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Ph., G.AdC
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Ph., G.AdC
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DE L’AIR DANS LES PETITES BOÎTES
Ph., G.AdC
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JULIETA GUERREIRO
– Parfois des suites. |
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Nous vivons dans un monde que la poésie elle-même a travaillé à désenchanter. Dépouillée de ses oripeaux usés, la nature nue n’en est que plus enchanteresse ― le poème alors est un miroir tendu au vide dans lequel le poète voit miroiter l’or des jours, paillettes virtuelles que la langue révèle.
Marie-Florence Ehret |
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Ph., G.AdC L’OR DES JOURS On a chanté la ville ses éclats de voix de lumière de rire on a chanté ses peuples ses cours ses miracles le tremblement de l’eau de l’oiseau ou de l’herbe la lente sauvagerie végétale la Beauté de tout bord et on l’a injuriée. On a chanté les labyrinthes où se perd le chanteur qui se cherche et se plaint le moi ses mille et un mensonges ses manies ses petites morts et sa langue mielleuse l’intervalle divin du silence le soupir dans lequel s’épanouit le sourire du bouddha Tous les chants sont usés mis en boite en cubes en disques en vers réduits développés chiffrés déchiffrés criés balbutiés éructés ânonnés archivés reste l’enfantine la claire l’obscure nécessité de chanter chaque instant veut l’éternité du chant Je chanterai l’olivier stérile penché sur l’abîme aux pentes vertes je descendrai entre les châtaigniers les chênes, les ronces les bouleaux et tous les entrelacs végétaux anonymes unis pour entraîner les anciennes terrasses de pierre que les hommes d’autrefois avaient maçonnées de leur sueur j’irai jusqu’au cours d’eau qui ne voit jamais le soleil Je chanterai le cocotier velu ses palmes jaunissantes sous sa tête verte Je chanterai le figuier célibataire un peu plus haut chaque année ses fruits à peine formés qui tombent au sol et je chanterai ses racines qui préparent en secret l’effondrement de la maison je chanterai le pêcher frêle que ses quatre pêches épuisent le laurier sombre et parfumé qui descelle pierre à pierre l’ancien mur je chanterai le rosier survivant sans fleurs sans feuilles branche sèche dans la terre lançant dans le ciel de jeunes tiges vertes hautes et presque nues la sauge nouvelle lentement jaillie d’un pied qui paraît mort le citronnier en pot qu’on rentre pour l’hiver je chanterai aussi le bourdonnement des insectes la chute brutale et prématurée d’une figue je chanterai le chant des oiseaux leurs pépiements leurs gazouillis leurs cris leurs croassements le chant des cigales le chant du vent le saut du chat dans l’herbe sèche et tant pis si nos bras sont trop petits les mots trop rares trop pauvres pour embrasser l’étendue et la multiplicité d’une seule seconde de perception même si mon chant passe aussi vite que ce qu’il chante même si nul ne l’écoute jamais même si je dois chanter sans bouche sans voix sans art sans mot presque je chanterai chaque aujourd’hui Marie-Florence Ehret D.R. Poème inédit de Marie-Florence Ehret (extrait d’un recueil à paraître aux Éditions Dumerchez) pour Terres de femmes |
| MARIE-FLORENCE EHRET D.R. Ph. Martine Pitou Source ■ Voir aussi ▼ → (sur le site du Printemps des poètes) la fiche bio-bibliographique de la Poéthèque consacrée à Marie-Florence Ehret – (sur le site de Marie-Florence Ehret) la bibliographie commentée de Marie-Florence Ehret – (sur Poezibao) deux autres poèmes de Marie-Florence Ehret, extraits du recueil Plus vite que la musique |
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(Printemps des poètes 2010 « Couleur femme »)
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Ph., G.AdC
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| VIVIAN LOFIEGO Image, G.AdC ■ Vivian Lofiego sur Terres de femmes ▼ → De l’autre côté du rituel (poème extrait d’Obsidiennes de la nuit + bio-bibliographie) → Les arbres multiplient leurs branches… → Un temps que les femmes filent → (dans la galerie Visages de femmes) le portrait de Vivian Lofiego ■ Voir aussi ▼ → (sur le site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Vivian Lofiego dans la Poéthèque → (sur le site de RFI) une interview de Vivian Lofiego (en espagnol) lors de la sortie de son ouvrage Pierre d’infini – (sur le site Poésie d’hier et d’aujourd’hui) une courte anthologie |
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(Printemps des poètes 2010 « Couleur femme »)
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La paura ci rende più forti ?
Siamo mortali mortalmente spaventati tremiamo come volpi e cani diventando la muta di noi stessi
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Ph., G.AdC PRÉSENCES Écho rugueux trop lointain. Mémoire en terrasses noyée sous l’opacité veinée de chuchotis grandissants. Voyage chaotique sans attaches roches empilées en équilibre douteux des pages mortes pour sentinelles. Seuls des limons pâteux où l’on s’embourbe seules des bribes confuses non déchiffrées de longs murmures comme fumées affluant nous viennent. Sons érodés un bourdonnement ondule vision d’un espace barbare et nu. Mémoire errante de nœuds et de méandres détournée, mémoire diapason prête à vibrer au moindre appel. Mais d’où venu ? Pollens de cendre mêlés fatras désordre larmes et foudre et ce cri puissant jamais assoupi qui nous traverse. Mémoire grosse prête à rompre à renverser l’infinité apeurée. Mémoire irradiante long remuement en soi. Éclats miettes à rassembler à collecter… Toi à l’écoute toi te perdant une fois de plus dans ces hiéroglyphes intimes griffus prégnants qui t’assiègent et qui t’obsèdent, écrans opaques sur le présent. Agnès Schnell D.R. Texte inédit Agnès Schnell pour Terres de femmes |
| ■ Agnès Schnell sur Terres de femmes ▼ → [En apparence rien n’a changé] (extrait d’En filigrane, l’Ardenne…) → [Un cri vrille] (autre poème extrait d’En filigrane, l’Ardenne…) → Il y a des jours comme ça |
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Ph., G.AdC LAS LINTERNAS FLOTANTES VII. He llegado hasta aquí. A la herida del ala. Contradicción perfecta donde todo es posible donde todo danza su danza-vórtice de silencio y vacío. La luz apenas juega a deslumbrarnos. A idear las formas que nos guían rotundas e ilusorias — mesa, silla, espejo…. : rama del paraíso… rama del sueño en la vigilia — abierto y entregado. No entres por ahí. No acerques tu mano tibia y trémula al dorado picaporte. Verás la escena que te fue destinada —precisamente aquella que debías ver y no ver. Tu Alejandría siniestra y familiar. Roma bombardeando la casa de tu infancia. Una Babel de mutismos. No entres. No abras los ojos. Desnudeces. ¿Quién dice cuerpo? ¿Quién dice eros o amor? Ágape interrupto en su descenso. Todo vuelve. Como aquí, todo vuelve. ¿Pero a qué? Oh loto bienoliente salpicado de sangre y barro. Escombros, miembros, esquirlas, ojos infectando el sagrado estanque de la vida su corriente sagrada y estancada en una fosa común. En las paredes de la caverna, entre estalactitas de sangre y barro, esquirlas y miembros cercenados, un jazmín proyecta su sombra blanca trémula. Oh jazmín bienoliente y perfecto, abierto y entregado. Mercedes Roffé, Las linternas flotantes (fragmento), Buenos Aires, ediciones Bajo la luna, 2009. Ph., G.AdC LES LANTERNES FLOTTANTES VII. On est arrivé jusqu’ici. À la blessure de l’aile. Contradiction parfaite où tout est possible où tout danse sa danse-tourbillon de silence et de vide. La lumière joue presque à nous aveugler. À figurer les formes qui nous guident rotondes et illusoires – table, chaise, miroir… : branche du paradis branche du rêve dans la vigile – épanoui et offert. N’entre pas par là. N’approche pas ta main tiède et tremblante du loquet doré. Tu verras la scène qui te fut destinée – justement celle que tu devais voir et ne pas voir. Ton Alexandrie funeste et familière, Rome bombardant la maison de ton enfance. Une Babel de mutismes. N’entre pas. N’ouvre pas les yeux. Nudités. Qui dit corps ? Qui dit éros ou amour ? Agape interrompu dans sa descente. Tout revient. Comme ici, tout revient. Mais à quoi ? Ô lotus odorant éclaboussé de sang et de boue. Décombres, membres, esquilles, yeux infectant l’étang sacré de la vie son courant sacré et stagnant dans une fosse commune. Dans les murs de la caverne, entre stalactites de sang et de boue, esquilles et membres rognés, un jasmin projette son ombre blanche tremblante. Ô jasmin odorant et parfait, épanoui et ouvert. D.R. Traduction inédite de l’espagnol (Argentine) de Nelly Roffé pour Terres de femmes |
| MERCEDES ROFFÉ ![]() Source ■ Mercedes Roffé sur Terres de femmes ▼ → Naître à nouveau (+ bio-bibliographie établie par Cécile Oumhani) → Paysage → (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait de Mercedes Roffé ■ Voir aussi ▼ → (sur Recours au poème) Mercedes Roffé par Nelly Roffé Guanich → (sur Terres de femmes) Nelly Roffé | Argia |
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