Étiquette : Arnaud Beaujeu


  • Arnaud Beaujeu | Ouvrir une fenêtre sur un soleil d’été




    FENETRE Guidu
    Ph. angèlepaoli








    OUVRIR UNE FENÊTRE SUR UN SOLEIL D’ÉTÉ




    Ouvrir une fenêtre sur un soleil d’été, dormir sous un cyprès, s’en aller
    de l’autre côté de la mer, où la lumière peut s’arrêter,

    [où la lumière est un mystère,       éveillé

    Et dormir à la belle étoile, écrire des nuits entières, s’en aller

    Plonger dans le bleu du ciel ou s’y jeter sans ailes — au milieu —
    s’élever dans les airs, rutilances légères, amoureux

    Marcher au bord d’un lac de pierre et de désert, s’en aller
    peut-être ou bien rester auprès du cirque des montagnes,

    [s’arrêter
    sans savoir ni que faire… ou aller
    pour reprendre la route au mystère, et rester

    La ligne bleue d’azur où point un œil tout bleu
    >



    Arnaud Beaujeu, in « Couleurs, Lumière », Thαumα n° 11, Revue de philosophie et de poésie, La Compagnie des Argonautes, 2013, page 191.





    Thauma bis




    ARNAUD  BEAUJEU


    Arnaud Beaujeu





    ■ Arnaud Beaujeu
    sur Terres de femmes


    « La lumière et les mots »




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur Recours au poème)
    Arnaud Beaujeu, Fleur d’encre (+ une notice bio-bibliographique)
    → (sur Terres de femmes)
    « Oiseaux », Thαumα, Revue de philosophie et poésie





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  • Arnaud Beaujeu | « La lumière et les mots »

    «  Poésie d’un jour  »



    Cadenas6
    Ph. angèlepaoli







    LA LUMIÈRE ET LES MOTS




    Dans la fumée tu disparais, dans ses volutes blanches. Ton bras n’est que
    nuée, ton visage est immense, ton épaule s’efface au masque d’évidence


    Tu passes sous la croix dans l’herbe desséchée, contournes la chapelle,
    par le petit sentier, disparais dans les prés


    L’eau verte qui t’appelle, verte l’obscurité, et dans sa profondeur je
    t’aperçois perché à l’aplomb du rocher



    Dans le chaos des pierres, les galets la rivière, les arbres argentés, les
    roches la lumière, l’ombre le défilé. Dévalant le pierrier parmi les
    aubépines, le ciel a rétréci, le vallon s’est fermé


    crois-tu que je puisse traverser la rivière en suivant cette branche et
    jusqu’à ce rocher ?


    Entre un banc de galets et l’onde glacée



    Le cadenas rouillé sur la porte de bois ne se rouvrira pas
    la maison est fermée
    tu descends l’escalier une dernière fois
    le temps s’est arrêté dans le micocoulier
    et les voix se sont tues
    sur la pierre une date
    c’est en mil huit cent vingt que le temps fut scellé
    assis au bas des marches
    tu regardes le chien qui regarde les marches
    le chemin est laissé aux herbes à l’obscur
    aux mimosas bleutés
    tu t’en vas dans l’allée qui descend vers la mer
    où tout va s’oublier



    De ce feu dans la nuit l’ombre nous est donnée
    Par-dessous les étoiles ― nous franchissons le pont
    Quand nous nous retournons les braises s’enflamment




    Arnaud Beaujeu, « La lumière et les mots », in Revue NU(e) N° 42, « Anthologie », novembre 2009, pp. 36-37-38-39.




    ARNAUD  BEAUJEU


    Arnaud Beaujeu





    ■ Arnaud Beaujeu
    sur Terres de femmes


    Ouvrir une fenêtre




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur Recours au poème)
    Arnaud Beaujeu, Fleur d’encre (+ une notice bio-bibliographique)



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