Étiquette : 2017


  • Irène Dubœuf | [Incertitude du ciel]




    Pourtant le bleu persiste
    Ph., G.AdC







    [INCERTITUDE DU CIEL]




    Incertitude du ciel.
    Azur taché de gris ou gris troué de bleu ?

    À scruter ces nuages plus lourds que la pierre
    On pourrait se laisser surprendre par la pluie.

    Pourtant le bleu persiste.

    Un défi.




    Irène Dubœuf, Cendre lissée de vent, éditions Unicité, 2017, page 23. Huiles sur toile de Michel Verdet.







    ‏Irene Duboeuf  Cendre





    IRÈNE DUBŒUF


    Irène Duboeuf





    ■ Irène Dubœuf
    sur Terres de femmes


    Lisières (extrait d’Effacement des seuils)
    [Une lueur confuse s’empare de la terre] (extrait de Triptyque de l’aube)




    ■ Voir aussi ▼


    le site d’Irène Dubœuf
    → (sur le site de la revue en ligne Possibles, nouvelle série [n° 4, janvier 2016])
    une page consacrée à Irène Dubœuf
    → (sur Recours au Poème)
    des extraits de Cendre lissée de vent
    → (sur La Pierre et le Sel)
    Recueil : Irène Duboeuf | Cendre lissée de vent, par Pierre Kobel





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  • Jacques Goorma | [À la bonne parole]




    [À LA BONNE PAROLE]




    À la bonne parole

    le poète écrit lui-même
    son évangile



    À la poésie

    dans ta nuque
    tu sens le souffle
    du premier matin



    À l’ultime question

    il n’est point de réponse
    mais tu seras saisi par le silence



    À l’impuissance

    ce rêve où tu dois fuir
    avec des sabots de pierre



    À l’alliance des fées

    l’eau des fontaines
    enroule ses bagues translucides
    autour des doigts



    À nos collines

    mots bosselés
    paumes dociles
    ce qui nous distingue
    ce qui nous assemble
    ce sont nos pentes



    Jacques Goorma, À, Hommages, adresses, dédicaces, Éditions Arfuyen, 2017, pp. 56-57.






    Jacques Goorma  A 2






    JACQUES GOORMA


    JACQUES GOORMAphoto de Reha Yunluel-1
    D.R. Ph. Reha Yunluel
    Source





    ■ Jacques Goorma
    sur Terres de femmes


    Propositions XXXVII, XXXIX, XXXXI, XXXXIX




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions Arfuyen)
    une fiche bio-bibliographique sur Jacques Goorma
    → (sur le site des éditions Arfuyen)
    la fiche de l’éditeur sur À de Jacques Goorma





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  • François Heusbourg, Zone inondable

    par Angèle Paoli

    François Heusbourg, Zone inondable, Suite,
    Æncrages & Co, Collection voix de chants, 2017.
    Avec trois reproductions en tirage numérique
    de Jean-Michel Marchetti.



    Lecture d’Angèle Paoli



    TRAVERSÉE DE LA TRAGÉDIE




    Trois mouvements sont nécessaires à François Heusbourg pour tenter d’endiguer les eaux qui ont envahi sa vie. Trois temps de poésie pour dire, avec une grande économie de mots, l’effroi causé par un déluge qui a duré quelques heures — un jour d’octobre 2015 — et qui, en quelques heures à peine, a anéanti les certitudes d’une vie jusqu’alors réglée, raisonnée, ancrée dans la solidité d’un temps imperméable que rien ne semblait devoir altérer. Trois épisodes numérotés, trois numéros balises sans appels de titres, pour cerner la Zone inondable, objet du dernier recueil de François Heusbourg.

    L’ensemble constitue une « suite » de tableautins à la fois autres et semblables, délimités par trois dessins de Jean-Michel Marchetti. Bleus noirs et gris se diffusent en taches clairement cernées ; bulles et évidures, nappes de couleurs qui se noient dans des fondus qui s’enchaînent, rideaux de pluie et fissures. On entre de plain-pied dans un espace liquide qui s’infiltre entre les trois sections. On pressent le drame, on pressent la catastrophe qui va choir et se répandre sur la page. Le lecteur se trouve d’emblée entraîné dans une dérive dont la mémoire gardera sans doute longtemps l’empreinte :

    « le jour d’après on pense oublier

    on oublie le moment pas l’empreinte »

    Tout commence dans la lenteur. Une lenteur anonyme qui enveloppe toute chose :

    « Lentement

    tout se déplace

    on croyait tenir la réalité

    lentement au milieu… »

    Et la réalité se métamorphose, soumise au délitement, rues transformées en fleuves, appartement en rivière. Et cette submersion qui fait se confronter les extrêmes, objets flottants dans les rues, chaussures engluées dans la pesanteur.

    Puis vient le temps de la solitude, vient la pleine conscience d’être là, confronté à l’impensable. Contre cet impensable noyé dans la montée lente et inexorable d’une eau qui progresse à son rythme, tenace, sans apparente effraction, le poète fait barrage avec les mots. Ses mots.

    Inaugurée dans un tempo lent, la première « suite » laisse sa pleine place aux gestes. Et les gestes s’inscrivent dans la répétition. L’itération. Comme une hébétude. Déplacement dérive courant, les gestes sont là, perdus au milieu des eaux qui s’infiltrent qui montent et envahissent. Rues, voitures, appartement, le poète se découvre. Et découvre en lui ce qu’il ne soupçonnait pas :

    « jusqu’aux chevilles et

    jusqu’au cou

    j’aide l’eau à passer

    je fais le courant

    dans la rivière de mon appartement »

    Il découvre une temporalité autre, synchrone avec l’invasion de l’eau :

    « là-debout

    dans l’eau qui passe le temps

    qui ne passe plus »

    Porosité des lignes de démarcations ordinaires, rien ne ressemble plus à ce que l’on croyait. Face à cette réalité nouvelle qui impose sa force aveugle, son irrésistible ampleur, sa progression inexorable, les certitudes s’ébranlent. « Éclusier sans écluse », le poète ressasse. Il ressasse sa solitude. Qui se réduit à un geste unique lequel épouse cette solitude :

    « un seul geste

    l’eau passe

    la fatigue les orteils

    je n’ai plus

    qu’un seul geste

    seul

    des gestes

    seuls »

    ou encore :

    « je suis seul

    dans la nuit qui éclate

    je suis seul à dormir »

    Dans ce monde dévasté, que devient l’ordinaire ? Comment dormir ? Et où ?

    « j’ai fini par dormir

    dans l’eau passée

    à l’intérieur »

    L’intérieur ? Tout l’intérieur. L’appartement la chambre le lit. Jusqu’au corps tout entier, en passant par la bouche, jusque dans le sommeil.

    Les poèmes progressent par « narrations » successives, économes en mots, dépouillées de subjectivité. Les mots, comme les objets en flottaison dans la lenteur, se répètent. Le réel se réduit s’amenuise au fur et à mesure que l’eau monte. La résignation succède à l’angoisse, celle de se découvrir comme « un humain poreux/en zone inondable ».

    L’angoisse gagne aussi le lecteur. La peur étreint, qui s’immisce se dilue entre les pores, suspend la respiration. Et l’on attend la suite. Quelle suite pour une nuit diluvienne qui heurte aux fenêtres et quelle réalité pour un réveil sous les eaux ?

    Il y a les images qui se succèdent sur l’écran de télévision, avec ses morts et ses disparus, les chiffres, le bilan provisoire de la catastrophe, les yeux qui cherchent à comprendre, à se raccrocher. À quoi au juste ? À la banque d’images, qui sans cesse ressasse, elle aussi, tourne en boucle sur le désastre ?

    Les images abolissent le réel. Elles en gomment les nuances. Elles sapent les frontières. Elles nient l’existence des autres. Et au final, elles avalent tout. Les vivants et les morts :

    « au fond nous n’y étions pas

    nous étions seuls

    dans nos limites

    dans nos gestes

    tasse vide sur la table

    tout sèche

    dans les images

    nous sommes

    disparus. »

    La traversée de la tragédie se clôt sur le bilan personnel du poète pour qui

    « ce qui n’est pas perdu

    est bouleversé pour longtemps »

    Au milieu du désastre, une minuscule réalité rassurante fait irruption :

    « la porte toujours

    ferme avec un petit jeu

    comme avant. »

    C’est sur ce point d’orgue étrangement familier que François Heusbourg clôt son recueil. Et ouvre, pour le lecteur épuisé par la tension que celui-ci a fait naître, une infime note d’espoir.



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli






    Zone-inondable





    FRANÇOIS HEUSBOURG


    François Heusbourg 3




    ■ François Heusbourg
    sur Terres de femmes

    [ma peur perce les pieds] (extrait de Zone inondable)
    extraits d’Hier soir publiés chez Æncrages & Co
    d’autres extraits d’Hier soir
    Anaïs Bon | François Heusbourg | [ Le chemin qui passe par la forêt et par les champs ne varie guère](extraits de Seul/double)





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  • Benoît Conort | [sous une claie de roseaux]




    [SOUS UNE CLAIE DE ROSEAUX]




    sous une claie de roseaux grillage à larges carreaux tressée de branches nues l’arbre qui rampent tordues le long des roseaux avec de minces écarts parfois. Devant par une trouée du feuillage le lac. Dessus s’avance une presqu’île à l’extrémité parfaite.

    Toujours ces nuances de verts se succèdent se chevauchent s’entrelacent. Un toit de tuiles brunes mêle sa touche au feuillage. Voilà le puits où mourir de soif fontaine dès l’origine sèche.

    Percevoir le vent se lève en saccades les pétales des cerisiers le lent mouvement du jour sur les frissons du lac. Verts sur verts ce sont échos de feuille en feuille répétés frémissements et cœur

    où paix coule entre les doigts fuit aussi.

    Il faut savoir attendre dépris du mouvement le moment où

    une chute de pierre scintille la voie lactée

    le rocher minuscule est plus grand que soi

    aller sur la presqu’île en goûte le silence souffle du vent balance les arbustes. Il y a

    des nénuphars guettent les reflets de lune.

    Peut-être que le corps prend forme.



    Benoît Conort, « Jardins d’hier », 2, in « Jardins », Sortir, éditions Champ Vallon, Collection de littérature recueil, 2017, page 76.






    Benoît Conort  Sortir.jpg 2






    BENOÎT CONORT


    Benoît Conort
    Source




    ■ Benoît Conort
    sur Terres de femmes

    De l’ombre et de sa nuit



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions Champ Vallon)
    la fiche de l’éditeur sur Sortir de Benoît Conort
    → (sur le site Le Nouveau Recueil)
    une lecture de Sortir de Benoît Conort par Jean-Michel Maulpoix
    → (dans la poéthèque du site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique sur Benoît Conort
    → (sur le site de la mél, Maison des écrivains et de la littérature)
    une fiche bio-bibliographique sur Benoît Conort





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  • Patricia Suescum | [La mer a pitié de moi]




    [LA MER A PITIÉ DE MOI]




    La mer a pitié de moi, de mon chant solitaire. Elle connaît tout du naufrage et de ses voyageurs. La mer délivre le souvenir et recrache sa voix aux vivants.

    Des mots sans importance. Le mal n’a pas d’importance ici. C’est un langage obscur. Nos mémoires perdent son origine pour ne pas sombrer.

    La mer est plus forte que moi. Son cri chasse la tempête. Elle me dit de ne pas m’inquiéter de l’écho.

    « Tu es l’écho et je suis ton navire »

    Je me suis couchée sous l’écume et j’ai bu.

    Enfin je peux dormir. Plus de distance, plus de chemin à parcourir. Demain, j’aurai regagné la terre.



    Patricia Suescum, L’Étreinte du vide, in L’Étreinte du vide suivi de Je suis la nuit, Rafael de Surtis, 2017, page 25.







    Patricia Suescum  L’Étreinte du vide






    PATRICIA SUESCUM


    Patsuesc
    Source




    ■ Patricia Suescum
    sur Terres de femmes

    [Viennent ces matins] (poème extrait d’À l’heure où les fauves dorment)




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de la revue Possibles, nouvelle série n° 6, mars 2016)
    trois poèmes inédits de Patricia Suescum





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  • Roselyne Sibille, Lisières des saisons

    par Florence Saint-Roch

    Roselyne Sibille, Lisières des saisons, Poésie,
    Les éditions Moires, Collection Clotho – poésie, 2017.



    Lecture de Florence Saint-Roch



    LÀ OÙ EST LA LIMITE, LÀ EST LE SECRET




    Roselyne Sibille n’écrit pas pour passer le temps, ni, ce faisant, pour parler du temps qui passe. À le croire, nous serions nés de la dernière pluie, et il se trouve que la poète attend autre chose de nous. Lisières des saisons, certes, s’organise en cinq moments : les saisons s’égrènent pour former la boucle d’une année, tandis que se succèdent les différents âges de la vie. Chaque époque rassemble expériences sensibles et affectives au cours desquelles se tisse diversement la relation à la nature (très présente dans le recueil) et aux autres. Bien sûr, l’indicible clarté le dispute à l’insondable secret. Roselyne Sibille, on s’en doute, ne s’en tient pas à ces topoï. Force est de le constater en la lisant : tout est neuf sous le soleil.

    Chaque saison s’ouvre par un singulier répertoire – comme une page volée dans le carnet d’un botaniste en herbe, d’un entomologiste amateur ou d’un ornithologue du dimanche, ainsi l’indiquent les appellations vernaculaires : noms de papillons, de plantes et fleurs sauvages, d’oiseaux, de plantes vivaces encore, et d’arbres ; règne animal et règne végétal alternent, tandis que s’instaure, en simultané, une partition entre la terre et le ciel, entre ce qui pousse dans le sol et ce qui évolue dans les hauteurs – jusqu’aux arbres qui, eux, font les deux à la fois. Tout ensemble évocations, convocations et invocations, ces suites donnent leur couleur aux saisons abordées, définissent une pâte sonore autant qu’elles établissent une protection tutélaire. La nature est là, c’est un fait, riche et offerte, nommée, consignée, listée, et les énumérations, à elles seules, forment un poème. Inutile, donc, parce que forcément redondante, la poésie des petites fleurs et des petits oiseaux. À défaut de célébrer la nature pour elle-même, peut-on du moins s’enchanter de ce qu’elle nous dit de nous ? Apparemment, cette approche intéressée n’est guère satisfaisante ; les effets réfléchissants, les échos et expressions d’un moi qui se cherche tournent court : « pas de nom dans le miroir », écrit Roselyne Sibille, qui se voit prise dans le « tourbillon ébloui d’un chant que je ne comprends pas ». Que faire, que dire, qu’écrire, dans ce cas ?

    Pour répondre à ces questions, le recueil chemine depuis un « on ne sait pas encore dire » jusqu’à un « nous goûterons peut-être/ce qui n’a pas à se dire ». De l’un à l’autre, des poèmes se sont écrits – les urgences et les nécessités se sont déplacées, l’impossible à dire est devenu possible à vivre. Quand certains envisagent les contradictions sur le mode du dépassement (résolution toute verticale propre à la dialectique), Roselyne Sibille les envisage sur le mode de la conjonction et de la coïncidence, de la contagion et de la conversion. Le monde est un et pluriel, toute chose est elle-même et son contraire, tout peut se transmuer en son autre.

    À preuve encore les répertoires établis par Roselyne Sibille qui, à n’en pas douter, constituent la clé de voûte (et aussi la clé d’or) du recueil. Certains noms vernaculaires établissent des passerelles entre les différents règnes ; les végétaux recèlent des animaux, ou inversement : à lire « pied d’alouette », « corne-de-bœuf » ou encore « citron », que se figure-t-on ? Les lexiques se chevauchent, les catégories se brouillent, les images et les représentations s’entremêlent. Les univers se croisent, nous plaçant au cœur de contaminations actives. Ce n’est pas parce que le mot est dit/écrit/lu qu’on en a fini avec lui, ni avec la réalité qu’il désigne. Le mot est au bord – à l’interface de plusieurs réalités, de plusieurs dimensions. Il se situe aux confins, aux frontières : telle est l’une des raisons pour lesquelles Roselyne Sibille choisit d’explorer les lisières, et, connexes des lisières, quantité de zones interstitielles, failles, fissures, creux, écarts, cassures, fêlures, déchirures : « Qui saura le secret fissuré/qui se craquelle dans les rocailles ». Là où est la limite, là est le secret. Et il n’est qu’à traverser plutôt qu’à nous contenter de passer : puisque notre séjour sur cette terre est temporaire, travaillons à sans cesse nous y transformer, comme la nature, en ses mouvements saisonniers, nous l’apprend. Faute de pouvoir comprendre, au moins pouvons-nous connaître et savourer :

    « Dans le silence du printemps

    les fleurs accueillent

    paisibles

    la neige ».



    Florence Saint-Roch
    D.R. Texte Florence Saint-Roch
    pour Terres de femmes







    Roselyne Sibille  Lisières des saisons





    ROSELYNE SIBILLE


    Roselyne Sibille
    Source




    ■ Roselyne Sibille
    sur Terres de femmes

    Entre les braises (lecture de Sylvie Fabre G.)
    Entre les braises (lecture d’AP)
    Les Langages infinis (extrait)
    [Pose ton visage dans une brèche] (extrait de Lisières des saisons)
    Ombre monde (lecture de Marie Ginet)
    Roselyne Sibille | Liliane-Ève Brendel, Lumière froissée (lecture d’AP)
    Nuit ou montagne (poème extrait de Lumière froissée)
    [L’ombre est une ligne de crête] (poème extrait d’Ombre monde)
    La tendresse me racine (poème extrait du recueil Versants)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Le souffle des mondes
    Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons (extrait)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions Moires)
    la page de l’éditeur sur Lisières des saisons





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  • Marie-Claire Bancquart | [Habiter l’herbe et le trèfle]




    [HABITER L’HERBE ET LE TRÈFLE]




    Habiter l’herbe et le trèfle
    pénétrer sous la ravenelle glacée de la montagne
    consoler la pluie
    élever une souris d’ameublement
    qui réparerait toutes les déchirures,
    je
    poète
    m’adonne aux diversions du rêve
    pendant qu’ailleurs
    on égorge on brûle.
    Et cependant je n’ai pas honte.
    Je tente d’exister à ma place de vivante.




    Marie-Claire Bancquart, Figures de la Terre, Poésie, Éditions PHI, Collection Graphiti 107, 2017, page 64.







    Marie-Claire Bancquart  Figures de la terre





    MARIE-CLAIRE BANCQUART


    Bancquart
    Image, G.AdC





    ■ Marie-Claire Bancquart
    sur Terres de femmes


    Intervalle (poème extrait d’Avec la mort, quartier d’orange entre les dents)
    Buis
    Liturgique (poème extrait de Dans le feuilletage de la terre)
    Ressac (autre poème extrait de Dans le feuilletage de la terre)
    [Ces gants anciens] (poème extrait de De l’improbable)
    Figures de la Terre (lecture d’AP)
    Impostures (lecture d’AP)
    [Comment vivre dans une maison sans jardin] (poème extrait de Qui vient de loin)
    [Qu’avez-vous fait] (poème extrait de Terre énergumène)
    [Il y a du jeu] (poème extrait de Tracé du vivant)
    [Une ville aimée luit et crie] (autre poème extrait de Tracé du vivant)
    [Toi, l’herbe] (poème extrait de Violente vie)
    Violente vie (lecture d’AP)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    En Angleterre (poème inédit)
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    portrait de Marie-Claire Bancquart (+ un poème issu du recueil La Mort, quartier d’orange entre les dents)




    ■ Voir aussi ▼


    le site personnel de Marie-Claire Bancquart





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  • Patricia Cottron-Daubigné, Ceux du lointain

    par Angèle Paoli

    Patricia Cottron-Daubigné, Ceux du lointain,
    L’Amourier Éditions,
    Collection Fonds Poésie
    dirigée par Alain Freixe, 2017.



    Lecture d’Angèle Paoli



    AINSI SE VIT AINSI SE CONSTRUIT L’HISTOIRE DES HOMMES




    Ils ont pour nom ESHANI HAMID SEYOUN RITA NOUR ZEINAH RAGIL… Ils ont pour nom BRIKA et Æneas de Syrie. Ils ont pour ancêtre commun Ænéas de Troie. Comme Énée de Troie fuyant la ville en flamme, ils sont des milliers à fuir la guerre les massacres la destruction massive de leur peuple, la terreur la famine. Comme jadis le héros troyen vaincu, les errants d’aujourd’hui, nos contemporains, arpentent les routes hantent les régions qu’ils traversent se heurtent aux barbelés que l’on érige contre eux aux frontières. Ils sont Ceux du lointain, Syrie, Érythrée, Balkans… à qui Patricia Cottron-Daubigné, poète, consacre son dernier ouvrage. Dans cet ouvrage, deux volets : « Ceux du lointain » et « Écrits du rivage ». « Ceux du lointain » sont les migrants,

    « im-migrants accueillis nulle part

    é-migrants venus de nulle part »

    ils sont ces

    « [p]auvres gens à qui nous enlevons même

    la petitesse d’un pré-fixe comme un bout de terre

    un petit pré qui ne serait pas carré

    mais à vivre … »

    Ils sont ceux à qui nous refusons d’être, jusque dans les mots que nous employons pour les désigner. Patricia Cottron-Daubigné n’a pas peur de DIRE ce qui l’obsède. Elle consacre du temps aux exclus qu’elle rencontre, temps partagé auprès de Brika la Roumaine et de sa famille in « Ceux du Lointain », section IV. Elle dénonce les « silences meurtriers » qui accompagnent les errances des migrants rejetés par notre mare nostrum ainsi que par nos lâchetés nos lassitudes nos abandons. La poète s’en prend à notre bonne conscience puisque, écrit-elle dans le 4e chant de « Honte et puis » (in « Écrits du rivage »), « nous ne décapitons personne ». Cependant le lointain se rapproche. Il a nom Lampedusa « allumée sur nos lamentations égoïstes ». Il se nomme « la jungle », du « nom de notre sauvagerie ». Il est « [d]ans le paysage à l’écart banlieue de la banlieue », il est à Paris, dans les bidonvilles (autre dénomination bannie) improvisés, à deux pas du centre-ville.

    L’histoire de Brika la Roumaine — « Brika de Roumanie » in « Ceux du lointain », section IV — se déroule en vingt-deux rencontres, vingt-deux poèmes pour dire la boue et l’engluement de la pensée qui l’accompagne, pour dire les décharges, pour dire la misère. La narratrice marche à la rencontre des camps, « là-bas », là-bas où sont relégués ceux dont personne ne veut. Elle marche et s’aventure au cœur des baraquements de carton d’amiante, de tôle et d’infortune au cœur des vies. « Je regarde »/« Je comprends »/Elle découvre.

    « J’arrive, je vois, je ne baisse pas les yeux, je serre mon cœur au-dedans, je regarde ce qui est chez nous, l’impensable, face,

    bidonville… »

    Les poèmes sont des proses brèves qui disent l’essentiel de ce que le regard saisit : « J’espère que mon regard n’est pas une insulte », écrit la poète. Poser les yeux sur la misère des exilés n’est pas chose aisée. Écrire sa propre honte non plus. Pas davantage la honte qui se lit dans leurs yeux lorsqu’on les chasse. Mais, grâce à Brika et grâce à ses enfants, l’échange existe, qui se construit dans le partage. Au-delà de la langue qui sépare, ce « fleuve vaste nourri de soleil et d’espace », la langue s’invente. Ce qui rapproche, ce sont les regards lumineux et sombres, les sourires et les rires, les poèmes et les jeux. « Leurs sourires sont mes réponses », écrit la poète. En réponse à ces « salves d’amour et de rires » qui ont accueilli la narratrice, Patricia Cottron-Daubigné offre son poème. Brika en est le centre. C’est aussi sur elle que se clôt le dernier chant de ces rencontres, un très beau chant, d’un lyrisme tendre et admiratif. Un hommage :

    « dans la misère qui s’est accrochée à ton corps

    Brika tu ris

    tu m’accueilles

    ô fleur gitane même froissée poème du lointain,

    tu portes les voyages dont tu es le nom… »

    La première section de « Ceux du lointain » s’intitule « Énée de Syrie ». Les sept chants qui composent cette ouverture s’inscrivent dans le prolongement de l’Énéide de Virgile. Patricia Cottron-Daubigné invente une Énéide d’aujourd’hui qui entre en résonance avec l’épopée virgilienne. La poète ouvre le premier chant en reprenant le légendaire vers de Virgile « Arma virumque cano » / « Je chante les armes et le héros… », établissant dès l’incipit une parenté entre les deux hommes, et expose ainsi son projet :

    « les armes et l’homme

    Énée de Syrie

    dans mon poème je les raconte

    Énée de Syrie c’est son nom

    l’homme que les armes

    ont chassé ont fait fuir

    ont fait venir

    ici… »

    D’Énée de Troie à Énée de Syrie, l’histoire n’est qu’une longue et même litanie de tragédies humaines. En reliant l’Énée d’aujourd’hui à celui de Virgile, Patricia Cottron-Daubigné fait du héros troyen l’archétype de l’exilé et d’Énée de Syrie la figure de tous les exilés de « tous les siècles de tous les lieux ». Exilé parmi tant d’autres, Æneas de Syrie représente tous les errants, de la terre et de la mer, quel que soit leur pays d’origine, quel que soit leur nom :

    « dans mon chant je dis

    Ahmed Enée Najah Ali

    je dis l’homme en lambeaux

    et du plus haut courage. »

    Ce chant de l’exilé devient un chant d’accueil. Il s’écrit en même temps que la poète se livre à la relecture de Virgile. C’est dans la lecture de l’Énéide qu’elle cherche un appui pour comprendre. Et c’est au travers des migrations anciennes qu’elle tente d’appréhender le présent. C’est ainsi qu’elle émaille son poème d’extraits évocateurs de l’épopée troyenne. Et rebondit pour poursuivre son propre chant :

    « c’est chez Virgile que je lis ce que je cherche dans mes mots depuis des mois. Je lis, je regarde, je cherche, je pleure, j’ai honte
    j’écris… »

    Poursuivant sa lecture du poète latin, la poète découvre que les causes des tragédies sont toujours les mêmes. Le parallélisme entre hier et aujourd’hui se confirme aisément :

    « par le destin chassé

    dieux et Mycéniens jadis

    prenant les terres riches d’Asie mineure

    dieux et dictateurs aujourd’hui

    se nourrissant du sang des hommes… »

    De sorte que le poème de Virgile est d’une grande actualité. De même le terrible constat qui vaut pour tous les temps :

    « les siècles n’y changent rien

    il faut partir ».

    ou encore :

    « je prends chez Virgile cette leçon des temps

    son présent éternel

    cette histoire la même… »

    Par-delà cette identité, ce qui frappe Patricia Cottron-Daubigné, ce sont les conséquences paradoxales de cette errance. Le renversement de situation sur lequel celle-ci débouche. Car ce que nous apprend Virgile, c’est que la naissance de Rome, la fondation de Rome, c’est à Énée le Troyen en fuite qu’on la doit. Elle lit dans l’Énéide

    « l’errance du héros

    accueilli. »

    Ce renversement de situation, on le retrouve dans la manière à elle qu’a la poète de présenter la fuite et d’insister sur ses versants positifs. Patricia Cottron-Daubigné met en effet l’accent sur les valeurs qui président à cette fuite. Non pas la lâcheté, mais tout au contraire le courage. Vertu majeure de celui qui part et qui, par cette errance, « affronte le monde ».

    Chemin faisant, la poète fait du lecteur son complice, son ami. Elle l’implique dans un « nous » d’accueil qui s’oppose au rejet et à la violence, au mépris et à la fermeture, à la clôture imposée par les murs et par les barbelés :

    « nous t’accueillons

    Aeneas Syriacus

    Ali d’Erythrée

    Najah de Syrie

    Ahmed du Soudan

    nous vous accueillons

    vous et vos compagnons : »

    Les deux points [:] ci-dessus ouvrent sur l’appel des exilés à la poète. Une autre façon de poursuivre le renversement de situation. Le chant des exilés est une injonction forte qui s’appuie sur la répétition anaphorique des verbes déclaratifs :

    « chante poète ma détresse

    clame ta honte

    clame l’égoïsme de tes maîtres

    chante poète dans mon pays on aime les chants… »

    Le chant d’Aeneas d’Érythrée reprend l’image virgilienne de la marche d’Énée le Troyen et avec elle celle du fils portant son vieux père Anchise sur le dos. L’épopée se poursuit avec la séparation du vieillard et de son fils, et l’ordre du vieux père qui enjoint son fils de poursuivre sans lui sa route vers les terres idéalisées d’Europe afin que son petit-fils puisse vivre :

    « nous marchons tous

    pour nos enfants

    loin de la guerre. »

    Un chant douloureux mais empli d’espoir, qui serre la gorge et qui noue le ventre. Les larmes ne sont pas loin que l’on retient en poursuivant la lecture de la geste d’Aeneas d’Érythrée, qui, lui, poursuit sa marche solitaire en tenant son enfant par la main. Du jeune Érythréen le lecteur apprend deux choses. La première concerne l’intime. La seconde la relation qu’il entretient avec le rite qui doit le relier à sa terre d’accueil. Les deux dimensions se rejoignent dans cette poignée de sable qu’il a enfouie dans la poche, symbole de la terre qu’il a abandonnée pour échapper au massacre. Symbole aussi de la confiance qu’il a dans la terre future qui l’accueillera :

    « j’ai pris le sable en pleurant

    mes Pénates

    je le caresse

    je le mêlerai à une autre terre. »

    La nouvelle aède termine son chant sur des mots qui dénoncent nos hypocrisies :

    « Après

    nous écrirons des oraisons funèbres

    si belles

    avec chœur

    et profonde musique

    ô si profonde venue

    du profond de la misère humaine

    et la mort dedans […] »

    « quand nous n’aurons pas offert nos mains

    quand nous aurons laissé la mer

    vous avaler

    nous écrirons. »

    Ainsi se vit ainsi se construit l’histoire des hommes : sur nos satisfecit et nos hypocrisies. Sans attendre l’heure des bilans et des certificats de bonne conscience, Patricia Cottron-Daubigné offre ici une poésie bouleversante et un recueil généreux, d’une noble humanité.



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli





    Ceux du lointain





    PATRICIA COTTRON-DAUBIGNÉ


    Patricia_Cottron_Daubigne-2





    ■ Patricia Cottron-Daubigné
    sur Terres de femmes


    [Je marche seul avec mon fils] (extrait de Ceux du lointain)
    Femme broussaille, la très vivante (lecture de Gérard Cartier)
    Visage roman (lecture de Sylvie Fabre G.)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions L’Amourier)
    une fiche bio-bibliographique sur Patricia Cottron-Daubigné
    → (sur le site des éditions L’Amourier)
    la fiche de l’éditeur sur Ceux du lointain






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  • Fabio Pusterla | Corps d’étoiles




    CORPO STELLARE




    Mi segui con un pensiero, sei un pensiero
    che non devo nemmeno pensare, come un brivido
    mi strini piano la pelle, muovi gli occhi
    verso un punto chiaro di luce. Sei un ricordo
    perduto e luminoso, sei il mio sogno
    senza sogno e senza ricordi, la porta che chiude
    e apre sulla corrente di un fiume impetuoso. Sei una cosa
    che nessuna parola può dire e che in ogni parola
    risuona come l’eco di un lento respiro, sei il mio vento
    di foglie e primavere, la voce che chiama
    da un punto che non so e riconosco che è mio.
    Sei l’ululato di un lupo, la voce del cervo
    vivo e ferito a morte. Il mio corpo stellare.




    Fabio Pusterla, Corpo stellare, Marcos y Marcos, Collana Gli Alianti, 178, Milano, 2010, pagina 106.






    Corpo-stellare-cop







    CORPS D’ÉTOILES




    Tu me suis comme une pensée, tu es une pensée
    que je ne dois même pas penser, comme un frisson
    tu me roussis doucement la peau, bouges les yeux
    vers un point clair de lumière. Tu es une chose
    qu’aucun mot ne peut dire et qui dans chaque parole
    résonne comme l’écho d’une respiration lente, tu es
    mon vent de feuilles et de printemps, la voix qui appelle
    d’un lieu inconnu que je reconnais et qui est mien.
    Tu es le hurlement d’un loup, la voix du cerf
    vivant et blessé à mort. Mon corps d’étoiles.




    Fabio Pusterla, Pierre après pierre, anthologie de poèmes, édition bilingue, éditions MétisPresses, Genève, 2017, page 85. Traduit de l’italien par Mathilde Vischer.






    Fabio Pusterla  Pierre après pierre






    FABIO PUSTERLA


    Fabio Pusterla
    Source




    ■ Fabio Pusterla
    sur Terres de femmes

    Arte della fuga
    Au-delà des vagues
    Caparìca
    Due rive
    Entre-deux
    Esquisse en poudre de gypse, 6
    La fugitive
    Une vieille (+ bio-bibliographie)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de culturactif.ch)
    une notice bio-bibliographique sur Fabio Pusterla







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  • Jean-Louis Giovannoni | [Tout se cicatrise]




    [TOUT SE CICATRISE]




    Tout se cicatrise

    Les gestes
    retombent dans les membres

    Commence le silence




    Lorsqu’on le trouve
    on lui ferme les yeux

    On le renvoie à sa nuit

    On ne veut pas
    qu’elle se répande




    Après quelques heures
    tout est froid

    La pièce
    se rigidifie
    à son tour

    On se demande
    si on ne suivra pas

    Lorsqu’on ira se coucher
    les draps seront durs




    On oublie toujours
    qu’il grandit
    de quelques centimètres
    au dernier moment

    On passe sa vie
    tellement crispé




    Jean-Louis Giovannoni, Garder le mort [1975], suivi d’une version préparatoire et de poèmes inédits, nouvelle édition revue et augmentée, Éditions Unes, 2017, pp. 40-41-42-43.






    Jean-Louis Giovannoni  Garder le mort.jpg 2



    JEAN-LOUIS GIOVANNONI


    Giovannoni
    Ph. © Fabienne Vallin
    Source





    ■ Jean-Louis Giovannoni
    sur Terres de femmes


    [Ne me laisse pas ici parmi les ombres !] (extrait de L’air cicatrise vite)
    Ce que l’immobile tient pour geste (extrait de Pastor, Les Apparitions de la matière)
    Envisager (lecture de Tristan Hordé)
    [Aucune sortie possible] (extrait d’Envisager)
    L’Échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare (lecture d’AP)
    [Vue imprenable] (extrait de L’Échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare)
    Îles circulaires
    [Il faut si peu de chose]
    Issue de retour (lecture d’Isabelle Lévesque)
    Issue de retour (lecture d’AP)
    [Je ne sais pourquoi l’autruche me fascine autant] (extrait de Journal d’un veau)
    Mère
    [Notre voix] (extrait de Ce lieu que les pierres regardent)
    [Nous venons d’un pays qu’on ne peut plus toucher] (extrait de On naît et disparaît à même l’espace)
    [Pourras-tu encore témoigner…] (extrait des Mots sont des vêtements endormis)
    Sous le seuil (lecture d’AP)
    [Le jour se lève] (extrait de Sous le seuil)
    [toujours cette envie de t’ouvrir]
    Voyages à Saint-Maur (lecture d’AP)
    [Troisième voyage à Saint-Maur]
    [Huitième voyage à Saint-Maur]
    Jean-Louis Giovannoni | Stéphanie Ferrat, « Les Moches » (lecture d’AP)
    Jean-Louis Giovannoni | Marc Trivier, Ne bouge pas ! (lecture d’AP)





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