Étiquette : André Ughetto


  • André Ughetto | Ligne de faîte



    LIGNE DE FAÎTE


    à Daniel Armogathe     



    Ce sont hauteurs où l’on voit le vent naître,
    et se divisent les eaux entre la mer et l’océan.
    Des brasiers d’air, distinctement,
    s’emparent d’un châtaignier
    puis d’un autre,
    avivent un incarnat de bruyère,
    flattent négligemment telle lignée de chênes :


    invisibles avalanches
    roulant au flanc de la forêt,
    nées de rien,
    comme nous jaillies
    d’un trident furtif
    sous la poigne improbable
    de la « Cause de Soi ».


    Plus tard, plus bas,
    dans les vallées humaines,
    les fleuves d’air et d’eau
    passent irrésistibles.




    André Ughetto, La poésie tient parole (1990-2020), Le Nouvel Athanor, Collection Poètes trop effacés, 2020, page 39.





    André Ughetto  La poésie tient parole




    ANDRÉ UGHETTO


    André Ughetto
    Source




    ■ André Ughetto
    sur Terres de femmes


    En Corse (poème extrait de Rues de la forêt belle)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur Terre à ciel)
    une page sur André Ughetto




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  • Oliver Friggieri | Storja skura



    J’entrerai heureux comme un voleur au port
    Ph., G.AdC








    STORJA SKURA


    Issa li s-sema ccara nhares lura,
    Bil-mod il-mod il-halel qeghdin jorqdu,
    Mill-ocean ma tasal ebda raghda.
    Stennieni nholl il-qlugh u nsib l-imqadef
    Biex nidhol bhal halliel ferhan fil-qala.
    Hawnhekk l-istess cafcifa ddur mad-dghajsa,
    Il-hut iz-zghir jittawwal, jien nittama.
    Minn kull nawfragju tohrog storja skura
    Li hawn fil-moll kulhad irid jismaghha.






    HISTOIRE OBSCURE


    Maintenant que le ciel s’est éclairci, regarde derrière toi,
    lentement les flots sont en train de s’assoupir,
    de l’océan ne parvient aucun bruit.
    Attends-moi pour déployer les voiles et prendre les rames,
    j’entrerai heureux comme un voleur au port.
    Ici le même remous tourne autour de la barque,
    les petits poissons regardent sans peur,
    le môle accueillant est en attente et moi j’espère.
    De chaque naufrage émerge une histoire obscure
    que sur le môle chacun ici veut entendre.



    Oliver Friggieri in Cahiers littéraires internationaux Phoenix, « Voix d’ailleurs », automne 2014, n° 15, pp. 114-115. Traduction d’André Ughetto et Corrado Belluomo, d’après une version italienne de Bruno Rombi.





    OLIVER FRIGGIERI


    Friggieri
    Source



    Docteur en littérature maltaise, chef du département de langue maltaise à l’Université de Malte, Oliver Friggieri, qui écrit en maltais, anglais et italien, compte parmi les grands auteurs de l’archipel.

    Son œuvre est variée, poésie, essais, romans, nouvelles. Traduits en de nombreuses langues, ses poèmes s’attachent à la relation des hommes au divin, à la place de l’histoire dans le destin, aux thèmes nationaux identitaires des Maltais. Oliver Friggieri s’est vu décerner divers prix littéraires internationaux, parmi lesquels le Premio Mediterraneo Internazionale (Palerme, 1988), et le Malta Government Literary Award (1988, 1996, 1997).

    Oliver Friggieri est également membre de l’Association Internationale des Critiques Littéraires de Paris, et membre fondateur de l’Academia Internationala Mihai Eminescu, de Craiova. [Source]



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Transcript)
    une notice bio-bibliographque sur Oliver Friggieri
    → (sur en.wikipedia)
    une notice (en anglais) sur Oliver Friggieri






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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Eugenio De Signoribus | [ogni ora da vivere è buona per parlare]



    [OGNI ORA DA VIVERE È BUONA PER PARLARE]



    ogni ora da vivere è buona per parlare
    o per stare accucciato come un cauto animale
    sul divano grigio, contro i doppi vetri,
    dai linguaggi ambigui dei moti circondato
    e da oscillanti visioni di edifici che mai crollano…
    Ogni agone può bruciare tutta un’ora
    può bruciare la lingua fin nelle radici







    [CHAQUE HEURE À VIVRE EST BONNE POUR PARLER]



    chaque heure à vivre est bonne pour parler
    ou pour rester pelotonné comme un animal prudent
    sur le divan gris, contre le double vitrage,
    cerné par les expressions ambigües des mouvements
    et par les visions oscillantes d’édifices qui ne s’écroulent jamais…
    Chaque combat peut brûler une heure entière
    peut brûler la langue jusqu’aux racines



    Eugenio De Signoribus, « Fuites » (extrait) in Maisons perdues [Case perdute (1976-1985), 1986], Atelier La Feugraie, 2014, pp. 94-95. Traduit de l’italien par André Ughetto.



    EUGENIO DE SIGNORIBUS


    Eugenio De Signoribus
    Source




    ■ Eugenio De Signoribus
    sur Terres de femmes


    Ronde des convers (lecture d’AP)
    L’albero (poème extrait du recueil L’altra passione + traduction inédite d’AP)
    microelegia (poème extrait du recueil Istmi e chiuse + traduction inédite de Thierry Gillybœuf)
    [La sirena marina nel suo acquario] (poème extrait du recueil Veglie genovesi, 2013 + traduction inédite d’AP)
    La nymphe du crépuscule (poème extrait du recueil Trinità dell’esodo, 2011, + traduction inédite d’AP)




    ■ Voir | écouter aussi ▼


    → (sur le blog de Grazia Calanna)
    une interview (en italien) d’Eugenio De Signoribus (18 septembre 2012)





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  • Corse_3 André Ughetto | En Corse



            Neige Jour Mer
            Triptyque photographique, G.AdC




        


         


          E

          N

     

          C

          O

          R

          S

          E,

         les plus beaux monuments

      ne sont pas sortis de la main des

    hommes. Ils  sont l’œuvre de la nature

      inspirée, prodigue en ses contrastes.

    Ce morceau d’Alpes immergées, entre sa

       base et ses sommets, a construit les plus

    altières murailles, places-fortes de l’invisible,

       citadelles au défi de l’humain.

        Le pont de nos regards y joint la neige

    à la mer. La lampe du jour révèle en

      tournoyant les feux de diamants

       successifs. Un dieu à son enclume

        ouvrage, avec un serein

          acharnement, tous

           les masques de la

                beauté.




    André Ughetto, Rues de la forêt belle, Le Taillis Pré, 2004, page 200. Frontispice de Pierre Dubrunquez.





    André Ughetto  Rues de la forêt belle




    ANDRÉ UGHETTO


    André Ughetto
    Source




    ■ André Ughetto
    sur Terres de femmes


    Ligne de faîte (poème extrait de La poésie tient parole)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur Terre à ciel)
    une page sur André Ughetto







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