Étiquette : Anthologie Terres de femmes


  • Anne Marguerite Milleliri | Jaune



    Jaune
    couleur jaune […]
    une mâchoire de fer
    en guise de maison […]
    heures trompées qui fardent le temps.

    Ph., G.AdC







    JAUNE




    Genêt,
    couleur de miel d’été,
    couleur jaune,
    tournant de nuit sur le gravier,
    une mâchoire de fer
    en guise de maison,


    Jaune,
    Soleil tournant,
    visage de la lune,
    nid d’hirondelle au coin de la fenêtre,
    crépitement du feu,
    dentelle de la robe de la mer,


    Jaune,
    Phare lointain,
    Navire NUIT cinglant à l’Est,
    rêve interdit derrière la porte de la mort,


    Jaune,
    bouton d’or,
    nombril de la vie,
    heures trompées qui fardent le temps.




    Anne Marguerite Milleliri
    D.R. Texte inédit Anne Marguerite Milleliri
    pour Terres de femmes






    ANNE MARGUERITE MILLELIRI





    ■ Voir aussi ▼

    → (sur voxpoesi)
    un autre poème d’Anne Marguerite Milleliri
    → (sur le site de la revue Possibles, nouvelle série n° 12, septembre 2016)
    une page sur Anne Marguerite Milleliri





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  • Isabelle Bancel | Blanc



    Blanc
    Source






    BLANC



    Je n’arrive plus à écrire, mon ami, mon frère.

    Je vais peut-être mourir, comme une bête, car le verbe était mon garant, le vrai témoin de mon rang.

    J’ai lu ce soir les poèmes grecs, qu’une sorcière a traduits pour oublier son sort.
    Nossis, Pindare, Sappho, Callimaque, Empédocle, Oppien, Denys…
    amoureux de leur reflet, Narcisses,

    j’ai lu ce soir des poèmes de femmes, délicats, gercés, effilochés, en vrille, mauvais,

    j’ai retrouvé Marceline, si douce,
    mais je n’arrive plus à écrire, mon ami, mon frère.

    Je perds mon sang,
    je perds ma vue, mon chemin
    mes forces.

    Je vais mourir,
    comme une bête,
    mon ami mon frère,

    Car le verbe était mon garant,
    Et ce soir tout est blanc.




    Isabelle Bancel, Chroniques de l’aigle
    texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)



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  • Marianne Costa | [Huwa]



    J’attends j’attends j’attends
    Image, G.AdC







    [HUWA]



    « J’ai huit pattes poilues et je ne vois pas pourquoi un État Spirituel serait forcément pur et vaporeux », dit la Tarentule.




    Huwa
    Le pronom de l’absent, comme un souffle
    un hoquet presque

    Yod Hé Vav Hé
    L’Imprononçable
    et moi — une femme — j’épie depuis le dernier rang
    ceux qui chantent les louanges du Matriciel

    ou taisent le nom de Ce Qui Est
    Ivres dedans sobres dehors
    également barbus également se balançant
    les cousins n’en finissent pas

    de se taper dessus
    — pour faire de la musique ? —

    Depuis le fond du fond des sièges du fond
    derrière le mur et les grillages les moucharabieh
    derrière mon voile et mes yeux bleus et mon indignité moi aussi
    je me balance
    moi aussi je T’attends
    Toi qu’on appelle qu’on n’appelle pas
    Je suis là à t’attendre
    comme une araignée dans sa toile
    comme en novembre on guette l’été fauve
    Je T’attends
    comme un ventre femelle attend l’enfant qui germe
    un sexe d’homme, un axe, un os
    comme cette poète froide et sèche
    attend la poésie
    sans rimes et sans ratures
    je T’attends
    Toi et tout ce qui est Toi sans en avoir l’air
    premières cerises
    chant sans contour
    souffle diamant au cœur opaque
    je T’attends
    Sans barbe mais
    avec assez de haine pour tout ruiner
    assez d’amour pour tout submerger
    Tissant hexagones octogones dodécaèdres de fil translucide
    je crache      invisible ouvrière
    les liens entre deux branches
    et puis
    je suis
    la passante qui brise les toiles
    qui déchire les entrelacs
    insouciante au chemin d’un sommet si lointain
    Et de nouveau
    la Tarentule qui
    T’attend
    amant paresseux
    promesse de flottaison aux lèvres molles
    T’attends
    rythme inspiré qui coule
    des veines du ciel jusque dans mes plumes encrassées
    T’attends
    maître sans visage
    dont le cri dissoudra les frontières

    J’attends j’attends j’attends
    et tire la langue
    devant tous ceux qui chantent la joie de ne plus rien attendre
    Oh cette envie
    de déféquer sur vos distiques vos odes vos quatrains
    oui toi Rûmî, Hafiz, Saint Augustin, la Grande et la Petite Thérèse,
    mais taisez-vous      c’est tout ce que vous avez à dire
    tout votre chant
    ce cocorico triomphant d’une aube
    que nous n’avons pas vue?
    Vos extases engluées de mots et de triomphes
    Pitié ! Ravalez-les !

    Il n’y a pas de chemin
    pas de lumière au creux de ces ténèbres
    la matrice est hermétique
    ni Maître ni Amant
    pas de saveurs indicibles
    pas d’ascension nocturne
    Il n’y a
    que ce qu’il y a
    ce labeur répété de tisser et tisser la toile
    linceul      où je t’attends, la Mort, ma sœur,
    prophétisant que tu viendras
    fidèle inévitable t’engluer
    aux entrelacs de cette toile
    La mort insecte aux ailes de charogne
    qui sera mon dernier festin.

    Mais je
    T’attends
    T’attends
    T’attends
    T’attends
    suis un tambour qui frappe
    T’attends
    comme un cœur embryon dans l’œuf rouge
    T’attends
    T’attends
    ô rythme sans vouloir
    du cosmos étoilé
    T’attends
    T’attends
    T’attends
    T’attends
    ….




    Marianne Costa
    texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)







    MARIANNE COSTA


    Marianne-costa
    Source



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Babelio)
    une fiche bio-bibliographique sur Marianne Costa





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  • Cécile Guivarch | [ma grand-mère avait beaucoup de clés]



    Je ne sais pas si elle en avait une pour ouvrir la porte de sa chambre bis








    [MA GRAND-MÈRE AVAIT BEAUCOUP DE CLÉS]





    Ma grand-mère avait beaucoup de clés
    elles tintaient dans les poches de son tablier


    celle de la porte d’entrée
    celles des trois verrous de la même porte
    celle du garage
    celle de la petite maison où nous dormions
    celle du cadenas du poulailler
    celle de la porte de derrière
    celle du local où se trouvait le tonneau de cidre
    celle du local à vaisselle pour les mariages et les communions
    celle de la maison de sa sœur
    celle de sa quatre chevaux
    celle de la barrière
    celle du cadenas de la barrière
    celle de son armoire
    celle de la porte des cabinets
    celle de la maison de sa belle-sœur
    celle du buffet où elle enfermait les boîtes de chocolats périmés depuis plusieurs noëls
    celle de l’autre buffet où elle enfermait les bouteilles de calva


    je ne sais pas si elle en avait une pour ouvrir la porte de sa chambre





    Cécile Guivarch
    texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)





    CÉCILE GUIVARCH


    Guivarch (1)
    Source



    ■ Cécile Guivarch
    sur Terres de femmes

    [des hommes tressaillent](extrait de S’il existe des fleurs)
    [J’ai marché sur les morts]
    [Je ne sais pas si tu es encore jeune](extrait de Sans Abuelo Petite)
    Sans Abuelo Petite (lecture d’Isabelle Lévesque)
    Renée, en elle (lecture d’AP)
    Vous êtes mes aïeux (lecture de Gérard Cartier)



    ■ Voir aussi ▼

    J’écriture(s)[le blog de Cécile Guivarch]
    → (sur Terre à ciel)
    plusieurs pages sur Cécile Guivarch
    → (sur remue.net)
    Cécile Guivarch | ma mère de pierre (extraits)
    → (sur Olivier Bastide/Dépositions, le Blog)
    Cécile Guivarch/Une Idée de la poésie X





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  • Geneviève Bertrand | [L’araignée règne sur l’enfance]



    [L’ARAIGNÉE RÈGNE SUR L’ENFANCE]





    Araignée
    Source






    L’araignée règne sur l’enfance


    Emprisonné, le ferment de vie

    au fond de son petit fagot

    Fil invisible tendu sous le pas

    — fil gluant où s’attache l’ombre



    L’araignée règne sur les pensées


    L’araignée se promène dans la tête de l’enfance
    Sombre et silencieuse l’enfant écoute le glissement des pas sur le fil
    Quelle danse se joue sous le crâne ?

    L’araignée accroche son fil à chaque geste

    Retient les mots au piège de sa toile

    Capte ses victimes au centre immobile

    Se nourrit des non dits qui

    lui gonflent le ventre

    Enfante le silence

    L’araignée prend la tristesse dans ses mailles

    Sécrète une soie grise

    C’est voile sur le regard

    Au coin des lèvres

    Un fil retient le sourire



    L’araignée règne sur l’enfance


    L’araignée tricote son fil

    fagote les mémoires


    Elle remonte le fil

    à chaque retour de l’histoire

    et le mange

    et le renforce

    couche sur couche

    malaise familial                      incompréhension

    pas trouver sa place


    Ça pique l’ araignée
    mais peut-être
    ça réveille
    une piqûre


    M’enseigneras-tu araignée à piéger mes pensées dans une toile

    à avaler le passé

    et la tristesse              et l’amertume
    à tendre mes fils sous la rosée du matin

    Ce sera lumière éclatée en gouttelettes vives

    joie captive d’une cellule à naître





    Geneviève Bertrand
    mars 2013
    texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)





    GENEVIÈVE BERTRAND


    Geneviève Bertrand
    Source



    ■ Geneviève Bertrand
    sur Terres de femmes

    [Traversée de l’herbe nue]
    Voyage au pays des papesses…



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Cursives 74)
    un entretien avec Geneviève Bertrand (entretien mené par Odette et Michel Neumayer, mars-juin 2009) + une bibliographie
    → (sur Dépositions, le Blog d’Olivier Bastide)
    Geneviève Bertrand/Une idée de la poésie (+ une bio-bibliographie)





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  • Violaine Forest | [Je reste au jardin]





    Kim weston nude on horse
    tu montes un pur-sang,
    vêtue de ta seule peau

    Source







    [JE RESTE AU JARDIN]


    Il demeure plus facile de se lever dans la douceur des gestes lents, je reste au jardin. Le jour, interdit, n’est pas commencé que tout s’active dans l’antichambre, je tisse ton linceul. Je n’ouvre plus les yeux que pour te parler des choses qui restent à faire : courir abîmée sur la terre foulée, s’élever comme l’aigle ; qu’à perte de vue les blés s’allongent dans la tête ; l’enfance, ramenée au parfum des mûriers, les cheveux en voyages de foin, mal coupés, le tracé incertain des hirondelles pleureuses qui brisent le cap, sanglots ravalés, notre été de gueux d’eau et de glaise qui fuit vers la mer en rigoles, colorant les jointures, la chaleur des pierres sur la peau tuméfiée et gorgée de soleil, les noisettes dissimulées aux quatre coins comme un hérisson dans la gorge, le sable partout qui revient en ville faire ses devoirs de gardien du temps. Le retour pénible aux choses normales accentue la perte de douceur, les marées demeurent promesses et pulsation des sens.

    L’excitation des oiseaux, leur vol fébrile parce que tu reviens à la veille des funérailles, tu m’apparais au coucher de soleil, ta peau de drap blanc, livide, en sueur, tu trouves une excuse à la beauté des lieux, tu réponds que le monde tourne encore, que ce n’est pas suffisant pour faire marche arrière, ces croyances-là, qu’il n’y a rien sous la pierre où tu parles, que si on creuse vraiment, le vide nous rattrape, qu’il n’y a que du feu.

    Je ne réponds pas que ce qui me brûle me met au monde, que les braises me rongent, que dedans, je vois derrière toi quand tu parles de grandes voiles de soies sanguines qui battent pavillon du désert et d’Afrique, tu montes un pur-sang, vêtue de ta seule peau, tu traverses l’Oural et le Sahel et pour toi un seul homme, une seule vérité pour l’amour qui te hante, tu te mets à nu, en plein jour. Je ne te regarde pas. Tu ne vois ni ma robe, ni ma peau rousse. Tu attends l’impossible, tu te perds dans le bleu, tu y dévoues ta vie.

    C’est presque des vacances, on se croirait sauvées dans ce petit royaume, chaque jour, malgré tout, Ada et moi préparons notre petit bagage, refaisons l’inventaire, nos nattes bien serrées, l’une contre l’autre, comme si on allait venir nous chercher pour aller à l’école.



    Violaine Forest
    texte inédit (extrait de Ada et moi)
    pour Terres de femmes (D.R.)






    VIOLAINE FOREST


    Violaine Forest
    Ph. © Robert Etcheverry



    ■ Violaine Forest
    sur Terres de femmes

    [Je suis frégate de bois]



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions de l’Hexagone)
    une notice bio-bibliographique sur Violaine Forest
    → (sur Voix d’ici, répertoire audio de la poésie québécoise)
    une fiche bio-bibliographique (+ un poème de Violaine Forest dit par l’auteure)





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  • Laurence Bouvet | Ce vers quoi



    Khat Seller Harar
    Ph. © Peter Schnurman
    Source







    CE VERS QUOI



    Un jour de nuit
    à Sana’â


    irai cueillir la fleur de Khat au pied du mont Nokoum


    ravir au ravin son dénivelé de sueur fondre
    dans le sang dessous le sel


    mêler à la rose le miel
    d’une abeille bleue quand elle meurt


    Souffle couplé au souffle du désert
    le jambya tombé sous l’arbre
    nous ferons de l’indéfait du monde
    deux bouches bées fils cousus
    par plusieurs nuits de veille
    dans la plainte du vent



    Laurence Bouvet
    poème inédit pour Terres de femmes (D.R.)





    LAURENCE BOUVET


    Laurence_Bouvet_Setka_Film_moyen
    Ph. d’après Setka films
    Source




    ■ Laurence Bouvet
    sur Terres de femmes

    → (dans la galerie Visages de femmes)
    le Portrait de Laurence Bouvet (+ un poème extrait de Comme si dormir)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur La Pierre et le Sel)
    « Laurence Bouvet, poésie en vie », un article de Pierre Kobel
    → (sur La Pierre et le Sel)
    « Comme si dormir », un entretien de Laurence Bouvet avec Pierre Kobel (28 mai 2013)
    → (sur Recours au poème)
    une notice bio-bibliographique sur Laurence Bouvet (+ plusieurs poèmes)





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  • Myriam Eck | Aridité



    ARIDITE
    Ph., G.AdC





    ARIDITÉ




    Le présent rentre sans retour

    L’aridité faite soif

    Marcher pour que ça appuie
    Dedans

    Ne pas penser
    Au moment
    Où le sol deviendra vent

    L’étreinte libre du vent

    Ici même au large





    Myriam Eck




    _____________________________________________________
    NOTE d’AP : ce poème a été sélectionné pour l’anthologie pas d’ici, pas d’ailleurs (anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines) publiée par Voix d’encre en juillet 2012 (page 71).





    MYRIAM ECK


    Myriam Eck.NB
    Ph. D.R.



    ■ Myriam Eck
    sur Terres de femmes

    Cavité – Ouverte
    [Ce qui se vide dans ma tête…] (extrait de Sonder le vide)
    [La terre se creuse] (extrait de Calanques)



    ■ Voir aussi ▼

    le site de Myriam Eck



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  • Cristina Crisci/Spring
    1

    Printemps des poètes 2010 – « Couleur femme »
    Anthologie poétique Terres de femmes » » » (2)


    COPERTINA COULEUR FEMME 2010


                                        J-erre sur le chemin des apparences friables
                                        Ph., G.AdC





                                        SPRING


                                        1.

                                        La maison
                                        pleine de vent.

                                        La fenêtre s’ouvre
                                        Le drap
                                        rejoint
                                        les nuages


    2.

    Au ralenti,
    dans un éclat infini,
    la mirifique       enveloppante
    cage à miroirs
    se brise.

    Enfin nue,
    dans une blanche lumière
    épaisse et joconde,
    Je suis.


    3.

    Glacée d’épouvante,
    je traverse en nage
    l’obscurité liquide,
    poussée
    par l’assurance d’une île.


    4.

    Sans armes,
    le souffle comme ultime puissance,
    j’erre sur le chemin
    des apparences friables
    et mes pas crissent.


    5.

    Laisse résonner
    l’Innocence.
    L’ombre alors s’écarte.
    Espère le jour


    6.

    Plancton
    aux antennes
    vibratiles,
    j’avance
    en frémissant
    et je mène ma danse
    dans une géographie
    folâtre.

    Mon cœur verdoie !


    7.

    Dériver
    aux limites
    du visible :
    brume
    puis
    éblouissement
    puis
    brume
    puis éblouissement
    puis brume…


    8.

    Un oiseau migrateur
    me confie
    aujourd’hui
    des mots extraordinaires…
    Présage


    9.

    Chuchoter la valse
    des antiques incantations.

    Un voile se lève.





    Clart- turquoise d-un matin d--quinoxe.
    Ph., G.AdC




    10.

    Clarté turquoise
    d’un matin d’équinoxe.
    Je passe
    ma robe froissée
    de coquelicot.
    Prévision d’Ivresse.


                                        11.

                                        La tortue
                                        se réveille.
                                        La grue
                                        perchée sur sa carapace
                                        s’attarde un instant
                                        puis s’envole.
                                        La lune déborde.


    12.

    Dans l’œil
    émerveillé
    de la Femme Chatoyante :
    une louve
    rit
    dans l’herbe folle.
    Spring !


    Cristina Crisci
    D.R. Texte inédit Cristina Crisci/Terres de femmes

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    (Printemps des poètes 2010 « Couleur femme »)


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