Étiquette : Angèle Paoli


  • Corse_3
    Angèle Paoli | Chtoniennes (lamentu)




    Aristoloche des talus
    Ph. angelepaoli






    CHTONIENNES (LAMENTU)




    Crépitement du feu en firmament d’étoiles
    ni blasphème ni plainte
    ton ongle brisé au miroir de l’enfance
    craquement des os pris     affleurement des eaux
    ta mémoire infaillible    inlassable    des jours
    de descente en bordure    de mer


    tu marches


    effluves de printemps dans les herbes mouillées


    \ aristoloche des talus
    qui t’a donné ce nom d’aristocrate tenace
    sûre de ton élan sur ta hampe dressée
    et mouette criarde en tourbillon des flots \


    tu surveilles
    veilles à tes pas



    inconsolable de la durée des ciels
    en nuages d’ébène    fondus de gris    à l’écal du rivage
    et ton rire perlé de cils
    et tes larmes d’enfant
    accrochées aux épines     cactées plantées drues et rudes
    au revers des roches sombres     chtoniennes     des failles en
    abrupt


    il suffirait
    il suffirait d’un pas
    pour que tu glisses
          là
          en-bas
          passera
          passera pas
          un pas de plus

          un pas de trop



          et voilà que tu passes    de vie à trépas
          dans la nuit qui brasse
                                                     sans foi ni émoi
          tes monstres insoumis


          bras tendus qui t’accueillent en Charybde et Scylla
          ancillaires moissons de trouble déraison.





    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli
    _____________________________
    Note : ce poème a été publié dans l’ouvrage collectif Calendrier de la poésie francophone 2011, Alhambra Publishing (Belgium), 2010, 10.6. Choix de Shafiq Naz.






    Cact-es plant-es drues
    Ph. angelepaoli

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  • Le Lion des Abruzzes

    chez Cousu Main



    « Un récit poétique dans les rues de Rome,
    un récit onirique troublant et sensuel. »

    (Caroline Leboucq)





    Cavaliere en nb





    Vient de paraître
    chez Cousu Main



    Le Lion des Abruzzes



    par Angèle Paoli



    Photographies de
    Guidu Antonietti di Cinarca






    IMGP0018 BIS







    IMGP0004 BIS







    IMGP0028 BIS







    IMGP0017 BIS



    12 pages nouées par un ruban.
    ISBN : 2-918958-00-0
    6 € (franco de port)
    Chèques à l’ordre de Cousu Main
    11, rue Bourguet
    84000 Avignon
    http://editionscousumain.blogspot.fr


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  • Fang





    FANG




    FANG 2
    Image, G.AdC




    Les nuages pommelés se figent gris dans le verre
    lumière bue dans l’écrin du vide
    gorges tendues sur le fil du soir
    les langues tanguent
    la roue du temps
    file ses heures


    Tout l’univers se reflète dans les voix
    chacune est là absente au monde
    fond de décor d’âme sans tain
    rien ne passe rien ne remonte
    le ciel de verre prend la mer en otage


    Ses yeux de braise sertis de noir
    roulent leur joie d’ombre
    ― éclats d’innocence ―


    Tout l’univers enclos dans les lampes-tulipes
    vibre       les sons hésitent fusent et tressent
    en bulles rondes       il est impossible
    de les tendre sur un fil
    voix vibratiles espaliers de sons
                                                                              en suspens


    La beauté fang toise le fleuve
    peau sombre qui hante les abords
    les joncs frissonnent sous la houle
    roulements du tambour des eaux


    Elle veille en déesse attentive aux remous
    aux tourbillons subaquatiques
    aspirés dans le miroir       [capteur d’images]
    le paysage s’inverse
    ― courbes inventées dans les revers ―


    Lumière absorbée
    dans le poli du verre lisse
    une odeur de vanille vient se prendre
    enroulée dans la boucle des heures
    ― ô anneau de nuit ―



    égrenées
    dans le chant.



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli

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  • a mezzanotte



    1. Ailleurs, au chaud de la maison. 2. Surgie du fond des eaux l'hydre ondule vert de grimaces obséquieuses.
    Ph., G.AdC






    A MEZZANOTTE


    Le sanglier blanc ― ou peut-être est-ce un loup ? ― rôde. Il coupe la route et court se perdre dans les griffes serres du maquis. Des ombres longues sortent des tombes le petit pont aux âmes court.

    Un rideau de blé mûr détermine le jour mais c’est la nuit qui tombe. La coupe sombre du soir enveloppe les coques blanches de Navachjeli. Le vaisseau des tombes divague.

    . et tangue entre mer et ciel noir.

    Ailleurs, au chaud de la maison, Amour et Psyché dans leur drapé de gestes s’enroulent caresses de voix nues qui s’effilent se fondent s’aspirent en cônes acoustiques les papillons du soir stella maris glissent sur l’horizon le rideau étire son étole de blé mûr le thé durcit ses velours dans les coupes grenat qu’aucun fruit délicieux n’emplit de formes rondes.

    Le vent tourne pale de rumeurs sombres nomades de la nuit qui vient
    les heures passent d’horloge en horloge qui tangue le temps
    tout l’univers se blottit dans nos mains la barque glisse sur les eaux dures du détroit noir
    et les sons qui s’engouffrent défilé lisse sombre glacis des monts des gorges et des voies
    tissent leurs silences le long des parois nocturnes
    plaintes et pleurs
    clapotis des âmes de la nuit.

    Surgie du fond des eaux
    l’hydre ondule vert de grimaces obséquieuses
    la forêt sombre dans l’à-pic les visages lunes
    éclaboussent de rire
    les abords de minuit.



    Angèle Paoli in Côté Femmes, d’un poème l’autre, poèmes réunis par Zineb Laouedj et Cécile Oumhani, Espace–Libre, Alger-Paris, 2010, pp. 75-76.

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  • La revue Nu(e)
    organise une souscription pour son 42e numéro


    Nu(e) 44
    La revue Nu(e), dirigée par Béatrice Bonhomme et Hervé Bosio, espace éditorial où s’expérimente la poésie, lieu de travail, de correspondance, est le lieu de l’exercice de l’amitié au sens où l’entend Blanchot.

    Son prochain numéro, coordonné par Arnaud Beaujeu, réunit dans un volume de 3oo pages les textes, encres et dessins de 25 poètes et/ou peintres contemporains :



         Mobiles, insaisissables, les ombres d’une flamme ou les dessins d’une vague, les poèmes.
    (Pierre Dhainaut)



         Marielle Anselmo, Daniel Aranjo, Catherine
    Barnabé, Albertine Benedetto, Arnaud Beaujeu,
    Claude Ber, Stello Bonhomme, Martine Broda,
    Dominique Cerbelaud, Jean-Louis Clarac, Kévin
    Contini, Eric Dazzan, Pierre Dhainaut, Thérèse
    Dufrêne, Alexandre Eyriès, Régis Lefort, Damien
    Lopez, Marcel Migozzi, Bruno Niver, Angèle Paoli,
    Patrick Quillier, Isabelle Raviolo, Dominique
    Sorrente, Thomas Vercruysse, Nicolas Waquet



    Lorsque l’enfant était enfant
    Il savait d’un trait
    Enchanter le papier

    (Isabelle Raviolo)




         Pour ce quarante-deuxième numéro, la revue organise une souscription.
    Le volume peut être obtenu au prix promotionnel de 18 euros en renvoyant le talon ci-dessous, avant le 31 décembre 2009. Après cette date, la revue sera en vente au prix normal de 20 €.



    ____________________________________________________________

    Mme/M. :

    Adresse :

    Souhaite : …… exemplaire(s) du numéro de la revue Nu(e) n°42 et paie ce jour le montant de …… x 18 € (+ 2 € de frais de poste), soit au total ……. € à l’ordre de l’Association Nu(e), avec la mention : « Souscription Anthologie » :
    • pour la France : par chèque, c/o Béatrice Bonhomme, 29 avenue Primerose, 06000 NICE
    • pour les autres pays : par virement au compte de l’Association Nu(e) – IBAN : FR76 1831 5100 0004 2667 9641 539 – BIC : CEPAFRPP831.
    La réception du paiement donne lieu de réservation.





  • Attente immobile | Immobile attesa (Angèle Paoli)

    Traduction inédite de Ghjilormu Capirossi



    Elle file croupe rebondie droit devant elle longe le muret contourne touffes d-immortelles buisson d-euphorbes
    Ph., G.AdC

    Elle file croupe rebondie
    droit devant elle
    longe le muret contourne
    touffes d’immortelles
    buisson d’euphorbes
    ecbalies élatères







    ATTENTE IMMOBILE



    Le vent dans les pins
    musarde au soleil
    joue contre la chaleur de l’automne
    attente immobile dans la lumière voilée


             fusil à l’épaule chasseurs à l’affût
             les sangliers ont tout dévasté
             meurtrie la terre révulsée

             bêtes tapies
             les silencieuses
             seule l’odeur de musc

             que disent les hommes
             regards obscurs d’où rien ne filtre
             attente immobile dans la lumière voilée


    je suis le tracé fil d’une fourmi
    ― silencieuse d’un silence autre ―
    elle avance droit devant
    pas même ralentie
    fétu de paille qu’elle hisse
    à bout de mandibules
    je suis la minuscule
    qui file son chemin
    pleine vitesse
    sans ivresse

    comment peut-elle se diriger
    poutre qui obstrue la vue

    [peut-être ― mais que sais-je d’elle ―
    ses yeux lenticulaires
    sont-ils munis de loupes articulées
    mobiles grossissantes]

    comment peut-elle distinguer
    son chemin parmi les mille chemins
    ouverts

    elle file croupe rebondie
    droit devant elle
    longe le muret contourne
    touffes d’immortelles
    buisson d’euphorbes
    ecbalies élatères
    pas d’hésitation

    fourmi moissonneuse
    pourquoi chercher si loin
    ce que tu peux te procurer
    à tes portes

    c’est là qu’elle se rend
    droit devant décidée
    à ce trou de muraille grise
    où s’affairent
    mille sanspareilles
    de son clan

    fétu de paille tendu
    droit devant
    indifférente
    au monde
    elle s’engouffre
    disparaît

    je la suis du cœur je lis
    en minuscule fourmi miroir
    les questions qui m’habitent
    pourtant que sait-elle
    du but ultime de la vie
    rien qui puisse lui murmurer
    que la mort l’attend
    au détour du chemin

    c’est faux de dire qu’elle avance
    droit devant elle zigzague et titube
    sans plainte progresse par menus détours
    enjambe les herbes sèches sansobstacle
    agile petite créature obstinée qui déambule
    à ras du désert pierreux du chemin

    pouvoir suivre la lilliputienne tout le temps que dure sa course infatigable
    je me laisse bercer par le vent pan de robe relevé sur les genoux
    questions sans réponses tiédeur des caresses qui louvoient sur ma peau
    mes yeux d’enfant ma voix de petite fille ― dit-elle ― pour lui parler de la fourmi
    de ses vagabondages éphémères

    peut-être faut-il retrouver en soi l’enfance qui dort

    un lys mauve-rose hisse sa hampe
    au-dessus du talus
    attente immobile dans la lumière voilée


    26 septembre 2009


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli






    IMMOBILE ATTESA



    Ne i pini l’ambata
    vugheghja à u sole
    si ne ghjoca di a vampatella di l’auturnu
    immobile attesa né a luce vellata


             fucile in spalla cacciadori appustati
             i cignali hanu sbaccaghjatu tuttu
             terra pesta è stravolta

             animali appiattati
             ne u silenziu
             solu u muscheghju

             dicenu pocu l’omi
             sguardi bughjosi induve nulla s’avvede
             immobile attesa né a luce vellata


    seguitu a striccia d’una furmicula
    ― muta d’un altru silenziu ―
    viaghja dirittu dirittu
    mancu impaghjata
    da a pula che inalza
    di punta à a so mendibula
    sò a mastarucula
    chi sfila a sò strada
    a tavuletta
    senza ebbrezza

    cumu s’avviessi
    cu un tale cantellu davant’à l’ochji

    [magaru ― ma chi possu savè ―
    i sò ochji lenticulari
    sò pruvisti di lente d’ingrandimentu
    articulate è mobile]

    cumu distinguissi
    a sò strada tra e mille strade
    aperte

    sfila groppa attundata
    capavanti
    fiancheghja a muretta
    cunturneghja i ciuffi di murze
    e macchje di patelli
    e di schizzetti
    null’ esitazione

    furmicula falciadora
    perche cercà cusì luntanu
    a pruvista che t’hai
    a manu di u tò purtellu

    eccu induve si rende
    capavanti
    versu sta crepa di muretta grisgia
    induve s’affaccendanu
    mille tercane
    di a sò parentella

    pula tesa
    capavanti
    sprimurata
    di l’Universu
    s’infila
    sparisce

    a seguitu da u core leghju
    in minghjula furmicula spechju
    e quistione chi mi stuzzicanu
    eppuru chi savessi ella
    di a finalità di a vita
    nulla chi li sussuressi
    che Falcina l’aspetterebbe
    a a torta di a strada

    e falsu di dì ch’ella viaghja
    capavanti ella trafurcineghja
    senza lagni voga a piccule avvincule
    incavalcheghja e fruscule secche senz’imbattu
    astuta mastarucula ostinata chi vucatonda
    a rasu di u disertu petricosu di a strada

    pudè seguità a lillipuziana tuttu u tempu che dura u sò percorsu infiachevule
    mi lasciu begulà da u ventu lembu di vestitu alzatu à i ghjinochji
    quistione senza risposte di l’allusinghi tepidi chi burdeghjanu ‘nant’à a mo pella
    i mò ochji di ciucci à mò voce zitellina – dice – pè parlali di a furmicula
    di e sò vogulere effimere

    magaru bisogna à ritruvà in sè a zitellina chi dorme

    un alisu malvu rusulatu pesa à sò asta
    di sopra a u ripale
    immobile attesa né a luce vellata


    Traduit en corse par Ghjilormu Capirossi
    D.R. Traduction inédite

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  • Carnets de marche. 25


         Le vent souffle par grandes rafales. Le maquis ploie sous les à-coups imprévus du libecciu. Je ne vais sans doute pas pouvoir marcher très longtemps sur la route. Je n’ai pourtant pas envie de renoncer. Je vais trouver un abri où pelotonner ma solitude. Il me semble me souvenir qu’en prenant sur ma gauche le sentier un peu large qui conduit jusqu’aux ruches, je vais déboucher sous les grottes qui précèdent la Pierre plate. La Pierre à palabres.

    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli



    POUR LIRE LA SUITE, SE REPORTER À LA VERSION PAPIER, PUBLIÉE EN JUILLET 2010.







    IMGP0003

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  • Charles Olson | Maximus, to himself

    Traductions croisées Danièle Robert/Angèle Paoli/Auxeméry

    «  Poésie d’un jour  »



             Portrait de  Charles Olson  en 1932
             Image, G.AdC





             Maximus, to himself


             I have had to learn the simplest things
             last. Which made for difficulties.
             Even at sea I was slow, to get the hand out, or to cross
             a wet deck.
                                     The sea was not, finally, my trade.
             But even my trade, at it, I stood estranged
             from that which was most familiar. Was delayed,
             and not content with the man’s argument
             that such postponement
             is now the nature of
             obedience,
                                     that we are all late
                                     in a slow time,
                                     that we grow up many
                                     And the single
                                     is not easily
                                     known
             It could be, though the sharpness (the achiote)
             I note in others,
             makes more sense
             than my own distances. The agilities

                                     they show daily
                                     who do the world’s
                                     businesses
                                     And who do nature’s
                                     as I have no sense
                                     I have done either
                                     I have made dialogues,
                                     have discussed ancient texts,
                                     have thrown what light I could, offered
                                     what pleasures
                                     doceat allows

                                                             But the known?
                                     This, I have had to be given,
                                     a life, love, and from one man
                                     the world.
                                                             Tokens.
                                                             But sitting here
                                                             I look out as a wind
                                                             and water man, testing
                                                             And missing
                                                             some proof

                                     I know the quarters
                                     of the weather, where it comes from,
                                     where it goes. But the stem of me,
                                     this I took from their welcome,
                                     or their rejection, of me

                                                             And my arrogance
                                                             was neither diminished
                                                             nor increased,
                                                             by the communication


             2

             It is undone business
             I speak of, this morning,
             with the sea
             stretching out
             from my feet



    Charles Olson, The Maximus Poems, in Charles Olson, Selected Poems, edited by Robert Creeley, University of California Press, 1997, pp. 101-102-103.





    Olson Selected Poems





    TRADUCTIONS CROISÉES DANIÈLE ROBERT/ANGÈLE PAOLI



             Maximus, à lui même


             J’ai dû apprendre les choses les plus simples
             en dernier. Ce qui a créé des difficultés.
             Même en mer j’étais lent, pour passer la main, ou franchir
             un pont mouillé.
                                     La mer n’était pas, finalement, mon métier.
             Mais même à mon métier, même là, je restais détaché
             de ce qui était le plus familier. Entravé,
             et réfractaire à l’idée
             qu’un tel atermoiement
             est à présent le propre de
             l’obéissance,
                                     que nous sommes tous en retard
                                     dans la lenteur du temps,
                                     que nous grandissons pluriels
                                     Et que l’unicité
                                     n’est pas facile
                                     à connaître
             C’est bien possible, bien que l’acuité (l’achiote)
             que je relève chez d’autres,
             fasse plus sens
             que mes propres écarts. Les qualités physiques

                                     qu’ils manifestent tous les jours
                                     ceux qui s’occupent du monde
                                     Et ceux qui s’occupent de la nature
                                     comme je n’en ai aucune idée
                                     j’ai fait une chose ou l’autre
                                     j’ai construit des dialogues,
                                     ai examiné les textes anciens,
                                     ai jeté tel éclairage possible, offert
                                     tels plaisirs
                                     que permet le doceat

                                                             Mais le connu ?
                                     Cela, il a fallu qu’on me le donne,
                                     une vie, l’amour, et de la part d’un homme
                                     le monde.
                                                             Marques.
                                                             Mais assis là
                                                             J’observe comme un homme
                                                             de vent et d’eau, qui tente
                                                             et rate
                                                             une épreuve

                                     Je connais les points cardinaux
                                     du temps, d’où il vient,
                                     où il va. Mais la proue de moi,
                                     cela je l’ai pris de leur accueil,
                                     ou de leur rejet, de moi

                                                             Et mon arrogance
                                                             n’a été ni diminuée
                                                             ni accrue
                                                             par la communication


             2

             C’est d’une affaire non réglée
             que je parle, ce matin,
             avec la mer
             qui se retire
             à mes pieds



    Traduction inédite de Danièle Robert





             Maximus, à lui même


             J’ai dû apprendre les choses les plus simples
             tardivement. Ce qui m’a donné du mal.
             Même en mer j’étais lent, pour passer la main, ou franchir
             un pont mouillé.
                                     La mer n’était pas, finalement, mon affaire.
             Mais même à mon affaire, même là, je me sentais détaché
             de ce qui était le plus familier. Me sentais en retard,
             et suis contrarié que l’on prétende
             qu’un tel décalage
             est la nature de
             l’obéissance,
                                     que nous sommes tous en retard
                                     au ralenti,
                                     que nous grandissons multiples
                                     Et que la singularité
                                     n’est pas facile
                                     à connaître
             Ça se pourrait bien, quoique l’acuité (l’achiote)
             que je constate chez les autres,
             offre davantage de sens
             que mes propres dissemblances. Les ingéniosités

                                     dont ils font preuve chaque jour
                                     ceux qui s’occupent des affaires du monde
                                     Et ceux qui s’occupent de celles de la nature
                                     comme je ne m’y connais pas
                                     je me suis appliqué aux unes et aux autres
                                     j’ai construit des dialogues,
                                     ai examiné les textes anciens,
                                     ai jeté l’éclairage que j’ai pu, me suis offert
                                     les plaisirs
                                     qu’autorise le doceat

                                                             Mais le connu ?
                                     Cela, il a fallu que ça me soit donné,
                                     une vie, l’amour, et de la part d’un homme
                                     le monde.
                                                             Signes.
                                                             Mais assis là
                                                             J’observe comme un homme
                                                             de vent et d’eau, qui s’essaie
                                                             à quelque épreuve
                                                             et échoue

                                     Je connais les quartiers
                                     du temps, d’où il vient,
                                     où il va. Mais l’armature de moi,
                                     je l’ai prise de leur accueil,
                                     ou de leur rejet, de moi

                                                             Et mon arrogance
                                                             n’a été ni amoindrie
                                                             ni accrue
                                                             par la communication


             2

             C’est d’une affaire inaccomplie
             que je parle, ce matin,
             avec la mer
             qui reflue
             à mes pieds



    Traduction inédite d’Angèle Paoli





         Note d’AP : deux mois après l’établissement de cette traduction croisée a paru la traduction d’Auxeméry. Voici, ci-dessous, l’extrait correspondant à celui que Danièle Robert et moi-même avions choisi :





             Maximus, à lui même


             Il m’a fallu apprendre les choses les plus simples
             en dernier. D’où bon nombre d’ennuis.
             Même en mer, j’étais lent, à m’y mettre, à traverser
             un pont mouillé.
                                     La mer, finalement, n’était pas tâche à ma main.
             Et même la main à la tâche, oui, je restais étranger
             à ce qui allait pourtant de soi. Lambinais,
             et pas content quand on me disait
             que de nos jours l’obéissance
             consiste à remettre les choses
             au lendemain,
                                     que nous sommes tous en retard
                                     dans une époque de laisser-aller,
                                     qu’on nous élève en masse
                                     Et on ne connaît pas
                                     facilement ce qu’est
                                     la simplicité

             Possible – encore que l’acuité (l’achiote)
             je le note chez d’autres,
             fait plus sens
             que mes distances à moi. Les agilités

                                     dont ils font preuve tous les jours
                                     ceux qui font marcher les affaires
                                     du monde
                                     Et marcher celles de la nature
                                     alors que moi j’ai le sentiment de
                                    n’avoir fait marcher ni ci ni ça

             J’ai composé des dialogues,
             ai commenté d’anciens textes,
             ai offert les lumières que je pouvais, procuré
             les plaisirs que
             permet le doceat

                                                             Mais le connu ?
             Cela on a dû m’en faire don,
             une vie, l’amour, et d’un homme, un,
             le monde.

                                                             Signes.
                                                             Établi là cependant,
                                                             je veille au large, homme de vent
                                                             et d’eau, je cherche
                                                             Toujours en manque
                                                             de preuve

             Je sais les quarts d’aire
             du temps, d’où vient le vent,
             où il va. Mais la souche d’où je viens,
             ça, je le vois au bon accueil,
             ou la grise mine, qu’on me fait

                                                             Et mon arrogance
                                                             n’en a pas été diminuée
                                                             ni augmentée,
                                                             par la communication

             2

             C’est de la matière inachevée
             dont je parle, ce matin,
             avec la mer
             qui s’étend
             à mes pieds



    Charles Olson, Les Poèmes de Maximus, Libraire éditeur La Nerthe, 2009, pp. 56-57. Traduction d’Auxeméry.





    C
    Source





    CHARLES OLSON : NOTICE BIO-BIBLIOGRAPHIQUE


         Né à Worcester dans le Massachusetts le 27 décembre 1910, Charles John Olson, poète et essayiste américain, est encore peu connu en France. Après ses études supérieures dans les universités de Yale et Harvard, Charles Olson entreprend une carrière dans l’enseignement. Sa fréquentation ― de 1948 à 1956 ― du Black Mountain College (Caroline du Nord), haut lieu d’expérimentation artistique, conduit Olson à en devenir le recteur de 1951 à 1956. Dans le même temps, il se consacre à l’écriture d’avant-garde, fondée sur le recours à une poésie orale tournée vers la cinétique.

         Après un premier ouvrage consacré à Herman Melville, Call Me Ishmael (Appelez-moi Ishmael, 1947), Charles Olson devient le porte-parole de toute une génération de poètes avec la parution, en 1950, de son essai intitulé Projective verse (« Le vers projectif »). Un texte théorique bref dans lequel le poète expose les principes dont les plus féconds sont la primauté accordée à la voix – l’écriture devant être motivée de l’intérieur par le mouvement de la parole — et la « Composition by field », « composition par champ » qui prône le regroupement d’unités de sens et la circulation de l’une à l’autre pour composer une poème.

         Publié en 1983, l’ensemble intitulé The Maximus Poems s’inscrit dans la tradition épique héritée de Pound et de Williams, de Whitman et de Dos Passos. Intitulée en français Maximus amant du monde, cette somme poétique met en scène un héros fictif, inspiré au poète par Maxime de Tyr, philosophe et rhéteur du second siècle avant J.-C. Pour autant, Maximus, alter ego du poète, n’en est pas moins ancré dans la société américaine de son temps, confronté avec son créateur à une aventure poétique aux ramifications multiples, tous deux en prise avec les concepts théoriques énoncés dans Projective verse.

         The Maximus Poems se présente comme une suite continue de poèmes, assemblés à la manière de tesserae, selon le terme latin emprunté par Olson (terme qui renvoie à la fois aux dés à jouer de l’Antiquité et aux tesselles utilisées dans les mosaïques). Maximus en est le sujet parlant, l’homme orchestre par qui passent la narration, les dialogues, les questionnements, les apartés. Autant de variations, de rythmes, d’accents et de tonalités qui font du poème de Maximus un champ d’exploration ouvert sur des formes multiples. Tout un réseau de correspondances de sons et de sens animé par un souffle qui dépasse le personnel pour rejoindre l’universel.

         Influencé par la voix de ses aînés ― les Cantos d’Ezra Pound et le Paterson de William Carlos Williams ―, Charles Olson, considéré comme contestataire et iconoclaste, trouve en Robert Creeley ― qui dirigea la Black Mountain Review ― son plus fervent défenseur, ouvre des voies nouvelles de pensée et d’écriture. C’est au poète et ami Robert Creeley que Charles Olson fait allusion dans le poème « Maximus, to himself » : il est l’homme qui lui a donné « le monde ». Charles Olson meurt à New York le 10 janvier 1970.

    Angèle Paoli

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  • Carnets de marche. 24

       



    CARNET N.24

    24.

         Elle s’est endormie devant la cheminée. La bûche crépite d’un feu intime. Crépitement régulier, parfois plus assourdi, qui lui murmure dans son demi-sommeil que la flamme baisse, prête bientôt à s’éteindre. Elle sent le froid qui la gagne, un froid qui s’infiltre par le dos. Elle se secoue sans se réveiller. Elle éprouve le même cheminement du froid que celui de l’autre nuit, quand elle s’était couchée dans la mezzanine du four, enroulée dans les draps de bain de coton, le béret parisien tiré bien au-delà des oreilles. Elle se dit, dans sa tête endolorie, qu’elle ne tiendra pas. Qu’il est impossible qu’elle fasse sa nuit sous la pierre sèche du four. Le froid dur et humide pénètre jusqu’aux os et prend la chair à rebours. Elle sait que la température va encore chuter au cours des heures. Jusqu’au petit matin. Elle est recluse là-haut, sans torche, avec ce glacé qui l’immobilise par à-coups, congestionne ses muscles. Elle sent la dureté du ciel au-dessus d’elle et la proximité sans faille des étoiles. Instinctivement, elle se recroqueville un peu plus sur le matelas bain de soleil bouffi d’humidité, qui lui sert de litière. Elle sent pourtant, dans cet inconfort et cette réclusion glacée où elle tente vaillamment de s’endormir, quelque chose d’exaltant. Peut-être le désir inconscient de se mettre à l’épreuve, de se dépasser elle-même dans l’épreuve qu’elle s’est infligée. Un moment plus tôt, elle était assise sur le muret de la treille, éblouie par la pleine lune. Toutes les portes étaient fermées et la grande maison endormie. Paisible, insouciante de sa situation. Cela avait duré pas mal de temps et ce n’est que tard dans la nuit, qu’elle avait flanché. Autant en raison du froid qui la paralysait maintenant qu’en raison du chagrin qu’elle éprouvait à le voir errer autour de la maison. Elle était sortie par le finestrinu, se tortillant pour parvenir à s’extirper. Il avait refermé sur elle les volets et ensemble, silencieux, ils avaient regagné le lit conjugal. Il lui avait fallu du temps pour se réchauffer et chasser le froid qu’elle avait emmagasiné sous les pierres.


         Devant le feu, c’est le même froid insidieux qui la saisit droit dans le dos. Un vrai coup de poignard. Des phrases montent en elle. Des mots surgissent, venus du fond de sa mémoire. « Sa mère, bredouillis d’atomes explosés ». Elle ne s’arrête pas sur les choses. Elles vont leur chemin fluide sans qu’elle puisse les retenir. Sa maison d’alors lui manque, celle qu’elle a quittée pour toujours, après plus de vingt-cinq ans de présence dans ses murs. Elle ne parvient pas à imaginer que d’autres l’habitent. D’autres corps, d’autres présences, un couple et deux enfants, paraît-il. Elle, elle n’y remettra plus les pieds. Elle ne poussera plus jamais la porte tant de fois ouverte fermée, sur elle, sur sa vie. Elle est partie sans dire adieu. Elle se dit que tous ceux qu’elle connaissait et qu’elle ne reverra plus sont comme morts. Ils gisent dans les strates plus ou moins sombres de son cimetière intérieur. Bientôt elle ne pourra plus leur rendre leur visage. Ils n’existent que tant qu’elle garde d’eux un pan de souvenir. En y réfléchissant, elle se dit qu’il en est de même pour elle. Qu’elle n’est plus qu’un petit cadavre mou dans la mémoire des autres. Mais ne l’était-elle pas déjà depuis longtemps ?


         Elle aimait le jardin de juin, ses pavots et ses iris, ses araignées, ses escargots, les fenêtres mansardées qui donnaient sur les toits et les feuillages des grands arbres. Il n’est pas certain qu’elle n’ait pas au fond d’elle-même le regret de cet univers familier, riche de sensations et de lumières. Le nez collé à la vitre, le regard perdu par-delà les toits, l’oreille au téléphone, elle passe des heures à dialoguer avec elle. Longues discussions attendues dans l’angoisse et dans le désir de la voix de l’autre. Ce temps aussi est loin. Elle est pourtant sûre qu’il a existé, elle ne peut l’avoir rêvé. Elle somnole, portée entre deux eaux par le crépitement du feu qui feule devant elle et le froid qui la pince par vagues brèves et par secousses. Elle s’égare dans le livre qu’elle est en train de lire. Il l’irrite et l’ennuie. Elle se secoue puis se rendort. Peut-être se produira-t-il quelque chose, enfin ! Les images défilent dans son sommeil, qu’elle ne parvient pas à retenir. Fugitives, elles s’abîment dans le tréfonds de son inconscient d’où un instant plus tôt elles avaient surgi. Visages familiers, silencieux, qui se rappellent modestement, timidement à sa mémoire sans laisser de trace. Théâtre d’ombres qui s’effacent et reviendront la visiter comme bon leur semble. Au gré de leurs fantaisies. Puis s’évanouissent et s’enfoncent dans les brumes vertigineuses du sommeil.

    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli

       

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  • Libazioni di sangue | Libations de sang (Angèle Paoli)

    Une traduction inédite de Jacques Fusina





    In onore di l-amori di Baccu
    Ph., G.AdC






    LIBAZIONI DI SANGUE


         Si leva u ventu nant’à i marosuli di lava culunnante, calore di piombu u mare fundariccia di vinu pesa u so mareghju fin’à e sponde scurdate di Naxos Hè custì chì ombretica accostu eo à e nozze sceme di Baccu stracquata à l’appossu di a grotta marina una menada dorme biancore lascivu ingutuppata nuda in l’ebriezza dolce di i sonni di a carne vuluttà tennera offerta à i mio sguardi assenti

         Una acquaria hè pisata in onore di l’amori di Baccu a so bivenda trimulente rimore luce cristallina di a gemma e rise s’imbuleghjanu cù i rantali è cù i calori in armenti corpi frementi rossi infiarati fischi di serpi crotali di cimbale di flauti scimità sgaiuffa di e baccante di e silene di i becchi sunaglienti i fauni alegri (imbicchiti) t’anu un ansciu puzzulente u rossu di carne di a so bocca escenu vapori infantimati cù versi di dimogni

         Una pantera ochji d’oru cura a scimia cunfusa di i dii       Ieratica

        Da issu miscugliu di gaspe di carne in brama d’alegrie eterne sorge da l’incarnatu impalliditu di u visu u ricordu sempre vivu di Baccu zitellu polpe rose prumesse à i sborri di calore vignaghjolu muscu di focu chì voca da l’alba in giru à u scogliu battutu da u marosulu brusgente u vecu chi offre u so fronte à torcini pampane è viticci è mi porghje a coppa calice tralucente di frutta matura chi sugillerà au licore di e nostre preghere

         Un aghju ochji oramai chè pè l’intagliature tese à e nostre labbre luccicanti di u rubinu di a vigna cederaghju stanca di pianghje per tè Teseu à e sborgne prumesse da l’elissiru divinu à bocca meza spalancata nant’à a voglia Baccu digià chjode l’ochji nant’à l’ubriachezza prossima l’oru di u vinu fala ind’e nostre vene sangue imbulighjatu à u sangue immurtale di a pergula inseme ritimemu i nostri sensi imbulighjati à u tirsu di l’amore

         U mare culor di vinaccia si ritira ingutuppendu cù i so piechi u trostu di i dii

         L’isula stravia briaca da i so addisperi sordi

         L’antica baccanale s’anneia ind’e so nebbie di focu.


    Angèle Paoli
    Traduit en corse par Jacques Fusina






    LIBATIONS DE SANG


        Le vent se lève sur la vague lave brûlante chaleur de plomb la mer lie de vin soulève sa houle jusqu’aux rives oubliées de Naxos c’est là qu’ombrageuse j’aborde aux noces folles de Bacchos couchée à l’abri de la grotte marine une ménade dort lascive blancheur drapée nue de l’ivresse douce des sommeils de la chair volupté tendre offerte à mes regards absents

         Une aiguière est levée en l’honneur des amours de Bacchos son breuvage tremblé bruit clarté cristalline du gemme les rires aux râles et aux ruts se mêlent corps vibrants pourpres d’incandescence sons de crotales de cymbales de flûtes folie canaille des bacchantes des silènes des boucs agités de grelots les faunes réjouis éructent une haleine fétide l’incarnat de leur bouche s’exalte des vapeurs hantées aux rictus des démons

         Une panthère ocelles d’or veille sur l’ivresse confuse des dieux       Hiératiquement

         De l’enchevêtrement grappes de chairs avides de liesses éternelles surgit dans l’incarnat pâlissant du visage le souvenir encore vif de Bacchos enfant rondeurs rubicondes promises aux excès chaleureux de la vigne odeur de feu qui rôde depuis l’aube autour du roc battu par la vague brûlante je le vois qui offre son front torsadé pampres et vrilles et me tend bienveillant la coupe translucide calice de fruits mûrs qui scellera la liqueur de nos vœux

         Je n’ai d’yeux désormais que pour les ciselures tendues à nos lèvres luisantes des rubis de la vigne céderai-je lassée des pleurs versés pour toi Thésée aux enivrements promis par l’élixir divin bouche entr’ouverte sur le désir Bacchos déjà ferme les yeux sur l’ivresse prochaine l’or du vin roule dans nos veines sang mêlé au sang immortel de la treille ensemble nous rythmons nos sens enchevêtrés au thyrse de l’amour

         La mer lie de vin se retire enroulant de ses plis le tumulte des dieux

         L’île dérive ivre de ses sourdes détresses

         L’antique bacchanale se noie dans ses brumes de feu.


    Angèle Paoli, « Libations de sang », in Revue Siècle 21, Huitième année n° 14, Printemps – Été 2009, Dossier Le vin, coordonné par Jean Guiloineau, page 149.





        « Jacques Fusina est une figure emblématique de la littérature corse contemporaine. Parolier, traducteur, chroniqueur, professeur d’université, ses talents sont multiples. Mais il est avant tout poète. C’est ce qui fait l’unité de sa vie et de son œuvre. Poète à la fois populaire et raffiné, ce paradoxe le désigne comme un maître. […]
        La poésie en langue corse de Jacques Fusina a séduit par sa musicalité les chanteurs insulaires. […] Le poète en langue française est moins connu. Pourtant son aventure poétique a commencé avec la publication, en 1969, de Soleils Revus.[…] »


    Marie-Jean Vinciguerra





    QUELQUES PUBLICATIONS DE JACQUES FUSINA



    Soleils Revus, P.J. Oswald, Collection « Voix Nouvelles », Honfleur, 1969. Poèmes en français
    Cantilena veranile, Scola corsa, Bastia, 1983. Poèmes pour enfants (en corse)
    E Sette Chjappelle, éd. Albiana, Levie, 1986. Poèmes et proses (en corse). Prix du Livre corse. Prix de la Région (1987)
    Contrapuntu, La Marge éd., Ajaccio, 1989. Illustrations de Peter Berger, poèmes et chansons (en corse avec traduction française)
    Versu Cantarecciu, Albiana éd., Ajaccio, 1996. Poèmes et chansons (en corse)
    Parlons corse (ouvrage grammatical et introduction à la culture corse), Paris, Lharmattan, 1999
    Retour sur images, Biguglia, Stamperia Sammarcelli, 2005 (poèmes en français, parmi lesquels des poèmes traduits qui permettent de rendre compte de la réalité bilingue insulaire)
    Écrire en corse, Klincksieck, Collection « 50 questions », 2010





    ■ Jacques Fusina
    sur Terres de femmes

    Écrire en corse
    Les mots apprivoisés
    2 juin 1931 | Naissance de Jacques Garelli (+ deux poèmes extraits de Fulgurations de l’être, de Jacques Garelli, traduits en corse par Jacques Fusina)



    ■ Voir aussi ▼

    → (dans les numéros 19-20, « Utopie » [Espace Corse] de la revue numérique québécoise Mouvances)
    cinq poèmes inédits de Jacques Fusina
    → (sur le site du Printemps des poètes)
    une notice bio-bibliographique sur Jacques Fusina
    le site de la Revue Siècle 21




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