Entra. Ritrova la bontà non morta,
la dolcezza di un caldo angolo. Un nome
che oscuri in sogni minacciosi.
Torna
egli alla strada, anche la strada è un’altra.
Il tempo al bello si è rimesso, i ghiacci
spezzano mani operose, il celeste
rispunta in cielo e nel suo cuore. E pensa
che ogni estremo di mali un bene annunci.
Umberto Saba, Parole [1933-1934], Volume terzo [1933-1947], in Il Canzoniere, Einaudi tascabili, Collana ET Poesia, Torino, 2004, p. 427.
POÉSIE
Comme pour un homme battu par le vent,
aveuglé par la neige — autour de lui la ville
est l’image d’un enfer polaire —
c’est une porte qui s’ouvre, le long d’un mur.
Il entre. La bonté n’est pas morte, il la retrouve,
la douceur d’un coin chaud. Il pose
un nom oublié, un baiser sur
des visages riants qu’il ne voyait plus
qu’obscurs en des songes menaçants.
Il revient
dans la rue, elle a changé aussi.
Le temps s’est remis au beau, la glace
est brisée par des mains laborieuses, le bleu
à nouveau point au ciel et dans son cœur. Il songe
que tout malheur extrême est l’annonce d’un bien.
Umberto Saba, Paroles [1933-1934], Troisième volume [1933-1947], in Il Canzoniere, Bibliothèque de L’Âge d’homme, 1988, page 439. Traduction d’Odette Kaan.