Étiquette : anthologie poétique Terres de femmes


  • Élisabeth Chabuel | Le Moment


    LE MOMENT



    ELLE DIT ...
    Ph., G.AdC



    À ma grand-mère



    L’après-midi elle fait quelques pas dans la cour. Puis s’assoit à l’abri du volet, à mi-soleil. Elle dit : c’est mercredi aujourd’hui ? Les tilleuls sont en fleur. Ça sent !
    Elle dit : y-a quelque chose dans le jardin ?
    Elle dit : il fait bon. On aura une année à tomates.
    Elle aime jardiner, et la cuisine pour de grandes tablées. La nappe blanche. Les verres à pied. Elle dit : on aura du monde.
    Elle parle de Crest. Quand elle allait à l’école.
    Elle a peur du noir. Elle dit : je voudrais y voir clair jusqu’à la fin. Pas devenir aveugle comme mon père. Je voudrais y voir pour me conduire. Aider à quelque chose. Pas rester sans rien faire. Elle dit : quand les autres ont tout ce travail.
    Elle dit : le papa attachait les bœufs à l’écurie sans rien y voir. La maman avait peur. Moi petite fille aussi.
    Elle dit : il aurait pu se faire écraser. Mais les bêtes ça connaît.
    Elle dit : après goûter, on saignera le coq. Viens m’aider, demain on aura du monde.
    Un bol de café au lait et un peu de beurre sur du pain.
    Elle dit : mets du bois dans le feu.
    Il fait bon. Mais tu as les doigts glacés. Il fait si froid dehors ? Il gèle ?
    Elle dit : juste de la soupe et un peu de tomme. Je sais pas ce qu’il m’arrive.
    Elle dit : un peu de vin dans mon eau. J’aime pas l’eau pure.
    Elle dit : allume la couverture. Je veux me coucher.
    Elle dit : mes jambes me portent plus. C’est la première fois.
    Elle se pose la question. Du moment. Depuis dix ans, peut être, elle attend, le moment. Elle est surprise. Elle dit : je sais pas ce qui m’arrive.
    Elle dit : mes jambes me portent plus.
    Ça va être le moment ?
    Pourtant elle s’étonne parfois d’être encore là.
    Elle dit : qu’est-ce qu’on veut encore de moi ici ?
    Elle a le sentiment d’avoir fait. Beaucoup.
    Elle dit : j’ai plus de force.
    Elle dit : on ne m’aurait pas oubliée là-haut ?
    Elle prie. Elle dit : c’est tout ce que je peux.
    Pour Roger
    Pour Ginette
    Pour Marc pour Ginette. Notre père qui es aux cieux Pour Nicole et sa famille, Notre Père. Pour Alain et sa famille, notre père. Pour Baby et sa famille, notre père… Pour Jérôme et ses sœurs, notre père, pour Véronique, pour Fabienne, chaque jour pour le bonheur et la paix de chacun. Notre père…
    Le soir, la télé marche. Elle murmure dans sa tête, puis sa voix s’élève : Pour Tristan. Pour Julie. Pour Natacha. Pour Floriane. Pour Chloé. Pour Marjorie. Pour Robin. Pour Meddy. Pour Nathan. Pour Flavien. Pour Cassandre. Pour Yann. Pour Loïs. Pour Florian.
    Elle dit : Notre père… sur la terre comme au ciel Notre père Donne-nous notre pain.
    Elle dit qu’elle les aime, les enfants. Les tout-petits surtout.
    Elle dit : c’est comme ça que je les aime comme ça, quand ils ont point de malice ! Elle les prend dans son tablier. Comme ça. Dans son tablier. Elle dit : c’est comme ça que je les aime.
    Tout petits
    Elle en a trois générations dans son tablier.
    Elle dit : c’est comme ça que je les aime.


    Die, le mercredi 20 janvier 2005


    Élisabeth Chabuel
    Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)






    ■ Élisabeth Chabuel
    sur Terres de femmes

    Et ils sont (extrait)
    Intime violence
    Veilleur (lecture d’AP)
    Je (extrait du Veilleur)
    [on ne pense pas au présent] (extrait des Passagers)
    17 juillet 1944 | Élisabeth Chabuel, 7 44




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  • Claude Ber | le miel à la bouche

    L-id-e exacte requiert d-autres agencements. L-espace du mot y est d-finitivement d-natur-.
    Ph., G.AdC





    LE MIEL À LA BOUCHE



    le miel à la bouche
    dans le mot le bruit du mot à être dit loin de la chose
    le bruit n’est pas un son
    le sonore du mot fait un bruit de gorge dans la parole
    entre bruit et son une maniaque recomposition de l’absence
    entre donner et prendre la même main
    des doigts voyagent sur l’eau un mot est un iceberg sur la banquise, tout quasi dessous, les doigts une avancée de la main vers l’air où ils s’écartent
    et flottent les doigts à tâtons du mot qui les désigne

    On aimerait dire cela suffit d’interroger. De s’accoupler à des tornades insignifiantes, insignifiviandes dans le devenir de la chair. Le corps couplé à une durée herbivore. L’idée exacte requiert d’autres agencements. Une position dure. Une posture. Colonne enracinée aux carreaux de la cuisine. Ou du dojo. C’est tout de même. L’identique question de l’assise.
    À elle pas de solde ni de bilan. Le décompte de la durée est incisif. Et sans parti pris. Sans atermoiements non plus. L’espace du mot y est définitivement dénaturé.
    Et à propos du miel ou de l’existence, ce pourrait être tout aussi bien mer que miel ou mamelon. Ou d’autres géométries minimales.
    Une manière de dire qui déplace la position.


    Claude Ber
    Texte inédit (mars 2010) pour Terres de femmes (D.R.)




    CLAUDE BER


    Claude-BER  ©-Adrienne-Arth NB
    Ph.© Adrienne Arth
    Source




    ■ Claude Ber
    sur Terres de femmes


    Épître Langue Louve (note de lecture d’AP)
    Il y a des choses que non (note de lecture d’AP)
    In memoriam (extrait d’Épître Langue Louve)
    La mort n’est jamais comme (note de lecture d’AP)
    Je dis mer (extrait de La mort n’est jamais comme)
    Les mots, le vent, les herbes racontent (extrait de Mues)
    Sinon la transparence (extrait du recueil Sinon la transparence)
    [Toujours la langue veut dire] (extrait du recueil Il y a des choses que non)
    Vues de vaches (note de lecture d’AP)
    Claude Ber, Pierre Dubrunquez, L’Inachevé de soi (note de lecture d’AP)




    ■ Voir aussi ▼


    le site de l’écrivain Claude Ber



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  • Anthologie poétique Terres de femmes – Table alphabétique

     

     

    COPERTINA COULEUR FEMME 2010 Image, G.AdC</FONT COLOR>

    TABLE ALPHABÉTIQUE</FONT COLOR></DIV ALIGN>

     

     

     

             ■ Gabrielle ALTHEN → Une fois le gris devenu l’autre versant du bleu
                 [73 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Antonella ANEDDA → Salva con nome [43 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marielle ANSELMO → Les îles [7 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marianghjula ANTONETTI-ORSONI → E Lavandare [57 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Édith AZAM → IL RESTERA MON SIGNE [25 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Isabelle BANCEL → Blanc [108]          ■ Marie-Claire BANCQUART → En Angleterre [72 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Linda Maria BAROS → Nœuds de voies ferrées [46 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Mahdia BENGUESMIA → Aujourd’hui c’est blanc [83 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Claude BER → le miel à la bouche [61 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Eva-Maria BERG → zeichensprache [98 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Claudine BERTRAND → La nomade [66 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Geneviève BERTRAND → [L’araignée règne sur l’enfance] [103 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Elisa BIAGINI → Da una crepa [29 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Anne-Lise BLANCHARD → Elle est à marée [70 + encadré] </FONT COLOR>          ■ Claudine BOHI → si ce n’est pas trembler [48 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Christine BONDUELLE → [sans titre] [92 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Béatrice BONHOMME-VILLANI → Un lacis de sang et d'ombre [3 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Laurence BOUVET → Ce vers quoi [100 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Valérie BRANTÔME → Il sognatore [8 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Silvia BRE → [È da lontano che viene] [114 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Béatrice BRÉROT → De l’autre côté [60 + encadré]</FONT C
    OLOR>          ■ Brigitte BROC → Parfois [91 + encadré]</FONT COLOR>          ■ France BURGHELLE REY → Lumière du poème [21 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Laure CAMBAU → Sans pourquoi [78 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Magda CÂRNECI → Culte postmoderne [74 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Cristina CASTELLO → Bajamar [39 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Élisabeth CHABUEL → Le Moment [62 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Judith CHAVANNE → L’enfant était à venir [68 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Françoise CLÉDAT → Je vis une histoire d'amour [69 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marianne COSTA → [Huwa] [107 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Fabienne COURTADE → [Sans titre] [56 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Cristina CRISCI → Spring [1]          ■ Martine CROS → Burned in/out [95 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Chantal DANJOU → Figures libres [99 + encadré] </FONT COLOR>          ■ Carole DARRICARRÈRE → Ulysse (Joyce remixed) [54 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Josyane DE JESUS-BERGEY → On ne parle plus du loup [37 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Maura DEL SERRA → olla kalà [63 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Françoise DONADIEU → L’âme des femmes [52 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Rodica DRAGHINCESCU → EX(o)ilium [22 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Ariane DREYFUS → SAMI [53 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Michèle DUJARDIN → Naissance [71 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sylvie DURBEC → Pour García Lorca, te quiero verde [28 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Myriam ECK → Aridité [34 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie-Florence EHRET → L’or des jours [45 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Bernadette ENGEL-ROUX → [Les taupes sont de fines émietteuses] [90 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie ÉTIENNE → Ce qui reste [82 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sylvie FABRE G. → L’au-dehors [9 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Tamirace FAKHOURY → Passage [36 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Mireille FARGIER-CARUSO → On a vingt ans [23 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Rita R. FLORIT → Varchi del rosso [38 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Violaine FOREST → [Je reste au jardin] [101 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Danielle FOURNIER → Pas de mots dans les mots [64 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Lucetta FRISA → Toccata settima [50 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Joëlle GARDES → Hôpital [17 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie GINET → Plus vaste que nous [97 + encadré] </FONT COLOR>          ■ Fanny GONDRAN → [ 80 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marta GRUNDWALD → je te montrerai comment je traverse la rue [5]          ■ Julieta GUERREIRO → De l’air dans les petites boîtes [47 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Luce GUILBAUD → Le corps penche [58 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Cécile GUIVARCH → [ma grand-mère avait beaucoup de clés] [106 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Brigitte GYR → au plus gris du corps [18 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Cécile A. HOLDBAN → [Je ne tuerai point] [86 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sabine HUYNH → Là où elle naît [77 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Ophélie JAËSAN → Une branche de bois vert [15 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Vénus KHOURY-GHATA → Les cheveux rouges de la mère [51 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Martine – Gabrielle KONORSKI → [Vissée à la plante des pieds] [109 + encadré] </FONT COLOR>          ■ Aurélia LASSAQUE → Lo temps s’es perdut [79 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Ève de LAUDEC → De tous ces mots [112 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Denise LE DANTEC → Où quand [85 + encadré] </FONT COLOR>          ■ Ghyslaine LELOUP → Ils ont tenté de broyer mon esprit [31 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marilyse LEROUX → [Tu ouvres une brèche] [87 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Isabelle LÉVESQUE → Territoire [96 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Béatrice LIBERT → Attente [26 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Vivian LOFIEGO → Elle portait une blessure au front [44 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sophie LOIZEAU → le bain de diane [59 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Béatrice MACHET → Un autre jour… la vie [27 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Rachida MADANI → Près de moi [35 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Maria MAÏLAT → Recommencement [12 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Angela MARINESCU → de ce couteau se déverse le métal [65 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Márcia MARQUES-RAMBOURG → de cette césure de cette ligne [115 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie-Christine MASSET → Rêve [89 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Anne Marguerite MILLELIRI → Jaune [111]          ■ Myriam MONTOYA → J’irai encore [16 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sonia MORETTI → Metti mi à u provu [93 + encadré ]</FONT COLOR>          ■ Sandra MOUSSEMPÈS → Une histoire naturelle [76 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Samira NEGROUCHE → Il se peut [14 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sylvie NÈVE → Ode à Oum Kalthoum [110 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Florence NOËL → autant revivre en mon jardin [13 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Colette NYS-MAZURE → [Triptyque] [102 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Cécile OUMHANI → Manhattan redux [30 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Lydia PADELLEC → La mère [94 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Angèle PAOLI → Chtoniennes (lamentu) [55]          ■ Sabine PÉGLION → Malhabile [75 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Isabelle PELLEGRINI → [Pour ne pas perdre la pluie] [104 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie-Thérèse PEYRIN → Marche forcée [67 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Jackie PLAETEVOET → Ras de la terre [40 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Isabelle RAVIOLO → Ô mère [11 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Nathalie RIERA → page aphone [20 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Mercedes ROFFÉ → Les Lanternes flottantes [41 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Nelly ROFFÉ → Argia [4 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Laurine ROUSSELET → [illisibilité afflux soulèvement] [113 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Valérie ROUZEAU → Dans le vent d'hiver [24 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Jos ROY → Lui – … Elle – [6]          ■ Sylvie-E. SALICETI → La grenade [2 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Hélène SANGUINETTI → La vieille femme regarde en bas [33 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Agnès SCHNELL → Présences [42 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie-Ange SEBASTI → Ils étaient partis [10 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Roselyne SIBILLE → Le souffle des mondes [32 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Paulina Mikol SPIECHOWICZ → De cristal et d’autres minéraux [115 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Muriel STUCKEL → La poésie échappée [88 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Geneviève VIDAL-DE GUILLEBON → Vie donner/nommer [49 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Stella VINITCHI RADULESCU → femme bleue    Magritte le dit [81 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Catherine WEINZAEPFLEN → la terre est ronde [84 + encadré]</FONT COLOR>

    ………….. (à suivre) </FONT FACE>


  • Béatrice Brérot | De l’autre côté

    Les trottoirs mouillés
    Ph., G.AdC






    DE L’AUTRE CÔTÉ



    il n’y a pas d’accord
    entre le monde entrant
    et le monde sortant

    les trottoirs mouillés
    reflètent bien plus
    que la pluie
    ils donnent
    la mesure du jour
    celle de la nuit
    et le temps déborde toujours au-delà de minuit

    de l’autre côté
    il est midi

    la nuit est tellement douce
    peu de bruits
    la ville assoupie
    vous vous endormez
    je vous aime
    vous êtes si belle

    il n’y a pas d’accord
    entre les mots du dedans
    et les mots du dehors

    les fenêtres fermées
    offrent en plusieurs strates
    les traces visibles
    de l’impermanence du temps
    qui jaunit les dents
    les états se superposent
    et l’esprit vacille toujours au-delà de l’infini

    de l’autre côté
    c’est fini

    la nuit est tellement douce
    vous dormez
    respirez
    je sais que cet été
    est le dernier
    où je vous regarde
    vous respirer

    vous ne savez pas l’écart
    qu’il y a entre
    rester
    et partir
    tout est dans l’excès
    même la chatte quitte le rebord
    il n’y a pas d’accord

    il n’y a pas raccord
    mais l’amour est comme la lumière
    jamais vide
    jamais hors champ
    d’une bulle éclatée
    brille le pollen
    poudroie les baies
    de nos quartiers
    et parsème l’univers

    mon corps avec lui s’éparpille
    cristallise et chante
    aujourd’hui pour demain
    la geste des femmes

    Béatrice Brérot
    Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)




    Les fen-tres ferm-es
    Ph., G.AdC



    BÉATRICE BRÉROT

    Béatrice Brérot



    ■ Voir aussi ▼

    → (dans Les Carnets d’Eucharis de Nathalie Riera)
    Béatrice Brérot, Ouvrirr
    le blog de Béatrice Brérot


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  • Sophie Loizeau | le bain de diane

    Diane
    Image, G.AdC






    LE BAIN DE DIANE



          Le bain de diane enceinte tient de l’emboîtement infini, gigogne.
          Femme au contenu, en plus de se contenir elle, au contenu étrange, une veine verte court de son flanc à son aine, de chaque côté. Les bassins reflètent ses seins décuplés, pointes noires et son sexe (le lui cache son ventre autrement). Nue au vu et au su mais dans le parc désert.
          Nul ne le peut ni le cerf, le boisement dense et les ronces empêchent qu’on la surprenne au bain. L’eau découvre l’ovale du ventre proéminent. À l’heure mélancolique elle se baigne. La vasque dont les pieds sont des griffes enfoncent dans les feuilles de l’automne dernier. Mise sous les tilleuls quelquefois pleine de leurs fleurs.
          diane se baigne avec la vision de la baignoire infinie, elle s’attend d’une seconde à l’autre à la dissolution de son émail. Comme les miroirs l’eau ouvre sur un monde, l’entrain vers le fond l’enfoncement.
          La forêt la plus prononcée la plus pubienne.

    Sophie Loizeau
    Extrait du roman de diane, paru aux éditions Rehauts en mai 2013.



    SOPHIE LOIZEAU


    Sophie Loizeau
    Ph. © Adrienne Arth
    Source




    ■ Sophie Loizeau
    sur Terres de femmes

    Bergamonstres (note de lecture d’Angèle Paoli sur Bergamonstres, publiée dans la revue Europe d’août-septembre 2008)
    [L’œil persiste aux lisières] (extrait du Corps saisonnier)
    vendredi (extrait de Bergamonstres)
    caudal (extraits)
    [Moabi quand tout va bien] (extrait de Ma maîtresse forme)



    ■ Voir aussi ▼

    le site personnel de Sophie Loizeau
    → (dans Levure littéraire n° 7)
    un entretien de Sophie Loizeau avec Rodica Draghincescu
    → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique consacrée à Sophie Loizeau
    → (sur le site de l’écrivain Claude Ber)
    une bio-bibliographie de Sophie Loizeau



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  • Luce Guilbaud | Le corps penche

    Les femmes se lèvent vont au miroir le désir est vivant
    Ph., G.AdC





    LE CORPS PENCHE

    le corps penche
    il s’appuie sur un coude       se souvient
    des courses du cœur                de ses battements
    dehors on ne voit rien             c’est ici
    avec le sang qui fomente ses raisons

    on se souvient d’autres chambres
                                                    d’un ciel de lit

    un homme ne sait pas si l’amour est compté
    si le lit flotte avec les marées

    le matin dort encore
    derrière les rideaux

                                                    et les femmes se lèvent
                                                    vont au miroir
                                                    le désir est vivant (prêt à partir)

    un cœur en papier à la main
    je marche sur le tapis
    je reconnais le dessin du rêve

                                                    au loin la nuit se couche déjà sur l’eau
                                                    les draps d’aube nouvelle se dispersent
                                                    avec les oiseaux mêlés à la chair des soupirs

    c’est la rivière qui hésite à passer près du lit
                      mais il faut bien se lever

    Luce Guilbaud
    Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)



    LUCE GUILBAUD


    Luce guilbaud



    ■ Luce Guilbaud
    sur Terres de femmes

    Demain l’instant du large (lecture de Sylvie Fabre G.)
    [Le haut le bas l’envers l’endroit] (extrait de Demain l’instant du large)
    [il y a eu des pluies] (extrait de Nuit l’habitable)
    Mère ou l’autre (lecture d’AP)
    [les ombres envahissent] (extrait de Pas encore et déjà)
    [mon père m’offre des animaux] (extrait de Vent de leur nom)
    Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris (extrait)
    Danielle Fournier | Luce Guilbaud [Dis-moi plutôt ce qui nous réunit](autre extrait d’Iris)
    Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris (lecture d’AP)
    Luce Guilbaud ou la traversée de l’intime (chronique de Marie-Hélène Prouteau)
    Luce Guilbaud | Amandine Marembert | Renouée (extraits de Renouées)



    ■ Voir aussi ▼

    → (dans la poéthèque du site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique sur Luce Guilbaud
    → (sur le site de la mél [Maison des écrivains et de la littérature])
    une fiche bio-bibliographique sur Luce Guibaud



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  • Corse_3 Marianghjula Antonetti-Orsoni | E Lavandare





    1 Quandu l-acqua porga Netta u pannu niellatu
    Ph., G.AdC






    E LAVANDARE


    Corre lindu u fiume
    Quandu l’acqua porga
    Netta u pannu niellatu
    Da e sciagure di u tempu.

    Luce à u sole u Monte Giuvellu
    Quandu u core di a donna
    Richjara e so cugiure
    Ind’è e fiumare inguerninche.

    Barca u ponte a donna
    Quandu l’acqua di a vita
    Fala à in basculi in basculi
    Da u fiatu di e sulane aschese.

    S’innalza l’alburu versu u celu
    Quandu a primavera giuconda
    Affacca in u fiuminale inchjaritu
    Da e speranze veranile.

    Lavandare, un appiate paura
    Chì u tempu squassa
    L’angosce di u pannu
    E’ e nigrure di i cori ! …



    Marianghjula Antonetti-Orsoni
    Ghjennaghju di u 2010
    D.R. Texte inédit pour Terres de femmes







    2 Et le c-ur de la femme Lave ses peurs
    Ph., G.AdC






    LES LAVANDIÈRES


    La rivière court limpide
    Et l’eau claire
    Purifie le linge endeuillé
    Par les misères du temps

    Le Monte Giuvellu brille au soleil
    Et le cœur de la femme
    Lave ses peurs
    Aux crues de l’hiver

    La femme traverse le pont
    Et l’eau de la vie
    dévale de vasque en vasque
    sous le vent des adrets de l’aschese *

    L’arbre se hausse vers le ciel
    Et le printemps enjoué
    Surgit dans la vallée ensoleillée
    Par l’espoir qui renaît

    Lavandières, n’ayez crainte
    Le temps efface
    L’angoisse du linceul
    Et les noirceurs des cœurs !…



    Traduit du corse par Francesca Graziani et Angèle Paoli


    * Aschese : pays d’Asco, à proximité du Monte Cinto.






    MARIANGHJULA ANTONETTI-ORSONI


    Voir/écouter aussi :

    – (sur Kewego.it)
    Marianghjula Antonetti-Orsoni sur France 3 Corse ViaStella le 12 décembre 2009 à l’occasion de la publication de son recueil Sfoghi aux éditions Albiana dans la collection Veranu di i pueti.

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  • Fabienne Courtade | [sans titre]



    Pasneige4

    Ph. angèlepaoli





    Je reviens sur mes pas


    Aussi fragile que dormir sur morceaux de verre
    matelas de clous    Dormir dans massif

    Avec marques d’herbes
    empreintes
    sur les joues

    La nuit tombée

    Je me réveille en pleine nuit

    Il n’y a plus aucune fleur
    Les murs sont devant
    Quelqu’un chuchote :

    l’hiver tombé
    l’été passé

    Je jette tout dans un couloir

    De cet endroit – bout du monde

    J’enlève drap après drap
    Je ramasse de la terre

    humide comme dans les rêves








    Les paupières sont collées


    J’avance avec les yeux fermés




    la lumière étincelle

    Des heures après
    Le fil
    Se détache

    De moi
    la cire se défait

    en miettes

    lorsque je m’éveille


    Les cils collés
    Que l’on rince

    Le monde tremble sans bruit








    Une porte claque :
    Je garde les yeux fermés

    Je ne dois rien vous dire – des choses passantes
    Et rapides
    Et ce que je dis est d’une extrême légèreté








    Au matin
    Je frôle ses paupières


    Maintenant j’appuie sur sa bouche

    Des phrases passent
    Et son corps

    C’est moi qui fournis les éblouissements


    J’ai exactement le corps
    Entre les mains



    Avec les orties

    Le visage est de travers
    Et la lumière
    N’éclaire plus


    Mais les mains fuient
    Je les rattrape
    Je fais un geste immédiat    Je les pose sur la tête
    Toujours

    Pour m’élever

    Avec les orties
    Partout dans les terres




    Fabienne Courtade
    D.R. Textes inédits (février 2010) Fabienne Courtade
    pour Terres de femmes





    FABIENNE COURTADE



    ■ Fabienne Courtade
    sur Terres de femmes

    suffoquer prendre cette douleur (extrait de Table des bouchers)
    Table des bouchers, poésie (lecture d’AP)
    suffoquer prendre cette douleur (extrait de Table des bouchers)
    [le fleuve s’entend au loin] (extrait de Corps tranquille étendu)
    19 août 2004 | Fabienne Courtade, le cœur bat très vite



    ■ Fabienne Courtade
    sur Terres de femmes

    → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique sur Fabienne Courtade



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  • Corse_3
    Angèle Paoli | Chtoniennes (lamentu)




    Aristoloche des talus
    Ph. angelepaoli






    CHTONIENNES (LAMENTU)




    Crépitement du feu en firmament d’étoiles
    ni blasphème ni plainte
    ton ongle brisé au miroir de l’enfance
    craquement des os pris     affleurement des eaux
    ta mémoire infaillible    inlassable    des jours
    de descente en bordure    de mer


    tu marches


    effluves de printemps dans les herbes mouillées


    \ aristoloche des talus
    qui t’a donné ce nom d’aristocrate tenace
    sûre de ton élan sur ta hampe dressée
    et mouette criarde en tourbillon des flots \


    tu surveilles
    veilles à tes pas



    inconsolable de la durée des ciels
    en nuages d’ébène    fondus de gris    à l’écal du rivage
    et ton rire perlé de cils
    et tes larmes d’enfant
    accrochées aux épines     cactées plantées drues et rudes
    au revers des roches sombres     chtoniennes     des failles en
    abrupt


    il suffirait
    il suffirait d’un pas
    pour que tu glisses
          là
          en-bas
          passera
          passera pas
          un pas de plus

          un pas de trop



          et voilà que tu passes    de vie à trépas
          dans la nuit qui brasse
                                                     sans foi ni émoi
          tes monstres insoumis


          bras tendus qui t’accueillent en Charybde et Scylla
          ancillaires moissons de trouble déraison.





    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli
    _____________________________
    Note : ce poème a été publié dans l’ouvrage collectif Calendrier de la poésie francophone 2011, Alhambra Publishing (Belgium), 2010, 10.6. Choix de Shafiq Naz.






    Cact-es plant-es drues
    Ph. angelepaoli

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  • Carole Darricarrère | Ulysse (Joyce remixed)



    ULYSSE (JOYCE REMIXED)



    Bloom ballon ballant de la tête, ostensoir de ces choses minuscules, gerbes dérivations, feux brefs, abstractions spectrales, ses galaxies, rangées de ruches reine de lui-même, pensionnaire ébahi du monde déballant ses sonnets, fièvres, poches pleines, de Poucets, cailloux, cadavres, savons, de rognons, d’engeances, avatars, permanentes malles à colombes, mouchoirs, lapins, ruses, seins, soucis, ballon vague s’évadant sur le dos de quelque longue vague ravie, pauvre proie d’un rêve que rien n’assouvit.





    1 - pauvre proie d-un r-ve
    Ph., G.AdC






    Triple lecture de « l’inéluctable modalité du visible », digeste assimilation spéculative d’une représentation roide, amidon de mes abîmes, soupe de cela, théâtre intime de malfaçons sonnantes, moins vraies que nature, chacun son midi, pas de porte, son inviolable altérité territoriale, réel fantôme de lui-même par affabulations successives, maître du vivant plus fervent que la simple assertion qui tapisse avoisinant les corps. Ce bleu que je sécrète à compte d’auteur sera toujours plus bleu que celui-ci qui s’expose contournable en vérité, ce bleu de messe que je ressuscite, ma note mellifère contre un bleu patriote siliconé à la pensée unique, calqué, pixelisé, botoxé, speedé, clôné, ma saveur contre la sienne, sillage ensablé dans la quantité du monde, tout ce qui parfume en douce mes allées contre les vôtres, une ride, un brin de poésie.


    Ma musique contre les installations sonores, prêt-à-performer mondial, échafaudages secs étalonnant tout ce qu’ils touchent : le réel, ment, nouvel opium, ma réalité détrône la tienne. Ma mienne musique. Mon remix. Mes longues déclamations sensorielles décernées à l’ange derrière le masque. Sampling de mon petit oiseau siffloteur à l’abri dans ta cage. Je relis la phrase à l’envers, et je l’éternue. Molly aime. Mes stridulations solitaires, un Picasso plus réel que le réel lui-même. Dali ne condense pas la réalité. Ma claire vision. Une lecture dans les plis. Un visage peut en cacher un autre. Lumière aurorale entre les baleines de ton corset. Ce qui luit dessous le tain. Image inversée à un cri du couteau carnivore.


    Je fends le monde sur l’aile d’un oiseau voisin et le lointain me sera proche. Discernante musique, élue des sphères, et qui ne fait plus de phrases. Ma main désormais obsolète. Deux petits maçons de concert, parfois non, se repliant deux l’un contre l’autre, ailes chastes, détestant désormais les œuvres, pardonnées, bonnes dès que réunies. L’invisible règne alors sur la chair, les marées loin rougissent en quête des terres, les voiles claquent dès qu’un coin se rebiffe. Le temps est ce qui jaunit. Petit dieu aux mains percées, écume aux lèvres, tout son corps tient sur le cul de ses pieds, tandis que sur le toit du monde, ses yeux vapeur écoutent ce qui se départ. Sa vie en titre, n’est qu’un de ces extraits. La flamme consume ce que le ver ne rongera pas.





    2 - H-ros tout de m-me
    Ph., G.AdC






    Vincent a trouvé refuge dans la contemplation orphique des fleurs. La nuit dans mon jardin, les cornes de brume de ces animaux vagues tracent sur la mer brune d’indigents sillons, et voguent à qui vaque. Ils ont rasé deux plants jumeaux de tournesol, ivres bus de l’ordre de ce jaune poulain caracolant sur une monture de nuit. Leurs petites lèvres baisant les armures, fruits saignés, mollusques ceignant la fierté de nos jardins, avec quelle inusable lenteur la lune montre du doigt le bouclier d’airain. Les dents de la nuit. L’éclat pâle de ce ruissellement obscur. Ainsi apprit-il à écrire en lisant alentour, ce dont le tableau fit bon usage. Le bourdon organique par-dessus toute antienne, sa loi. Une lecture se doit d’être au moins ce corps-à-corps.


    Très tôt R. se mit à fuir les poètes, détestant la poésie vénérer le Poème. K. contemporain de la légende entre vivant dans la doublure. Molly aimerait. Héros tout de même s’en souvenir pourquoi pas ? Le doigt du maître n’est jamais très loin de la lune.



    Carole Darricarrère
    D.R. Texte inédit de Carole Darricarrère, remix février 2010
    pour Terres de femmes





    CAROLE DARRICARRÈRE

    CAROLE DARRICARRERE



    ■ Carole Darricarrère
    sur Terres de femmes


    Les doubles jeux du (Je) (note de lecture sur le recueil Le (Je) de Léna)
    Élévation du feu
    Face à face avec mes mains
    Imagine qu’un matin… (notice bio-bibliographique)
    Je coupais souvent à travers champs
    Nous vécûmes
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    le Portrait de Carole Darricarrère (+ un extrait du recueil Demain l’apparence occultera l’apparition)


    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Poezibao)
    Les éditions Isabelle Sauvage, par Olivier Goujat



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