Étiquette : Au seuil d’un règne de vin noir


  • Emmanuel Damon | [Fourmille dans notre sang ce tissu de mer]


    Damon La mer nous tient à bras le corps Partout elle nous devance
    Diptyque photographique, G.AdC







    [FOURMILLE DANS NOTRE SANG CE TISSU DE MER]




    Fourmille dans notre sang ce tissu de mer      — écho
    Et claquements de voiles
    Où vient l’élan d’une plaine fatiguée de vagues
    Ouverte comme un jour de mai qu’aucun corbeau n’assaille
    Nous sommes sans voix     Sans souffle
    La mer nous tient à bras le corps
    Plonge ses doigts dans nos yeux
    Par le chemin des veines elle monte vers le cœur
    Qu’atteint-elle en nous que nous ne fréquentons pas ?
    Dans l’avant-jour
    Partout elle nous devance





    En vain la tenir
    De veille en rage de jouissance quelle
    Faim pour la tenir
    Sinon attendre que le lieu sans projet s’apaise
    Le vent qui courbe les forêts brise les chênes
    Est plus docile de veille en rêve en cauchemar acculé
    Et la nuit mange sur le dos de la mer
    Aveugle fanfare de vagues     Houle en veille en larmes
    Sac de digues les plus hautes
    Et vanité des ouvrages de main d’homme la plaine
    Est ouverte et la mer la prend



    Emmanuel Damon, « VI. Un millier de lames neuves », in Au seuil d’un règne de vin noir, Al Manar, 2016, pp. 74-75. Encres de Catherine Bolle.






    Emmanuel Damon






    EMMANUEL DAMON


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    ■ Emmanuel Damon
    sur Terres de femmes

    [Avec la lenteur d’arbres solitaires] (poème extrait de Regain du sang)





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