Étiquette : 2006


  • Jude Stéfan | de mes « Entretiens »



    Jude stéfan l’Univers jamais ne rit
    Ph., G.AdC






    DE MES « ENTRETIENS »



    le Maitre dit :

    le Ciel ne parle pas

    l’Univers jamais ne rit

    rire est d’un porc

    le Maître dit :

    je n’ai d’égard qu’aux choses

    muettes et stables

    pierre ou forêt

    où m’aller prier obscur

    n’admire que les animaux

    leur patiente indifférence

    pas les héros d’escalade

    ni les Bienfaiteurs

    dit le Maître



    Jude Stéfan, « Désespérance », Désespérance, Déposition, poèmes, éditions Gallimard, Collection Blanche, 2006, page 24.






    Jude Stéfan  Désespérance  déposition





    JUDE STÉFAN


    Jude Stéfan portrait NB
    Source




    ■ Jude Stéfan
    sur Terres de femmes


    trois haï-kou (extrait de Que ne suis-je Catulle)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions Gallimard)
    la fiche de l’éditeur sur Désespérance, Déposition
    → (sur le site du Monde)
    La mort du poète Jude Stéfan, par Patrick Kéchichian
    → (sur le site de la revue Esprit)
    Jude Stéfan. Exercices d’exorcismes, par Jacques Darras





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Léopold Sédar Senghor | Femme noire


    Femme-noire 2
    Source






    FEMME NOIRE



    Femme nue, femme noire
    Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté !
    J’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux.
    Et voilà qu’au cœur de l’Eté et de Midi, je te découvre,
    Terre promise, du haut d’un haut col calciné
    Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle.

    Femme nue, femme obscure
    Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
    Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux
    caresses ferventes du Vent d’Est
    Tamtam sculpté, tamtam tendu qui grondes sous les doigts du vainqueur
    Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée.

    Femme nue, femme obscure
    Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali
    Gazelles aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau
    Délices des jeux de l’esprit, les reflets de l’or rouge sur ta peau qui se moire
    À l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux
    soleils prochains de tes yeux.

    Femme nue, femme noire
    Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Éternel
    Avant que le Destin jaloux ne te réduise en cendres
    pour nourrir les racines de la vie.



    Léopold Sédar Senghor, Chants d’ombre, Éditions du Seuil, Collection Pierres Vives, 1945 in Œuvre poétique, Éditions du Seuil, Collection Points Poésie, 2006, pp. 18-19.





    Senghor montage 3



    LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR


    Leopold Sédar Senghor portrait
    Source



    ■ Voir | écouter aussi ▼


    → (sur espacefrancais.com)
    une page sur Léopold Sédar Senghor
    une fiche pédagogique sur le poème “Femme noire”
    → (sur YouTube)
    le poème “Femme noire” lu par Léopold Sédar Senghor





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Yehuda Amichaï | Première pluie



    Pluie
    Ph. © Maxppp – Vincent Peirera







    PREMIÈRE PLUIE




    Jour tranquille. Qui nous regardera ?
    Les nuages et d’autres.
    Et brusquement tu dis : peut-être est-ce la pluie qui vient ?
    Tu dis doucement : je ramasse
    ce que j’ai laissé tomber hier.
    La nuit bruit dans ton âme,
    des choses qui appartenaient à tes pères d’autrefois
    sont à toi.
    Et tu fais tes bagages sans plus les ouvrir.
    Tu dis : ceci n’est pas pour moi.

    Tu es déjà promis à autre chose.
    Et soudain tu le sais
    tu es surpris dans tes amours.
    Tu sais que tu as manqué
    les cibles. Tu es parti depuis longtemps.
    Tout en toi est déjà remplacé :
    toi par eux, eux par leurs plaintes,
    la nuit par le jardin, la pluie par ta bien-aimée,
    toi par les arbres et la mer par le sable.




    Yehuda Amichaï, Perdu dans la grâce, poèmes choisis, éditions Gallimard, Collection Du monde entier, 2006, page 55. Traduit de l’hébreu par Emmanuel Moses.





    Yehuda Amichaï 2




    YEHUDA AMICHAÏ


    Yehuda Amichai
    Source




    ■ Yehuda Amichaï
    sur Terres de femmes


    Poème d’Achziv, VII (autre poème extrait de Perdu dans la grâce)




    ■ Voir | écouter aussi ▼


    → (sur le site de France Culture)
    Le secret professionnel du grand poète de Jérusalem Yehuda Amichaï (Yehuda Amichaï raconté par Emmanuel Moses), 31 janvier 2016
    → (sur Esprits Nomades)
    Yehuda Amichaï, La vigie de Jérusalem





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Arun Kolatkar | La Pause déjeuner de l’homme aux rats


    THE RAT-POISON MAN’S LUNCH POISON
    (extract)




    The woman pours some water from a mug
    for the man to wash his hands in the thali,

    which produces a passable drum solo,
    to act as a coda to one man’s lunch.

    They both get up; he says something to her,
    pats her affectionately on the bottom

    as she bends to pick up the sloppy thali
    and he turns away to reclaim his poster;

    and holding it before him like a shield,
    is ready, once again, to face the world,

    happy, once again, as wouldn’t be,
    with a singular truth to hide behind.








    LA PAUSE DÉJEUNER DE L’HOMME AUX RATS
    (extrait)




    La femme verse de l’eau au-dessus du thali*
    pour que l’homme se lave les mains

    et déclenche un solo de batterie passable
    qui clôt en fanfare le one-man-show.

    Ils se lèvent de concert, il lui dit quelques mots,
    lui donne une tape affectueuse sur le derrière

    alors qu’elle se baisse pour prendre le plat huileux,
    puis se détourne pour récupérer son affiche,

    la brandissant comme un bouclier
    et il se tient prêt, une fois encore, à affronter le monde,

    heureux, une fois de plus, on le serait tous à sa place,
    de s’abriter derrière une vérité unique.



    Arun Kolatkar, « La Pause déjeuner de l’homme aux rats », 6, Kala Ghoda. Poèmes de Bombay [Kala Ghoda Poems, 2004, 2006], édition bilingue, éditions Gallimard, Collection Poésie/Gallimard (n° 487), 2013, pp. 294-295. Préface de Laetitia Zecchini. Traduction de l’anglais (Inde) par Pascal Aquien et Laetitia Zecchini.



    _____________________
    * thali : repas comprenant plusieurs plats servis sur un plateau en métal.





    Arun Kolatkar





    ARUN KOLATKAR


    Arun Kolatkar portrait
    Ph. Tous droits réservés
    Source





    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions Gallimard)
    la fiche de l’éditeur sur Kala Ghoda. Poèmes de Bombay
    → (sur La République des livres)
    Du plaisir de traduire Arun Kolatkar, par Laetitia Zecchini





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Gérard Genette | Bardadrac [Pape]




    PAPE




    Pape. Un matin de 1957, un de mes bons maîtres, qui, passé lui-même inspecteur général, m’avait fait nommer au lycée du Mans, vint, comme il se faisait alors, m’inspecter dans ma propre petite classe. En guise de rapport, il m’invita à la Brasserie du Théâtre, place des Jacobins, au pied de la cathédrale, et, devant une copieuse potée aux choux qu’il fit, en bon Lorrain, « alléger » de quelques pommes de terre, il commenta ma performance pédagogique sans s’étendre plus qu’il ne convenait sur ce sujet trop professionnel pour un déjeuner tout amical, me conseillait seulement : « Ne soyez pas trop au-dessus du niveau de vos élèves : une leçon d’avance doit vous suffire pour les aspirer.  » Je trouvais à part moi cette recommandation bien optimiste, mais il en était déjà passé à commenter ma récente sortie du PC, sortie qui l’intéressait davantage et qu’il approuvait, mais non sans évoquer avec une nuance de nostalgie mes années de militance à Lakanal. « En Khâgne, vous étiez vraiment le pape », conclut-il. Comme ancien parpaillot (ce qu’après tout j’étais tout autant que désormais ancien communiste), je jugeai plutôt accablant ce constat rétrospectif, et malheureusement justifié par ses plus mauvais aspects. J’aurais sans doute préféré recevoir, comme Julien au séminaire, le surnom de « Martin Luther » — que je méritais, en un sens, pendant ces premières années mancelles, où je me trouvais mis en quarantaine, par la cellule du lieu, comme dangereux apostat. En tout cas, passé d’une khâgne à l’autre et du rôle d’élève à celui de professeur, je ne risquais plus de recevoir cette mitre qui ressemble tant à un bonnet d’âne.

    On m’a encore, depuis, qualifié parfois de pape de ceci ou parfois même de cela, et à chaque fois me saisit le ridicule de cette élection sans conclave, et dont le champ est en général dessiné sans grande pertinence : « du structuralisme littéraire », « du formalisme », «  de la poétique », voire, plus récemment, et très peu à propos, « de la Nouvelle Critique ». La vulgate médiatique fait grande consommation de nouveautés éculées et de papautés apocryphes.



    Gérard Genette, Bardadrac, Éditions du Seuil, Collection Fiction & Cie, 2006, pp. 318-319.






    Gérard Genette  Bardadrac






    GÉRARD GENETTE


    Gerard_genette
    Gérard Genette en 2011
    Crédits : ULF ANDERSEN/Aurimages – AFP
    Source





    ■ Gérard Genette
    sur Terres de femmes

    Épilogue [I’ll remember April]



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur le site de France Culture)
    Postscript de Gérard Genette (14 décembre 2016)





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Dominique Labarrière | [Lumière]



    Michelangelo
    « Comme si tes mains touchaient les miennes »
    Michel-Ange, La Création d’Adam (détail)
    Voûte de la Chapelle Sixtine (Rome, Vatican)







    [LUMIÈRE]



    Lumière !
    Comme si ton œil brûlait le mien.

    Silence !
    Comme si ta voix blanchissait la mienne.

    Joie !
    Comme si tes mains touchaient les miennes.




    Dominique Labarrière, « Versions d’une âme sous le gel », I [inédit, 1981], in Visages, pour mémoire, Poèmes 1972-1987, coédition Le Castor Astral | Les Écrits des Forges, Collection Matin du Monde, 1988 ; rééd. 2006, page 77. Lavis de Colette Deblé (couverture et illustration).







    Dominique Labarrière, Visages, pour mémoire






    DOMINIQUE LABARRIÈRE


    Dominiqie Labarrière
    Source




    ■ Dominique Labarrière
    sur Terres de femmes

    L’homme-nuage (extrait de Journal du Bout des Bordes) (+ une notice bio-bibliographique)
    Stations avant l’oubli, I & III (extrait de Stations avant l’oubli)





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  • Robert Creeley | Words

    « Poésie d’un jour


    traduite par Sabine Huynh



    WORDS



    You are always
    with me,
    there is never
    a separate

    place. But if
    in the twisted
    place I
    cannot speak,

    not indulgence
    or fear only,
    but a tongue
    rotten with what

    it tastes – There is
    a memory
    of water, of
    food, when hungry.

    Some day
    will not be
    this one, then
    to say

    words like a
    clear, fine
    ash sifts,
    like dust,

    from nowhere.



    Robert Creeley, “Words”, in Words: poems [Rochester, Michigan: Perishable Press, 1965; enlarged as Words, New York: Scribners, 1967], in The Collected Poems of Robert Creeley 1945-2005, edited by Benjamin Friedlander, University of California Press, Berkeley and Los Angeles, California, 2006; reed, 2008, p. 103.






    Words







    Creeley Selected Poems







    MOTS



    Vous êtes toujours
    avec moi,
    jamais
    à part

    ailleurs. Or si
    dans le lieu
    altéré je
    ne peux parler,

    celle de l’indulgence
    ou de la peur seulement,
    mais juste une langue
    corrompue par

    ce qu’elle a goûté – Perdure
    un souvenir
    d’eau, de
    nourriture, quand on a faim.

    Un jour
    ne sera pas
    celui-ci, où
    dire

    des mots aussi
    clairs, habiles
    que la cendre séparera,
    comme la poussière,

    tombée de nulle part.



    Traduction inédite de Sabine Huynh pour Terres de femmes





    ROBERT CREELEY


    Robert Creeley
    Source



    ■ Robert Creeley
    sur Terres de femmes

    21 mai 1926 | Naissance de Robert Creeley (notice bio-bibliographique + extrait de L’Insulaire [The Island, 1963], Éditions Gallimard, 1972)
    The Return | Intervals



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur PennSound)
    le poème “Words”, dit par Robert Creeley (reading at the Unterberg Poetry Center, 92nd Street Y, New York City, October 24, 1966)
    le site de Robert Creeley
    → (sur Poetry Foundation)
    une bio-bibliographie (en anglais) de Robert Creeley
    → (sur PoemHunter.com)
    un grand nombre de poèmes (en anglais) de Robert Creeley
    → (sur PennSound)
    un grand nombre de poèmes de Robert Creeley dits par lui-même
    → (sur Culture, le magazine culturel de l’Université de Liège)
    un article (en français) de Gérald Purnelle sur Robert Creeley





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Violette Krikorian | [La scène et le rideau meurent lentement]




    [LA SCÈNE ET LE RIDEAU MEURENT LENTEMENT]




    La scène et le rideau meurent lentement
    (pourrai-je recommencer un jour ?)
    Je compte sur ma peau douce
    et mes seins encore fermes.
    Cœur et cheveux au vent,
    j’ai passé la journée à donner des baisers ;
    trois de mes amants sont morts
    — qui avaient juré de ne jamais me quitter.
    De toute manière, hélas, je ne serai jamais
    une grande aux yeux bleus ;
    si je devais revenir par ici,
    ce serait dans le corps — ou la carapace — d’une herbe.
    Mais je suis encore là, rampant
    dans cet espace confiné où j’étouffe ;
    mâchant du chewing-gum, obstinée, j’attends l’heure
    où, à défaut d’une porte, un volet au moins s’ouvrira.
    Vous seuls connaissez le mot de passe,
    arbrisseau, ruisseau, pavé, scarabée ;
    poussez-vous un peu, faites-moi de la place
    — que je reste avec vous, docile et résignée.
    Mon beau soleil, réchauffe-moi :
    de froides pluies m’ont trempée ;
    communauté des herbes, fais-moi la grâce
    de m’accepter en ton sein, comme l’une des tiennes.
    Mais je n’ai pas trouvé les mots justes
    pour qu’hommes et coquelicots me comprennent ;
    au lieu d’épuiser mon souffle,
    je mâcherai du chewing-gum jusqu’à ce que mon tour vienne.



    Violette Krikorian in Avis de recherche Une anthologie de la poésie arménienne contemporaine, version bilingue, Éditions Parenthèses, Collection Diasporales, Marseille, 2006, page 195. Traduction de Nounée Abrahamian et de Stéphane Juranics. Anthologie dirigée et coordonnée par Stéphane Juranics et Olivia Alloyan.






    Avis de recherche






    VIOLETTE KRIKORIAN


    Portrait_de_violette_krikrorian
    Image, G.AdC




    ■ Violette Krikorian
    sur Terres de femmes

    Autoconfirmation (+ une notice bio-bibliographique)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de Denis Donikian)
    Violette Krikorian : La poésie n’est pas à vendre
    → (sur le site du Marché de la Poésie de Bordeaux)
    une page sur Violette Krikorian
    → (sur le site du quotidien La Croix)
    Violet Grigoryan [Violette Krikorian], l’insoumise d’Erevan, par François d’Alançon







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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Christian Marsan | [s’il a blessé mes ailes]



    [S’IL A BLESSÉ MES AILES]




    s’il a blessé mes ailes
    le sable, que m’importe
    au loin dans le désert
    aussi le vent l’emporte

    –    ce que dit à l’enfant
    l’oiseau qui va se taire
    ainsi ce n’est qu’un chant
    qui passe sur la terre —

    mais sous mes pas, je sens
    se réchauffer la pierre
    déjà c’est le printemps
    dieu !
    exauce ma prière



    […]



    l’hellébore qui meurt
    pour que vivent les roses

    –    ce que savent les fleurs
    quand l’orage se tait —

    mais le ciel est si noir
    dans la tombe où je vais
    dieu !
    dont me parlent les choses
    à chaque heure qui naît



    […]



    passe et puis
    se perd

    –    souffle poème ou chant —

    éphémères complies
    Dont le ciel est l’archet
    oh dieu !
    à la source pareilles
    qui parle
    et puis se tait



    Christian Marsan, Le ciel où je tombe : complies, Amicale laïque de Hagetmau, 2006 ; Le ciel où je tombe, Éditions de La Crypte, 2015 (deuxième édition), pp. 25-35-39.






    Christian Marsan, Le ciel où je tombe







    CHRISTIAN MARSAN





    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions de La Crypte)
    plusieurs pages sur Christian Marsan





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Zéno Bianu | Miroir de tous les doubles


    MIROIR DE TOUS LES DOUBLES
    (extrait)



    pour Jean-Pierre Duprey





    nous passons
    sans cesse et sans trêve
    du berceau au tombeau
    nous passons
    assoiffés d’une plénitude autre
    que le manque qui nous troue
    et nous désosse
    nous avançons tant bien que mal
    et soudain quelqu’un écrit

    ce qui nous anime         
    s’appelle la joie du gouffre
             

    ou encore

    il y a un chemin si tu le suis         
    tu te trouves dans le sens du feu
             

    quelqu’un
    vient allumer des brasiers
    quelqu’un qui est allé voir
    quelqu’un
    qui ne se paie pas de mots
    mais qui a payé de sa personne
    et même de tout son être


    […]



    Zéno Bianu, Satori Express, Le Castor Astral, 2016, pp. 41-42.






    Zéno Bianu, Satori Express




    ZÉNO BIANU


    Zeno-bianu
    Source




    ■ Zéno Bianu
    sur Terres de femmes


    Credo (extrait d’Infiniment proche)
    Du plus loin… (extrait de Fatigue de la lumière)
    Bleu Haïku (extrait de Petit éloge du bleu)
    Zéno Bianu | Yves Buin | [Musique antérieure de l’origine océane] (extrait de Santana de toutes les étoiles)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site du Castor Astral)
    une notice bio-bibliographique sur Zéno Bianu




    ■ Voir encore ▼


    → (sur Terres de femmes)
    2 octobre 1959 | Mort du poète Jean-Pierre Duprey





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