Étiquette : 2012


  • 14 juillet | Jacques Ancet, Comme si de rien

    Éphéméride culturelle à rebours

    «  Poésie d’un jour
     »



    L'éblouissement du trottoir vide
    Ph., G.AdC






    [LE RETOUR N’EST JAMAIS LE RETOUR]



    Le retour n’est jamais le retour.
    Les mouches, toujours, et le feuillage.
    Un marteau s’obstine. Il s’est remis
    à compter. Il dit : deux heures.
    L’instant bascule. Le vent s’arrête
    La montagne ne se ressemble plus



    14 juillet





    Et lui, se ressemble-t-il ?
    La chaleur, le pied, le balancier
    de l’ombre, comme si de rien n’était.
    L’éblouissement du trottoir vide
    qu’il faut traverser pour retrouver
    l’image, le grain de temps



    15 juillet



    Jacques Ancet, Comme si de rien, Éditions L’Amourier, Fonds Poésie, Collection dirigée par Alain Freixe, 2012, pp. 13-14.




    JACQUES ANCET


    Jacques Ancet
    Source




    ■ Jacques Ancet
    sur Terres de femmes


    [Le chant du même oiseau n’a pas cessé de me poursuivre] (extrait de Huit fois le jour)
    Dans l’indéfini (extrait de Chronique d’un égarement)
    L’égarement
    L’identité obscure (extrait du chant 9 de L’Identité obscure)
    [Je cherche] (extrait de L’Âge du fragment)
    Image et récit de l’arbre et des saisons (lecture d’AP)
    Je reviens
    [On dit quelqu’un] (extrait des Travaux de l’infime)
    On voit toujours (extrait de Puesto que él es este silencio)
    Oublier l’heure (extrait de Chronique d’un égarement)
    L’âge du fragment (extrait de La Vie, malgré)
    [Mais c’est parce qu’il est tard] (extrait de Voir venir Laisser dire)
    10 décembre 2001 | Jacques Ancet, Un morceau de lumière
    4 novembre 2012 | Jacques Ancet [Sous le bruissement du sang, tweet]




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur Esprits Nomades)
    une page Jacques Ancet
    Lumière des jours, le blog de Jacques Ancet





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  • Amin Khan | [Toi qui touches à la rive]


    Toi qui touches à la rive
    Ph., G.AdC






    [TOI QUI TOUCHES À LA RIVE]



    Toi qui touches à la rive
    où le vide hurle
    ses plus lentes vagues

    toi que jour et nuit
    paissent les troupeaux

    toi qui allumes un feu
    au cœur gémissant de l’absence

    toi que fuient soudain
    mille oiseaux fous

    Ô comme je t’aime
    terre condamnée




    Amin Khan, Arabian blues, Éditions MLD, Collection Hautes Herbes dirigée par Jean-Marie Berthier, Saint-Brieuc, 2012, page 51. Préface de René Depestre.






    AMIN KHAN


    Amin Khan
    Source



        Né à Alger le 18 octobre 1956, Amin Khan a suivi des études de philosophie, d’économie et de sciences politiques à Alger, Oxford et Paris. Fonctionnaire international à l’Unesco, il est aussi l’auteur de trois livres de poésie publiés à Alger : Colporteur, poèmes prosaïques 1972-1979 (Société Nationale d’Édition et de Diffusion, Alger, 1980), Les Mains de Fatma (SNED, Alger, 1982) et Vision du Retour de Khadija à l’opium (Isma, Alger, 1989).

        Amin Khan a également publié deux recueils en France : Archipel Cobalt (Éditions MLD, 2010) et Arabian blues (Éditions MLD, 2012), pour lequel il a obtenu le Prix Méditerranée de Poésie Nikos-Gatsos 2012 (cérémonie de remise du prix le 20 octobre 2012 à Perpignan). Le Prix François-Coppée 2012 de l’Académie Française a aussi été attribué à Amin Khan en juin 2012 (cérémonie de remise du prix le 6 décembre 2012 à l’Académie Française).




    ■ Amin Khan
    sur Terres de femmes

    [Cette lassitude d’être soi] (poème extrait d’Archipel Cobalt)
    [Il y a ce temps gagné] (autre poème extrait d’Archipel Cobalt)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des Éditions MLD)
    un autre extrait [PDF] issu du recueil Arabian blues
    → (sur enjambées fauves)
    plusieurs poèmes extraits du recueil Arabian blues
    → (sur le site-portail de l’Association des Revues plurielles)
    Quarantaine, poèmes inédits, 1995
    → (sur le même site-portail)
    Poèmes d’août d’Amin Khan (journal du mois d’août 2001, inédit)
    → (sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature)
    une fiche bio-bibliographique sur Amin Khan
    → (sur La Pierre et le Sel)
    « Amin Khan, un dialogue poétique d’une rive à l’autre » (une contribution de Jacques Décréau)
    → (sur The Post-Apollo Press blog)
    une interview (en anglais) d’Amin Khan





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  • 7 juillet 1807 | Signature du traité de Tilsit



    Tilsit
    Entrevue et traité de Tilsit
    Source







    [SIGNATURE DU TRAITÉ DE TILSIT]



        Le 7 juillet 1807, quand le traité de Tilsit fut signé entre les empereurs de France et de Russie, Pozzo dut sans doute murmurer, comme l’avait fait un proche d’Alexandre après Austerlitz : « On se serait cru à une demi-heure de la fin du monde. »
        La nouvelle lui fut annoncée alors qu’il se trouvait sur une frégate russe et qu’il venait d’assister au combat naval du mont Athos où la flotte turque fut écrasée. Il s’était embarqué aux premiers jours d’avril à Corfou ; à la fin de l’été, une dépêche du nouveau ministre des Affaires étrangères, Budberg, lui signifiait que sa mission était terminée.
        Après Tilsit, Pozzo n’existe plus. Il est malade, en proie à la fièvre. Il voit le tsar et, à la suite de leur entretien, lui écrit pour lui rappeler la teneur de leur conversation. Sans doute sait-il les puissants oublieux et veut-il sceller, par cette lettre, le pacte moral qu’ils ont conclu : « À mon retour des Dardanelles, je suis venu, Sire, me mettre aux pieds de Votre Majesté Impériale. Sa politique avait changé, mais j’eus le bonheur d’être convaincu que son opinion et sa bonté envers moi étaient toujours les mêmes. […] J’exposai avec candeur à Votre Majesté mes opinions en général et les embarras de ma situation particulière. Elle daigna apprécier les motifs qui me décidaient à m’éloigner, et elle me permit de voyager avec des marques de sa faveur et de sa munificence. »
        Pozzo, si j’ose dire, sauve les meubles, mais il doit quitter Saint-Pétersbourg au plus vite et rentre à Vienne, épuisé. Le comte Romanzoff lui donne asile pour peu de temps. Metternich, pour la première fois, mais ce ne sera pas la dernière, et « avec des formes les plus exquises », dit Pozzo, le prie de quitter Vienne. Sa vie est menacée : la police de Napoléon est à ses trousses. Il écrit de nouveau au tsar : « Que Votre Majesté me donne l’autorisation de partir. Loin de lui être utile, je ne lui serais maintenant qu’un embarras. Bonaparte n’a point oublié sa haine de jeunesse. […] Au reste, je doute que l’harmonie soit durable entre Votre Majesté et Napoléon. […] Je ne cesse point d’ailleurs d’être un serviteur de Votre Majesté. Avant qu’il se soit passé beaucoup d’années, je le prévois, elle aura daigné me rappeler. »
        Dans ces années qui voient le triomphe de Napoléon, il faut imaginer la terrible solitude de Pozzo. Perdu, sans appui, exagérant quelquefois cette solitude et son dénuement, se soutenant à l’idée que l’ordre des choses finira par triompher et les Bourbons avec lui, Pozzo oppose à Napoléon la persévérance de l’obscur.
        Longtemps, rien n’alla comme il l’aurait voulu. Il en conçut de l’amertume, souvent dissimulée sous l’ironie du propos ; j’y vois la cause de l’obstination qu’il mit à faire persécuter Napoléon après sa chute et à le faire exiler à Sainte-Hélène, ce qui n’était pas digne du grand adversaire loyal qu’il avait toujours été.
        Au moment où je trace ces lignes, le doute m’étreint : Pozzo fut-il vraiment le grand adversaire loyal de Napoléon ?



    Marie Ferranti, Une haine de Corse. Histoire véridique de Napoléon Bonaparte et de Charles-André Pozzo di Borgo, Éditions Gallimard, Collection blanche, 2012, pp. 233-234-235.





    Une haine de Corse






    ■ Marie Ferranti
    sur Terres de femmes

    Marie Ferranti, Une haine de Corse (note de lecture d’AP)
    Postures et impostures de l’écrivain (billet d’AP autour de Lucie de Syracuse)
    La Princesse de Mantoue (note de lecture d’AP)
    Mort et résurrection d’une île ? (note de lecture d’AP sur La Chasse de nuit)
    Bastia (extrait de La Fuite aux Agriates)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur herodote.net)
    7 juillet 1807 | Le traité de Tilsit
    → (sur Terres de femmes)
    15 mai 1796 | Stendhal, Incipit de La Chartreuse de Parme (entrée du Général Bonaparte dans Milan)
    → (sur Terres de femmes)
    26 novembre 1812 | La Grande Armée au bord de la Bérézina (extrait de La Guerre et la Paix de Léon Tolstoï)
    → (sur Terres de femmes)
    29 mai 1816 | Emmanuel de Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène
    → (sur Terres de femmes)
    5 mai 1821 | Mort de Napoléon Bonaparte (extrait de Vie de Napoléon de Chateaubriand [livre XIX à XXIV des Mémoires d’outre-tombe])






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  • Jean-Noël Pancrazi |
    D’une montagne à l’autre, une voix coule sous les mots

    Jean-Noël Pancrazi, La Montagne, récit
    Gallimard, Collection blanche, 2012.

    Prix Méditerranée 2012
    Prix Marcel-Pagnol 2012



    Lecture d’Angèle Paoli


    SCARABE  A
    Source






    D’UNE MONTAGNE À L’AUTRE, UNE VOIX COULE SOUS LES MOTS



          Il y a un avant, il y a un après. La montagne de Jean-Noël Pancrazi délimite le temps. Ses formes et ses pentes bornent de deux moments distincts le récit autobiographique de La Montagne. Il y a d’abord la montagne d’Algérie. Omniprésente, surgissant à l’improviste au tournant du texte, elle est liée à l’enfance du narrateur et au jour précis de l’assassinat de ses petits camarades. Il y a, plus tard, après le départ de l’Algérie, cette autre montagne, « comme impossible à atteindre », ce Canigou « trop minéral et uni, n’offrant rien pour rêver », que le lycéen aperçoit de la fenêtre du lycée. Entre ces deux montagnes si différentes l’une de l’autre, il y a une voix qui coule sous les mots, comme un chant façonné par une même douleur, un phrasé magnifique qui draine l’émotion. Pris dans ce murmure ininterrompu, le lecteur est porté par le flux qui file sous la peau.


        La montagne d’Algérie n’a pas de nom. Pareils à des bornes milliaires jalonnant le texte, ses contreforts servent de points d’appui à l’histoire personnelle du narrateur. Entre chacune des apparitions de la montagne s’enracine le récit. Avec ses épisodes de « haine » ordinaire, ses soupçons et ses couvre-feu, ses rafles, sa violence qui, elle non plus, n’a pas de nom. Pourtant la montagne recèle encore sa part de rêve, ses promesses de trophées. Scarabées d’or arrachés au mica des sables, « trésors enfouis de guerriers » arrachés aux ravins.


        Revenant sur son passé, le narrateur évoque le drame qui va déchirer son enfance, un jour de juin. La disparition et l’assassinat de ses petits camarades. Pourquoi, cet après-midi-là, l’enfant ne s’est-il pas joint à la troupe rieuse et confiante, ravie de partir à la recherche des trésors de la montagne interdite ? Invité à grimper avec les autres dans la camionnette de la minoterie ― c’est là que travaille son père ―, le jeune garçon, vaguement inquiet, résiste au désir de se mêler à l’expédition. La petite troupe quitte le bled ― Bordj Bou Arréridj ― et part sans lui en direction de la montagne. L’enfant attendra en vain le retour de ses compagnons de jeu. La montagne gardera dans ses pentes le secret de leur mort. Elle restituera les corps « enveloppés sous les couvertures grises », « alignés », le lendemain, « dans la grande salle de l’étude du soir ».


        Au-delà de la montagne, loin dans le désert de dunes que le sang des massacres n’atteint pas, bien plus au sud, règne la paix. Mais, dit le narrateur, « ça ne s’appelait plus l’Algérie. »


        Parfois l’enfant pense que son heure est venue de partir vers la montagne et d’y mourir. Le regard du père Serge, perdu dans « sa colère désemparée », creuse son remords. D’autres fois, la montagne semble aspirée par les pluies tièdes d’avril et disparaître à son tour. Parfois encore, surgit de ses pentes un jeune arabe qui tient dans ses bras un fennec tout chaud, échappé aux violences des hommes. La montagne rythme le temps de l’enfance, ce qu’il reste de gestes et d’échappées, dans l’illusion provisoire que revienne la paix. Oubliée du Fils venu pour sauver le monde, l’Algérie est à feu et à sang. La foi a déserté l’enfant. D’autres attentats suivront, suivis des départs douloureux vers la France. Mais aucun ne dépassera jamais l’assassinat des petits camarades, « comme s’ils détenaient pour toujours la palme du deuil. » Rien ne changera plus. Rien, jamais, ne pourra guérir l’enfant de son chagrin.


        Bien des années plus tard, l’adulte traverse la Méditerranée pour retrouver les terres brûlées du désert. Est-ce le Maroc ou l’Algérie ? La géographie des lieux brouille les pistes. Les images du passé rejoignent celles du présent, se mêlent et se superposent dans une ultime page, très belle, emplie de poésie d’une émouvante simplicité. La montagne est là, « de plus en plus dure, sèche, nue, presque dangereuse, avec ses pentes de cailloux noirs, ses virages et ses abîmes » ; mais aussi avec ses petits scarabées porte-chance, « ramassés dans les chemins de l’Atlas ». Bien sûr, il y a la camionnette et ses enfants rieurs assis l’un contre l’autre sur la plate-forme. Les visages retrouvent leur nom, leur place sur la photo de classe. Reviennent aussi en mémoire « la manière de chacun de prendre les osselets » ainsi que les ultimes recommandations des petits camarades avant de partir vers la montagne, « de rester en bas pour les protéger, raconter, inventer, [si on me le demandait,] qu’ils n’étaient pas loin, derrière la gare ou au milieu des blés. »


        D’autres vécus prendront place plus tard dans la mémoire, d’autres maisons chargées de leur histoire. La montagne corse, son maquis et ses bêtes, ses forêts et ses rivières, ses incendies aussi, ses cimetières gardiens de la parentèle du père. Mais sans cesse revient, têtue et tenace, la sensation précieuse d’un tout petit scarabée que quelqu’un déposerait, sans mot dire, « entre les doigts », « ou qui viendrait, tout seul, se blottir, se cacher » dans la paume de celui qui écrit ces lignes.


        Il reste aussi, une fois le livre refermé sur son drame, la teneur d’une écriture. Construit sur des enchâssements de relatives, entrecoupées de points virgules, le texte de Jean-Noël Pancrazi est pris dans une houle qui enfle puis s’apaise. Un souffle long anime le phrasé ample du récit. La Montagne étreint le lecteur dans la musique singulière de la page.



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli





    SCARABE B
    Source





    JEAN-NOËL PANCRAZI


    Jean-Noël Pancrazi
    Source



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur YouTube)
    une présentation par Jean-Noël Pancrazi de son ouvrage La Montagne





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  • Nathalie Riera, Variations d’herbes [lecture]

    Nathalie Riera, Variations d’herbes
    Les éditions du Petit Pois, Collection Prime Abord,
    Béziers, 2012.



    Lecture d’Angèle Paoli


    Maillol MOMA  the River
    Ph., G.AdC (juillet 2010)






    AU BOIS SACRÉ DE SON CORPS




          Dans les pliures ivoire des cahiers volants de Variations d’herbes se déploie un chant d’amour. Amour de la vie et de la nature, plaisir de l’éros, glissent à travers les poèmes-vagues de ce petit opus, séparés par des stries ondulées qui pourraient évoquer « les crinières de blé », ou le mouvement du vent dans le chignon défait de la belle, Bois sacré de son corps.


    Dès l’ouverture de Variations d’herbes, la beauté rapide des chevaux engage la poésie de Nathalie Riera dans une course à vivre en harmonie avec une nature libre, dégagée d’entraves vaines. On pourrait croire à une traversée parfaite des chevaux dans le paysage, à la fusion idéale du cheval avec son amazone, si la femme n’était une amante de feu que le moindre geste, le moindre effleurement des doigts et des langues lance sans faux-fuyant ni atermoiement dans l’ardente effusion de l’amour :


    lui dit : est lisse l’air de ta peau, hiéroglyphes tes lèvres où je m’attarde.


    Et elle :

    presque une danse           

    que nul n’oublie
    je viens du feu
    tiré du travail de mains jamais lasses


    Et eux deux, dans la symbiose des corps aimants :


    « (nos corps, je me relève, tu te redresses)


    tout apaisement est fruit, le bon est notre demeure (viens !
    donne-moi, tu aimes ça, portée par ce qui te plaît) »


    Liés à cette triade, les « mots à venir » ― dont la lenteur à poindre exaspère parfois la poète friande ― lance sur les voies du poème celle qui n’a pas « d’histoire à raconter ». Étonnante composition de textes brefs, Variations d’herbes joue sur l’alternance des caractères en italique et en romain, joue des interlignages, mais aussi des parenthèses et des esperluettes, ensemble d’une écriture « botanique » portée par « l’amande la menthe » et toujours, dans un angle [in angulo], survient « la liesse des chevaux liés au monde ».


    Les titres des poèmes, aux caractères sans empattement ― avec ou sans sous-titres, numérotés ou non ― sont à eux seuls variations ou louvoiements énigmatiques de phonèmes, de couleurs – noire ou grisée [alta voce ou voci grige a cappella] ―, d’options typographiques (avec ou sans capitale à l’initiale du mot-titre). À quel souci particulier de géométrie répondent ces dissemblances ? Rien de tangible qui permette de lever le mystère. Dès lors, se laisser porter par les variations polyphoniques de la partition, annoncées dès la vignette grise et verte encollée sur l’aplat violine d’une couverture à double rabat. Se laisser porter par cette lenteur fluide des mots, là où la poète les voudrait « guêpes galops et vent », se couler avec elle dans l’espérance qui vit dans « une poignée de terre », traverser « le livre des eaux » dans la présence discrète et bienveillante du vert, « poésie parmi les lampes et les plantes ».


    Toute la beauté du monde est au cœur des poèmes ― contrepoint de rythmes et d’images ―, comme elle l’est aussi dans les choix esthétiques de ce très élégant petit recueil. La beauté tient au corps de celle qui aime à faire palpiter la beauté au cœur de sa vie et des mots. Puisque beauté il y a.



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli







    Nathalie Riera, Variations d'herbes





    NATHALIE  RIERA



    Nathalie Riera Gudu
    Image, G.AdC





    ■ Nathalie Riera
    sur Terres de femmes


    in angulo (extrait de Variations d’herbes)
    Carnet de campagne II (extrait de Puisque beauté il y a)
    [dévêtue la main] (extrait de Feeling is first)
    Là où fleurs où flèches (extrait de GPU 6 | ground power unit)
    [Trame blondoyante la prairie des mots] (extrait d’Instantanés des géographies de l’amour… )
    [elle a pleuré imploré la main absente] (extrait de Paysages d’été)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    page aphone où tout est voix (poème inédit)




    ■ Voir aussi ▼


    Les Carnets d’Eucharis (le site de Nathalie Riera)
    → (sur le site des Éditions du Petit Pois)
    une notice bio-bibliographique sur Nathalie Riera
    → (sur La Pierre et le Sel)
    une chronique de Sabine Péglion sur Variations d’herbes





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  • Lionel-Édouard Martin | Le flamboyant



    Crépitement de maracas ... dans l’alizé d’hivernage ...
    Ph., G.AdC






    LE FLAMBOYANT



         Ta gousse ajoute au ciel, flamboyant, sa lune, au bout de ta maturité, boomerang, décrocheur, en haut des sèves, des vieux morts clignotant dans la nuit.


         Crépitement de maracas : la brise attise une samba de morts, ô que j’entends, ma chasse galopine, les morts remontent, et c’est à la cime un bruit de crécelle,


         Un parler de riz mâché, que l’air hésite à avaler ― celui qui meurt de faim garde aussi le manger longuement dans sa bouche, tâchant de tromper son ventre ―,


         Ta gousse, flamboyant, samba de morts, dans l’alizé d’hivernage, et c’est cela qui laisse aux morts une parole qui dodine ― pompant la sève, mes morts, derrick de branches et de feuilles.


         Et je vous reconnais, mes morts, la vieille langue en bouche, de Saintonge et Poitou, riz de rire, mes morts, qui libres de rivière et d’océan venez jusqu’ici me parler,


         Parole de mes vieux, mes morts, dans la gousse agitée du flamboyant, venus jusqu’à la cime de cet arbre où des oiseaux parleurs contrefont votre parlure,


                               (Gallery torne, torne,
                               Emporté par sen sort,
                               Aquenit, triste et morne,
                               Gle demonde la mort)


         Je leur entends parler la vieille langue, mon poitevin d’enfance et tous mes morts avec, menant la sarabande, et tout ce qui sur l’île


         Bruit d’un rythme sec, escorte cette quête du vieux dire habité de brande, et vous mes morts, parleurs de dialectes sonores, et la clochette au cou des chèvres :


         Leur pis balance entre les haies d’épines, des crins retenus aux buissons la mésange au redoux trame un chant d’existence.




    Lionel-Édouard Martin, Avènement des ponts, Tarabuste Éditeur, Collection Doute B.A.T., 2012, pp. 30-31.



    NOTE d’AP : le texte “Le Flamboyant” a déjà paru dans le n° 2 de la revue DiptYque (été 2011).





    LIONEL-ÉDOUARD MARTIN


    Lionel-Édouard Martin
    Source



    ■ Lionel-Édouard Martin
    sur Terres de femmes

    Froufrou des voiles (texte extrait de Litanie des bulles)
    Martinique (extraits)
    Ulysse au seuil des îles (extraits)
    La Vieille au buisson de roses (note de lecture d’AP)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur De Litteris)
    une note de lecture sur Avènement des ponts
    → (sur enjambées fauves)
    un autre extrait d’Avènement des ponts
    → (sur le site de Marc Villemain)
    un entretien de Lionel-Édouard Martin avec Marc Villemain (paru dans Le Magazine des Livres n° 34, février/avril 2012)
    → (sur Exigence : Littérature)
    une bibliographie de Lionel-Édouard Martin
    le blog de Lionel-Édouard Martin





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  • Nathalie Riera | in angulo



    Dans une confusion d’esprit  vers l’automne dans l’ombre hors de l’enclos
    Diptyque photographique, G.AdC






    in angulo



    en replis les mélodies
    liesse des chevaux liés au monde
    remonte
    après la mort
    après la faim


    l’amande la menthe


    où s’élève et retombe
    la poussière des terres du sud
    dans une confusion d’esprit
    vers l’automne
    dans l’ombre hors de l’enclos


    ce que j’entends vient des lèvres sans mot
    robe de couleurs au fond de la grange


    _______________________


    je n’ai pas d’histoire à raconter
    mes flèches ne sont pas d’un bois léger




    Nathalie Riera, Variations d’herbes, Les Éditions du Petit Pois, Collection Prime Abord, Béziers, 2012, page 10.







    Variations d'herbes





    NATHALIE  RIERA



    Nathalie Riera Gudu
    Image, G.AdC




    ■ Nathalie Riera
    sur Terres de femmes


    Variations d’herbes (note de lecture d’AP)
    [Trame blondoyante la prairie des mots] (extrait d’Instantanés des géographies de l’amour… )
    [elle a pleuré imploré la main absente] (extrait de Paysages d’été)
    Carnet de campagne II (extrait de Puisque beauté il y a)
    [dévêtue la main] (extrait de Feeling is first)
    Là où fleurs où flèches (extrait de GPU 6 | ground power unit)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    page aphone où tout est voix (poème inédit)




    ■ Voir aussi ▼


    Les Carnets d’Eucharis (le site de Nathalie Riera)
    → (sur le site des Éditions du Petit Pois)
    une notice bio-bibliographique sur Nathalie Riera





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  • Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris [lecture d’AP]

    Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris,
    Éditions de l’Hexagone,
    Montréal, 2012.



    Lecture d’Angèle Paoli





    « LA COULEUR MAUVE DES MOTS »




          Poésie migratoire, partage entre deux femmes, deux poètes, Iris est un recueil à deux voix que l’Océan sépare. Lieuses de mots entre deux continents, deux langues proches mais différentes, deux sensibilités et deux écritures, Danielle Fournier et Luce Guilbaud tressent avec Iris un ciel de répons tendu entre mer fleuve et horizon, chants de sable et de pages.


    Il faut pourtant attendre longtemps, presque la fin du recueil, pour qu’« iris » se manifeste. Seule la section poétique de Luce Guilbaud, la seconde dans l’ordre d’apparition des poètes, retient Iris, disséminé dans l’un ou l’autre poème. S’agit-il de la fleur ? De l’iris arc-en-ciel, déesse éphémère « aux doigts de rose » ? Iris de couleur de lumière, « les iris jaunes rapides » sont signes avant-coureurs du partage des mots. Masculine la fleur, féminine la déesse arc-en-ciel qui relie les espaces, Iris la mystérieuse, lumineuse et légère, est passagère en transit entre deux rives, « cette envolée pollen » qui traverse la mer pour rejoindre l’autre en son pays :


          « Iris traversière avec couleurs accompagnées
          Iris passagère ses rêves sur ordonnance
     ».


    Qui est la voix qui parle, de l’une à l’autre, toutes deux décalées dans l’espace et le temps ?


          « ma nuit va vers ton jour », écrit Luce Guilbaud dans la section intitulée « Le printemps des homards ».


          « Quand elle marche, j’écris son nom dans l’espace », écrit de son côté Danielle Fournier.


    Ailleurs, plus proche de la prière, la poète québécoise « chuchote une parole inédite, pleine de mansuétude et miséricordieuse dans laquelle la Voix de Dieu est Verbe et Épiphanie ». L’une imagine l’autre, sa terre et son jardin, son univers fait de bonheurs simples, de juvénile fantaisie et de liberté :


          « C’est une femme libre dans la ville, qui marche la ville. Sa jupe légère suit son pas, un pas vif qui sait qu’il ne va nulle part. Vers nulle rencontre.
          Elle marche vers sa liberté, chaussures plates qui ne sont pas assorties à son sac à main. Elle regarde le monde comme si c’était la première fois. »


    Ou, à l’opposé, de l’autre côté de l’Atlantique, quelque part entre Royan et le Bois des Fées, la « femme de mer » évoque l’amie québécoise :


          « Frontières subtiles des quartiers
          ta ville ta vie de femme avec repères
          tes larmes d’amour tes maisons tes jardins
          Montréal où l’avenir infiniment
                       puisque les pas peuvent changer
                       d’autres regards se croiser
                       à l’endroit d’un jour neuf… »


    Chacune écrit dans son espace, l’une avec l’autre décalée, pourtant complices et complémentaires, même si tellement différentes :


          « Nous disons des mots sages pour repousser la mort et
          présentons nos mains à la chaleur pour que cesse et s’arrête en nous ce froid glacial. »


    Composés de paragraphes brefs, souvent interlignés de blanc ― espace de silence ―, les poèmes de Danielle Fournier expriment une mélancolie profonde, un mal que rien ne semble pouvoir apaiser, pas même la « tranquille tranquillité » de l’autre dont elle espère pourtant une « éclaircie ». Que lui manque-t-il, que lui manque-t-elle ? Il y a toujours un espace autre dans l’espace nommé, une « autre absence derrière l’absence, et un autre silence derrière le silence », inclusions qui nomment la difficulté d’adhérer au monde. Survient au cœur du poème la perte d’une certaine Blanche, qui laisse entre les mots sa trace de mystérieuse disparue.


    Parfois, un mot isolé s’échappe, dialogue fragmenté de la poète avec elle-même, avec l’autre. « Je, fuyant ». Mais toujours, dans chacun des textes qui forment l’ensemble de l’Iris de Danielle Fournier, apparait une phrase en italiques, parfois deux ou davantage. À les lire séparément, détachées de leur contexte, il se construit un texte autonome de phrases en flottaison de part et d’autre d’une phrase unique occupant le centre de la page :

          « Nous entrons dans la solitude et le deuil de l’amour. »


    Et avant ? N’était-ce pas déjà ainsi ? « Cette lutte pour vivre », la poète l’exprime en continu. Comment habiter son corps dans un monde construit sur l’horreur, quand « une seule mort » suffit à faire « basculer le monde » ? Comment se défaire de « ce vide d’existence » ? Comment trouver un sens à cet « univers déshabité » ? « Comment dire cette foi et son absence, l’ivresse et la mélancolie ? » Peut-être tracer ― comme elle ― une « géographie du désir », s’en tenir aux menues choses, « matériel d’écriture, de peinture, l’encre, une plume, un cahier ouvert, une page blanche ». Un oiseau posé sur une clématite en fleur.


    De l’autre côté du monde, il y a l’autre, ses vers en italiques, ponts tendus entre les fleuves, ses marches à travers les marais vendéens, ses joies simples, son désir d’« oiseaux tisserands » qui allégeraient ce qui sépare et fait frontière entre les terres, cet appel « d’un nom à l’autre/d’une solitude à d’autres solidarités ». De l’une à l’autre, il y a le manque, générateur de rêve : « Nous rêvons de la folie du rêve ». Et l’écriture, toujours, semeuse de « cailloux blancs », « à suivre dans le temps de ses pages le livre double. »


    Car seul écrire importe. Tracer à travers mots « sa route d’errance », monde ouvert sur le monde. De ce partage naît « la couleur mauve des mots ».


    « Il y a enfin de l’eau dans l’eau », écrit Danielle Fournier au terme de son itinéraire.


          « je compte aussi sur les rosiers
          un livre veut rassembler la terre
                       les digues aussi et l’horizon ouvert. »

    , conclut de son côté Luce Guilbaud.


    Et pour nous, cet Iris ondoyant à deux voix : un moment de bonheur.



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli






    Danielle Fournier   Luce Guilbaud, Iris, Éditions de l’Hexagone





    ■ Danielle Fournier
    sur Terres de femmes

    Le chaos des flammes
    toi
    ton prénom
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Pas de mots dans les mots
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    un Portrait de Danielle Fournier (+ un poème extrait du recueil Il n’y a rien d’intact dans ma chair)



    ■ Luce Guilbaud
    sur Terres de femmes

    Demain l’instant du large (lecture de Sylvie Fabre G.)
    [Le haut le bas l’envers l’endroit] (extrait de Demain l’instant du large)
    [il y a eu des pluies] (extrait de Nuit l’habitable)
    Mère ou l’autre (lecture d’AP)
    [Mon enfance] (extrait d’Où la chambre d’enfant)
    [les ombres envahissent] (extrait de Pas encore et déjà)
    [mon père m’offre des animaux] (extrait de Vent de leur nom)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Le corps penche
    Luce Guilbaud ou la traversée de l’intime (chronique de Marie-Hélène Prouteau)
    Luce Guilbaud | Amandine Marembert | Renouée (extraits de Renouées)



    ■ Danielle Fournier | Luce Guilbaud
    sur Terres de femmes

    Iris (extrait d’Iris)
    [Dis-moi plutôt ce qui nous réunit](autre extrait d’Iris)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur L’île, l’infocentre littéraire des écrivains québécois)
    une notice bio-bibliographique sur Danielle Fournier
    → (sur le site du Printemps des poètes)
    la fiche bio-bibliographique de la Poéthèque consacrée à Luce Guilbaud
    → (sur YouTube)
    Sophie Ducharme lit un extrait d’Iris de Danielle Fournier et Luce Guilbaud (21 mars 2012)





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  • Angèle Paoli, Paul-François Paoli |

    Les Romans de la Corse

    Angèle Paoli, Paul-François Paoli, Les Romans de la Corse,
    Éditions du Rocher, 2012. ISBN : 978-2-268-07402-3











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  • Lionel Jung-Allégret | [J’ai vu les grandes digues au loin]



    Des projets d'acier dépliés devant l'abîme
    « Des projets d’acier dépliés devant l’abîme  »
    Ph., G.AdC







    [J’AI VU LES GRANDES DIGUES AU LOIN]



    J’ai vu les grandes digues au loin
    Bâties contre l’assaut du temps

    Leurs démesures
    Brisées par l’ondulante beauté du sel

    Des ambitions
    Et des rochers gravés jusque dans les cimes

    Réduits à une vieillesse lente de galet



    Je vois aujourd’hui des hommes creuser la mer
    Et retourner la terre

    Des projets d’acier dépliés devant l’abîme

    Des fumées noires qui s’élèvent
    Au-dessus des torses nus

    Et des villes fulgurantes ravagées de trous




    C’est ainsi

    L’oubli
    Après l’usure



    Qui voudra cette douceur
    Qui ne polit que des cailloux




    Lionel Jung-Allégret, Écorces, Cahiers littéraires internationaux Phœnix, 2011 ; édition révisée Al Manar | Éditions Alain Gorius, avril 2012, pp. 54-55. Dessins de Philippe Hélénon.





    Lionel Jung-Allégret, Ecorces





    __________________________________________________
    NOTE : Écorces a reçu le Prix Léon-Gabriel Gros 2011, décerné par la Revue Phœnix. Un second livre de Lionel Jung-Allégret, Clarté de la nuit sur un arbre rouge, a été publié en 2012 chez Al Manar | Éditions Alain Gorius en collaboration avec le peintre Philippe Hélénon (édition originale typographiée au plomb sur Rives d’Arches. Tirage à 30 exemplaires, dont 4 H.C., au format 28 x 20 cm ; trois peintures originales dont une en double page intérieure).





    LIONEL  JUNG-ALLÉGRET


    Lionel_jung-allegret




    ■ Lionel Jung-Allégret
    sur Terres de femmes

    [Écris ce que tu sais] (poème extrait de Ce dont il ne reste rien)
    [Derrière la porte ouverte] (poème extrait de Derrière la porte ouverte)
    Derrière la porte ouverte (lecture d’Isabelle Lévesque)
    [Je regarde l’arbre dressé] (autre poème extrait d’Écorces)
    Parallaxes (lecture d’Angèle Paoli)
    [Il restait dans la lumière des grandes voiles affalées] (poème extrait de Parallaxes)
    Un instant appuyé contre le vent (lecture d’Angèle Paoli)
    [Je suis celui qui cherche des secrets] (poème extrait d’Un instant appuyé contre le vent)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur enjambées fauves)
    un autre poème de Lionel Jung-Allégret, extrait d’Écorces
    → (sur le site de la revue Phœnix)
    une note biographique sur Lionel Jung-Allégret
    → (dans le n° 13 de la revue littéraire & artistique temporel)
    une note de lecture de Nelly Carnet sur le recueil Écorces






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