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Étiquette : 2014
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Jean-Pierre Chambon | [À partir de l’inaliénable singulier]
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Christine Bloyet | [tu es au bord tu]
Image, G.AdC
[TU ES AU BORD TU]
tu es au bord tu
ne sais ce qui manque te manque te
manquera tu
n’as pas d’
autre histoire
le long de la clôture tu
jettes des poignées de ciel vide
Christine Bloyet, Pas même une brindille, Éditions Henry, Collection La main aux poètes, 2014, page 25. Vignette de couverture d’Isabelle Clement.
CHRISTINE BLOYET
Source
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Henry ) une fiche bio-bibliographique sur Christine Bloyet
→ (sur Terre à ciel) une note de lecture de Cécile Guivarch sur Pas même une brindille
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Alejandra Pizarnik | Quelqu’un tombe dans sa première tombée
Image, G.AdC
ALGUIEN CAE EN SU PRIMERA CAÍDA *
A Ramón Xirau
Palabra por palabra
tuvo que aprender
las imágenes
del último otro lado.
* Publicado en Diálogos nº 46, México, julio-agosto 1972.
esta noche he visto
pero no.
nadie es del color
del deseo más profundo.
me he empavorecido, me he engrisado,
me he atardecido,
mi lengua no sabe.
lloro, miro el mar y lloro.
canto algo, muy poco.
hay un mar, hay la luz.
hay sombras, hay un rostro.
un rostro con rastros de paraíso perdido.
he buscado.
sino que he buscado.
sino que agonizo.
Alejandra Pizarnik, En esta noche en este mundo, in Textos de Sombra y últimos poemas, Ed. Sudamericana, Buenos Aires, 1982 ; Poesía Completa, Ed. Lumen, Barcelona, 2005 ; quinta edición, mayo, 2011, pp. 373-376. Edición a cargo de Ana Becciú.
QUELQU’UN TOMBE DANS SA PREMIÈRE TOMBÉE *
À Ramón Xirau
Mot à mot
j’ai dû apprendre
les images
du dernier autre côté.
* Publié dans la revue Diálogos, Mexique, 1972.
cette nuit j’ai vu
mais non.
nul n’est de la couleur
du désir le plus profond.
je me suis effrayée, je me suis engrisée,
je me suis obscurée,
ma langue ne sait pas.
je pleure, je regarde la mer et je pleure.
je chante un peu, très peu.
il y a une mer. il y a la lumière.
il y a des ombres. il y a un visage.
un visage aux traits de paradis perdu.
j’ai cherché.
sauf que j’ai cherché,
sauf que j’agonise.
Alejandra Pizarnik, En cette nuit en ce monde, in Textes d’Ombre — Derniers écrits, Υpςilon.éditeur, 2014, pp. 39-40-41-42. Traduction d’Étienne Dobenesque.
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Max de Carvalho | Le reflux (ex-voto)
Source
LE REFLUX
(ex-voto)
Les marins de longue date
péris en mer ont la couleur
de la roussette au clair de lune.
Ils retournent à la sauvagerie
des côtes où ils s’échouèrent,
aux laves primitives, aux caresses
du vent, à l’étincelante dérive
du corail, pâture d’écumes.
Max de Carvalho, « Marines », Sélans, in Les Degrés de l’incompréhension, Arfuyen, Collection Les Cahiers d’Arfuyen, 2014, page 77. Photographie de couverture : Magali de Carvalho.
MAX DE CARVALHO
Source
■ Max de Carvalho
sur Terres de femmes ▼
→ Adresse de la multiplication des noms
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site de BiblioMonde) une fiche bio-bibliographique sur Max de Carvalho
→ (sur le site des éditions Arfuyen) une notice bio-bibliographique sur Max de Carvalho
→ (sur le site des éditions Arfuyen) une page sur Les Degrés de l’incompréhension de Max de Carvalho
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Fabrice Farre | Moitié
FABRICE FARRE
Source
■ Fabrice Farre
sur Terres de femmes ▼
→ L’oiseau de jour… (poème extrait d’Avant d’apparaître)
■ Voir aussi ▼
→ (sur Recours au poème) une notice bio-bibliographique sur Fabrice Farre
→ une note de lecture de Patrice Maltaverne sur La Figure des choses
→ (sur Paysages écrits N° 22 | Novembre 2014) une note de lecture de Sanda Voïca sur La Figure des choses
→ (sur Terre à ciel) une page sur Fabrice Farre
→ (sur Ce Qui Reste) plusieurs autres poèmes extraits de La Figure des choses
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Sylvie Brès | Chez moi la mort était partout…CHEZ MOI LA MORT ÉTAIT PARTOUT…
Chez moi, la mort était partout, mais tue !Elle déposait une fine couche de poussière où le corps enfantin était pris, comme momifié dans son élan propre. Elle tissait des draps où s’étouffaient les questionnements vifs, les humeurs jubilatoires, les interrogations premières.La mort avait force de loi, présente dans son inachèvement, bouclée à tours d’ivoire, louche, double.Elle montrait ses dents de lait, perçait les gencives du rêve, pointes minuscules et lancinantes.Chez moi la mort était drapée de déni !Voilée d’innocence !N’ayant droit de cité, elle s’octroyait droit de cuissage. Elle flottait dans la nuit et sur les rêves établissait son empire-succubes-incubes qui peuplaient l’atmosphère de vibrations délétères. Elle occupait les jours de brisures d’élans et du poids de l’absence. Mais quelle absence ?Alors dehors creuser le questionnement.Dehors ! Interrompre les processions laborieuses des fourmis. Serrer leur taille jusqu’à la déchirure, gainer leurs hanches de doigts oppressants, écraser leurs yeux contre la pierre.Fourmis torturées — inertes — quand les antennes de frémir s’arrêtaient.C’était donc cela la mort ? Si simple !Si facile à infliger ? Si facile à rencontrer ?Cadavres de fourmis dépecés — démembrés — recueillis pour un rite — à chaque fois grandiose — pour recomposer la possibilité du vivre — ranger les cadavres dans une petite boîte, bien alignés, bien immobiles — creuser — creuser la terre — tunnel — à leur place — rapter leur labeur — puis déposer la boîte — recouvrir de fleurs — pissenlits ou liserons — couches douces offrandes d’une dernière beauté. Et la terre ! Cacher le meurtre – etériger une croix avec quelques brindilles et puis proférer des liturgies insensées, d’approximatives litanies, des prières inversées pour une résurrection de pacotilles — et lespleurs libérés — qui dans la terre se mêlent à la voix qui cherche la jonction, la raison d’être là dessus plutôt que dessous.
Sylvie Brès in Revue Mange Monde n° 7/juillet 2014, « Regard sur… les Femmes-Poètes », Raphaël de Surtis éd., 2014, pp. 40-41.
SYLVIE BRÈS (1954-2016)
Source
■ Sylvie Brès
sur Terres de femmes ▼
→ [Comme la petite seiche jette son encre] (poème extrait de Cœur troglodyte)
→ [Dès que vivant | nous côtoyons la mort] (autre poème extrait de Cœur troglodyte)
→ [Il fait nuit] (poème extrait d’Il fait)
→ Territoire (poème extrait de L’Incertaine Limite de nos gestes)
→ [Territoires incertains] (poème extrait d’Une montagne d’enfance)
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur France Culture) Sylvie Brès pour Cœur troglodyte au Castor Astral (émission Ça rime à quoi de Sophie Nauleau du 2 novembre 2014)
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Jean-Claude Pirotte | [le ciel au crépuscule]
Ph., G.AdC
[LE CIEL AU CRÉPUSCULE]
le ciel au crépuscule
a l’air de papillonner
une peine illusoire
ou l’effort de la lune
qui soutient le regard
il se demande aussi
quel rôle joue son île
l’île est une expérience
force l’obéissance
la douleur s’insinue serpente
et demeure en suspens
soudain comme un crotale
(a-t-il vu des crotales
ce n’est guère sérieux)
soudain comme un nuage
avant l’éclatement
Jean-Claude Pirotte, Une île ici, Mercure de France, 2014, pp. 69-70.
JEAN-CLAUDE PIROTTE
Ph. © Belga/AFP/Archives/
Source
■ Jean-Claude Pirotte
sur Terres de femmes ▼
→ [je me suis dégagé d’une ombre] (extrait de Je me transporte partout)
→ À Saint-Léger | suis réfugié (lecture de Bernadette Engel-Roux)
→ la mère (poème extrait de Revermont)
■ Voir aussi ▼
→ (sur marincazaou – le jardin marin) une page consacrée à Jean-Claude Pirotte
→ (sur Esprits Nomades) une page consacrée à Jean-Claude Pirotte
→ (sur le site du Point) Jean-Claude Pirotte, enfant terrible des lettres belges
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Christophe Grossi | [Mi ricordo]
Source
[MI RICORDO]
145. Mi ricordode la bouche de Silvana Mangano.
146. Mi ricordode « si ton métier est de t’intéresser à tous,commence donc par t’intéresser à l’un d’eux,rien qu’un seul ». (Silvio D’Arzo)
147. Mi ricordode jambes nues sous les robes et de jambescoupées, de gens bons, fumés ou brutaux, degens mal armés, d’enjambées entamées.
148. Mi ricordode villes et de soldats détruits, de voleursde cadavres et de bicyclettes, de gens qui neparvenaient plus à se sentir.
149. Mi ricordoquand les candidates devaient montrerqu’elles avaient un beau sourire parcequ’elles utilisaient une nouvelle pâtedentifrice.
150. Mi ricordoque pour Silvio D’Arzo s’intéresser àquelqu’un c’est s’y intéresser « jusqu’aubout, au bas mot : jusqu’à la racine ».
151. Mi ricordoque parfois nous aimerions savoir à quelmoment précis notre vie a basculé.
152. Mi ricordod’un soir doux et de cette rue raide oùberner les âmes, lécher les larmes, flamberles armes, sécher les lames.
153. Mi ricordodes branches qui enlaçaient la maison etdes ombres à midi derrière les volets : desmèches de cheveux sur des yeux baissés.
154. Mi ricordoquand il zigzaguait entre les hypothèses dupassé familial, des pointillés sur sa route.
155. Mi ricordod’une phrase jaune dans la nuit : On avaitlâché les fauves d’anciens frères devenus desphares ennemis.
156. Mi ricordoDe la machine à écrire mécanique portativeLettera 22 créée par Marcello Nizzoli pourOlivetti.
157. Mi ricordode la tempête bien plus violente dedansdehors quand il a appris qu’un ancienbourreau était devenu conseiller municipal.
158. Mi ricordod’une langue pendue au bout d’un non vousne saurez rien.
159. Mi ricordoque les vieux Fenoglio étaient « sans métieret sans religion, tous impudents et tousamoureux d’eux-mêmes. »
160. Mi ricordodu très beau portrait que Natalia Ginzburg
CHRISTOPHE GROSSI
Source
■ Christophe Grossi
sur Terres de femmes ▼
→ Ricordi (note de lecture d’AP)
■ Voir aussi ▼
→ la fiche de l’éditeur sur Ricordi
→ (sur [déboîtements]) une présentation de Ricordi lors d’un entretien de Christophe Grossi avec Delphine Japhet
→ (sur Les Carnets d’Eucharis) une note de lecture de Nathalie Riera sur Ricordi
→ (sur Liminaire) une lecture de Ricordi par Pierre Ménard
→ (sur lelitteraire.com) une recension de Ricordi par Jean-Paul Gavard-Perret
→ (sur remue.net) une recension de Ricordi par Sébastien Rongier
→ (sur [déboîtements]) une recension de Ricordi par Serge Martin (revue Europe, n° 1032, avril 2015, pp. 333-335)
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
Jacques Moulin | Portique 2
JACQUES MOULIN
Source
■ Jacques Moulin
sur Terres de femmes ▼
→ Écrire à vue (lecture d’AP)
→ [Partir à dos de feuilles ou d’arbres] (extrait d’Écrire à vue)
→ D 27 et D 28 (extrait de L’Épine blanche)
→ L’Épine blanche (lecture d’Isabelle Lévesque)
→ Journal de Campagne (lecture d’AP)
→ Portique (lecture d’AP)
→ [Sur le halage certains soirs] (extrait d’À vol d’oiseaux)
→ Un galet dans la bouche (extrait)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site d’Ann Loubert) la page sur Portique
→ une fiche de l’éditeur sur Portique [PDF]
→ une autre fiche de l’éditeur sur Portique
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Christian Garcin, Selon Vincent
par Angèle PaoliChristian Garcin, Selon Vincent,
Éditions Stock, 2014.
Lecture d’Angèle Paoli
CHRISTIAN GARCIN
Lectures vagabondes, du Mexique à Budapest (note de lecture d’AP)
■ Christian Garcin
sur Terres de femmes ▼
→
→ La Piste mongole (lecture d’AP)
→ 22 septembre 1882 | Christian Garcin, « Journal d’Augustin Hyades » (extrait de Selon Vincent)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des Éditions Stock) la page de l’éditeur sur Selon Vincent
→ (sur le site des Éditions Verdier) une notice bio-bibliographique sur Christian Garcin
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