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  • Tatiana Daniliyants | Dédicace



    ПОСВЯЩЕНИЕ




    Полюби, как то, что ты любишь:
    как камень, как лист, как ноябрь,
    как холоднь ый лист y хоподного дыхания,
    как оставленный на yтро глоток вина.
    Неyжели ты никогда не станень пной?
    Тoй чacтью мeня, что ты так любишь, как
    Песᴏк. Boлнy. Огᴏнь.







    DÉDICACE




    Aime comme ce que tu aimes :
    comme une pierre, une feuille, novembre,
    comme feuille froide au souffle froid,
    gorgée de vin laissée pour le lendemain.
    Se peut-il que tu ne deviennes jamais moi ?
    Cette part de moi que tu aimes comme
    Le sable. La vague. Le feu.




    Tatiana Daniliyants, Blanc | Белое [Moscou, 2006], édition bilingue, Éditions Alidades, Collection Petite bibliothèque russe, 2015, pp. 14-15. Poèmes traduits du russe par Irène Imart.






    TATIANA DANILIYANTS


    Tatiana
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    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Wikiwand)
    une fiche bio-bibliographique sur Tatiana Daniliyants
    → (sur le site des éditions Alidades)
    la fiche de l’éditeur sur Blanc / Белое de Tatiana Daniliyants





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  • Isabelle Bancel | Blanc



    Blanc
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    BLANC



    Je n’arrive plus à écrire, mon ami, mon frère.

    Je vais peut-être mourir, comme une bête, car le verbe était mon garant, le vrai témoin de mon rang.

    J’ai lu ce soir les poèmes grecs, qu’une sorcière a traduits pour oublier son sort.
    Nossis, Pindare, Sappho, Callimaque, Empédocle, Oppien, Denys…
    amoureux de leur reflet, Narcisses,

    j’ai lu ce soir des poèmes de femmes, délicats, gercés, effilochés, en vrille, mauvais,

    j’ai retrouvé Marceline, si douce,
    mais je n’arrive plus à écrire, mon ami, mon frère.

    Je perds mon sang,
    je perds ma vue, mon chemin
    mes forces.

    Je vais mourir,
    comme une bête,
    mon ami mon frère,

    Car le verbe était mon garant,
    Et ce soir tout est blanc.




    Isabelle Bancel, Chroniques de l’aigle
    texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)



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