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  • Jean Marc Sourdillon, Les Tourterelles

    par Angèle Paoli

    Jean Marc Sourdillon, Les Tourterelles,
    La Dame d’Onze Heures, Isabelle Raviolo Éditions, 2008.



    Lecture d’Angèle Paoli


    Partition_onirique
    Ph., G.AdC







    GÉNIA, LA VOIX DE LA TOURTERELLE


    Poème en prose ou récit en prose poétique, Les Tourterelles de Jean Marc Sourdillon rendent le poète à un autre temps. Un temps d’avant, temps de l’écoute qui seul permet de nouer « la merveille cachée » de la rencontre du poète avec l’oiseau. Car c’est bien d’une rencontre à laquelle nous convie la partition onirique de Jean Marc Sourdillon. Il suffit pour cela de suivre l’oiseau arrivé parmi les vivants et les morts et d’écouter son chant de gorge. Enroulée dans l’orage des Cévennes dont elle suit les roulements, la tourterelle arrive jusqu’à l’églantier, jusqu’au cimetière du village, ceint de murets, jusqu’à la vieille dame qui y repose depuis peu, jusqu’au poète lui-même qui en accueille les notes et se laisse guider par les images qu’elles lui inspirent. Car la tourterelle délivre de ses doutes et de ses inquiétudes celui qui prend la peine de tendre l’oreille à son chant. Elle murmure pour lui « la parole non dite d’un amour qu’on ne sait pas », ramène à lui « une forme d’amour qui s’est perdue ». De son aile, elle lui révèle la vraie blessure, « l’origine de la douleur ».

    « Toute distance est un chemin à parcourir.

    Toute douleur, une distance à découvrir. »

    Ainsi, sous la voix de la vieille dame (la philosophe et poète espagnole Maria Zambrano) qui murmure des fragments de poèmes, « trace » ou « preuve d’une autre respiration »

    Los ojos deseados

    que tengo en mis entranas dibujados !

    , amado

    que voy de vuelo !

    se cache celle de l’éternelle jeune fille qui n’a « jamais cessé de naître ». C’est que la tourterelle contient dans son vol et jusque dans son chant l’origine et la fin de toute chose. Elle est la voix antique de Génia, la jeune fille sacrifiée dans l’amour unique de son père, immortalisée par lui. Iphigénie.

    « Te voilà.

    Ta voix ― est-ce bien toi ? ― je l’entends, je crois l’entendre dans ma voix. »


    ____________________
    Préfacé par Philippe Jaccottet ― « À l’écoute d’un oiseau » ―, le recueil poétique Les Tourterelles de Jean Marc Sourdillon a été édité en 2008 aux Éditions La Dame d’Onze Heures. Avec des Encres d’Isabelle Raviolo.


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli






    Tourterelles





    JEAN MARC SOURDILLON


    Jean-Marc Sourdillon 2
    Source




    ■ Jean Marc Sourdillon
    sur Terres de femmes


    Comme des frères
    Au commencement (extrait des Miens de Personne)
    [Cet imperceptible oiseau très loin] (extrait de Dix secondes tigre)
    [Deux fois l’an, pendant l’été] (extrait d’En vue de naître)
    Le milan (extrait de L’Unique Réponse)
    On naît (autre poème extrait de L’Unique Réponse)





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  • Fabienne Courtade, Table des bouchers, poésie

    par Angèle Paoli

    Fabienne Courtade, Table des bouchers, poésie,
    Flammarion, Collection Poésie/Flammarion, 2008.



    Lecture d’Angèle Paoli



    Tenter_de_retenir_des_fragments_de_
    Ph., G.AdC







    ENTRE LES COURBES SINUSOÏDALES DU TEMPS



         Table des bouchers. Titre étonnant, inattendu, oxymorique presque, puisque le livre dont il s’agit est un recueil de poésie. Dérangeant ? Sans doute. Mais n’est-ce pas l’un des « actes » avoués/inavoués de la poésie que de dé-ranger ?

         Assez paradoxalement, ce titre, Table des bouchers, lettres rouges, m’attire. Je le sens qui innerve mes muscles, qui lance ses épines sous ma peau. Table des bouchers ouvre la porte, plein souffle, à La Leçon d’anatomie de Rembrandt, table de dissection où gît le défunt blafard, dépecé chairs à vif sous le scalpel ; ou au Bœuf écorché, écartelé, saignant, du même peintre. Plus près de nous encore, il donne sur les carcasses équarries, distordues, suspendues à des crocs de boucheries de Chaïm Soutine. Je laisse venir à moi les images, avant de me lancer dans la lecture du recueil. Mémoire de l’enfance, le souvenir lointain du cochon égorgé refait surface. La porte de la porcherie est fermée aujourd’hui, mais j’entends toujours le cri aigu du goret mis à mort, je l’imagine, pattes et groin ligotés, qui se tord avant de s’effondrer sur le billot, je vois le sang qui coule sous la porte et abreuve la terre. Puis le silence retombe sur le matin naissant. Plus rien. La cabane en bois de la porcherie est toujours là, gardienne des anciens sacrifices. Je lis et relis Table des bouchers. Je découvre Fabienne Courtade ou du moins un pan de sa poésie, le premier ouvrage que je lis vraiment d’elle. Grâce à (et non pas malgré) son titre ?

        Je cherche des ancrages dans la complexité du texte, des indices, des points de repère. Porte de L., Rue de L. Plus tard, Porte des Lilas. Un lieu, une superposition de décors, un scénario, des plans fixes, une énigme : « quelqu’un a disparu/on ne sait pas qui ». Et des dates. Des dates surtout. De 2002 à 2006. Ce pourrait être un carnet, ouvert sur/avec : « Petites notes d’été ». Mais non, la précision n’y est pas, elle échappe, se dérobe. En dépit des répétitions du même, du retour régulier de l’identique, images et réflexions. Une date-clé, pourtant, stigmatise la douleur, une date incertaine, 28 juin 2002 ou peut-être 28 mai 2003, la mémoire tremble hésitante invente se trompe tente de s’agripper à des points d’appui qui se refusent.

    « J’ai noté sur un papier 28 juin 2002 28 mai 2003

    28 mai 2003 18h30 »

        Les décors eux-mêmes, ville et intérieurs, s’animent, s’amenuisent, se minimalisent, disparaissent, les mêmes, mais pas toujours, « même point mais avec quelques dissonances ». Tout change, même si tout semble immobile, tout juste un tremblé. Un scénario se joue avec des acteurs, ombres sans visages ; et des accélérés, des arrêts soudains sur image. Impression de ralenti extrême, accentué par les blancs

    « le silence     ne bouge plus
    du mois de
    juin 2002 à aujourd’hui »

        Flashes-back et sauts en avant alternent. Mais tout se répète à l’identique bouge à peine d’une date à l’autre de mois en mois d’une année à l’autre de 2002 à 2006 de 2006 à 2003, puis à nouveau à 2002. Répéter, redire, repasser par l’identique, c’est tenter de retenir des fragments de la réalité, une saison et une lumière – l’été – un espace ou un paysage – vitre et fenêtre, « murs et carrelages glacés », escalier sans marche, grilles et bassin –, et des notes-souvenirs –« asters violets », déchets et os, « petits objets » et petits animaux,

    « insectes      qui prolifèrent »

        Reprendre les fragments d’une réalité qui a volé en éclats, pour tenter de com-prendre :

    « je reprends je recommence
    je reprends des mots

    je suis privée de mots
    pour tout ce qui passe à vive allure ».


        Et entre les courbes sinusoïdales du temps qui fluctue avec les soubresauts de la mémoire ― boite de Pandore qui libère les « petits souvenirs » ―, des liens apparaissent :

    « juin
    je m’attache à des liens serrés »

    […] « les herbes sont des liens
    qui me tiennent à lui »

    ou encore :

    « je le retrouve toujours entre les liens »

        et des fils. Fils tendus entre les pages et entre les blancs qui séparent une strophe de l’autre. Tirets laissés sous silence, privés de suite, livrés au vide sans parole :

    « ―
    ― abandonne
    ― ne reviens pas »

        Fils d’Ariane que le lecteur cherche à tirer/tisser pour tenter de faire sienne l’histoire d’une vie qui s’accroche à ce qu’il reste d’elle, débris, bris de vie, commentés en off par la voix italique qui dit :

    « mais je m’en vais
                                           et je me souviens mal »

        Fils tissés autour du « je » qui s’attache ― « je me couvre de fils » ― puis se scinde, se sépare, brisé lui aussi, cherche à retenir dans les gestes de la tendresse, la présence de l’absent. Jusqu’au fil qui se dépose sur « la table des bouchers », « décor réduit au minimum » du billot sacrificiel où gît le mourant. Sang et os, « débris de chair ». Un « fil distendu ». Tout ce qui reste d’une vie ? Avec ce film qui passe en boucle et brouille le peu d’« articulations » qui reste :

    « je perds tous côtés     choses et êtres se perdent
                                                   je glisse sur des tombes »

         Au-delà, ce qui reste encore, c’est le corps « découpé » de celle qui, coupée de la vie, continue de vivre sans voir, se fait cocon, tissé de « liens serrés ». Ainsi le vivant qui demeure, s’assimile-t-il à l’autre qui est parti :

    « un peu de terre     est posé sur moi

    j’avance vers lui    le corps avance ».

         Il ne reste plus qu’à écouter la voix off de celle qui se baisse pour ramasser « tout ce qui reste » :

    « prends tout ce qui reste, les miettes aussi


    je les prends par terre je suis à terre
    je ramasse les miettes ».

        Et à suivre, d’une saison à l’autre de la vie, de juin à novembre, de mai à juillet, d’un versant à l’autre du mur, les marques de la séparation. Pages blanches, interruptions. Des blancs encore, indices de la disparition, des pointillés. Des parenthèses qui s’ouvrent mais ne se referment pas ― peut-être pour permettre au même de resurgir, de remonter à la surface de la mémoire. Peut-être aussi pour permettre à la narratrice d’enjamber le temps et de conjurer la souffrance. Car Table des bouchers est l’histoire d’une souffrance, d’un deuil qui ne parvient pas à se faire. Et la tentation, toujours recommencée, de mettre en mots, avec variations sur le même, ce moment où la vie s’absente et laisse l’autre désemparé, au bout de sa propre absence. Écrire, repasser par les mêmes mots, les mêmes étapes de l’événement vécu dans la douleur, c’est tenter de consigner cette douleur dans un espace clos d’où elle ne peut sortir. La concentrer là, pour mieux l’apprivoiser, la tenir à portée de larmes dans ce lieu unique fait de vitres ― brisées, parfois ― et de carrelage froid :

    « les reflets sur le mur
                                         carrelage glacé
                                         délimite le champ de la douleur »

        Que faire d’autre pour conjurer la douleur sinon repasser par les mêmes gestes, s’absorber dans les mêmes petits rituels têtus ? Petite Antigone tenace, la narratrice tente de remettre de l’ordre dans ce qui paraît pouvoir l’être :

    «  je compte les petits objets retrouvés
    au milieu de la pièce
                                                            après son départ
     »

    ou

    « On reprend le décor, on remet les choses en ordre

    au centre il y a de la lumière
    on ne peut pas l’atteindre
     ».

         Elle recommence et s’obstine. Pour tenter de faire corps à nouveau avec l’être aimé et disparu :


                                                         « je souffle sur les
                                                         poussières, les cendres je recommence

    par la fenêtre je regarde

    quelques heures passées

                                                         sur le visage
                                                         du mort, je ne fais aucun bruit
                                                         je marche à l’intérieur
                                                         je n’oublie pas
    mais le corps
    est fermé ».

        Et lorsque est venu le moment de prendre congé de cette histoire ― qui pourtant continue ―, « tout est déjà mort ». Reste le présent. Un présent qui semble déborder du trop-plein du vide qui se lit dans le dernier vers :

    « Et aujourd’hui les pluies sont trop fortes ».


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli





    Fabienne Courtade  Table des bouchers




    FABIENNE COURTADE


    Fabienne Courtade
    Source




    ■ Fabienne Courtade
    sur Terres de femmes


    suffoquer prendre cette douleur (extrait de Table des bouchers)
    Rien ne nous précède (extrait de Ciel inversé)
    19 août 2004 | Fabienne Courtade, le cœur bat très vite
    [le fleuve s’entend au loin] (extrait de Corps tranquille étendu)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    poème inédit [sans titre]




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur remue.net) « 
    Il faut poursuivre… ». Entretien avec Fabienne Courtade, par François Rannou





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  • 4 avril 1914 | Naissance de Marguerite Duras

    Éphéméride culturelle à rebours



        Le 4 avril 1914 naît à Gia Dinh Marguerite Duras, fille de Henri Donnadieu et de Marie Obscur, née Legrand.






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    Image, G.AdC






        « Marguerite a six mois quand sa mère tombe malade si gravement que les médecins militaires à Saïgon la rapatrient d’urgence en France. Elle souffre « d’arthrites multiples, de paludisme, de manifestations cardiaques et de complications rénales ». Soignée à l’hôpital militaire de Toulouse, elle revient le 14 juin 1915 à Saigon pour apprendre que son mari doit repartir pour la France.
         La toute petite a donc vécu huit mois loin de sa mère, élevée par un boy vietnamien. La famille vient à peine de se retrouver que c’est au tour du père de sombrer dans des souffrances atroces qui l’obligent à consulter d’urgence les médecins militaires qui diagnostiquent une double congestion pulmonaire, une colite aiguë et une dysenterie grave. Ordre lui est donné par le gouvernement général de l’Indochine de regagner immédiatement la France […]
         La famille Donnadieu habite l’école de Gia Dinh. Pas de luxe, de stucs, de bouddhas somnolents, de ruines orientales, mais une maison classique de fonctionnaire du début du siècle. Juste quelques maigres petits palmiers devant l’entrée pour la touche exotique. La mère se rend en tram à l’école municipale des jeunes filles de Saïgon. Quatre arrêts. Une petite heure de trajet. Les petits sont élevés par des domestiques. Existence petite-bourgeoise de blancs, de fonctionnaires bien intégrés dans le cercle de la colonie. Sur les rares photos qui subsistent, les enfants sont habillés comme des communiants, sages comme des images. Les parents, eux, ont l’air vieux, las, fatigués.
         Marguerite disait qu’elle aurait tant voulu se souvenir de son enfance avec nostalgie et émerveillement. Hélas, elle fut triste et sans éclat. Vieille dame, elle n’y verra même aucun signe de l’enfance: « Rien de plus net, de plus vécu, de moins rêvé que ma toute enfance. Aucune imagination, rien de la légende et du conte bleu qui auréole l’enfance des rêves. * » Marguerite a trois ans quand ses parents quittent Saïgon. Son père est nommé au Tonkin. Avancement administratif sur le tableau d’honneur de la colonie. Indéniablement cette nomination est une promotion. Henri devient directeur de l’enseignement primaire à Hanoi […]
        « C’est la cour d’une maison sur le petit lac d’Hanoi. Nous sommes ensemble, elle et nous, ses enfants. J’ai quatre ans. Ma mère est au centre de l’image. Je reconnais bien comme elle se tient mal, comme elle ne sourit pas, comme elle attend que la photo soit finie. A ses traits tirés, à un certain désordre de sa tenue, à la somnolence de son regard, je sais qu’il fait chaud, qu’elle est exténuée, qu’elle s’ennuie **.

         Les souvenirs d’Hanoi restent teintés de mélancolie et de tristesse. »


    Laure Adler, Marguerite Duras, Éditions Gallimard, 1998, pp. 33-35-36.



    * Écrivait-elle dans ses cahiers d’écolier pendant la guerre. Archives IMEC.
    ** Inédit (page sans date). Archives IMEC.





    ■ Marguerite Duras
    sur Terres de femmes

    Marguerite Duras, « l’autre façon de se perdre »
    5 janvier 1960 | Première création d’Un barrage contre le Pacifique
    25 mai 1960 | Peter Brook, Moderato Cantabile
    14 janvier 1976 | Marguerite Duras, Des journées entières dans les arbres
    23 octobre 1981 | Reprise à l’Athénée de La Bête dans la jungle
    28 septembre 1983 | Création de Savannah Bay de Marguerite Duras


    ■ Voir aussi ▼

    le site de la Société Marguerite Duras



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  • En creux sur


    Le_silence_de_lamer__te_nargue_de_s
    Ph., G.AdC






    Pour Hélène Mohone



    EN CREUX SUR



    Bleu délavé      pervenches pâles
    tu panses ta mémoire
    en
    creux sur
                                    le rien
                                    l’eau rigole en
    liberté franche
    et claire
                                    à claire-voie
    ligari denses dans la feuillée
    le rouge-queue absent
    des cerisiers en
                                    pleurs
    lancine son appel sans
                                                   fin
    parfum d’herbe tendre
                                    à-pâques-fleurie
    les iris mauves lissent
    leurs voiles sur
    le silence de l’amer
    à ras de terre le myosotis
    te nargue de son
                                    for ever
    dents de neige écrantées sur
                                    l’infini du ciel
    extérieur voix sourire et joie
    intérieur pluie sur désespoir
    délavées pervenches claires
                                    au fin soleil
                                    de printemps
    ton cœur défunt broyé de
    larmes ignore la douceur de
                                          l’air
    trois ânes broutent
                                          en silence
    les asters bleus
    d’un temps déteint.




    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli





    ■ Hélène Mohone
    sur Terres de femmes

    Le Cœur cannibale
    Psaume (poème extrait du Cœur cannibale)
    Le père à la main de fille (poème extrait du Cœur cannibale)
    Son nom d’Ishmaël dans l’Afrique déserte (note de lecture sur L’Enfant africaine, Corpus triste)


    ■ Voir aussi ▼

    → le
    site de Hélène Mohone
    → (sur le site de la revue Le Passant ordinaire) plusieurs articles d’
    Hélène Mohone




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  • TdF n° 18 ― mai 2006



    Logo_mai_2006
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    SOMMAIRE DU MOIS DE MAI 2006



    Terres de femmes ― N° du mois d’avril 2006
    1er mai 1920 | Journal de Catherine Pozzi
    1er mai 1850 | Journal de Delacroix
    Giuseppe Conte | Proserpine
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XIV) (lecture d’Angèle Paoli)
    Silvia Bre | Un psaume
    Emanuela Burgazzoli | Plan sécant
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XV) (lecture d’Angèle Paoli)
    Gustave Roud | Air de la solitude
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XVI) (lecture d’Angèle Paoli)
    5 mai 1927 | Virginia Woolf, La Promenade au phare
    Infidélités (Angèle Paoli)
    6 mai 1978 | Sortie chez Philips d’un coffret de 71 chansons de Serge Gainsbourg
    René Char | La chambre dans l’espace
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XVII) (lecture d’Angèle Paoli)
    Annick Ranvier | autrement ?
    7 mai 1979 | Mort de Pierre Viansson-Ponté
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XVIII) (lecture d’Angèle Paoli)
    8 mai 1947 – 8 mai 1949 | Miles Davis. De Donna Lee à Juliette Gréco
    8 mai 1940 | Création française à l’Opéra de Paris de l’opéra Médée de Darius Milhaud
    9 mai 1917 | Lettre d’Alexandra David-Néel à Philippe Néel
    Gérard de Nerval | Delfica
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XIX) (lecture d’Angèle Paoli)
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XX) (lecture d’Angèle Paoli)
    Zénobie, perle de Palmyre (Angèle Paoli)
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XXI) (lecture d’Angèle Paoli)
    Nadine Fidji | il est des îles heureuses
    Jean Tardieu | Le voyage
    13 mai 1932 | Médée de Sénèque, mis en scène par Georges Pitoëff
    Silvia Baron Supervielle | Alphabet des lieux remarquables
    Médée (Angèle Paoli)
    14 mai 1979 | Mort de Jean Rhys
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XXII) (lecture d’Angèle Paoli)
    Comptine de mai (Angèle Paoli)
    15 mai 1967 | Mort du peintre américain Edward Hopper
    15 mai 1796 | Stendhal, Incipit de La Chartreuse de Parme
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XXIII) (lecture d’Angèle Paoli)
    J-F. P./J-B. P. | Frères de sang (note de lecture d’Angèle Paoli)
    Les mots et les autres (Angèle Paoli)
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XXIV) (lecture d’Angèle Paoli)
    All blues (Angèle Paoli)
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XXV) (lecture d’Angèle Paoli)
    Andrée Chedid | Épreuves du langage
    Yves Bonnefoy | Les Planches courbes (XXVI) (lecture d’Angèle Paoli)
    Ciottoli | Cuticci (Angèle Paoli)
    Giorgio Bassani | Exposition Le Jardin des livres à Paris (Angèle Paoli)
    John Keats | Ode à un rossignol
    20 mai 1966 | Palme d’Or pour Un homme et une femme
    Jean-Pierre Colombi | La Sorte d’ombre
    21 mai 1973 | Mort de Carlo Emilio Gadda
    22 mai 1911 | Le Martyre de saint Sébastien de Debussy
    Michel Leiris | Léna
    Volver
    23 mai 1963 | Palme d’or pour Le Guépard de Luchino Visconti
    Jeu d’échange poétique entre Maurice Scève et Pernette du Guillet
    Louise Labé, une carte à jouer ? (note de lecture d’Angèle Paoli)
    25 mai 1940 | Naissance de Nobuyoshi Araki
    Amina Saïd | l’élan le souffle le silence
    27 mai 1933 | Les Trois Petits Cochons, premier dessin animé en couleur
    27 mai 1944 | Création de Huis clos de Jean-Paul Sartre
    Jacques Garelli | Démesure de la poésie
    Kenneth White | La Corse est un cosmo-poème
    Salvatore Quasimodo | Et c’est bientôt le soir
    29 mai 1964 | Création du Théâtre du Soleil
    29 mai 1912 | Création de L’Après-midi d’un faune
    Pascal Quignard | Villa Amalia (note de lecture d’Angèle Paoli)
    31 mai 1933 | Conférence d’Auguste Perret
    31 mai 1887 | Naissance de Saint-John Perse
    Saint-John Perse | Du Maître d’astres et de navigation
    Terres de femmes ― N° du mois de juin 2006



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  • TdF n° 21 ― août 2006



    Logo_aout_2006
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    SOMMAIRE DU MOIS D’AOÛT 2006



    Terres de femmes ― N° du mois de juillet 2006
    Pablo Neruda/L’insecte
    Mario Luzi/Quanta vita
    Marina Tsvétaïeva/J’aimerais vivre avec vous
    Annie Le Brun/Imperceptiblement le lichen tétanise l’espace
    Gaspara Stampa/O beata e dolcissima novella
    Vénus Khoury-Ghata/Ils sont deux figuiers
    Ezra Pound/« elle, comme un grand coquillage incurvé »
    Myriam Montoya/Bachue
    Silvia Bré/L’argomento
    Amina Saïd/amour notre parole
    Béatrice Libert/Nous traversons l’abîme
    Tarjei Vesaas/La Barque le soir
    Fabio Pusterla/Due rive
    Claudine Bohi/Une lumière de terre
    Carole Darricarrère/Imagine qu’un matin…
    Guy Goffette/Je me disais aussi…
    Saint-John Perse/Vents
    André Rochedy/Armez-vous des feuilles du rêve
    Brane Mozetič/et puis tu me prends
    Marie-Claire Bancquart, Buis
    Claire Malroux/Soleil de jadis
    Jacqueline Risset/Une île
    Jean-François Agostini/Nager…
    Antjie Krog/Commencements
    Adonis/Ile de pierres
    Vivian Lofiego/De l’autre côté du rituel
    Mireille Fargier-Caruso/Gorgée d’eau pour les lèvres sèches
    L’ombre portée du palmier bleu (Angèle Paoli)
    Mina Loy/L’amour est des corps
    Valery Larbaud/Le masque
    Terres de femmes ― N° du mois de septembre 2006



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  • Hélène Mohone/Psaume

    «  Poésie d’un jour  »


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    Image, G.AdC





    PSAUME


    j’ai au couronnement des lèvres une blessure si grave presque mortelle la lune les étoiles la peur même d’y être enfermée la crainte d’y rester seule tous les jours comme sur une autoroute et puis encore des sons de cornemuse en haut des collines des branches de palétuviers ma rêverie assemble des chiffres plus infinis maintenant que s’achève l’histoire tu n’es pas mort tu vis mieux d’être absent tu vis inquiet et souffrant comme une archive d’Auschwitz ton corps est un parchemin d’autres vivants le mien seul a cette mue assassine la grande maladie de ton visage revient comme une incurable la grande maladie de ton âme vitriolée par des morts successives se refuse assemblée en d’autres marches toujours plus sèches ivres et misérables nous voilà donc craints de nous-mêmes pires ennemis que le temps nous voilà sujets d’arbres de feuilles de saisons bout à bout ridiculement durables jamais renouvelés


    Hélène Mohone, Le Cœur cannibale, William Blake & Co. Edit., Bordeaux, 2003, s.f.





    « Mon cœur a quitté mon histoire » (Catherine Pozzi) : exergue du Cœur Cannibale

    Hélène Mohone (née à Bordeaux le 30 août 1959) est morte ce jeudi 3 avril des suites d’une longue maladie. Elle venait tout juste de publier Torpeur aux éditions de la Cabane et De loin à l’Atelier de l’Agneau.


    ■ Hélène Mohone
    sur Terres de femmes


    Le Cœur cannibale
    Le père à la main de fille (poème extrait du Cœur cannibale)
    Son nom d’Ishmaël dans l’Afrique déserte (note de lecture sur L’Enfant africaine, Corpus triste)
    En creux sur (poème écrit à la mémoire d’Hélène Mohone)


    ■ Voir aussi ▼

    → le
    site de Hélène Mohone
    → (sur le site de la revue Le Passant ordinaire) plusieurs articles d’
    Hélène Mohone




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  • 3 avril 1959 | Tommaso Landolfi, Rien va

    Éphéméride culturelle à rebours



    Landolfi
    Franco Ruspetti (né en 1941)
    Tommaso Landolfi,
    Huile sur toile, 80 x 60 cm
    Source







    Pico*, 3 avril ! […]


        Seigneur, qui suis-je donc ? Ma main tremble en rapportant l’abomination qui suit ; et du reste je crains, en relatant cet épisode, de trop l’alléger ou de trop l’aggraver, je m’interroge, car enfin et très sincèrement, je ne sais qu’en penser. À moins que ce ne soit par autodéfense ou par horreur que je sois arrivé à ne pas savoir qu’en penser. Que de discours, alors que je dois avoir du courage, que je dois le dire. L’autre soir, la petite Minor** a failli s’étouffer avec une bouchée ou une gorgée avalée de travers ; elle est devenue toute rouge et toute raide; la Major, rapidement venue à son secours, a eu ensuite une crise de nerfs. Eh bien, en dehors de mon habituelle pitié aveugle et violente, en la voyant si petite, toute raide… moi, moi je me suis dit en un éclair qu’en fin de compte sa mort eût été à certains et de nombreux égards quelque chose de bénéfique (Dieu du ciel, pour moi), bref j’ai surpris en moi un mouvement que je ne saurais définir, de joie, de joie dégoûtante, abjecte, contre nature par ailleurs… et qui me ressemblait si peu. Mon Dieu, est-il possible d’être aussi vil, aussi… égoïste ? Peut-être, peut-être est-ce justement impossible, mais cette explication est trop évidente et ne peut être la bonne, la bonne explication doit se trouver ailleurs. Où ? Il faut remarquer que l’énervement et l’horreur que certains événements personnels provoquent en moi sont si grands qu’il n’y aurait rien d’étonnant à ce que ce mouvement rapide et passager, cette sorte de fulgurance, n’ait été qu’une simple défense physique, une sorte de réaction organique. Mais ce ne fut pas cela, me semble-t-il, et de toute façon cela ne le justifierait pas ; ou alors ce qui le justifierait aussi… mais ce serait encore pire ! et mes remords et mon désespoir seraient encore plus grands ! En considérant bien la question: il y a et, en quelque sorte, il doit y avoir une espèce d’ivresse dans la mort d’autrui, c’est-à dire à la mort d’autrui, puisque celle-ci représente toujours un changement sensible, ou l’espoir de ce changement et qu’elle est, après tout, avantageuse d’un certain point de vue (les sauvages regrets, tacites ou exprimés ou déformés de Dostoïevski m’ont toujours paru à la lumière de la raison, excessifs); avec la seule différence que, en ce qui nous concerne, ce point de vue devrait en tout cas être secondaire, c’est-à-dire que l’avantage devrait être ressenti comme inférieur au désavantage et que le mouvement correspondant devrait donc suivre, et non précéder l’autre, principal et premier par définition (le regret). De plus et en effet mon jugement en tant que tel est probablement vicié par mon habitude ou mon besoin (de nouveau par instinct de conservation ou de survie) de considérer sub specie mortis tant de choses et de personnes. ― Mais je me rends compte que si une explication purement sentimentale est inacceptable, une explication purement rationnelle serait tout aussi absurde. Et c’est comme ça que j’assurerais l’intégrité de mon âme ? On sait très bien que ce n’est ni dans le sentiment ni dans la raison que se trouvent nos explications et nos éventuelles justifications, ni d’ailleurs dans quelque chose qui mêlerait et combinerait l’une et l’autre (mais où alors ? Dieu seul le sait, et il faudrait au moins inventer un mot pour cet ineffable lieu de l’âme, ou de la nature). ― Et puis j’ai mal au cœur : mon Dieu, serait-il en fin de compte vrai qu’une composante de nos sentiments les plus purs soit un désir, ou pis, le désir du malheur de l’autre ? Non, je suis certainement le seul à être comme ça, misérable et malheureux que je suis ; et s’il en est ainsi, la seule conclusion possible c’est… Eh bien non, par Dieu, ce n’est pas vrai, c’est impossible que cela vienne de moi ! Je pressens qu’il y a, que j’ai une justification valable, bien que je me débatte loin de la lumière. (À moins que je ne dise cela pour dormir tranquille.)


    Tommaso Landolfi, Rien va [Rien va, diario, Firenze, Vallecchi, 1963], Éditions Allia, 1995, pp. 153-154-155. Traduit de l’italien par Monique Baccelli.




         * Pico Farnese, village natal de Tommaso Landolfi, est un petit bourg du Latium (province de Caserta ; aujourd’hui, province de Frosinone), à mi-chemin de Rome et de Naples. On y retrouve toujours le « seicentesco palazzo » des Landolfi, une très ancienne famille comtale d’origine germanique.
    ** Idolina, la Minor, le premier enfant que Tommaso Landolfi eut à un âge relativement avancé.





    TOMMASO LANDOLFI


    Dessins_preparatoires_pur_un_portra
    Source



    ■ Tommaso Landolfi
    sur Terres de femmes

    8 février 1959 | Tommaso Landolfi
    9 août 1908 | Naissance de Tommaso Landolfi



    ■ Voir aussi ▼

    le site officiel du Centro Studi Landolfiani



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  • 2 avril 1913 | Inauguration du Théâtre des Champs-Élysées

    Éphéméride culturelle à rebours



    Le 2 avril 1913, concert inaugural du Théâtre des Champs-Élysées (13-15, avenue Montaigne, Paris).


    Organisé par Alexandre Astruc (avec la participation de Camille Saint-Saens), le concert est entièrement consacré à la musique française. Au programme : La Mer de Claude Debussy, Le Prélude de Faaval de Vincent d’Indy, L’Apprenti sorcier de Paul Dukas (toutes œuvres dirigées par les compositeurs eux-mêmes) et, en création, Ode à la musique d’Emmanuel Chabrier, sous la direction de Désiré Émile Inghelbrecht.







    Theatredeschampselisee








    LE PREMIER THÉÂTRE PARISIEN CONSTRUIT EN BÉTON ARMÉ


    Le bâtiment du Théâtre des Champs-Élysées marque une date clé dans l’histoire de l’architecture. Construit par Auguste Perret (Henry Van de Velde avait été pressenti mais fut évincé du projet), avec la collaboration du sculpteur Antoine Bourdelle (fresques [Les Roses effeuillées, pourtour des Loges ; La Sibylle de Delphes, Atrium], bas-reliefs [Muse et Pégase, triptyque de la Loge d’Honneur], méthopes de la façade [Apollon et les Muses accourant vers lui : la Musique, la Danse, la Comédie, la Tragédie, la Sculpture et l’Architecture]), du peintre nabi Maurice Denis (frise circulaire L’Histoire de la Musique pour la coupole de la grande salle, ainsi que deux bas-reliefs pour le cadre de scène représentant le chant et la danse), d’Edouard Vuillard (panneaux muraux du foyer-bar de la salle de la Comédie : scène du Malade Imaginaire de Molière), de Kerr-Xavier Roussel (pour le rideau de scène) et de Lalique (luminaires dont celui de la coupole de la grande salle), le Théâtre des Champs-Élysées est le premier théâtre parisien à avoir été entièrement construit en béton armé, seule la façade ayant un plaquage de marbre blanc. À l’intérieur du bâtiment, les poutres ont été laissées apparentes, ce qui suscite un tollé d’indignation le jour de l’inauguration. Le bâtiment a été classé monument historique en 1957. Après quatre années de restauration complète dans les années 1980, le Théâtre des Champs-Élysées a rouvert ses portes au public en 1987.

    C’est au théâtre des Champs-Élysées qu’a eu lieu (le 29 mai 1913) la première « houleuse » du Sacre du printemps d’Igor Stravinski. C’est aussi là que, le 2 octobre 1925 (après le rachat du Théâtre par Rolf de Maré), Joséphine Baker présenta sa Revue nègre (avec Maud de Forest et Sydney Bechet), manifestation qui donna au jazz une consécration officielle en France.


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli




    Theatre_des_champselysees2_3
    Photo Harlingue/Viollet





    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Terres de femmes)
    31 mai 1933 | Conférence d’Auguste Perret





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  • Hélène Sanguinetti | À celui qui

    «  Poésie d’un jour  »



    Vsuve_le_bienvenu_retour_au_ciel
    Aquatinte numérique, G.AdC







    À CELUI QUI



    Et que j’aime

    Vésuve ne cesse pas de chuchoter avec le
    ciel. Du vent venu de là et du silence qui
    râpe, une invasion de fourmis lente, les
    Infatigables. Qu’en vois-tu depuis ta petite
    fenêtre que je ne connais pas ?
    Que reste-t-il de moi dans tes poumons
    quand tu plonges, suis-je air ou vide brûlant,
    déjà éponge et corail, déjà douceur et
    douleur, et toujours le bienvenu retour au ciel,
    là, retour enfin aux yeux, aux miens ?
    Les petits pains dorés fabriqués par tes
    doigts, déposés par tes doigts,
    sont sur la coupe, je mords, l’oranger, tes
    doigts. Collés à mon nord et mon sud, plus loin
    que les boucles parfumées. Plus
    qu’envahie. Ennoiement.


    Hélène Sanguinetti, D’ici, de ce berceau, Flammarion, 2003 ; Hence this cradle, Otis Books/Seismicity Editions, Los Angeles, 2007, page 120.






    TO HE WHO




    And whom I love

    Vesuvius doesn’t cease whispering with the
    sky. Wind blowing from there and grating
    silence, an invasion of slow ants,
    Indefatigable. What can you see of it from little
    window that I’ve never seen ?
    What of me remains in your lungs
    when you plunge, am I air or burning emptiness,
    already sponge and coral, already softness and
    ache, always the welcome return to sky,
    returning there at last to eyes, to mine ?
    Little golden loaves made by your fingers,
    set down by your fingers,
    on the cutting board, I bite off, the orange tree, your
    fingers. Stuck to my north and south, much farther
    than the scented curls. More
    than invaded. A flood.


    Hélène Sanguinetti, Hence this cradle, Otis Books/Seismicity Editions, Los Angeles, 2007, page 121. Traduit du français par Ann Cefola.






    HÉLÈNE SANGUINETTI


    Hlne_sanguinetti_par_guidu
    Ph., G.AdC



    ■ Hélène Sanguinetti
    sur Terres de femmes

    Alparegho, Pareil-à-rien (note de lecture d’AP)
    De quel pays êtes-vous ? (extrait d’Alparegho, Pareil-à-rien + bio-bibliographie)
    De la main gauche, exploratrice (I)
    De la main gauche, exploratrice (II)
    De ce berceau, la mer (extrait de D’ici, de ce berceau)
    Et voici la chanson (note de lecture d’AP)
    [Automne vivant et adoré] (extrait de Et voici la chanson)
    Le Héros (note de lecture d’AP)
    [Ma trouvaille de tout à l’heure] (extrait de Domaine des englués)
    [Premier soleil] (autre extrait de Domaine des englués)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    La vieille femme regarde en bas
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    un Portrait de Hélène Sanguinetti (+ un poème extrait de De la main gauche, exploratrice)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (dans la
    Poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique
    (+ un
    extrait sonore issu de Alparegho, Pareil-à-rien)
    un extrait sonore [10 mn] de Et voici la chanson (« JOUG 2 » « Voici la chanson », pp. 22-31) dit par Hélène Sanguinetti. Prise de son : François de Bortoli





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