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Étiquette : 2012
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Gérard Titus-Carmel | Albâtre, I. 8
Ph., G.AdC
ALBÂTRE (extrait I. 8)
Peur & fissure de l’ombre –seule veillant au fond de l’antre nocturne
cette forme pansue impénétrable & froide
gardant au feu de son énigme
drogues & onguents pour huiler nos rêves
comme remontant tous les siècles éclairant
tous mes visages antérieurs
(… Où l’esprit se désœuvre et oublie –
où le cœur se tord, ce bloc de lumière
confond toutes les aubes.)
Gérard Titus-Carmel, Albâtre (extrait I. 8), in revue trimestrielle de poésie & littérature Diérèse, 58, automne-hiver 2012, page 31.
GÉRARD TITUS-CARMEL
Source
■ Gérard Titus-Carmel
sur Terres de femmes ▼
→ en traîne d’ocre et de blanc (extrait de Serpentes)
→ La Nuit au corps
→ Oppresse du loin montant
■ Voir aussi ▼
→ (sur La Pierre et le Sel) Diérèse 58 | Respirations de la poésie
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Ariane Dreyfus | « Je suis en train d’oublier son visage »
Ph., G.AdC
« JE SUIS EN TRAIN D’OUBLIER SON VISAGE »
Seul en plein champ,
Le pommier lance son geste compliqué
Elle rattache ses cheveux et n’avance plus
Malgré les nuages mais ils sont beaux à voir
Et puis c’est l’été
Aucune divinité n’enfoncera ses doigts dans les blés
Touchés pourtant, ils bougent de bonne grâce
Plus haut l’herbe prend un chemin, le ciel
Et la pente
Disent « Viens ! » aussi fort l’un que l’autre
Ariane Dreyfus, Nous nous attendons, Reconnaissance à Gérard Schlosser, Le Castor Astral, 2012, page 52.
____________________________________
NOTE d’AP : cliquer ICI [fichier Word] pour accéder à d’autres extraits de Nous nous attendons.
Ariane Dreyfus a notamment publié L’Amour 1, De, 1993 ; Un visage effacé, Tarabuste, 1995 ; Les Miettes de décembre, Le Dé Bleu, 1997 ; La Durée des plantes, Tarabuste, 1998 et 2007 (édition revue) ; Une histoire passera ici, Flammarion, 1999 ; Quelques branches vivantes et Les Compagnies silencieuses, Flammarion, 2001 ; La Belle Vitesse, Le Dé Bleu, 2002 ; La Bouche de quelqu’un, Tarabuste, 2003 ; L’Inhabitable, Flammarion, 2006 ; Iris, c’est votre bleu, Le Castor Astral, 2008 ; La terre voudrait recommencer, Flammarion, 2010 ; La Lampe si souvent allumée dans l’ombre, José Corti, 2013 ; Le Dernier Livre des enfants, Flammarion, 2016 ; Sophie ou la vie élastique, Le Castor Astral, 2020.
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30 avril | Vassili Golovanov, Espace et labyrinthes (extrait)Éphéméride culturelle à rebours
VASSILI GOLOVANOV
Source
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Verdier) une page sur Espace et labyrinthes
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Gabrielle Althen | Vie saxifrage (extrait)VIE SAXIFRAGE (extrait)
Le premier devoir était d’accéder aux vestiges d’années fortes, carrures géantes sous le ciel cru. Puis quand déclinerait l’ardeur insinuée entre la roche et le cri trop léger de l’été, de renouer cette gloire dans son propre baluchon, pour le porter à demain et rentrer dans la ville.
Toi que je cerne déjà d’espace, ne me dis pas que j’ai touché au vide !
J’aimais notre matière de corps, de roc, de tête et de lumière, et notre matière d’âme faite pour garder les mains pleines.
Qui n’est pas nu entre la vie et la mort conjuguée dans cette obsédante pureté que le vent laisse en partant ?
Gabrielle Althen, Vie saxifrage, Al Manar | Éditions Alain Gorius, 2012, page 37.
GABRIELLE ALTHEN
Source
■ Gabrielle Althen
sur Terres de femmes ▼
→ La Cavalière indemne (note de lecture d’AP)
→ L’isole (extrait de La Cavalière indemne)
→ Corps à corps (poème extrait de Soleil patient)
→ Sans titre
→ Soleil patient (lecture de Matthieu Gosztola)
→ Soleil patient (note de lecture d’Isabelle Lévesque)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Une fois le gris devenu l’autre versant du bleu
→ (dans la galerie Visages de femmes) un autre poème extrait de Vie saxifrage
■ Voir aussi ▼
→ (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Gabrielle Althen
→ (sur le site de la mél, Maison des écrivains et de la littérature) une fiche bio-bibliographique sur Gabrielle Althen
→ (sur La Pierre et le Sel) Gabrielle Althen, entre splendeur et écharde
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Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons (extrait)
Source
LA MIGRATION DES PAPILLONS (extrait)
Tout ce qu’on a en nous
est avec nous
et le silence
pour évidence
le moiré de nos joies
par-dessus les mots
nos voix dans l’ouragan
les nuages sous la gorge
quoi de plus dans ce rêve subtil
Chaque venue pourtant
comme une fleur sauvage
même si effleurer
pleure la peau
Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons, La Porte, 02000 Laon, 2013, s.f.
Ph. : Sabine Huynh
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Sabine Péglion | Prendre le temps
Diptyque photographique, G.AdC
PRENDRE LE TEMPS
Prendre le temps un jour
de construire lentement
une barque de sable
Sur la grève s’attarder
Rassembler sous nos pas
les éclats dispersés
Lutter contre la vague
jusqu’à l’effritement
S’en aller vers le large
emportant grain à grain
ce qui fut de nos heures
la clarté incertaine
Sabine Péglion, Traversée nomade, Sous la Lime éd., 2012, page 19. Aquarelles originales de Jacques Bret. Livre-CD.
SABINE PÉGLION
Sabine Péglion | Jacques Bret, Australie, notes croisées (note de lecture de Cécile Oumhani)
■ Sabine Péglion
sur Terres de femmes ▼
→
→ Naxos (extrait de Ces mots si clairsemés)
→ [La glace dans les verres] (extrait de Derrière la vitre)
→ [L’eau s’écarte] (extrait de Faire un trou à la nuit)
→ [Ombre noire] (extrait du Nid)
→ Que sais-tu
→ [Tu sais il n’est de lieu] (extrait d’Écrire à Yaoundé)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Malhabile
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Sous la Lime) la page de l’éditeur sur Traversée nomade
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Moon Chung-hee | Chant de la flèche
Ph., G.AdC
CHANT DE LA FLÈCHE
Chaque fois qu’on me le dit
je pleure toujours un peu
Tu vivras en te servant des mots
plus que de l’eau et du feu
en vérité plus que de l’argent
Alors tu dois ramasser beaucoup de mots
Et puis tu dois les dépenser comme il faut avant ton départ
Cependant on ne compare pas les mots à l’épée
mais à la flèche
car une fois utilisés, fichée quelque part
elle ne revient jamais
L’être vivant parmi les bois épais
de flèches aiguës, dès que fiché en plein cœur
c’est un poison qui pénètre à toute vitesse ou bien
c’est une flamme
Quand je vois l’amour qui commence par un mot nouveau
comme la première page d’un nouveau livre sacré
je pleure en sanglotant un peu
C’est de mots que tu te serviras avant ton départ
plus que de l’eau et du feu
ou bien de l’argent
car ils sont la plus belle des richesses
Chaque fois qu’on me le dit
oui, vraiment, je pleure un peu
Moon Chung-hee, Celle qui mangeait le riz froid, Éditions Bruno Doucey, 2012, pp. 115-116. Traduit du coréen par Kim Hyun-ja avec la collaboration de Michel Collot. Préface de Michel Collot.
MOON CHUNG-HEE
Source
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur YouTube) rencontre avec Moon Chung-hee au Centre culturel coréen (Paris, le 22 mars 2013)
→ (sur Keulmadang | Littérature coréenne n° 19, février 2013) « Rage et solitude / Moon Chung-hee, poétesse », par Andrea De Benedittis (entretien avec Moon Chung-hee)
→ (sur le site du Printemps des poètes) « Moon Chung-hee, solitaire et libre », par Vincent Rouillon [PDF]
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Fabiano Alborghetti | Canto 13
Ph., G.AdC
CANTO 13.
Divagava con lo sguardo nel mimare l’attenzione
le domeniche di fede, il vestito tra gli scranni
moglie e figlio giusto accanto
se devoti o ammaestrati non sapeva. Interrogando
il volto in croce interrogava il come il quando
e se qualcosa per preghiera gli venisse ritornato
e quante occhi può contare chi dall’alto vede e veglia
e vede tutti per davvero? C’è premura di salvezza offerta in cielo?
Questa è vita da canile sussurrava non sentito:
siamo in mano alla pietà, ringraziamo dei frammenti
che pensiamo siano ascolto. Cosa resta della fame non saziata?
Imparare a comportare è la questione:
nel bisogno ognuno un credo, un estrarre un amuleto
che risveglia a giorni alterni un potere d’intervento.
Son diverso ripeteva a bassa voce, son diverso
e guardava gli esegeti di quel Cristo appeso in croce
reso quota per martirio: si chiedeva e se non basta?
Basta credere nell’uno si diceva calcolando
o più efficace l’occasione, tutto il caso degli opposti?
Fabiano Alborghetti, Registro dei fragili, 43 canti, Edizioni Casagrande, 2009, pagina 30. Prefazione di Fabio Pusterla.
CHANT 13.
Il laissait errer son regard tout en prenant l’air attentif
les dimanches de foi, les beaux habits dans les travées
épouse et fils juste à côté
sans savoir s’ils étaient pieux ou bien dressés. Interrogeant
le visage en croix il interrogeait le quand et le comment
lui demandait si la prière lui vaudrait quelque chose en retour
et combien d’yeux peut-il compter celui qui d’en haut voit et veille
et les voit-il tous pour de vrai ? Se soucie-t-on d’un salut offert au ciel ?
C’est une vie de chien murmurait-il sans qu’on l’entende :
nous sommes aux mains de la piété, nous remercions pour les fragments
où nous croyons voir une écoute. Que reste-t-il de la faim inassouvie ?
Il faut apprendre comment se comporter :
dans le besoin chacun son credo, sortir une amulette
qui réveille un jour sur deux une force d’intervention.
Je suis différent répétait-il à voix basse, je suis différent
et il regardait les exégètes de ce Christ en croix
devenu cote par le martyre : il se demandait et si ça ne suffit pas ?
Suffit-il de croire en un seul se disait-il en calculant
ou plus efficace selon les circonstances, tout le débat des contraires ?
Fabiano Alborghetti, Registre des faibles, 43 chants (Registro dei fragili, 43 canti), Éditions d’en bas, Collection bilingue, Lausanne, 2012, page 43. Traduit de l’italien par Thierry Gillybœuf. Préface de Fabio Pusterla. Coédition avec Le Centre de traduction littéraire de Lausanne et Le Service de presse suisse.
FABIANO ALBORGHETTI
[Ph. Alain Intraina – Fotostellanove – DR]
Source
■ Voir | écouter aussi ▼
→ le site officiel de Fabiano Alborghetti
→ (sur RTS.ch) Fabiano Alborghetti, David Collin et Jean Richard (directeur des Éditions d’en bas) dans Entre les lignes (une émission du 4 mars 2013)
→ (sur YouTube) Fabiano Alborghetti lit un extrait de Registro dei fragili (Canto 17)
■ Autres traductions de Thierry Gillybœuf
sur Terres de femmes ▼
→ Eugenio De Signoribus | microelegia
→ Seamus Heaney | Bog Queen
→ Stanley Kunitz | The Quarrel
→ Robert Lowell | Burial
→ Marianne Moore | Son bouclier
→ Marianne Moore | Extrait de Poésie complète, Licornes et sabliers
→ Salvatore Quasimodo | Le silence ne me trompe pas
→ Leonardo Sinisgalli | Nomi e cose
→ Derek Walcott | To Norline
→ Andrea Zanzotto | Così siamo
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Stefanu Cesari | [Nivi, nò?]
[NIVI, NÒ]
Nivi, nò? daret’à no. a falda di u vosciu manteddu vi scappa
u bracciu circa, in vanu, è parichji volti. ùn si sà micca bè
chì strada ’ddu sigueta u sangu ’n a pitturiccia nè chì gestu pà appacià u timpurali,
ch’iddu ùn nascissi, ch’iddu ùn vinissi à batta i narba contr’à i vitrati tosti.
l’ochji nudu à u mari
si ghjaccia.
u tigliolu si ni sfaci.
ùn era po’ quì chè no erami? erami
’n a luci. abbaraculati. ci sintiami guasgi
nascia l’arba sutt’à i peda,
in u calacciu.
nò. ci sbagliaia a friscura. ci sbagliaia tuttu ciò chì merza.
ma era propriu quì.
à mumenti v’hà da purtà calchissia chè vo ùn cunnisciti micca.
v’aghjustarà a villetta. dumandarà com’hè
u vosciu nomu, soca nivarà più forti
Ph., G.AdC
[IL NEIGE, NON ?]
Il neige, non ? dans notre dos. un pan de votre manteau vous échappe.
le bras cherche en vain un moment, on ne sait pas bien
quelle course suit le sang dans la poitrine ni quel geste adresser à la tempête,
l’empêchant de naître, de venir battre les nerfs aux baies vitrées froides.
l’œil nu sur la mer
se glace.
le tilleul se défait.
n’était-ce pas ici ? nous étions
dans la lumière, attentifs
à l’herbe naissante parmi les fruits morts.
non, la fraîcheur nous trompait, le pourrissement.
mais c’était ici même.
quelqu’un vous emmènera bientôt, que vous ne connaissez pas
vous aidera à passer un châle, il demandera
votre nom. neige. encore
Stefanu Cesari & Badia, U Mìnimu Gestu | Le Moindre Geste, Colonna édition, octobre 2012, pp. 50-51.
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NOTE d’AP : Stefanu Cesari a reçu en 2013 le prix du livre corse et le prix Don Joseph Morellini (prix littéraire du conseil général de Haute-Corse) pour son ouvrage U Mìnimu Gestu.
■ Stefanu Cesari
sur Terres de femmes ▼
→ [In un libru à a cuprendula russa] (un autre extrait d’U Mìnimu Gestu)
→ Bartolomeo in cristu (lecture d’AP)
→ [Jeune […] autant que l’eau] (extrait de Bartolomeo in cristu)
→ Ti scrivaraghju in faccia (extrait d’A Lingua lla bestia)
→ Incù ciò chi tu m’ha’ lacatu (extrait de Genitori)
→ [On sent peser sur soi un vêtement immatériel] (extrait de Prighera par l’armenti)
■ Voir aussi ▼
→ Gattivi Ochja, la revue de poésie en ligne de Stefanu Cesari
→ (dans Quaderni di traduzioni, X, ottobre 2011) des extraits d’U Mìnimu Gestu, traduits en italien par Francesco Marotta [PDF]
→ (sur Terre à ciel) un entretien de Françoise Delorme avec Stefanu Cesari
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