| CARLO CASSOLA
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| CARLO CASSOLA
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| JEAN PORTANTE Ph. Guy Jallay Source ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions des Vanneaux ) la fiche de l’éditeur sur L’Aquila |
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| LUCIE TAÏEB Source ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions LansKine) la fiche de l’éditeur sur La Retenue de Lucie Taïeb → (sur Diacritik) « Écrire sans se retourner », par Lucie Taïeb (Écrire aujourd’hui) [+ une mini bio-bibliographie] → (sur remue.net) [POÉSIE ET FILM] Lucie Taïeb | Une bataille |
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| LAURE GAUTHIER Source ■ Laure Gauthier sur Terres de femmes ▼ → Je neige (entre les mots de villon) [lecture d’AP] → J’écris toujours dans la neige [extrait de je neige (entre les mots de villon)] → Marche 1 [kaspar de pierre] → Kaspar de pierre (lecture d’AP) → kaspar de pierre (lecture d’Isabelle Lévesque) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site de Laure Gauthier) une fiche bio-bibliographique → (sur le site de Laure Gauthier) une fiche sur La Cité dolente → (sur Poesia, di Luigia Sorrentino) Laure Gauthier, “La Città dolente” (Nota dell’autrice)[en italien] → (sur Sitaudis) La Cité dolente de Laure Gauthier (lecture de Pascal Boulanger) → (sur remue.net) Laure Gauthier | Kaspar de pierre | 1 (extrait de Kaspar de pierre, éditions La lettre volée, à paraître en novembre 2017) |
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| MARINA TSVÉTAÏEVA Source ■ Marina Tsvétaïeva sur Terres de femmes ▼ → 20 décembre 1915 → 27 avril 1916 | Poèmes à Blok, 1 → 21 juillet 1916 | Lettre de Marina Tsvétaïeva → 14 août 1918 → 19 novembre 1921 → 5 décembre 1921, Amazones → 31 août 1941 | Vénus Khoury-Ghata, Marina Tsvétaïeva, mourir à Elabouga → Cessez de m’aimer → J’aimerais vivre avec vous ■ Voir aussi ▼ → le site Marina Tsvetaeva |
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| EWA LIPSKA
→ Nature morte [Martwa Natura] (extrait de Rumeur [Pogłos]) ■ Voir aussi ▼ → le site personnel d’Ewa Lipska → (sur le site des éditions LansKine) la fiche de l’éditeur sur Lecteur d’empreintes digitales d’Ewa Lipska → (sur Recours au Poème) une page sur Ewa Lipska → (sur le site de la mél, Maison des écrivains et de la littérature) une fiche bio-bibliographique sur Isabelle Macor-Filarska → le site personnel d’Isabelle Macor-Filarska |
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| JEAN CARRIÈRE Image, G.AdC ■ Jean Carrière sur Terres de femmes ▼ → 9 novembre 1972 | Prix Goncourt pour L’Épervier de Maheux → 18 novembre 1975 | Lettre de Jean-Jacques Pauvert à Jean Carrière (Cahiers Jean Carrière, 1) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site Languedoc-Roussillon livre et lecture) une notice bio-bibliographique sur Serge Velay → (sur BibliObs) une note de lecture de Jérôme Garcin sur Le Palais d’été de Serge Velay → (sur le site de l’INA) Jean Carrière le sourcier |
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MARGHERITA RIMI Ph. © Dino Ignani Source ■ Margherita Rimi sur Terres de femmes ▼ → Nero (extrait des Voci dei bambini) ■ Voir aussi ▼ → (sur LaRecherche.it) une notice bio-bibliographique (en italien) sur Margherita Rimi → (sur Poesia de Luigia Sorrentino) une recension (en italien) de Nomi di cosa-Nomi di persona par Amedeo Anelli (+ deux autres poèmes issus de ce recueil) → (sur perìgeion) trois autres poèmes issus de Nomi di cosa-Nomi di persona |
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| VÉNUS KHOURY-GHATA Source ■ Vénus Khoury-Ghata sur Terres de femmes ▼ → [Bras tendus vers le haut] → C’était novembre (autre poème extrait d’Où vont les arbres ?) → Compter les poteaux (poème extrait des Obscurcis) → Ils sont deux figuiers (poème extrait de Quelle est la nuit parmi les nuits) → Le caillou dans la main (poème extrait de Quelle est la nuit parmi les nuits) → 31 août 1941 | Vénus Khoury-Ghata, Marina Tsvétaïeva, mourir à Elabouga → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Les cheveux rouges de la mère → (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait de Vénus Khoury-Ghata (+ un poème extrait de Quelle est la nuit parmi les nuits) |
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L’étrange, dans le titre, entame le livre : Ma peau ne protège que vous. Alors, que déduire de ce transfert, propriété passée à l’autre – seconde peau devenue sienne ?
Soyons désarçonnés, acceptons de perdre la raison des enchaînements, le fil de nos pensées armées de certitude, pour nous tordre et recevoir le singulier comme amer. D’abord une affirmation sautillante et légère : « Je suis soluble dans la page
une ombre à l’envers
Citron Noir, Black Lemon
ne me demandez rien ni mots
ni fanfreluches » Une langue dans l’autre et à l’envers, on dirait un calembour (la poésie désacralisée s’empare de la traduction, du déplacement, du sacrilège). Le nom anglais du citron noir, condiment perse, entraîne une dérive vers le Black Label d’une célèbre marque de boisson alcoolisée…
Le « je » joue, cabriole, se « déguise » et se pare – il est hirsute. La fantaisie est son royaume de glisse. On axiomatise à l’envers, de bout en bout : « je nage sous des pavés
de dictateurs bananiers » La poésie vivante débat, dénonce – l’air de rien, ça chahute : « j’attends petite déguisée en matin
j’attends déguisée en petit matin » La peau change en des métamorphoses quotidiennes, assume ce qui autour frôle, bouge, pénètre. Les sons, pas exempts du manège, se cognent et s’appellent : « ma peau treillis d’orchestre
reste sur la berge
regarde passer des péniches » Le lien, ce sont les [є] relayés dans les vers suivants par [e]. Mascarade, peau deviendra « treillis de bois et de cordes », costume d’apparat. Caméléons, l’être et la langue : « dés », « cubes géants », on n’est pas loin du Lego, du désastre ludique, de la débandade. On chahute la maxime, « Je brûle donc je suis / quoique », conjonction anaphoriquement ressassée, trébuchet de la langue et de sa logique imparable.Entre « l’encre » et la « cendre », fertile assaut de lettres (on en ajoute une, ça redémarre).
La fantaisie de l’inattendu nous fait entrer dans un univers où l’inventaire juxtapose de drôles d’objets incongrus et légers (le conte, l’actualité, les sons, le déhanché). Réjouissant éclat de ce qui bat là, cadence joyeuse.Le poème prend tout, Cendrillon et sa ritournelle modifiée ou Méduse annoncée par le poivre des pages précédentes (le sel devait manquer), à son tour pétrifiée par son propre reflet. L’or, pas où l’on pourrait croire, au milieu de « quelques ballons à boire multicolores », « dans le trou du poème » – où ? Les contes sollicités sont ancrés ici « dans un puits d’encre », dans le « foie de la terre », alors cela donne « des poèmes étranges » avec de « petites fourmis muses /pour poète myope et saoul », « le fil de l’histoire / qui ne mène à rien » : on revient toujours ici, entre des bennes à ordures, « au bar lounge du rêve ».
Ballon de vin, mezcal, rhum, absinthe, ce livre pourrait s’écrire l’ivre. On y rencontre des « petits poucets poivrots » qui laissent derrière eux des tessons de bouteilles ». On y apprend que « quand la porte est fermée / il faut la boire ». Ce livre est un grand shaker dans lequel sont versées maintes dives bouteilles. Livre bien secoué. Proverbes et chansons, poèmes et expressions toutes faites, tout s’y mêle. La flûte de Dionysos et la lyre d’Orphée s’y perdent et recomposent. Les morceaux du dieu et du héros démembrés se mélangent à ceux d’Osiris dans la plus grande confusion. « Passent les jours et passent les semaines », chantait Guillaume Apollinaire dans ses Alcools (« Le pont Mirabeau »). « Passent les vieux, passent les dames jaunes », puis « Passe la viande, passent les semaines », chante Laure Cambau. Le temps passe et angoisse, le grand âge apparaît comme état intermédiaire avant la mort qui n’est peut-être pas disparition. Vieillards déjà un peu fantômes.
C’est la vie, tout se mêle. Ici, on voit « se mélanger les sentiments et les légumes ».
Des anges passent, « en état d’ivresse ». D’autres, « serviette à la main », attendent Cendrillon à la sortie du bain turc. Ils ne sont guère plus sages que nous autres mortels.
Un poème dédié à la peintre Louise Cara (mêmes initiales, poète et peintre), fait le lien : Ariane et son fil, tout emmêlé dans la toile, le labyrinthe éreinté montre ses oubliettes vues d’avion. Tout infigurable ; les vivants et les morts se côtoient sans vertige. Partition : clé, armure, altérations. Ce mode altéré, ou assoiffé, institue une grille de lecture musicale biaisée, basculée.
« Les parfums, les couleurs et les sons se répondent », écrivait Baudelaire. Laure Cambau utilise un « pianodeur » qui rappelle le « pianocktail » de Boris Vian pour écrire le poème désarticulé de la vie. La musique se joue et s’écoute. Et secoue. On perçoit une « activité électrique à la Hendrix », le guitariste qui mordait à pleines dents les cordes de sa guitare ! Jimi Hendrix mêlait blues, rock et jazz, était toujours dans l’expérience. Il buvait trop aussi et mourut jeune. Quels furent ses derniers mots ? On ne sait pas. Dans ce livre sont évoqués ceux de Gogol, Goethe et Tolstoï. Dérisoires ou révélations ?
Poème « polyloque », lorsque, au cœur du livre, il se tourne vers le théâtre pour donner voix au narrateur, à la folle, au passeur, à l’architecte de « l’Olympe à l’envers » (« Bienvenue au Royaume des morts / à l’envers sans valise »). Il faut suivre, accepter de se laisser détourner : jouissive « chemise à vœux » (les carreaux sont partis). Dans les branches de l’arbre, les « cailloux textiles » du Poucet sont-ils des balises ? « Soyez sage, Ginette !
Soyez au moins polie si vous n’êtes pas folie ! » Il nous est bien difficile à tous, mortels, d’être sages et polis.
Le poème polyglotte et patibulaire regorge de cela qui est en vie – déborde, alors nous, ivres légèrement, de lire « les murs ont des narines », vacillons joyeusement dans le parfum musicien du poète qui nous prévient : ici, |
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