Étiquette : Ariane Dreyfus
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Ariane Dreyfus, Nous nous attendonsAriane Dreyfus, Nous nous attendons,
Reconnaissance à Gérard Schlosser,
Le Castor Astral, 2012.
Lecture de Tristan Hordé
Ph. angelepaoli
« COMME DES MORCEAUX DE MATIN PRIS DANS LA CHAIR » (Claude Esteban)
Nous nous attendons ne réunit pas seulement des poèmes, s’y ajoutent deux essais sur la “fabrique” de deux poèmes (présents page 64 et page 65), qui permettent de comprendre le sous-titre (« Reconnaissance à Gérard Schlosser »). La relation à Gérard Schlosser et à ses tableaux figuratifs est introduite dans la page d’ouverture : “Ce qui est arrivé” ; pour Ariane Dreyfus, sa difficulté à regarder des tableaux vient de ce que, devant eux, elle se trouve presque toujours « privée du monde comme on se trouve privé d’air », et qu’alors « le sens de la vie est tout à fait perdu ». Le hasard lui a fait connaître les tableaux de Gérard Schlosser, ce qui a transformé sa relation à la peinture et a suscité l’écriture de Nous nous attendons.
Il ne s’agissait pas de reproduire des tableaux avec les mots et les allusions à une toile précise sont rares ; on reconnaît en partie un motif du peintre dans le poème “Tu peux dormir si tu veux” et bien des vers peuvent sans difficulté évoquer tel détail d’une toile : il suffit pour s’en convaincre, en ayant en tête le livre d’Ariane Dreyfus, de feuilleter la monographie de Bernard Noël consacrée à Schlosser. L’essentiel n’est pas là, le propos était d’écrire « pour provoquer un effet approchant ». On sait que le peintre restitue sur ses toiles des éléments du quotidien dans leur banalité, le tissu non vu des jours, des corps aussi plus ou moins fragmentés — un sein, des genoux repliés, etc. —, et que le titre de chacune paraît être, souvent, une phrase à la signification transparente, propre à la conversation familière, comme “Tu as trouvé du muguet ?” (1971), “Tu le connais ?” (1974), “Il ne se plaignait jamais” (1976) et, récemment, “À peu près” (2009), “On aurait pu” (2011). Ariane Dreyfus conserve ce principe et introduit ainsi un décalage entre le titre choisi, toujours un lieu commun, et le contenu du poème, pour créer un « effet de béance », alors que dans la tradition poétique le titre constitue plus ou moins un programme — tradition bien malmenée par ailleurs par bien des poètes, mais selon d’autres règles.
Dans ses réflexions sur l’écriture, Ariane Dreyfus précise qu’elle a pris pour règle d’exclure le “je” et le “tu”, présents dans les titres, dans le corps des poèmes où viennent seulement « des ils et des elles qui rest[ent] à la frontière entre présence et personnages ». Toute règle étant établie pour ne pas être toujours suivie, on relèvera qu’un titre, “Arrête, veux-tu” prend place dans un vers (page 48) : « elle se mange un ongle » et « Il prend son poignet arrête veux-tu ». Si la relation entre le titre — par exemple “Tu aurais pu dire une chose pareille ?” ou “Moi aussi j’ai essayé” — et ce qui le suit est presque toujours absente, elle peut à l’inverse être exhibée ; au titre “Je joue” répond :
Elle levait l’escargot devant son visage
En l’air il était bien obligé
De faire des boucles avec son muscle interrogatif
Les heures au fond du jardin
Je ne fais pas de mal je fais du silence
On ne serre pas une aussi légère coquille
Ces délimitations faites, qu’en est-il des poèmes, partagés en six ensembles contenant chacun, mais à la suite d’un poème, une citation qui oriente, ou peut orienter, la lecture1. La figure du peintre apparaît à plusieurs reprises, par exemple à l’issue de son activité : « Il pose son pinceau dans le pot de pinceaux ». Cependant la quasi-totalité du livre est consacrée à “il” et à “elle”, presque toujours dans une relation amoureuse, relation qui déborde les autres “sujets” de poème ; ainsi, “Tout un après-midi” met en scène deux poireaux (poireaux présents chez Schlosser), mais s’achève par :
Tout penchés dans leur pot, des pinceaux
Se touchent-ils au fond de leur eau ?
Ariane Dreyfus précise que “il” et “elle” « semblent revenir d’un poème à l’autre, sans pour autant rien affirmer de leur identité ». Ce retour aboutit à ce que les poèmes, toujours brefs, les plus longs ne dépassant pas une douzaine de vers, se lisent comme un récit de gestes amoureux intimes, simples, et le sentiment d’une continuité est renforcé par toute une série d’indices. Deux vers, page 29,
Elle a laissé le couteau et l’a posé
La moitié de la pomme aussi
semblent se poursuivre page 102 avec
La pomme coupée
Tombe en morceaux clairs sur la table
Autres marques discrètes, la reprise à différents moments de “oui” ou, plus forte, celle d’un vers qui achève un ensemble (« Sur l’oreiller la joue fait commencer le visage ») et commence le suivant, ou le déplacement d’une couverture sur le lit. Plus visible, la quasi-unité de lieu — la chambre, le lit — et de saison — le printemps, l’été, en accord avec les gestes amoureux — ; une mention, unique, de l’hiver (« La neige du dehors rafraîchit le carrelage ») est corrigée par la présence d’une jacinthe fleurie. Plus visible encore apparaît le retour de la chevelure de “elle”, qui s’étend jusqu’aux poireaux vus « échevelés », et, d’un bout à l’autre du livre, de la nudité féminine, avec la récurrence de “nu”, “nudité” (« Nue d’en bas », « Bras entièrement nus », « une cuisse très nue », « La nudité s’arrête à la taille », etc.) et masculine (« Tout près de la serviette le sexe | reste humide avec ses plis et lourd »).
Ariane Dreyfus n’a pas abandonné le lyrisme, mais la succession de scènes minuscules avec pour personnages un “il” et un “elle” (pas toujours ensemble) suggère à mes yeux, par une mise à distance du “je + tu”, de relire autrement les livres précédents. Certes, l’expérience, le vécu passent ici et ailleurs dans les poèmes, mais qu’Ariane Dreyfus, dans la réalité, adore les cerises (j’en témoigne…) ne signifie pas qu’elle écrit à propos de ces cerises ; elle note justement dans la première annexe, “Cerises interlocutrices”, que tout cerisier lui évoque le « paradis entrevu » de l’enfance, mais tout aussi important « celui dont parle Rousseau dans le livre IV des Confessions », et elle ajoute : « La cerise est pour moi un fruit essentiellement mental. » Ceci dit, le lecteur retrouvera la force des ellipses qu’affectionne Ariane Dreyfus, comme « Elle se lève avec l’envie d’être deux » qui se résout en « À deux, ils font un corps », la tranquille assurance que tout de l’étreinte peut être dit (« Quand la bouche se décolle du sexe qui a joui »), l’audace de la simplicité pour désigner le sexe féminin (« La moitié d’un losange | En dessous c’est un peu d’ombre c’est creux »). Une nature aussi, dans laquelle se fondre, magiquement, puisque presque toujours elle ne se sépare pas de l’humain (« Le pommier lance son geste compliqué »), où les éléments se mêlent (« C’est la nature, le ciel touche directement l’herbe ») ; nature parfois inattendue, l’ellipse la rapproche d’un lieu carrollien : « L’herbe va si loin un animal bondirait dessus | Déjà évanoui ».
La mise en place du jeu entre le lieu commun du titre et le “il + elle”, présent et abstrait tout à la fois, la composition dont j’ai brièvement souligné la complexité, l’inventivité dans les images elliptiques font de Nous nous attendons un livre autre que, par exemple, Iris, c’est votre bleu (2008). Il était juste d’y inclure les annexes sur la construction de deux poèmes, non pour montrer comment cela se fait (on ne voit rien), mais pour faire prendre conscience que ce n’est pas avec la seule “inspiration” que l’on aboutit à une dizaine de vers qui semblent couler de source. Une réussite.
Un poème (« Peut-être », page 61) :
Sur l’oreiller la joue fait commencer le visage
Quelqu’un chauffe la terre de son corps
Son épaule fait glisser, obéissante,
La couverture au poids presque vivant
Aux courbes ses lignes, d’orange et de rouge continus
Se perdent se rencontrent, touchent les losanges noirs,
Les uns repoussés doucement dans un creux,
D’autres tachés de soleil
Jusqu’aux pieds découverts
Ne laissant rien dans la mémoire se tordre
Tristan Hordé
D.R. Texte Tristan Hordé
pour Terres de femmes
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1 Le dernier ensemble, “Je te vois”, emprunte peut-être son titre à Jean-Louis Giovannoni : T’es où ? Je te vois, Atelier des Grames, 2009.
Ariane Dreyfus a notamment publié L’Amour 1, De, 1993 ; Un visage effacé, Tarabuste, 1995 ; Les Miettes de décembre, Le Dé Bleu, 1997 ; La Durée des plantes, Tarabuste, 1998 et 2007 (édition revue) ; Une histoire passera ici, Flammarion, 1999 ; Quelques branches vivantes et Les Compagnies silencieuses, Flammarion, 2001 ; La Belle Vitesse, Le Dé Bleu, 2002 ; La Bouche de quelqu’un, Tarabuste, 2003 ; L’Inhabitable, Flammarion, 2006 ; Iris, c’est votre bleu, Le Castor Astral, 2008 ; La terre voudrait recommencer, Flammarion, 2010 ; La Lampe si souvent allumée dans l’ombre, José Corti, 2013 ; Le Dernier Livre des enfants, Flammarion, 2016 ; Sophie ou la vie élastique, Le Castor Astral, 2020.
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Ariane Dreyfus | « C’est tout mouillé »
Gérard Schlosser (né en 1931)
Le Baiser, 2010
Acrylique sur toile sablée, 80 x 80 cm
Source
« C’EST TOUT MOUILLÉ »
Sur le banc du parc
Un seul baiser est une
Des mille petites feuilles
Comme le sexe est d’avril !
Quand il pose la tête sur ses cuisses
Les mains levées pour la courber jusqu’à lui
Elle se courbe en une fois la robe
On en voit mieux le gris
Comme sa chemise est tiède sa poitrine !
Courbée le rejoint à la bouche
Comme une fatigue qu’on dit le désir
Quelle joie ? Demain
Il n’y aura pas ce parfum
Ariane Dreyfus, Nous nous attendons, Reconnaissance à Gérard Schlosser, Le Castor Astral, 2012, page 71.
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NOTE d’AP : cliquer ICI [fichier Word] pour accéder à d’autres extraits de Nous nous attendons.
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Ariane Dreyfus a notamment publié L’Amour 1, De, 1993 ; Un visage effacé, Tarabuste, 1995 ; Les Miettes de décembre, Le Dé Bleu, 1997 ; La Durée des plantes, Tarabuste, 1998 et 2007 (édition revue) ; Une histoire passera ici, Flammarion, 1999 ; Quelques branches vivantes et Les Compagnies silencieuses, Flammarion, 2001 ; La Belle Vitesse, Le Dé Bleu, 2002 ; La Bouche de quelqu’un, Tarabuste, 2003 ; L’Inhabitable, Flammarion, 2006 ; Iris, c’est votre bleu, Le Castor Astral, 2008 ; La terre voudrait recommencer, Flammarion, 2010 ; La Lampe si souvent allumée dans l’ombre, José Corti, 2013 ; Le Dernier Livre des enfants, Flammarion, 2016 ; Sophie ou la vie élastique, Le Castor Astral, 2020.
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Ariane Dreyfus | Un recoin dans un coinUN RECOIN DANS UN COIN
0n éteint sauf moi
Je ne suis pas éteinte
Lueur
Dès que ma main ne rencontre pas la terre
Mais ton dos dégagé
Lueur aussi
Le ventre et ta main
À la seconde de la mienne
D’enlever les vêtements devant
Nous derrière nous serrant
Dans les odeurs leur buisson
Il y a des creux dans la nuit
Les caressés ou caressants
Un geste un geste
Et un troisième pour serrer
Ton sexe unique.
Ariane Dreyfus, « Le cadre ne casse pas » in La Terre voudrait recommencer, Éditions Flammarion, 2010, page 67.
La Terre voudrait recommencer est pour Ariane Dreyfus le livre de la maturité, dans le sens où il marque une manière d’apaisement intérieur et de réconciliation avec le monde, que ses deux précédents recueils laissaient déjà pressentir. On est loin toutefois de ces pages d’une sérénité crispée ― et moins encore désincarnée… Le volume s’ouvre au contraire sur une série de poèmes brefs qui réinventent le thème du blason féminin. On y trouve aussi, en hommage aux gens du cirque, des pages lumineuses qui ont la grâce instable et dangereuse des trapézistes ou des funambules. L’univers du conte, cher à l’auteur, vient y mêler ses ombres anciennes. La fin de l’ouvrage dérive quant à elle d’un atelier mené deux ans durant dans un collège de Bobigny avec des classes de 6e et de 5e : l’auteur y recueille la parole respectée des enfants avec une évidence, une densité et une simplicité souvent bouleversantes. La poésie d’Ariane Dreyfus a cette grâce, elle aussi ― et d’abord cette humanité : « Étendre le linge de quelqu’un comme si son corps fragile/ Me demandait d’être lente ». (Prière d’insérer de l’éditeur)
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Ariane Dreyfus | SAMI
Ph., G.AdC
SAMI
Debout parce que les arbres sont serrés dans la forêt
La peur est à qui si on arrive à la toucher ?
L’OGRE ET SON CHAGRIN
Son chagrin était noir, noir comme la méchanceté
Des gestes brusques, un fond dur comme du fer.
Son chemin n’aimait pas les yeux rouges,
Son malheur faisait mal.
L’ogre regardait son visage dans les vitres,
Son chagrin était rempli de
Sentiments
Encore le nord du chemin
Imaginez au fond
Sa propre ruse pour
Les enfants du froid
La tristesse se relevait
Dans ses songes
Les rêves se penchaient
Tes lèvres ont les côtés qui saignent
L’hiver est trop long ? [*]
Tu t’étais cogné pour partir ?
L’écriture dit
Je veux
Qu’on m’invente
Je veux être
Dans une page
Parfois je vois les danseurs revenir d’une coulée
Leurs gestes sont proches avec le sommeil debout
Quelqu’un qui te secouerait au même endroit
Sentirait que la force ne peut pas tout tenir
Comme s’il y avait une petite étoile noire, en bas
Ils courent vers un point pour se resserrer
Pour remplacer avec leurs corps réels
L’amour et il avance
Les lancements de bras, lentement les cous
Font danser les visages un peu seuls
Cherche, cherche
La couleur des gestes n’existe pas
Direction les gestes pliés ils sont croisés, serrés
Puis la marche essaye de retrouver de nouveaux
Gestes froissés tombés dans le sentier des mots
Le vide temps long taille grande
L’espoir de lever ses gestes perdus
Lancer lentement les distances
Le vent des choses de lumière
Notre nuit en dormant élément bouge
Les lancements de bras, lentement les cous
Font danser les visages un peu seuls
Leur tiédeur
C’est une caresse avec la musique serait de l’eau
Devant moi ils s’essuient la figure, leur absence qui reste
Ce spectacle est trop humain.
Celui qui est une personne du samedi mais pas une personne du dimanche
Celui qui bouge très bas, près des ombres terrifiantes, rapides, appliquées
Celui qui se croit grand et ses dons sont tout petits
Celui qui souffre devant la lumière du passé et évite d’aimer
Celui qui court dans l’herbe vert brillant et exige la chasse froide
Celui qui danse tout seul et se délivre de l’histoire, tout surpris
Peut-être qu’un mot sur deux tu l’as pris dehors
Des formes s’éclairent de la sagesse des métamorphoses
Un jour tu taches le sol de la classe avec de l’encre
Tu as fait tomber de l’encre et rien ne t’en fait souvenir
Seul personne ne le sait
Un accordéon violemment incohérent
Plus on est maladroit plus on a besoin d’oublier
Essayer de tourner n’importe comment
Autour de l’ogre et d’attraper son cœur
Parce que lui se tait et pas toi
Les poèmes sont de belles taches compliquées
Qui vont chercher l’indulgence des inconnus
On ne le sait pas peut-être que nous dansons
À chaque fois que leurs yeux vont vers nous
Je ne vais pas m’arrêter j’aime faire
Même quand je serai morte sous les plantes
C’est moi qui ai saigné entre mes jambes
Ai connu ce qu’il fallait connaître
Le printemps passe au fil des jours
Des battements
Inconnu veut-il le désir de danser
Avec une puissance de femme
Une victime qui hait le silence
Ne passe ni la musique ni
La danse, car le corps
Se bouge d’un reflet, le garçon
Piétine sur les fleurs du printemps
Il danse pour le futur, la femme
L’homme sont furieux, se rapprochent
Et se mettent à danser collés l’un à l’autre
Danser avec un art, des articulations
Comme une immense joie à travers le ciel
Ils s’apprécient puis ils s’approchent
Se suivent des yeux ne relâchent pas il suffit
D’une relation du regard
Tu n’as plus tout à fait confiance d’être un enfant
Alors tu hausses simplement les épaules
Tu préfères cela à montrer ta figure et voilà
Laissant tomber les larmes et leurs reniflements
Mon organisme puissant et l’orage qui décide
Laissant tomber les larmes et leurs reniflements
À force d’avancer d’ailleurs c’est quoi le noir
Tu arrives dans la zone de l’interminable beauté
À chaque fois la poésie écarte une mâchoire
Elle est touchable
Les fontaines joyeuses
J’aime ces bouches
Qui répondent à ma place
La nuit je suis par terre
Regarde les étoiles qui envahissent
Les nuages
Mes bras, mes mains
Se rejettent et se croisent
Dans mon cœur
Le bruit brutal
Va dedans dehors
Mes idées
Sont particulières
La nuit obscure
Je te dis adieu
[*] Version définitive (op. cit. infra, p. 161) :
Le sang au bord de tes lèvres
Quand l’hiver est trop fort
Ariane Dreyfus
extrait de « Petits compagnons »
La Terre voudrait recommencer
(texte définitif paru chez Poésie/Flammarion le 19 mai 2010)
Note : les passages en italiques ont été écrits par Sami, élève de 6° puis de 5°, lors d’ateliers d’écriture menés au Collège Pierre Sémard de Bobigny.
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(Printemps des poètes 2010 « Couleur femme »)
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