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Étiquette : 1999
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Bernadette Engel-Roux | Le nom des choses
[Une lecture de Jacques Réda, extrait]
» Retour Incipit de Terres de femmes -
Anne Sexton | When man enters womanWHEN MAN ENTERS WOMAN
Source
When man
enters woman,
like the surf biting the shore,
again and again,
and the woman opens her mouth with pleasure
and her teeth gleam
like the alphabet,
Logos appears milking a star,
and the man
inside of woman
ties a knot
so that they will
never again be separate
and the woman
climbs into a flower
and swallows its stem
and Logos appears
and unleashes their rivers.
This man,
this woman
with their double hunger,
have tried to reach through
the curtain of God
and briefly they have,
though God
in His perversity
unties the knot.
Anne Sexton [The Awful Rowing Toward God, 1975] in Anne Sexton, The Complete Poems, Boston, Houghton Mifflin Company, 1981 ; First Mariner Books Edition, 1999, p. 428. With a foreword by Maxine Kumin.
QUAND UN HOMME PÉNÈTRE UNE FEMME
Quand un homme
pénètre une femme
comme la vague qui mord la rive,
encore et encore,
que la bouche de la femme s’entrouvre de plaisir
que ses dents brillent
tel l’alphabet,
le Logos semble traire une étoile,
et l’homme
au-dedans de la femme
noue un nœud
pour que plus jamais
tous deux ne se séparent
et la femme se fait fleur
et ravale sa tige
et le Logos apparaît
et déchaîne leurs fleuves.
Cet homme
cette femme
et leur désir duplice
ont tenté de franchir
la courtine de Dieu,
un court instant ils y sont parvenus,
même si par la suite Dieu
dans Sa perversion
dénoue le nœud.
Traduction inédite d’Angèle Paoli.
ANNE SEXTON
Source
■ Anne Sexton
sur Terres de femmes ▼
→ Anne Sexton | Her Kind
→ Anne Sexton | Elisa Biagini | Due mani… Due voci
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur YouTube) Anne Sexton lisant le poème ci-dessus : « Her Kind », 1966 (The Poetry Center and American Poetry Archives at San Francisco State University)
→ (sur YouTube) Short clips of Anne Sexton reciting some poetry and excerpts from home movies
→ (sur YouTube) Anne Sexton at home – 1 (VOSE)
→ (sur YouTube) Anne Sexton at home – 2 (VOSE)
→ (sur Poetry Foundation) une page sur Anne Sexton
→ (sur anne-sexton.blogspot.fr) de nombreux poèmes (12) d’Anne Sexton (+ leur traduction en français par Michel Corne)
→ (sur le blog Quelques pages d’un autre livre ouvert) une bio-bibliographie (en français) d’Anne Sexton
→ (sur PoemHunter.com) Poems of Anne Sexton
→ (sur lyrikline blog) Readings to remember: Anne Sexton
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Jean Tortel | [Et de l’eau | Avant la nuit]
JEAN TORTEL
Ph. : Jean Marc de Samie
– tous droits réservés
Source
■ Jean Tortel
sur Terres de femmes ▼
→ Jeter le mot (extrait de Naissances de l’Objet)
■ Voir aussi ▼
→ (sur remue.net) Jean Tortel | Fragment personnel, par Philippe Rahmy
→ (sur universalis.fr) une notice sur Jean Tortel
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
28 août 1993 | Thierry Metz, Sur un poème de Paul CelanÉphéméride culturelle à reboursThierry Metz, Sur un poème de Paul Celan.
Variations à partir du poème de Paul Celan : « Il y avait de la terre en eux » (dans une traduction de Jean Daive), écrites par Thierry Metz « comme un signe d’après départ, pour dire l’honneur, l’amitié, le bonheur aussi d’avoir à faire mémoire. »
Ci-dessous, un des douze poèmes de cet ensemble.
SI CE N’ÉTAIT QUE CE MOT : RICERCARE
Si ce n’était que ce mot : ricercare
si ce n’était que nous, aujourd’hui, groupés dans le chant
de six bergers qui ne se verront jamais,
étagés dans la montagne,
vêtus de bleu sur la neige,
la voix toujours noire
si ce n’était que cela :
que l’abandon d’une recherche
que l’abondance d’un sang,
jusqu’où ira ce qui est vrai
puisque tout s’appuie sur de l’accompli ?
Périgueux le 28/08/93
Thierry Metz, Sur un poème de Paul Celan, Éditions Jacques Brémond, Collection Le premier cent, 1999, s.f. Encres de Jean Gilles Badaire.
IL Y AVAIT DE LA TERRE EN EUX
Il y avait de la terre en eux, et
ils creusaient
Ils creusaient et creusaient, ainsi s’en fut
leur jour, leur nuit. Et ils ne louaient point Dieu
qui, entendaient-ils, voulait tout cela
qui, entendaient-ils, savait tout cela.
Ils creusaient et n’entendaient plus rien,
ils ne devenaient point sage, ni inventaient aucun chant,
ne créaient aucune langue.
Ils creusaient.
Advint un silence, advint aussi un orage,
advinrent toutes les mers.
Je creuse, tu creuses, et semblablement creuse le ver,
et ce qui chante là-bas dit : ils creusent.
O l’un, ô nul, ô personne, ô toi :
où cela allait-il, puisque cela n’allait nulle part ?
Ou tu creuses et je creuse, et je me creuse jusqu’à toi,
et à nos doigts s’éveille l’anneau.
Paul Celan. Éditions Mercure de France, 1990. Traduction de Jean Daive.
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
9 août 1940 | Francis Ponge, Le Carnet du Bois de pinsÉphéméride culturelle à rebours9 août 1940.
Cela relègue très haut et très doux les effets du vent, les oiseaux et les papillons eux-mêmes. Et le concert vibrant de myriades d’insectes.
D’aspect sénile, chenu comme la barbe des vieillards nègres.
On est très bien là-dessous, tandis qu’aux faîtes il se passe quelque chose de très doucement balancé et musical, de très doucement vibrant.
Il faut qu’à travers ces développements (au fur et à mesure caducs, qu’importe) la hampe du pin persiste et s’aperçoive.
Tels mâts du pied jusques à mi-hauteurTout frisés, lichéneux comme un vieillard créole,Sans nulle gêne entre eux de lianes ou de cordes,{(Sans planche lisse au sol){ Sans planches lavées au sol mais des tapis épais,(coiffures)Et portant au ciel des {chapeaux coniques et vertsQue traverse le vent, qui tamisent la lumière…Non des voiles tendues, mais quelques fruits serrésComme des ananas…9 août 1940. — Le soir.
Non !Décidément, il faut que je revienne au plaisir du bois de pins.De quoi est-il fait, ce plaisir ? — Principalement de ceci : le bois de pins est une pièce de la nature, faite d’arbres tous d’une espèce nettement définie ; pièce bien délimitée, généralement assez déserte, où l’on trouve abri comme le soleil, contre le vent, contre la visibilité ; mais abri non absolu, non pas isolement. Non ! C’est un abri relatif. Un abri non cachottier, un abri non mesquin, un abri noble.C’est un endroit aussi (ceci est particulier au bois de pins) où l’on évolue à l’aise, sans taillis, sans branchages à hauteur d’homme, où l’on peut s’étendre à sec, et sans mollesse, mais assez confortablement.Chaque bois de pins est comme un sanatorium naturel, aussi un salon de musique… une chambre, une vaste cathédrale de méditation (une cathédrale sans chaire, par bonheur) ouverte à tous les vents, mais par tant de portes que c’est comme si elles étaient fermées. Car ils y hésitent.
Ô respectables colonnes, mâts séniles !Colonnes âgées, temples de la caducité.Rien de riant, mais quel confort salubre, quelle température des éléments, quel salon de musique sobrement parfumé, sobrement adorné, bien fait pour la promenade sérieuse et la méditation.Tout y est fait, sans excès, pour laisser l’homme à lui seul. La végétation, l’animation y sont reléguées dans les hauteurs. Rien pour distraire le regard. Tout pour l’endormir, par cette multiplication de colonnes semblables. Point d’anecdotes. Tout y décourage la curiosité. Mais tout cela presque sans le vouloir, et au milieu de la nature, sans séparation tranchée, sans volonté d’isolation, sans grands gestes, sans heurts.Par-ci, par-là, un rocher solitaire aggrave encore le caractère de cette solitude, force au sérieux.Ô sanatorium naturel, cathédrale heureusement sans chaire, salon de musique où elle est si{discrète{douce et reléguée
dans les hauteurs (à la fois si sauvage et si délicate), salon de musique ou de méditation — lieu fait pour laisser l’homme seul au milieu de la nature, à ses pensées, à poursuivre une pensée…… Pour te rendre ta politesse, pour imiter ta délicatesse, ton tact, (instinctivement je suis ainsi) — je ne développerai à ton intérieur aucune pensée qui te soit étrangère, c’est sur toi que je méditerai :« Temple de la caducité, etc. »« Je crois que je commence à me rendre compte du plaisir propre aux bois de pins. »
Francis Ponge, Le Carnet du Bois de pins, Œuvres complètes, I, Éditions Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, 1999, pp. 379-380-381-382. Édition publiée sous la direction de Bernard Beugnot, avec la collaboration de Michel Collot, Gérard Farasse, Jean-Marie Gleize, Jacinthe Martel, Robert Melançon et Bernard Veck.
FRANCIS PONGE
Ph. Louis Monnier
Source
■ Francis Ponge
sur Terres de femmes ▼
→ 27 mars 1899 | Naissance de Francis Ponge
→ 6 février 1948 | Francis Ponge, Pochades en prose
→ 10 avril 1958 | Francis Ponge, La figue
→ 29 mars **** | Le Verre d’eau de Francis Ponge
→ Les hirondelles
→ Philippe Jaccottet, Ponge, Pâturages, Prairies (note de lecture d’AP)
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
François Cheng | [Suivre le poisson, suivre l’oiseau]
FRANÇOIS CHENG
Source
■ François Cheng
sur Terres de femmes ▼
→ L’appel de la mer
→ [Consens à la brisure] (extrait d’Enfin le royaume)
→ Longtemps à longer cette eau sans âge
→ [Oui, nous suivrons le sentier]
→ Rose d’indigo
→ Tango toscan
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site de l’Académie française) une bio-bibliographie de François Cheng
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Anne Sexton | Her Kind
ANNE SEXTON
Source
■ Anne Sexton
sur Terres de femmes ▼
→ When man enters woman
→ Anne Sexton | Elisa Biagini | Due mani… Due voci
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur YouTube) Anne Sexton lisant le poème ci-dessus : « Her Kind », 1966 (The Poetry Center and American Poetry Archives at San Francisco State University)
→ (sur YouTube) Short clips of Anne Sexton reciting some poetry and excerpts from home movies
→ (sur YouTube) Anne Sexton at home – 1 (VOSE)
→ (sur YouTube) Anne Sexton at home – 2 (VOSE)
→ (sur Poetry Foundation) une page sur Anne Sexton
→ (sur anne-sexton.blogspot.fr) de nombreux poèmes (12) d’Anne Sexton (+ leur traduction en français par Michel Corne)
→ (sur le blog Quelques pages d’un autre livre ouvert) une bio-bibliographie (en français) d’Anne Sexton
→ (sur PoemHunter.com) Poems of Anne Sexton
→ (sur lyrikline blog) Readings to remember: Anne Sexton
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Jean-François Mathé | [Je me défais des songes]
Ph., G.AdC
[JE ME DÉFAIS DES SONGES]
je me défais des songes
et maintenant vers moins de nuit
le regard s’agrandit de cercle en cercle
comme une eau où l’on a jeté une pierre
l’aube m’attend-elle
pour avoir un ciel
pour battre des draps de vent
où dormaient les oiseaux les abeilles
de mes deux mains
j’avance vers le jour
celle qui n’a jamais rien voulu saisir
où tout ce qui se pose
est libre comme l’air
Jean-François Mathé, Le Temps par moments, Éditions Rougerie, 1999, page 15. Prix du Livre en Poitou-Charentes 1999.
JEAN-FRANCOIS MATHÉ
Source
■ Jean-François Mathé
sur Terres de femmes ▼
→ [J’aurais voulu dire | et je n’ai pas dit] (extrait de Prendre et perdre)
→ Prendre et perdre (lecture de Marie-Hélène Prouteau)
→ [Il aurait mieux valu] (extrait de Retenu par ce qui s’en va)
→ Retenu par ce qui s’en va (lecture d’Isabelle Lévesque)
→ [Ce qui a le moins pesé] (extrait de La Vie atteinte)
→ [Le paysage né de la dernière pluie] (autre extrait de La Vie atteinte)
→ Vu, vécu, approuvé. (lecture d’AP)
→ [J’ai demandé à l’horizon] (extrait de Vu, vécu, approuvé.)
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur le site de la mél, Maison des écrivains et de la littérature) une fiche bio-bibliographique sur Jean-François Mathé
→ (sur Terre à ciel) une page sur Jean-François Mathé
→ (sur YouTube) un portrait vidéo de Jean-François Mathé
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Sandro Penna | L’automne me parle déjà
SANDRO PENNA
Source
■ Sandro Penna
sur Terres de femmes ▼
→ Chroniques de printemps (+ notice bio-bibliographique)
→ [Nuit : rêve de fenêtres] (poème extrait de Croix et délice)
→ [La vie… c’est se souvenir d’un réveil]
→ Un’estate
■ Voir aussi ▼
→ (sur italialibri) une bio-bibliographie (en italien) sur Sandro Penna
→ (sur Imperfetta Ellisse) une note très pertinente (en italien) de Giacomo Cerrai à propos du centenaire de la naissance de Sandro Penna
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» Retour Incipit de Terres de femmes
