabours et fifres, les aultres comme de clérons et trompettes. Croyez que nous y eusmez du passetemps beaucoup. Je vouloys quelques motz de gueule mettre en réserve dedans l’huille, comme l’on garde la neige et la glace, et entre du feurre bien nect. Mais Pantagruel ne le voulut, disant estre follie faire réserve de ce dont jamais l’on n’a faulte et que tousjours on a en main, comme sont motz de gueule entre tous bons et joyeulx Pantagruelistes.
        Là, Panurge fascha quelque peu frère Jan et le feist entrer en resverie, car il le vous print au mot sus l’instant qu’il ne s’en doubtoit mie, et frère Jan menassa de l’en faire repentir en pareille mode que se repentit G. Jousseaulme vendant à son mot le drap au noble Patelin, et, advenent qu’il feust marié, le prendre aux cornes comme un veau, puysqu’il l’avoit prins au mot comme un homme. Panurge luy feist la babou, en signe de dérision. Puys, s’escria, disant :

    « Pleust à Dieu que icy, sans plus avant procéder, j’eusse le mot de la Dive Bouteille ! »


    François Rabelais, Le Quart Livre, Œuvres complètes, Éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1955, pp. 693-694.



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  • Insecte




    Insecte
    Image, G.AdC




    INSECTE

    un insecte

    de type
    coléoptère Samsa
    d’où tombé battant l’air
    ventre nu devant la donzelle

    ondule

    pattes et griffes
    sur ma page
    introuvable
    équilibre

    son duvet d’or
    luit entre deux
    stries moirées
    élytres durs semés de
    points nocturnes

    ni cétoine ni chrysomèle
    pas même doriphore
    la tête d’épingle
    yeux excavés
    petit fourreau
    bat
    la chamade

    cœur blessé

    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli



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  • Marlene Devost




    Marlene_devost_4_avril_2008_2


    Je relis vos lettres. Je les garde.
    Je ne fais rien.
    Je traîne toutes les nuits dans les cafés des Yvelines ou chez des gens. Je bois.
    J’ai accepté de faire un métrage de trente minutes fin juillet, cela pour écrire.
    Je vous avais promis de vous envoyer le N. Night et la vraie version de Vera Baxter, je ne l’ai pas fait.
    Je ne sais pas comment passe le temps, je ne fais rien.


    Marguerite Duras, Les yeux verts, Cahiers du Cinéma, juin 1980.